Quelques milliers de notes et réflexions interactives sur la vie et la foi, à partir de lectures souvent théologiques et à la lumière d'un Autre... Petit "blog" catholique d'un apprenti théologien (Bac canonique), perdu dans l'immensité de la toile... (ordonné diacre en septembre 2018)...
03 avril 2021
Bapteme - homélie
02 avril 2021
Homélie du vendredi saint... - La Croix 12.0 - la danse finale (n.45)
Projet 2
Qu’est-ce que nous contemplons ce soir ?
Peut-on épuiser le mystère ? Il y a au moins douze dimensions dans la Croix que notre entrée en semaine sainte nous permet de manduquer lentement :
- La dimension verticale et descendante qui est celle de l’abandon trinitaire. Triple kénose où :
- Le Père renonce à toute puissance pour laisser l’homme Jésus révéler l’amour.
- Le Fils renonce à toute divinité pour se dépouiller d’abord de son vêtement par le mime kénotique tout symbolique d’un lavement des pieds (Jn 13) puis « forcé » sur la croix pour prendre la condition finale d’un esclave, d’un rejeté...(1)
- L’Esprit sera déposé au fond de nos cœurs de pierre pour faire danser en nous l’amour(2)
- La dimension horizontale où les bras ouverts d’un Dieu transpercé nous invitent à sa danse pour l’humanité toute entière
- La dimension « inversée » où le serpent moqueur qui nous empêche d’aimer et nous pousse à la violence, la jalousie, l’orgueil ou la cupidité est transpercé et dressé (Nb 11) par le feu d’un amour qui se révèle derrière un rideau déchiré (3)
- L’appel mystique d’un fin silence qui pèse sur le bruit du monde avant que bruisse le chant des anges à la sortie de nos carêmes...(4). Chant discret qui apparaît au terme de nos chemins de désert (5) et se prépare à l’Alleluia pascal...
- Un homme au paroxysme de la souffrance, agneau innocent qui révèle l’amour d’un Dieu avec nous.
- La déréliction de celui qui va jusqu’à connaître l’abandon du Père et rejoint ainsi les assoiffés du monde qui crie leurs « où es-tu ? » solitaires et souffrant.(6)
- La nudité révélée de l’Epoux déchiré sur le bois et qui n’en a plus honte, nouvel Adam au sens transcendé de Gn 2,25 (7)
- La soif d’un Dieu qui crie pour la énième fois un « où es-tu ? » à l’homme depuis l’appel du premier jardin, le « donne moi à boire » de Jean 4 au « j’ai soif » de toi final d’un Dieu mourant de son désir d’amour (8).
- La joie cachée d’un Dieu qui en criant « tout est accompli » révèle qu’au delà de la souffrance et de l’abandon du Père se cache le mystère d’un chemin trinitaire.(3)
- L’Alliance ultime de l’homme Dieu qui épouse l’humanité par une danse ultime
- Le don inouï d’un Dieu qui meurt et entre dans le silence du samedi saint dans l’attente fragile que le murmure d’une femme, devenue fidèle par une danse aimante(9), révèle à des hommes incrédules le bruissement du ressuscité qui déjà les précède en Galilée
- La petite espérance où la soif de l’homme-Dieu se change en don et transforme un corps transpercé et « livré pour nous » en source jaillissante d’eau et de sang mêlés(10)
Je suis sûr que j’en oublie.
Le chiffre 12 est révélateur mais on pourrait parler aussi de l’Église fondée par un « Mère voici ton Fils » ou d’un « m’aimes tu ? » qui encadre le mystère. Je vous laisse compléter ;-). On n’épuisa jamais la révélation de la Croix.
Jean nous conduit aussi à une interrogation particulière. Nous l’avons vu, quand Jésus, au jardin, affirme par trois fois Je suis, c’est à la fois une révélation du mystère même de l’homme Dieu et un écho aux trois « je ne suis pas » de Pierre.
Ego eimi / ouk eimi
Et nous qu’allons nous dire. Je suis ? Je te suis ? Ou je ne suis pas, je ne te suis pas.
Pour aller plus loin :
(1) relire Philippiens 2 ou ma « danse trinitaire » et « Serviteur de l’homme » en téléchargement libre sur Kobo
(2) Ezechiel 36, 26 et mon « Dieu dépouillé »
(3) voir Marc 15, 38 ou mon « Rideau déchiré »
(4) 1 Rois 19
(5) cf. mon livre éponyme
(6) voir Hans Urs von Balthasar - Dramatique divine. les travaux d’Adrienne von Speyr, Jurgen Moltmann et son Dieu crucifié ou mes deux livres sur ce thème dont « où es-tu ? »
(7) cf. « Le Dieu est nu » d’Arnold longuement commenté dans mes billets précédents...
(8) cf. À genoux devant l’homme
(9) cf mon billet précédent
(10) Ezeckiel 47 ou mon livre « L’amphore et le fleuve »
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14 août 2020
Baptême et dépouillement - Homélie pour le Baptême de K. - 16/8/20
03 juillet 2020
Homélie de Baptême du 4/7/20 - Projet
08 juin 2019
Baptêmes 10 à 14 - Homélie du 8/6/19 - Ezéchiel 36 et 47, Jn 9
Quelle est la trame des trois textes que nous venons de lire ? C'est l'eau !
L'eau qui abreuve, nourrit, purifie.
Le baptême a, parmi ses principaux sens, une dimension double de purification et de vie.
Plonger dans l'eau c'est, symboliquement, se débarrasser de nos addictions et se relier à la vie qui vient de Dieu. Se dépouiller et se revêtir, mourir et renaître.
Quel est l'enjeu pour ces enfants que nous allons baptiser ?
Le baptême est le début d'un long chemin où ces enfants vont prendre conscience de l'amour inouï de Dieu pour l'homme, de ce fleuve jaillissant du coeur de Dieu, ce que Jean fait jaillir symboliquement du coeur transpercé de Jésus.
Le texte d'Ezechiel 47 évoque lui aussi tout particulièrement cette fontaine jaillissante et pour nous chrétiens il y a là comme une prophétie de ce cœur transpercé de Jésus mort pour nous sur la croix et source d'amour infini pour l'homme.
C'est dans cette correspondance que le baptême de Jésus prend sens.
19 août 2016
Amour et espérance
"Le plus haut degré est atteint lorsque « la Loi habite au milieu de notre cœur » (Ps 39,11)" (1). La méditation des textes du jour nous conduise à une lecture spirituelle du texte d'Ézéchiel 37.
Et si les ossements desséchés étaient nos corps fermés au souffle de l'Esprit. Nous serions des coeurs de pierre (Ez. 36), envahis par la violence, la peur, les tentations de rejeter ceux qui sont différents, au nom d'une soi-disant supériorité culturelle qui masque nos propres violences.
Laissons nous relever par le souffle ténu de l'amour. Il dort en nous depuis le baptême(2), faute de trouver chez nous la bonne terre, celle d'un coeur de chair, un coeur pour aimer.
Seul l'amour de l'étranger ouvrira nos coeurs à la vie.
C'est l'unique double commandement du Seigneur. (Cf. Mat 22)
(1) Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix, L'Histoire et l'esprit du Carmel (trad. Source cachée, Cerf 1999, p. 221)
(2) Diadoque de Photicé, cf. tag sur ce père de L'Église.