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05 juin 2016

Adoration, manducation, action

Peut être y a-t-il là une autre façon d'évoquer les trois stades de Jean-Jacques Olier. Si l'adoration, la prière nous ouvre le coeur à la venue du Christ, "ce qui est important pour l'Église, ce n'est pas qu'il y ait quelque chose sur l'autel, mais qu'en recevant cette nourriture, elle devienne ce qu'elle doit et peut être".(1)

On pourrait s'attarder utilement sur ce que recevoir veut dire, sur notre manière de nous ouvrir au don de Dieu, mais il y a bien dans cette dynamique sacramentelle ‎quelque chose à mettre en branle, cette ouverture à la présence agissante en nous de l'Esprit, cette porte ouverte à ce qui, d'après Diadoque de Photicé repose en nous en attendant de jaillir : l'amour. C'est peut être là que l'homme se "divinise". Même si je redoute cette expression de Thomas d'Aquin reprise par Varillon, elle exprime l'enjeu de notre décentrement

Se diviniser ce n'est pas prendre le pouvoir, devenir Dieu, mais bien se laisser modeler par Sa faib‎lesse, Son humilité, Sa tendresse et Sa miséricorde.

(1) Hans Urs von Balthasar, GC1 op Cit p. 485.

24 mai 2016

Contempler et agir

Il y a équivalence pour Balthasar entre contemplation et appropriation. Pour lui la contemplation n'est pas tant une prise de distance qu'une interaction intérieure entre le regard porté sur le Christ, la mise en vibration de cette révélation lumineuse et son effet sur l'agir. ‎On rejoint pour moi ici les trois stades de la vie spirituelle dont parle Jean-Jacques Olier.
La contemplation de la Croix, gloire tragique de notre Seigneur "nous transforme en cette même image/icône" (2 Co 3, 18). Sa lumière, en pénétrant en nous, nous transperce et nous transforme. "La figure qui s'inscrit [ainsi] dans ma propre vie devient pour moi le salut (...) C'est en elle que j'apprends, que je déchiffre" ce qui est "désordre sans figure".
On se trouve là au coeur de la méditation du chemin de tout homme.

Pour le couple, coeur de notre étude et dont nous ne devons pas abandonner la perspective, comme pour tout homme, dynamique sacramentelle et rejoint le chemin tracé par GS 48, faire de sa vie un sacrement.
tout cela s'inscrit au coeur de sa

(1) Hans Urs von Balthasar, GC1, op. Cit p. 410.


14 décembre 2015

Chercheur d'humanité

Chercheur d'humanité : C'est un titre que j'ose me donner parfois, dans la lignée de cette contemplation de l'homme avec un grand H découverte chez Mounier, Maritain ou Jean-Paul II. Jacques Loew peut être assurément classé dans cette race là. A partir d'une réflexion du professeur Joyeux, il souligne que l'homme a sur l'animal cette supériorité d'être capable d'admirer. (1)

Cela fait résonner en moi le premier stade de l'Oraison précisée plus haut chez Jean-Jacques Olier : contempler.

L'homme est homme quand il contemple, c'est à dire quand il est capable d'humilité devant le Beau qui se révèle à lui. Et ce faisant, il se dépouille de sa puissance, de même que le Christ dépose son vêtement avant de s'agenouiller devant l'homme...

(1) op Cit p. 75

04 décembre 2015

Vivre en Christ

Faire toutes ses œuvres en esprit d'oraison, ‎dans une interaction régulière avec la sainte trinité avec lequel Olier nous invite à "entrer en la force du Père, en la splendeur du Fils et en l'ardeur du Saint-Esprit" (1) en commençant par nous vider de nous mêmes, dépouillés de ce qui nous encombre, faisant notre l'attitude kénotique par excellence (cf Ph 2, 7), afin d'avoir "notre Seigneur devant les yeux, dans le coeur et dans les mains" (2)


(1) Cité par Gilles Chaillot, op. Cit p. 17-18
(2) p. 19

03 décembre 2015

Devenir porte-Christ

Devenir porte-Christ ! Cette expression des premiers siècles rejoint bien l‎à spiritualité d'Olier. Il affirme en effet que nous devons le laisser agir le Christ en nous. L'Eucharistie n'est donc pas un moment de la vie mais un tout : "Dieu nous a donné son fils pour habiter en nous, non seulement dans le temps où nous communion à son corps et à son sang, mais encore dans tous les moments de la vie" (1)
Dieu habite en nous par la foi, disait Paul en Eph 3, 17.

Immense responsabilité que nous avons à contempler et vivre que cette inhabitation de Dieu en nous. Elle doit nous faire autre, engendrer en nous une metanoia, une conversion telle que Benoît XVI la décrivait : une fission nucléaire du coeur (2) pour effacer ce qui en nous n'est pas temple du Christ.

(1) cité par Gilles Chaillot ibid p. 16
(2) JMJ de Cologne

02 décembre 2015

Anéantissement

Qu'Olier introduise "l'anéantissement de soi" (1) comme une piste spirituelle semble abrupt pour Chaillot, comme probablement pour le lecteur d'aujourd'hui. Deux remarques sont à faire.
1) L'image qui évoque d'ailleurs le mystère de l'Eucharistie  rejoint ce que nous avons noté encore récemment chez Ignace d'Antioche comme ce "tout est rien" souligné chez Thérèse d'Avila et chez Saint Jean de la Croix.

2) le lien avec l'Eucharistie rapproche des théories kenotiques décrites notamment chez Balthasar et David Brown. On est donc au confluent de plusieurs écoles qui ne font que résonner avec la kénose décrite en Philippiens 2. On rejoint aussi l'image récemment citée chez Madeleine Delbrêl à propos du blé broyé, qui rappelle également le coeur brisé du Psaume 50.
Mais ce qui est en jeu est probablement cette venue en nous du Christ, au point qu'Olier nous appelle à devenir des "Jésus-Christ ‎vivants". (2)

‎(1) Gilles Chaillot, ibid p. 14
(2) p. 15

29 novembre 2015

Une vie apostolique et missionnaire

Cette vie intérieure dont parle Olier n'est pas pour autant une vie individualiste, mais bien ancrée dans le Corps total. Elle est articulation entre prière et vie ecclésiale pour que toute la vie s'imprègne de cette vie intérieure et se manifeste dans sa pleine dimension "apostolique et missionnaire". (1)

Les hommes apostoliques étant les chrétiens "porteurs de Jésus Christ".

Ici s'éclaire ce que nous avions noté chez Madeleine mais qui restait difficile à comprendre dans les propos de Bernard Pitaud : il montrait l'opposition entre apostolat et mission sans en préciser les nuances.

La notion de "porteur de Jésus Christ" renvoie pour moi à cette catéchèse des premiers siècles où cette expression de porte-Christ à été utilisée. Que signifie-t-elle vraiment ? Si l'agir n'est pas habité par le Christ, c'est "une symbale qui résonne". Or que veut dire Paul en 1 Cor 13 ?  La charité ne peut venir de nous. C'est un trésor reçu de Dieu.

Nous ne sommes que des porte-manteaux de Dieu. Petite structure fragile enveloppée d'une gloire qui ne vient pas de nous : la Croix présente et douloureuse ‎de celui qui est tout amour.

(1) Gilles Chaillot : Monsieur Olier, Maître spirituel, la vie d'oraison, supplément au n. 220 des Cahiers sur l'oraison, troussures, 1988, réédition, Langeac 2005, p 13


27 novembre 2015

Le primat de la prière

L'Oraison est pour Olier "l'action la plus importante de la vie chrétienne"‎ (1)

Cette phrase à elle seule mérite d'être contemplée, non pas dans une introspection scrupuleuse, mais pour entrer en résonance comme nous venons de le voir chez Madeleine entre l'agis et l'agir‎, la différence se tenant justement dans la place de la prière dans sa vie.

L'enjeu est bien de rejoindre ce que dit Paul aux Galates 2, 20, arriver à ce que le Christ vivent en nous, pour "vivre intérieurement de la vie du Christ et la manifester dans notre corps mortel".

(1) Catéchisme chrétien pour la vie intérieure, cité par Gilles Chaillot : Monsieur Olier, Maître spirituel, la vie d'oraison, supplément au n. 220 des Cahiers sur l'oraison, troussures, 1988, réédition, Langeac 2005, p 7
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(2)Olier, in Gilles Chaillot, ibid p. 12


26 novembre 2015

A la suite de Jean-Jacques Olier - École française du XVIIeme siècle

Après la lecture des deux ouvrages de/sur.  Madeleine Delbrêl commentés plus haut, chemins de lecture vous conduit sur l'école française et la  figure de Jean-Jacques Olier, né en 1608 et qui fut à l'origine de la fondation des Sulpiciens. Nous citerons l'excellent petit ouvrage de Gilles Chaillot : Monsieur Olier, Maître spirituel, la vie d'oraison, supplément au n. 220 des Cahiers sur l'oraison, troussures, 1988, réédition, Langeac 2005