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25 février 2019

Homélie du 22 et 23 février - 7eme dimanche ordinaire - 1 S 26 et Luc 6 - aimer ses ennemis


Projet d'homélie

1. introduction 2. quel plan ?
Aimer ses ennemis jusqu’où ?
Comment supportez la voisine qui fait du bruit, le voisin qui gare sa voiture devant notre portail....?
Sommes-nous prêts à aimer comme le Christ ? 
A) Introduction de saint Paul 
B) contemplation de l’histoire de David
C) contemplation de l’évangile
D) méditation

1. Contemplation 

- Paul nous interpelle. entre Adam et Jésus, quel type d’hommes sommes nous? Sommes nous des hommes fragiles ou des enfants de Dieu. Sommes nous en Christ, habités par sa miséricorde ?
- 1ere lecture L'histoire n’est pas complète. On voit à la fin du texte lu que David appelle le roi il montre la lance et la gourde et il lui explique qu’il n’a pas porté la main sur lui et cela transforme le cœur de son ennemi ! Mais il reste plein de rebondissement à cette histoire...
Parce que l’homme reste fragile et que comme les fils d’Adam, la violence nous habite.Pourtant, la contemplation de la première lecture nous fait réaliser, dans la personne de David, cette bonté fondamentale qui rend possible l’arrêt de toute violence. Ce n’est pas loin de ce que nous dit à sa manière Jésus dans son Évangile. Aimer ses ennemis.. Aimer sans mesure ou avec une mesure débordante.
 L’allusion à la lance et la gourde n’est pas sans rebondissements pour nous. Il y a en effet dans un texte plus connu dans les derniers chapitres de Jean, aussi une lance et une allusion à la soif. C’est la lance qui symbolise la violence des hommes et qui transperce le cœur de Jésus, assoiffé de notre amour, un cœur miséricordieux qui va jusqu’à s’agenouiller devant Judas pour lui laver les pieds, ou dire, malgré cette violence, « Père pardonne leur parce qu’ils ne savent pas ce qu’ils font ».
Quel est l'enjeu ? Aimer ne consiste pas seulement à aimer ses proches, mais bien à aller bien au delà, jusqu’à l’amour de ses ennemis.


2. Méditation
Un exemple assez exceptionnel nous est donné par l’histoire de cette femme en Amérique du sud, maltraitée par un tortionnaire pour des raisons politiques. Malgré sa souffrance, elle arrive à le retourner. Comment cela s’est-il passé ? Un jour elle a entendu qu’il s’inquiétait de la santé de son fils, alors qu’il la martyrisait. Le lendemain, alors qu’il recommençait, elle lui a demandé de ses nouvelles. Et c’est là probablement qu’il a réalisé que cette femme n’était pas un objet, mais une personne, une mère. C’est peut-être ce que Jésus nous dit en nous demandant de tendre l’autre joue. Entre la joue droite et la joue gauche, il y a le regard que l’on porte à la personne, ce regard qui implore, qui considère, qui prend en compte la souffrance de l’autre, qui fait qu’il n’est plus ennemi mais aussi personne.

Le chemin d’amour que le Christ trace pour nous n’est pas un chemin facile. Entre la lance et la gourde que ramasse David, et le glaive qui transpercera le coeur du Christ assoiffé, il y a plus de mille ans de révélation. Mais c’est peut-être cela qui est le plus essentiel. C’est le chemin d’un Dieu qui se fait le plus bas pour nous aimer et nous aider à aimer à sa manière.
La croix est le point culminant d’un Dieu qui refuse de condamner son ennemi mais qui, au contraire, va jusqu’à la mort pour lui montrer le chemin de la miséricorde.
Père, pardonne leur parce qu’ils ne savent pas ce qu’il font.
Bien sûr, ce chemin est difficile pour nous.
Notre générosité ne sera pas probablement dès le début une mesure pleine et débordante. Mais il nous faut, pas à pas, entamer ce chemin.

Peut-être cette semaine pouvons-nous commencer par prier pour nos ennemis ? C’est la première marche à monter vers le pardon et la miséricorde à laquelle Dieu veut nous appeler.

25 juin 2016

La figure de David -Vocation d'Israël

Une contemplation du premier livre de Samuel, au chapitre 26 nous laisse saisir la vocation d'Israël,  non comme quelque chose d'accessible, mais dans sa dimension eschatologique. On y voit David traverser le camp de son ennemi, saisir la lance et la cruche et ne pas tuer Saül. Acte de non violence par excellence,  c'est aussi un acte de respect pour l'oint de Dieu,  le roi Saül, que David se refuse de frapper.
Pourquoi ? Au nom de quoi ? Parce que David a pris conscience de l'inviolabilité de l'autre. A la différence du meurtre d'Abel (Gn 4),  il se refuse de frapper. Là est la vocation d'Israël.  Elle est inaccessible à l'homme (Mat 19)  possible grâce à Dieu,  qui cette nuit là endort le camp du roi.
Elle est aussi figure, car une lecture spirituelle verra dans la lance et la cruche deux allusions aux mystères de la Croix.  C'est par la lance que l'innocent sera transpercé (Jn 19), c'est avec la cruche que nous recueillons l'eau et le sang versés, source infinie (Ézékiel 47) de grâce pour ceux qui consentent à y voir le salut.

Heureux David, car ce jour là, il a eu le coeur pur. "Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu (...) celui qui a purifié son cœur de toute créature et de tout attachement déréglé voit l'image de la nature divine dans sa propre beauté. (...) « Hommes qui avez quelque désir de contempler le vrai Bien, vous avez entendu dire que la majesté divine est élevée au-dessus des cieux, que sa gloire est incompréhensible, sa beauté inexprimable et sa nature infinie. Mais ne désespérez pas de parvenir à contempler l'objet de votre désir. »~Si tu purifies, par un effort de vie parfaite, les souillures attachées à ton cœur, la beauté divine brillera de nouveau en toi. C'est ce qui arrive avec un morceau de fer, lorsque la meule le débarrasse de sa rouille. Auparavant il était noirci, et maintenant il brille et rayonne au soleil. De même l'homme intérieur, que le Seigneur appelle « le cœur », lorsqu'il aura enlevé les taches de rouille qui altéraient et détérioraient sa beauté, retrouvera la ressemblance de son modèle, et il sera bon. Car ce qui ressemble à la Bonté est nécessairement bon. Donc celui qui se voit lui-même découvre en soi l'objet de son désir. Et ainsi celui qui a le cœur pur devient heureux parce que, en découvrant sa propre pureté, il découvre, a travers cette image, son modèle. Ceux qui voient le soleil dans un miroir, même s'ils ne fixent pas le ciel, voient le soleil dans la lumière du miroir aussi bien que s'ils regardaient directement le disque solaire. De même vous, qui êtes trop faibles pour saisir la lumière, si vous vous retournez vers la grâce de l'image établie en vous dès le commencement, vous possédez en vous-mêmes ce que vous recherchez. La pureté, en effet, la paix de l'âme, l'éloignement de tout mal, voilà la divinité. Si tu possèdes tout cela, tu possèdes certainement Dieu. Si ton cœur est exempt de tout vice, libre de toute passion, pur de toute souillure, tu es heureux, car ton regard est clair. Purifié, tu contemples ce que les yeux non purifiés ne peuvent pas voir. L'obscurité qui vient de la matière a disparu de tes regards et, dans l'atmosphère très pure de ton cœur, tu distingues clairement la bienheureuse vision. Voici en quoi elle consiste : pureté, sainteté, simplicité, tous les rayons lumineux jaillis de la nature divine, qui nous font voir Dieu." (1)

(1) Saint Grégoire de Nysse,  Homélie sur les Béatitudes, source AELF.