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18 janvier 2020

Quelle prière ? Jaques Ellul

Un petit rappel de Jacques Ellul, trouvé par Gilles Boucomont, que je ne résiste pas de reproduire ici... Tentation pharisienne, vieille comme le monde ?
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La prière obligée ouvrant des réunions d’administration de l’Eglise. Conseils presbytéraux, régionaux, etc. Les hommes, chargés d’un ministère, qui gèrent les finances, font la stratégie de l’Eglise, exercent l’autorité, se sentent obligés de prier lorsqu’ils se réunissent. Assurément l’intention est bonne : placer ce que l’on va faire dans ce domaine « sous le regard de Dieu ». Assurément, ces responsables doivent pouvoir prier ensemble. Pourquoi donc cela paraît-il aussi formel, aussi extérieur, aussi insignifiant ? Je ne puis plus supporter ces innombrables invocations au Saint-Esprit. Je ne puis plus croire à une action quelconque de cet ordre de prières. Alors que nous sommes si manifestement dénués de la présence et de la force du Saint-Esprit, que signifient ces prières de requête dont on sait d’avance que si elles étaient exaucées, si jamais le Saint-Esprit était donné, cela bouleverserait tous les plans financiers, toutes les prévisions, toutes les sages administrations ?Prières de pure forme, même quand celui qui la prononce est plein de piété, pour couvrir la médiocrité de nos décisions. Prière officielle qui nous permet ensuite de gérer selon nos propres idées, avec nos faiblesses, nos incapacités quelque chose que nous reconnaissons être à Dieu sans lui laisser la moindre place pour y exprimer sa volonté. Prière qui sert à nous donner bonne conscience en acceptant que l’Eglise soit encore la médiocre affaire que nous savons. Prière fictive, qui affirme des lèvres que nous sommes au service du Seigneur alors que nous faisons très bien nos affaires tout seuls. Prière de couverture : en règle avec Dieu au début de la séance parce que nous l’avons invoqué, nous nous sentons d’autant plus libre de ne pas tenir compte du Seigneur dans la suite des discussions… Et j’ai toujours considéré que ces prières tombaient dans un grand silence — et que seul le vide nous répondait. Et j’ai toujours été humilié lorsque j’étais chargé, dans de telles séances, de faire de telles prières, acceptant par convention sociale de faire ce que je voyais clairement être en fait une atteinte à l’honneur de Dieu. »(1)

(1) Jacques Ellul L’impossible prière, éditions Le Centurion, 1970, pp. 27-28

14 août 2014

La tentation du jugement

À ceux qui ne cessent de critiquer le monde,  tombant dans la tentation du pharisien,  il convient souvent d être attentif à ce que nous dit le Seigneur sur la paille et la poutre.

A cet égard,  Saint Jean Chrysostome,  nous rappelle combien "Le Christ nous demande deux choses : condamner nos péchés et pardonner ceux des autres ; faire la première à cause de la seconde, qui sera alors plus facile, car celui qui pense à ses péchés sera moins sévère pour son compagnon de misère. Et pardonner non seulement de bouche, mais du fond du cœur, pour ne pas tourner contre nous-mêmes le fer dont nous croyons percer les autres. (...)  Considère donc combien d'avantages tu retires d'une offense accueillie humblement et avec douceur. Tu mérites ainsi premièrement — et c'est le plus important — le pardon de tes péchés. Tu t'exerces ensuite à la patience et au courage. En troisième lieu, tu acquiers la douceur et la charité, car celui qui est incapable de se fâcher contre ceux qui lui ont causé du tort sera beaucoup plus charitable envers ceux qui l'aiment. En quatrième lieu, tu déracines entièrement la colère de ton cœur, ce qui est un bien incomparable.*"

Une voie adaptée qui semble d'actualité. Car ce qui changera le monde ne sera pas notre jugement mais notre charité et la puissance de sa transpiration : "Aimons donc, aimons suprêmement le Père céleste très aimant, et que notre obéissance soit la preuve de cette charité parfaite qui trouvera surtout à s’exercer lorsque nous sera demandé le sacrifice de notre volonté propre. Ne connaissons pas de livre plus sublime que Jésus Christ crucifié, pour progresser dans l’amour de Dieu.**"

*Saint Jean Chrysostome (v. 345-407), prêtre à Antioche puis évêque de Constantinople, docteur de l'Église , in Homélies sur l’évangile de Matthieu, n°61 (trad. Véricel, L’Évangile commenté, p. 214 rev.), source Evangelio

** Lettre de saint Maximilien Kolbe