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21 décembre 2019

Homélie de la messe de Minuit

Homélie de la messe de Minuit - projet 4

 Les enfants, nous venons de jouer une petite saynète qui nous fait entrer dans le mystère de Noël. Je voudrais vous raconter une petite histoire. C'est celle de Silo, un petit berger(1) du temps de Jésus. Il était tout jeune et le soir de Noël il a perdu sa brebis. Il l’a longtemps cherché, mais quand il l’a trouvé il faisait nuit. Et comme il était un peu perdu, il a été lui aussi à l'auberge, attiré par les lumières et la fête. Mais les bergers, au temps de Jésus, n'étaient pas considérés comme des gens biens. Ils étaient rejetés parce qu'ils sentaient forts, qu'ils avaient les mains sales. il s'est vu interdire la porte de l’auberge.. alors il s’est couché à côté du puits, affamé et apeuré.
Quand les premières étoiles sont arrivées c'est lui a rencontré Marie et Joseph et les a conduit à la crèche.Comme ils avaient soif,  il a confié sa brebis à Joseph puis il a couru plusieurs fois, entre le puits et la crèche.  Lorsque les anges ont appelé ses frères,  il était là, lui aussi, les mains vides. Il était fatigué d’avoir aidé Joseph, d’avoir donné à boire à l’âne, d’avoir porté de l’eau à Marie, mais il avait les mains vides. Il est entré tout doucement alors que les autres bergers arrivaient. Ils avaient tous des petits cadeaux pour Joseph et Marie, du fromage, de la laine. Lui n'avait rien, qu'un cœur d'enfant et les mains propres à force d’avoir titré de l’eau. Quand Marie a vu cette foule, elle a cherché à poser le petit Jésus pour recevoir tous ces petits cadeaux et elle lui a confié l'enfant. Il avait les mains vides et c'est lui qui a reçu Jésus.

Pourquoi ? D'après- vous ?

Ce soir, peut-être allez-vous recevoir des cadeaux de vos parents. Peut-être y aura-t-il des lumières de toutes les couleurs au sapin...

N'oubliez pas l'essentiel. Ce n'est pas l'extérieur qui compte. L'essentiel c'est l'amour. C’est l’amour qui/que vous donnera Jésus.

C’est Noël chaque fois que vous serez serviteur, chaque fois que l’amour sera premier pour vous.
C’est aussi l’amour qui conduit votre papa et votre maman qui est l’important. L’essentiel c'est surtout Jésus qui vient et vous rend visite, vous inviter à aimer...
L'essentiel c'est d'avoir un cœur pur... et un cœur qui bat pour ceux qui sont exclus, souffrants.

L'essentiel c'est l'amour de Jésus qui vient vous visiter
L'essentiel c'est d'oublier le superflu
L'essentiel c'est d'avoir un cœur qui bat pour aimer.
L'essentiel c'est l'amour.

Alors vous comprendrez que contempler la crèche, comme la Croix, c’est contempler l’amour qui se donne et vous invite à donner. Ces deux lieux sont les lieux où Dieu se montre faible, où il se met à nu devant l'homme pour l'inviter à aimer.

Petit message pour les parents :
Il y a quelques jours le pape a mis au Vatican un gilet de sauvetage sur un crucifix. Ce gilet appartenait à un disparu en Méditerranée. Pourquoi ce geste ? Parce que pour lui, les nouveaux migrants, ceux qui sont exclus de l’auberge, sont à nos portes et souvent nous restons à l’auberge... Je vous laisse méditer cela, au jour de Noël.

(1) Autre variation d’un conte raconté par le P. Cantalamessa
PS : Silo est le héros de mon livre éponyme (en téléchargement gratuit sur Fnac.com), dont je présente ici une petite variation




14 décembre 2018

Silo le berger - 2eme édition

Rappel, en ce temps de Noël 2018, je remonte ce billet qui date de 2016 :

Suite à la remontée des premiers lecteurs,  j'ai ajouté deux pages à mon conte "Silo le berger, un conte de palestine", pour intégrer la pentecôte,  donnant à Silo une mission d'évangélisation (je compte l'offrir dans 15 jours à un neveu faisant sa confirmation...)

L'enjeu de ce conte interactif est de traverser l'évangile de Luc comme un petit berger devenu pêcheur dans la barque de Pierre. Vivre dans sa chair le "5ème évangile" avec des photos couleurs de Terre Sainte.

Silo le berger, vendu à prix coûtant sur Amazon et téléchargeable gratuitement sur Fnac.com
https://www.fnac.com/livre-numerique/a11212330/Claude-Heriard-Silo-le-Berger

24 décembre 2016

Silo, berger de Palestine - extrait 1

 Extrait du conte interactif Silo le berger

"1. Silo et le vieil homme

Notre histoire commence il y a plus de deux mille ans, sous le règne du grand César Auguste, alors que Quirinius gouvernait la Syrie et le roi Hérode la Palestine. Quelque part, dans les montagnes de Juda, tu es là, petit homme de Palestine. Tu t'appelles Silo, tu es berger.
Enfin, c'est plutôt ton père qui est berger. Toi tu n'es qu'un petit pâtre, en charge d'une dizaine de brebis du troupeau. Comme dans ton pays, l'herbe et l'eau se font rares, il te faut les conduire vers des pâturages d'herbe fraîche et veiller à ce qu'elles puissent boire, en quantité suffisante. C'est un travail souvent épuisant, parce que le soleil tape fort dans ton pays et les cailloux dans les montagnes sont acérés.
Tu as les cheveux tout roux. Ta mère, parfois, t’appelle le petit David, du nom de ce roi d’Israël qui a tant marqué le peuple juif. Parfois, ce surnom te fait rêver et tu t’imagines roi de Palestine.
En ce jour d’été, tu as décidé de grimper sur la crête, pour voir l’étendue de ton royaume imaginaire. Depuis ton observatoire, tu aperçois au loin, les grandes montagnes de Judée, usées par le soleil et le vent. Au nord, dans la brume d’été, tu aperçois Jérusalem. Soudain, à ta gauche, un couple de jeunes bouquetins de Nubie apparaît. Tu les connais bien, ces grandes chèvres sauvages aux cornes acérées. Tu aimes leurs lignes gracieuses et souvent, tu guettes leurs apparitions le soir sur la crête ou près des ruisseaux.
Un cri rauque attire ton regard. C’est un faucon. Profitant de la brise légère, il se laisse porter vers les hauteurs. Par de brefs coups d’aile, il se maintient en dessus d’un point que tu cherches à deviner. Est-ce un petit rongeur, une vipère du désert ? Soudain, il plonge et tu le vois disparaître, derrière la colline. Comme le jeune David, tu t’amuses alors avec ta fronde, cherchant à atteindre, la grosse pierre, à plus de trente mètres devant toi. Tu n’as pas la dextérité légendaire du jeune roi et tu te lasses de ce jeu.
D’un coup d’œil, tu surveilles la course de l’astre de feu et, plus bas, ton petit troupeau. Tes brebis se sont regroupées à l’ombre d’un vieux sycomore et ne broutent plus. Tu décides qu’il est temps de leur donner à boire. En quelques grandes enjambées, tu les rejoins et, d’un petit sifflement, tu les appelles. Les voilà qui te suivent, sur le petit chemin qui conduit au puits. Là, tu lances le seau et remontes, une à une, de grandes lampées d’eau fraîche que tu déverses dans la longue vasque en pierre qu’elles entourent déjà. Au bout de dix seaux, épuisé, tu t’es assis sur la margelle d’un puits. Tu viens de tirer sur la corde de chanvre. C’est alors qu’au loin apparaît un vieil homme. Il marche doucement, appuyé sur sa canne. Il semble, lui aussi, terrassé par la chaleur.
Il s’approche. Il est là.
- Bonjour petit, tu peux me tirer de l’eau. Mes mains sont usées et le puits est profond.
Tu hésites. Tu ne connais pas l’homme. Il est habillé comme un prêtre, mais sa tunique est rapiécée. Pourtant tu te lèves, un peu malgré toi. Toi non plus, tu n’es pas riche. Et tes sandales sont usées par ces courses sans fin derrière le troupeau.
Tu lâches le seau. Il arrive au fond du puits et tu tires sur le bout de chanvre, pour qu’il se redresse et se remplisse à moitié. Et puis tu le hisses, à nouveau. Tes mains calleuses sentent les nœuds de la corde. La sueur coule sur ton front. D’un œil, tu surveilles tes brebis, qui boivent lentement. Bientôt le seau apparaît, tout près. Tu le soulèves dans un dernier effort et le présentes à l’homme.
- Comment t’appelles-tu, petit ?
- Silo, fils de Bénabath.
- C’est ton troupeau ?
- Oui, enfin, une partie. Mon père est là-haut, sur la crête.
L’homme te regarde, te dévisage. Il a une bonne tête, le regard qui pétille, au milieu de ses rides. Il ne dit rien. Puis soudain, il se met à parler.
- Je m’appelle Zacharie, dit-il, de la tribu d’Aaron. Je vais à Jérusalem, au Temple.
Tu ne réponds rien. Son regard t’intimide.
- Je vais prier le Dieu de nos pères, lui demander de nous envoyer le Messie.
- Le Messie, demandes-tu ?
- Oui, le sauveur de notre peuple. Celui que l’on attend.
Tu restes en silence. Il te parle encore un moment, assis sur la margelle. Tu l’écoutes, tout en surveillant tes brebis. Elles semblent ragaillardies. L’homme se lève, sourit et reprend sa route. Tu rejoins ton troupeau. Le soir, tu retrouves les tiens dans le campement itinérant, installé par ta mère, Judith, et tes deux grandes sœurs, Esther et Rebecca. Le petit Tobie est là, lui aussi, dans les bras de ta sœur aînée. Il n’a que six mois, mais déjà il pousse sur ses jambes et te tend les bras. Tu l’attrapes, le fais sauter en l’air, par trois reprises. Il rit de bon cœur.
Quand le soleil s’approche des collines, tu t’empresses d’y pousser tes brebis. Quand tout va bien, l’ensemble du troupeau est réuni par Félix et Nestor les deux chiens de ton père. Tu aides à la traite, puis tu retrouves ton frère et tes sœurs, au coin du feu. Là, tu manges en silence, les yeux tournés vers le ciel qui chaque nuit s'emplit d'étoiles. Ta vie est toute simple. Pourtant, la phrase du vieux Zacharie te taraude. Un Messie ? Est-ce possible ?"


Pour en savoir plus : voir post précédent....