30 septembre 2015

Misère de l'esprit - 2

"Il nous faut prendre conscience des ruptures de pont entre l'homme et le mystère de tout ce qui est. Le pont homme terre est rompu. L'homme de la terre (...) et de la mer, même s'il n'est pas chrétien [voit son esprit conduit] à quelque chose qui le dépasse. C'est une orientation du même ordre qui serait à rétablir entre chaque homme et le mystère du réel avec lequel il est en contact. Ce n'est certes pas donner la foi. Mais où est la capacité de recevoir la foi chez celui pour qui Dieu est absurde ? "

On retrouve dans cette citation ce que Danielou signalait sur ces failles qui conduisent à Dieu (amour, naissance, mort). Autant de lieu que l'on doit travailler car ils sont au coeur du lien ténu entre humanité et transcendance. Une piste pastorale à creuser.

Cf. mes développements sur ce point #pastorale

Madeleine Delbrel, Nous autres gens des rues, op. Cit p. 125

29 septembre 2015

Misère de l'esprit

Auteur de Pastorale du seuil, je ne peut être insensible aux propos de Madeleine Delbrel sur la misère de l'esprit‎, sur cette "intelligence qui n'a plus ce pour quoi elle est faite", (...) "une misère spirituelle" à l'image de ce qu'on lit quelque part dans les Actes des Apôtres : "Nous ne savons pas qu'il y eut un Esprit-Saint". (...) La mort elle-même perd de son mystère prochain. La causalité humaine tend à s'emparer même de la mort. (...) Parce qu'on peut la retarder, on oublie qu'elle vient toujours".
Misère de l'esprit donc pour ceux qui ont un accès "limité à un réel extrêmement restreint" (1)

L'allusion à la mort est intéressante à plusieurs point de vue. Dans mes travaux récents je montre que cette faille de la mort peut être une clé d'entrée à un au delà de l'intelligence commune. "La mort est fin et en tant que fin elle est mystère", (...) elle introduit une relation étrange avec le prochain" (2) nous dit ‎Adrienne von Speyr. De fait, elle ouvre au mystère et à Dieu alors que la vie dans sa routine n'est qu'une course au bonheur que l'on achète : "bonheurs chiffrables en prix d'achat" (3).
Un point qu'il me semble sensible.

(1) Madeleine Delbrel, Nous autres, gens des rues, Paris, Seuil, 1966, p. 120ss
(2) Adrienne von Speyr, Le mystère de la mort, culture de vérité, Namur, Letheilleux, 1989, p. 11
(3) Madeleine Delbrel, ibid. p. 122

28 septembre 2015

Chemins de désert - 2



A la suite de mes recherches sur ce thème, je note les commentaires toujours pertinents de Madeleine Delbrel : " Pour quitter l'Égypte il faut s'en dégager. A toutes les époques de son histoire l'Église a porté en elle des gens, qui perpétuels nomades, partent sans cesse du monde où ils sont mais dont ils ne sont pas, vers cette Terre où, par le Christ, ils sont déjà." (1)‎ 

Etern‎elle tension, ajouterai-je, à maintenir entre l'être au monde, qui ne peut être échappée par une fuite mystique, et l'être "en Christ", qui nourrit notre route.

Soumission aussi au bon vouloir de Dieu.  En effet,  "c’est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir". ( 2)

(1) Madeleine Delbrel,  Nous autres gens des rues,  p. 118
(2) Philippiens 2,  13

25 septembre 2015

Danser - 2

"La foi, dans le sens chrétien parfait, ne pourra être autre chose que l'attitude dans laquelle‎ l'homme se fait tout à fait réceptacle pour recevoir le contenu divin; dans laquelle il est tout entier accordé à cette musique, prêt à réagir à ce toucher divin, violon tout prêt pour ce coup d'archet, matériau pour cette maison à édifier, rime préparée pour ce vers à composer", piles d'un pont dont le tablier est posé par Dieu, corps prêt à danser à la musique de Dieu....

‎(1) Hans Urs von Balthasar, GC1 p. 186

Le mystère de l'Église

Loin de cette Église triomphante que dénonçait le cardinal de Smedt dans l'aula du Concile Vatican II, Madeleine nous conduit à un réalisme qu'il ne faut pas perdre de vue.

"Parce-que nous rêvons d'un Christ-Église triomphant aux yeux des hommes, nous ne savons pas toujours nous souvenir que le mystère du Christ est le mystère de l'Église et que fin des temps il sera le sauveur humilié, camouflé sous des hommes, des hommes limités et pécheurs, et que c'est en eux qu'il faudra le reconnaître.‎ (...) Le laïc le plus majeur est moindre dans un certain ordre de grâce que le prêtre le plus mineur parce que dans ce prêtre il y a une communication du Christ à laquelle le laïc ne participe pas." (1)

Cela me rappelle des propos du même genre chez Benoît XVI à propos des prêtres minables qui en célébrant sont pourtant signe d'autre chose(2).

Madeleine ajoute " cela ne veut pas dire que le laïc doit être un passif. Il a à devenir ce qu'il est".



(1) Madeleine Delbrel, Nous autres gens des rues, op. Cit p.110
(2) Joseph Ratzinger Les principes de la théologie catholique, op. Cit. 

24 septembre 2015

Christ et Église - 2

Au delà des propos rapportés plus haut, il faut entendre l'appel au renoncement qui en découle. "La lumière de la foi n'est lumineuse que si l'homme, se détachant de lui même et renonçant à sa propre évidence, se livre tout entier à la Source qui se tient ouverte pour lui par grâce. Mais il ne peut accomplir de dépassement intérieur correctement et sans identification mystique secrète, que s'il reconnaît l'origine de la lumière dans la figure du Christ, telle qu'elle vient à lui dans le domaine de l'Église". (1)

C'est pro‎bablement là que l'indépendance franco-française résiste le plus. Mes propos dans "Cette Église que je cherche à aimer" le disait à leur manière. Il y a pourtant là une voix que je prends à petit pas, éclairé également par ce que dit, d'une manière finalement assez similaire Madeleine Delbrel. Il y a là une voie difficile, l'ultime renoncement, celui qui nécessite kénose et effacement véritable devant la triple nécessité de contempler Écriture, Tradition et Sens des fidèles comme un chemin supérieur à l'indépendance farouche qui vient de mon incurable orgueil.... :-)

(1) Hans Urs von Balthasar, GC1 p. 182

Christ - Église 3

"Le travail du Christ c'est le salut du monde. Le travail de l'Église c'‎est le salut du monde; le monde ne peut être sauvé que par l'Église. L'Église n'est l'Église que parce qu'elle sauvé. Nous ne sommes pas l'Église ‎si nous ne sommes pas toute l'Église : chaque membre appartient à tout le corps. Et nous ne sommes toute l'Église que si nous sommes à notre place en elle" (1)

Il faut avoir lu ce passage pour comprendre ce qu'elle dit ensuite sur l'unité qui a pour elle une cohésion, un sens vital. L'obéissance dans le corps du Christ est aussi un état de fait. Le sang ne coule que dans un sens. (...) L'autorité de l'Église ‎peut nous broyer,  nous enténébrer : il faut obéir parce que pour nous c'est vivre" (2)

Cette unité doit primer. Souvent quand vient en nous la tentation de croire que la hiérarchie se trompe peut être faut il laisser le temps nous éclairer, abandonner la tentation de croire que notre ego prime, qu'il a en main toutes les données et croire surtout dans le travail de l'Esprit que personne ne peut revendiquer pour soi.

"Par le baptême le chrétien a échangé sa liberté contre la liberté du Christ".

(1) Madeleine Delbrel,  Nous autres gens des rues, op. Cit. p. 108
‎(2) ibid p. 109

Hommage à Denis Sonet

Un homme d'exception s'est éteint...
Pour l'avoir invité pendant des années au "cycle fiancé" de l'institut de la famille, je me souviens encore des salles combles, des sourires, des jeunes captivés par sa présence. Un grand homme est parti...

A écouter sur RND, un interview d'Olivier Clément, ce matin à 8h avec Louis Dufraisne

23 septembre 2015

Christ et Église

Long développement de Balthasar sur l'importance d'une doctrine/ dogmatique  ecclésiale. Mais, précise t-il, la fonction ecclésiale est avant tout service, donc renvoie au Christ. Elle prend part à la figure que dessine le Christ. Elle est moyen, là où la vie ecclésiale est but. Nous ne sommes fils de Dieu "que si l'on évite (...) toute confusion entre le membre et la tête. (...) Ce qui est vraiment Saint est toujours celui qui se confond le moins avec le Christ, ce qui lui permet d'être transparent au maximum pour le laisser voir ". (1)

Quel est l'enjeu de cette distinction ? D'abord reconnaître que ‎nous restons blessés et reflétons bien mal la figure du Christ. Ensuite percevoir que l'individuel n'est rien à côté de ce qui se joue dans la dynamique sacramentelle vivante de l'Église, enfin percevoir l'enjeu de la distance qui ne fera jamais de nous des modèles, mais bien des traces et de pâles images de l'amour infini qui apparaît dans la relation intradivine.

(1) Hans Urs von Balthasar, La gloire et la Croix, tome 1 (GC1), op. cit. p. 176ss


L'espérance de l'unité

Impossible obéissance qui ne cesse de diviser nos églises,  au nom d'ego et de refus de communion.  Je suis frappé par l'insistance de Madeleine à défendre justement cette obéissance,  même au temps où ses choix pastoraux semblaient incompris par la hiérarchie.
Nous ne cessons de reproduire les causes et les schémas qui conduisent à la division.  Espérons que le synode sur la famille conduira à la paix.

Ézékiel 37:22 "Je ferai d’eux une seule nation dans le pays, dans les montagnes d’Israël; ils auront tous un même roi, ils ne formeront plus deux nations, et ne seront plus divisés en deux royaumes."

21 septembre 2015

Danser

"Il y a beaucoup de saints qui ont eu besoin de danser, tant ils étaient heureux de vivre (...). Si nous étions content de vous, Seigneur, nous ne pourrions pas résister à ce besoin de danser qui déferle sur le monde, et nous arriverions ‎à deviner quelle danse il vous plaît de nous faire danser en épousant les pas de votre providence." (1)

Là encore je retrouve des propos longuement développés dans la "danse trinitaire", cette mélodie intradivine à laquelle nous sommes invités.

"J'ai joué de la musique sur les places et vous n'avez pas dansé"

(1) Madeleine Delbrel, le bal de l'obéissance, in NAGDR, op. Cit. p. 81

20 septembre 2015

Solitude 2

Pour Madeleine, dans la solitude, "Dieu nous fait comprendre que, soustraction faite de ses dons, de ses impulsions, (...)  il ne reste plus qu'une pâte commune faite d'un même néant (...) sur cette boue uniforme les seules distinctions discernables sont les volontés rédemptrices et créatrices‎ de Dieu qui appellent nos enthousiasmes et nos amours."(1)

Plus loin, paraphrasant Osée 2, elle ajoute "Je te conduirai dans la solitude et je parlerai à ton cœur" (2)

On retrouve un peu ce "tout est rien" de sainte Thérèse d'Avila (cf. mes développements in "Chemin de désert", mais son originalité est de développer sur cette solitude intérieure un sentier au coeur de nos vies urbaines. 

En cette veille de saint Matthieu,  contemplons l'appel du Christ qui balaye l'intérêt d'une vie en disant "viens,  suis-moi".


(1 et 2) Madeleine Delbrel, Nous autres gens des rues, p. 76 et  p.77

18 septembre 2015

La quête de la lumière


Je ne me lasse pas de cette lecture de Madeleine qui nous pousse dans le creuset de nos retranchements : "Il faut avoir plongé dans la mort ambiante de ce qui fait notre amour d'homme [et ses] (...) dévastations et à l'autre pôle, tâté l'univers impénétrable de la sécurité de Dieu pour percevoir en soi ‎une telle horreur du noir que la lumière évangélique nous devienne plus nécessaire que le pain."
Elle poursuit plus loin :" la lumière de l'évangile n'est pas une illumination qui nous demeure extérieure : elle est un feu qui exige de pénétrer en nous pour y opérer une dévastation et une transformation. Celui qui laisse pénétrer en lui une seule parole du Seigneur et qui la laisse s'accomplir dans sa vie, connaît plus l'évangile que celui dont tout l'effort restera méditation abstraite ou considération historique. L'Évangile ‎n'est pas fait pour des esprits en quête d'idées. Il est fait pour des disciples qui veulent obéir"

Autant pour moi, même si je trouve le mot obéir un peu fort. J'aurais mis suivre...
Elle précise d'ailleurs que cette obéissance est celle d'un enfant, qui dit oui et se faisant fait confiance...

Madeleine Delbrel, Nous autres, gens des rues, op. Cit.  p. 72-73


17 septembre 2015

Théologie des signes - cohérence 7

La théologie des signes commentée plus haut chez Jean par Balthasar,  trouve ce matin, dans la contemplation d'Ézéchiel 12, 11 un ancêtre parlant. "Dis: Je suis pour vous un signe. Ce que j’ai fait, c’est ce qui leur sera fait: Ils iront en exil, en captivité." Elle rappelle la mission donnée par Dieu à Osée.  "Va épouse Gomer, celle qui se prostitue".
Dieu non content de nous laisser des traces dans la nature, nous parle aussi par signes et par figures...

16 septembre 2015

Cohérence 6 - Unité Ancien et Nouveau Testament

Mes propos précédents mettent un bémol à ce que je lis chez Balthasar : "l'unité [entre ‎AT et NT] se situe à un niveau beaucoup plus profond : (...) l'ancienne Alliance est intrinsèquement, dans sa fondation et dans toutes ses phases, une marche vers le Christ " (1)

‎Il me semble pourtant qu'il a raison, à un niveau plus élevé et plus riche que la seule question des plaies d'Egypte. Car au-delà des conflits d'interprétation, c'est la cohérence du plan de Dieu qu'il nous faut contempler, au delà de cette inter-pénétration parfois dommageable entre la Parole de Dieu et les paroles humaines.

On en trouve un exemple dans les prophéties d'Ézéchiel : "Je traiterai avec eux une alliance de paix, et il y aura une alliance éternelle avec eux; je les établirai, je les multiplierai, et je placerai mon sanctuaire au milieu d’eux pour toujours. Ma demeure sera parmi eux; je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. Et les nations sauront que je suis l’Éternel, qui sanctifie Israël, lorsque mon sanctuaire sera pour toujours au milieu d’eux." (2)

(1) Hans Urs von Balthasar, GC1 p. 17
(2) Ézékiel 37:26-28 LSG

Cohérence 5 - Exodus

J'ai regardé récemment avec ma nièce le film Exodus, dont la mise en scène est plus que retravaillée par rapport au texte original, même si l'on retrouve beaucoup de liens avec le texte. Le résultat est désolant. Il met notamment en lumière l'abominable récit des plaies d'Egypte dans toute son horreur. Il en ressort, et c'est peut être le but recherché, une idée de Dieu pas très "catholique" renforcée par le gamin qui semble représenter Dieu et qui n'est qu'un morveux, prétentieux et colérique. Difficile d'en faire une pastorale, sauf à en venir à déconstruire‎ l'historicité du récit, ce qui est fondé en historico-critique mais pose des problèmes plus vastes en pastorale. 
‎Doit-on en venir là ? Auprès d'adultes c'est jouable. Auprès de jeunes, cela soulève des questions et en ouvre d'autres. Qu'est ce qui reste crédible si une partie du texte ne l'est plus ? Il faut peut être passer par là. Pour l'instant je me contentais de souligner la lecture spirituelle qu'en fait Grégoire de Nysse dans sa vie de Moïse. C'est plus soft que de dire que rien/peu n'est fondé historiquement... en tapant dans la fourmilière on fait sortir beaucoup d'insectes...‎ est-on prêt ? 

Poussés au désert par l'Esprit

Nous avons longuement commenté cette phrase de Luc 4. Dans "missionnaires sans bateaux", Madeleine nous ouvre à une autre vision du désert, ce monde en manque de Dieu, vers lequel elle nous appelle à sentir, "en haut d'un grand escalier de métro", l'appel de l'Esprit. Désert où on est "la proie de l'amour"‎, où chaque geste peut devenir amour

Cf. Madeleine Delbrel, NAGDR, op. Cit p. 69 et 71

15 septembre 2015

Évangéliser

Evangéliser ? Pour Madeleine Delbrel, c'est "dire à des gens qui ne le savent pas, qui est le Christ, ce qu'il a dit et ce qu'il a fait de façon qu'ils le sachent et qu'ils sachent que nous en sommes sûrs" (1)
Ce n'est pas convertir. Ce n'est pas donner la foi,‎ mais accepter ensuite le travail de Dieu qui nous dépasse. Comme je l'écrivais dans "pastorale du seuil" nous ne faisons que poser les piles fragiles d'un pont que Dieu va construire en l'homme. Madeleine poursuit "Jésus ne nous a pas demandé d'être des exemples admirables (...). L'exemple admirable c'est lui" (2)
Nous ne sommes que des traces, des pâles  images.‎ Souhaitons juste ne pas être des contre-exemples.

On retrouve cette nécessaire cohérence décrite plus haut...

(1) Madeleine Delbrel, athéisme et évangélisation, p. 262
(2) texte inédit 1960, cité dans NAGDR p. 40

14 septembre 2015

Cohérence 4

Cette cohérence passée, il nous appartient maintenant de la poursuivre dans nos vies. Pouvons dire à la suite de Paul : "J’ai été crucifié avec Christ; et si je vis, ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi." (Gal 2, 20)

La cohérence de notre vie est elle, comme le soulignait Jacques dans l'épître d'hier dans nos actes, où, comme le suggère plutôt Paul dans notre foi ? Si l'on suit ce dernier,  ce ne peut être en vérité que par l'Esprit,  qui seul agit et fait que danse en nous le souffle trinitaire : "Celui qui vous accorde l’Esprit, et qui opère des miracles parmi vous, le fait-il donc par les œuvres de la loi, ou par la prédication de la foi?" (Ga 3, 5)...

Il précise plus loin sa pensée : "Avant que la foi vînt, nous étions enfermés sous la garde de la loi, en vue de la foi qui devait être révélée. Ainsi la loi a été comme un pédagogue pour nous conduire à Christ, afin que nous fussions justifiés par la foi. La foi étant venue, nous ne sommes plus sous ce pédagogue. Car vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ; vous tous, qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ. Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni libre, il n’y a plus ni homme ni femme; car tous vous êtes un en Jésus-Christ. Et si vous êtes à Christ, vous êtes donc la postérité d’Abraham, héritiers selon la promesse". (Ga 3, 23-29)

Que sommes nous dans le plan de Dieu ? Ni des marionnettes,  ni des saints.  " Pour ce qui me concerne, loin de moi la pensée de me glorifier d’autre chose que de la croix de notre Seigneur Jésus-Christ, par qui le monde est crucifié pour moi, comme je le suis pour le monde!" (Ga 6, 14)

Notre cohérence, c'est ce que nous laissons faire à l'esprit, au service du Christ,  lui qui a été "élevé de terre,  pour attirer à lui tous les hommes.

13 septembre 2015

Cohérence 3

La cohérence soulignée plus haut s'inscrit plus largement nous dit Balthasar :‎ "L'Ancien et le Nouveau Testament forment ensemble une figure totale de la révélation dans laquelle le large monde de symboles de l'Ancien déploie en l'anticipant‎ sous forme d'ombres l'accomplissement condensé dans le Nouveau, l'Ancien s'absorbant dans la fonction d'annoncer, mais en même temps débouchant positivement dans le Nouveau qui est sont accomplissement"(1)

On peut y objecter les ombres de l'Ancien, mais comme il le souligne justement, ces ombres sont d'une certaine manière un écrin pour la lumière qui surgit, en leur sein.

(1) Hans Urs von Balthasar, op Cit, GC1, p. 175



Signes et miracles - Cohérence 2


"Pour le croyant qui se tient au centre (1), les miracles du Christ ne sont pas d'abord ce qui rend subjectivement la foi plus facile (car il en a à peine besoin), mais le rayonnement, sur le domaine sensible, de la gloire divine déjà vue spirituellement" (2).

Là encore la finesse de l'analyse de Balthasar nous conduit dans l'axe de ce que nous contemplons dans ce qu'il appelle (à la suite de nombreux exégètes) la "théologie des signes" chez Jean.

Depuis Cana, la guérison du fils, le relèvement (même mot grec que résurrection) du malade de Bethesda , Jean nous conduit en effet à la contemplation de la Passion et de la résurrection...

Toute la vie de Jésus est alors symboliquement organisée vers la révélation du Père. On retrouve ce que je notais plus haut à propos de la cohérence sacramentelle...

Saint Augustin l'exprimait ainsi : "ce que notre Seigneur a fait corporellement, il voulait le savoir compris spirituellement. Il n'acomplissait‎ pas de miracles pour le plaisir d'en faire, mais afin que le fait accompli apparaisse à ceux qui le voyait comme merveilleux, à ceux qui le comprenaient comme vrai. (....) celui qui ne sait pas lire (...) admire la beauté des lettres, mais ce que les lettres veulent dire, il ne sait pas. (...) un autre, au contraire, célèbre l'oeuvre d'art et en comprend le sens (...) c'est de tels disciples que nous devons être à l'école du Christ (3)

On perçoit, à la différence des balbutiements de l'analyse historico-critique que nous avons commenté chez John P. Meier (4), qu'il y a là ce que Jean de Lubac appelle véritablement une lecture spirituelle (5)‎ rejoignant l'esthétique de la gloire que cherche à démontrer Balthasar.

‎(1) cf. le livre éponyme de Balthasar : retour au centre
(2) Hans Urs von Balthasar, GC1 p. 172
(3) Serm. 98, 3 (PL. 38. 592), cité ibid
(4) cf par ailleurs nos travaux sur John P. Meier, Un certain juif...
(5) Henri de Lubac, Exégèse Médiévale, Les quatre sens de l'Écriture. 1, Cerf, DDB, 1993, p. 110ss



Cette Église que je veux aimer

Plus j'avance dans la lecture de ces chercheurs de Dieu,  plus je prends conscience que la construction du temple est complexe et que nous devons chercher à faire corps pour ne pas déchirer l'unique tunique du Christ.  L'unité de l'Église devrait nous importer plus que nos petites allergies à certains de ces membres.  Dans cette période délicate où elle est souvent décriée,  nous avons à être attentifs à la manière dont nous contribuons à sa marche vers le Père et dépasser nos hésitations et nos résistances (1). 
Et nous devons prier pour nos évêques...
Cette phrase d'Augustin m'y aide : "Beaucoup sont chrétiens sans être évêques ; ils arrivent à Dieu par un chemin peut-être plus facile et ils marchent sans doute avec une allure d'autant plus dégagée qu'ils portent un moindre fardeau. Quant à nous, nous sommes chrétien, et nous devrons donc rendre compte à Dieu de notre propre vie ; mais nous sommes en outre évêque, et nous devrons donc rendre compte à Dieu de notre gestion." (2)

(1) cf. à ce sujet mes développements dans : Cette église que je cherche à aimer, et Chemins d'Eglise, repris dans Serviteur de l'homme
(2) Saint Augustin,  Sermon sur les Pasteurs, source AELF

12 septembre 2015

Cohérence sacramentelle

"Le mystère de l'Eucharistie (...) peut ‎devenir symbole (...) contenant réel d'une manducation spirituelle  [car] il est au croisement de lignes qui partant de données plus évidentes, montrent au regard de la foi, leur point de rencontre comme juste et tout à fait cohérent. Elle lui confèrent une nécessité théologique qui semble indispensable. (...) tous les sacrements ont d'abord leur figure dans la mission du Christ lui-même". (1)


En lisant ce passage je me rends compte que je n'ai peut être pas assez insisté dans ma recherche sur la dynamique sacramentelle sur la figure même du Christ . Certes mon commentaire d'Éphésiens 5 insiste sur le "comme le Christ a aimé‎ son Église", mais la formulation de Balthasar dévoile bien à quel point tout cela s'inscrit dans le plan de Dieu ...
Pour lui, la dimension trinitaire habite l'ensemble de la vie du Christ , transpire de sa Parole et de ses actes et les sacrements respirent de tout cela, sont donc à leur façon surchargés de sens. En prendre conscience nous interpelle dans notre manière même de vivre les dits sacrements.

(1) Hans Urs  von Balthasar, La gloire et la Croix, op. cit. GC1 p. 170ss


11 septembre 2015

Solitude

‎"Trouver [Dieu]‎ c'est trouver la vraie solitude : c'est lui qui nous attend. Le trouver c'est la trouver car la vraie solitude est esprit et toutes les solitudes humaines ne sont que des acheminements relatifs vers la parfaite solitude qui est la foi . La vraie solitude ce n'est pas l'absence des hommes, c'est la présence de Dieu" (1)

Je crois qu'il faut du temps pour percevoir la finesse de ces propos... Elle entre pour moi en résonance avec mon Prologue de "La caresse de l'ange", mais aussi avec "Le chemin du désert" deux de mes très récentes recherches sur la souffrance et la foi.

"C'est lui qui nous attend" est surtout une variation de "l'où es-tu ? " de Gn 3, 9. Contempler la solitude de Dieu n'est autre que percevoir la quête du Père raconté dans Luc 15, guettant le fils à qui il a tout donné.


(1) Madeleine Delbrel, Celui qui me suit, p. 76, cité in NAGDR, op. cit. p. 29

10 septembre 2015

Captif d'un élan - Madeleine Delbrel

"Le chrétien est captif d'un élan : d'un désir à la taille de Dieu , qui veut sauver ce qui est perdu, guérir ce qui est malade, unir ce qui est séparé, perpétuellement et universellement" (1)

Nous retrouvons ici la dynamique paulinienne de Philippiens 3, mais aussi la course infinie de Grégoire de Nysse à la sauce miséricorde...

Dans ces temps d'incertitude,  soyons à la hauteur de l'appel.

(1) Nous ouvrons ici un autre chemin de lecture avec Madeleine Delbrel, Nous autres, gens des rues (NAGDR), Paris, Seuil, 1966 p. 20.

09 septembre 2015

Contemplation et reflet - 2

‎Le stade esthétique (Kierkegaard) ne sert à rien, s'il n'est dépassé par une mise en oeuvre de l'être, prêt à refléter véritablement cette figure du bien qui s'est révélée à lui dans la foi. "Cette compréhension commençante‎ de la figure" doit être comprise "dynamiquement" (1) à travers "joie et souffrance, insouciance et ascèse" dans un "équilibre sans faute" (2)

Cette foi peut alors être prise dans la grâce, devenir une force d'attraction, une victoire du Christ sur nos impuissances humaines, chemin de conversion véritable.

(1) Hans Urs von Balthasar, GC1, op Cit p. 159.

08 septembre 2015

La figure du Christ


"Le Christ est la figure historique qui dans sa réalité positive humaine, rend présent d'une manière définitive pour le monde l'être divin (...) lumière [pour notre foi], image qui se place elle-même devant nous, comme quelque chose d'humainement inimaginable‎ et qui ne peut être perçu, compris et cru que comme une invention de l'amour de Dieu." (1)

Au delà de la notion de dette vis à vis de Dieu, que je trouve chez un auteur, il me semble que nous avons affaire là à autre chose. Ce n'est plus de l'ordre de la dette, de l'obligation, mais de l'interpellation en résonance avec cet "où es-tu ? " de Gn 3, 9 contemplé plus haut.

(1) Hans Urs von Balthasar, La Gloire et la Croix, tome 1 GC1, op. Cit p. 144-5

Où es-tu ? Gn 3, 9

L'office des lectures de mardi nous fait contempler cette question posée à l'homme au jardin. Une quête de Dieu vers l'homme qui n'est pas sans résonance avec le "que fais tu ?" de ta "maison commune" de notre pape dans son encyclique de Laudato Si.

A contempler non comme un jugement sur le tiers mais comme une interrogation personnelle. Car cette quête est au coeur de la première étape de notre vie spirituelle : " au spectacle de nous-mêmes, nous sommes troublés et contrits pour notre salut, tandis que, dans la contemplation de Dieu, nous respirons et la joie du Saint-Esprit nous procure la consolation. D'une part, crainte et humilité ; d'autre part, espérance et charité." (1)

(1) Saint Bernard,  Sermon les degrés de la contemplation,  source AELF

07 septembre 2015

La communion des souffrants, ciments de l'Église

Troublante affirmation de Paul, dans sa Lettre aux Colossiens : "Frères, maintenant je trouve la joie dans les souffrances que je supporte pour vous ; ce qui reste à souffrir des épreuves du Christ dans ma propre chair, je l’accomplis pour son corps qui est l’Église." (1) que la liturgie nous donne à lire ce matin. Elle ne justifie aucune souffrance,  ne répond pas à la question de Job,  mais nous fait néanmoins percevoir ce ministère particulier des souffrants qui, comme le suggérait Danielou (2) ouvre en nous les failles de notre coeur,  nous fait percevoir le fleuve immense de l'amour.
En cela, le texte proposé de saint Césaire nous fait entrer en résonance :"Le Seigneur dira à ceux qui ont méprisé sa miséricorde : « Homme, c'est moi qui  (...) ai enduré les soufflets et les crachats de ceux qui se riaient de moi, j'ai bu le vinaigre avec le fiel. Frappé de verges, couronné d'épines, attaché à la croix, transpercé par la lance, j'ai rendu mon âme dans les tourments pour t'arracher à la mort. Vois la marque des clous auxquels j'ai pendu ; vois mon côté transpercé de blessures. J'ai supporté tes souffrances pour te donner ma gloire ; j'ai supporté ta mort pour que toi, tu vives pour l'éternité. J'ai reposé, enfermé dans le sépulcre, pour que toi, tu règnes dans le ciel.     « Pourquoi as-tu perdu ce que j'ai souffert pour toi ? Pourquoi as-tu renoncé aux grâces de ta rédemption ? ... Rends-moi ta vie, pour laquelle j'ai donné la mienne ; rends-moi ta vie que tu détruis sans cesse par les blessures de tes péchés. » (3)
(1) Lettre de saint Paul Apôtre aux Colossiens 1,  24
(2) cf. sa théologie de l'histoire
(3) Saint Césaire d'Arles (470-543), Sermons au peuple, n°57,4 (trad. SC 330, p. 25 rev), source AELF

04 septembre 2015

Contemplation et reflet

‎Contempler pour refléter...(1). Je vois dans ce mouvement une respiration sacramentelle, à l'image de cette recherche sur la "dynamique sacramentelle" publiée récemment. 
Voir l'Eucharistie comme contemplation et reflet, c'est prendre conscience qu'en s'abreuvant à la source, en s'ennivrant‎ de la Croix, on est appelé ensuite à en refléter l'essence. Rien ne sert de s'en nourrir si on l'enferme sous le boisseau. Tout un programme...

Heureux les hommes dont tu es la force :
des chemins s’ouvrent dans leur cœur !
7Quand ils traversent la vallée de la soif,
ils la changent en source ; Ps 83, 7

(1) P. Pierre Remise, salutation liturgique, Magnificat de septembre 2015, p. 5

03 septembre 2015

Le travail de l'Esprit

‎"Sans y avoir pensé auparavant, prononcer (...) les mots de Concile Oecuménique, de synode diocésain et de refonte du droit canonique, et ceci sans que j'aie fait la dessus une hypothèse ou un projet quelconque... Le premier à être surpris‎ de cette suggestion que je faisais ce fut moi-même, alors que personne ne m'en avait donné l'idée".

Sans commentaire

(1) Jean XXIII, le journal de l'âme, p. 503


Confiance et doute

Dans le désert de nos vies, combien de fois sommes nous désemparés par le silence apprarent de Dieu.  Peut être que ce silence n'est autre que la manifestation du brouillard qui entoure notre âme.  Il nous faut prendre de la distance. Écoutons saint Ambroise : "il fait encore nuit. (...) je n'ai encore rien pris. J'ai lâché le filet pendant le jour. J'attends que tu me l'ordonnes ; sur ta parole, je le lâcherai encore. La confiance en soi est vaine, mais l'humilité est fructueuse. Eux qui jusque-là n'avaient rien pris, voici que, à la voix du Seigneur, ils capturent une énorme quantité de poissons".(1)
Dans son commentaire de Luc 5, 1-11, Ambroise lâche une phrase qui m'éclaire : peut être ai-je trop confiance en moi, y compris en la pertinence de mes choix quand Dieu montre la fatuité de nos projets.  Seuls compte l'abandon à la grâce... "Non pas ce que je veux, mais ce que tu veux".  Luc 22, 42. Ces paroles du Christ constitue le commentaire véritable de ce passage.  Quelles soient prononcées devant la croix nous laisse pantois.

  ( 1) Saint Ambroise,  commentaire de Luc IV,  71-76, SC 45 (traduction SC, cf. p. 180), source AELF

02 septembre 2015

Unité de l'Église

Je relisais hier soir les premiers chapitres du "Contre les hérésies" d'Irénée '1) et sa grande insistance sur la Tradition. Il en rayonne une profonde recherche d'unité qui réveillait en moi ce que j'écrivais sur la tunique unique du Christ. 
Triple unité à rechercher donc :
1) unité dans le temps (Tradition) que j'aime concevoir comme un processus dynamique dans le vent de l'Esprit.
2) unité de coeur,  qui commence par une attitude intérieure,  une quête transcendante qui rejoint l'unité intradivine, la circumincession des Trois personnes,
3) unité dans la charité qui rayonne d'une quête attentive des besoins d'autrui,  de la paix plus grande que toute tentation de violence,  de cette primauté de l'unité qui nous fait contempler la souffrance de la séparation.
Cela rebondit avec ce que je trouve dans ce commentaire de l'évangile de Jean 2 par Origène, cité dans l'office des lectures(2) : "Selon une interprétation possible, le Temple et le corps de Jésus, l'un et l'autre, me semblent être la figure de l'Église. Car celle-ci est bâtie de pierres vivantes ; elle est une demeure spirituelle pour un sacerdoce saint ; elle est construite sur les fondations que sont les Apôtres et les prophètes avec, pour pierre angulaire, le Christ Jésus. Elle est donc en toute vérité qualifiée de « Temple ».Selon l'Écriture, vous êtes le corps du Christ et vous êtes ses membres, chacun pour sa part. Pour ce motif, même si l'assemblage des pierres de ce Temple semble se disjoindre et se défaire ; même si, comme il est écrit au psaume 21, tous les os du Christ semblent dispersés dans la persécution et l'oppression, par les complots de ceux qui attaquent l'unité du Temple à coups de persécutions ; cependant le Temple sera relevé et le corps ressuscitera le troisième jour, après le jour de malheur qui l'a accablé et après le lendemain de celui-ci, jour de l'achèvement. Car il y aura un troisième jour dans le ciel nouveau et sur la terre nouvelle, lorsque ses ossements, qui sont de la maison d'lsraël se relèveront, lors du grand jour du Seigneur, après sa victoire sur la mort. Par conséquent, la résurrection du Christ après les souffrances de la croix englobe le mystère de la résurrection de son corps tout entier. De même que le corps visible de Jésus a été crucifié, enseveli, et ensuite ressuscité, de même tout le corps constitué par les fidèles du Christ a été crucifié avec le Christ et ne vit plus désormais. Chacun d'entre eux, comme saint Paul, ne se glorifie pas d'autre chose que de la croix de Jésus Christ notre Seigneur, par laquelle il est crucifié pour le monde, et le monde crucifié pour lui. Non seulement il est crucifié avec le Christ et crucifié pour le monde, mais encore il est enseveli avec le Christ. Nous avons été mis au tombeau avec lui, dit saint Paul. Et comme s'il jouissait déjà d'un avant-goût de la résurrection, il ajoute : Et avec lui nous sommes déjà ressuscités. "
Contemplons cette unité et tâchons ensemble de la faire vivre.

(1) Irénée de Lyon, Contre les hérésies (1, 10, 1-2), Paris, Cerf, 1984
(2) Origène, Commentaire de l'évangile de Jean, Source Bréviaire AELF

01 septembre 2015

Souffrir avec le Christ

‎"Souffrir et être humilié pour le Christ et avec le Christ" (1)


Comme le note récemment le pape François, on compte plus de martyrs aujourd'hui qu'au premier siècle...

Combien faudra-t-il de martyrs pour parvenir au troisième jour évoqué par Origène (cf. plus haut) ? Seigneur que ton règne vienne !

‎(1) attribué à saint Jean de la Croix, cf. Bruno de Jésus Marie, saint Jean de la Croix, Paris,Plon, 1929, cité par Jean  XXIII, le journal de l'âme, op. Cit p. 85 et p. 467‎ en contemplation de la Pieta, Jésus mort et l'Addolorata


Chemin de sainteté

‎"Elle consiste à se plaire à être contredit et humilié à tort ou à raison ; à se plaire à obéir ; à se plaire à attendre dans une grande paix ; à être indifférent à tout ce qui plaît aux supérieurs, et vraiment sans vouloir propre ; à reconnaître les bienfaits que l'on reçoit et à sa propre indignité ; à avoir une grande gratitude ; à respecter les autres (...) une charité sincère, dans la tranquillité, la résignation, la douceur, le désir de faire du bien à tous et l'ardeur au travail" (1)

(1) Antonio Rosmini, La Perfection chrétienne. Pages d'ascétique Turin 1948, p. 591 cité par Jean XXIII op. Cit p. 466

Vanité 3

Je termine doucement la lecture du "journal d'une âme",  où Jean XXIII parle du danger de la lecture. En quelques phrases il sous entend, que l'âge aidant,  il se contente maintenant de peu de livres : hormis la Bible et quelques pères de l'Église ou vie de saints, il cite "l'imitation de Jésus Christ". Quand on pense au titre de ce blog on ne peut que s'interroger sur la finalité de toute recherche.
Cet extrait donné ce matin dans l'office des lectures m'inspire  :
"Qu'est-ce que toute chair devant toi ? L'argile va-t-elle se glorifier en face de celui qui l'a modelée ? Comment peut-il avoir des paroles prétentieuses, celui dont le cœur est sincèrement soumis à Dieu ? Le monde entier ne donnera pas d'orgueil à celui dont la vérité a fait son serviteur; il ne se laissera émouvoir par aucune louange, celui qui a établi en Dieu son espérance. Oui, ceux-là mêmes qui parlent ne sont absolument rien; car ils disparaîtront avec le fracas de leurs paroles. Mais la vérité du Seigneur demeure pour toujours." (1)
(1) Imitation de Jésus Christ