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21 décembre 2015

L'Église c'est vous

Un petit Chinois qui répond aux Gardes rouges qui avaient fermé l'église du lieu et lui disaient : "Va-t'en, il n'y a plus d'église": "De quelle Église parlez-vous ? L'Église c'est moi" (1) nous rappelle s'il en est besoin que l'Église ne vit que par nous. Une immense responsabilité jaillit de ce constat.

(1) Maurice Zundel, Retraite‎ au Vatican quel homme et quel Dieu ? p. 199


18 décembre 2008

Communion

"Communier à Dieu, communier à l'homme, c'est donc une seule et même chose et, si l'homme de la rue qui ne sait rien de rien de ce que signifie Dieu entrait ici {dans l'église], il faudrait, si nous vivions en vision la messe, qu'il sente en entrant qu'il se passe un évènement colossal, un évènement unique, un action qui embrasse vraiment tout l'univers et qui récapitule toute l'histoire, il faudrait qu'il sente une telle charge d'humanité, qu'il en soit pénétré jusqu'au fond de son être et qu'il rencontre à travers nous le visage de Dieu, qu'il le respire en nous et que, sans que nous ayons besoin de rien dire, il s'en aille ayant rencontré, vraiment rencontré le Seigneur." (1)

Cela fait résonner en moi l'hymne de la FICPM : "Je voudrais qu'en vous voyant vivre les gens puissent dire, voyez comme ils s'aiment"... C'est peut être un rêve, mais c'est cela que l'on peut appeler pour moi la pastorale d'engendrement.

(1) Maurice Zundel, homélie du 6 fév. 1966 (cité par Magnificat, Décembre 2006)

15 février 2007

Le Don - IV

Pour Balthasar, l'essence divine n'est pas un bloc inerte d'identité mais "une réalité qui se communique dans le Père, se reçoit dans le Fils, est donnée en commun à l'Esprit par le Père et le Fils, étant elle-même de la part du Fils et de l'Esprit quelque chose de reçu"

Il y a donc un mystérieux échange trinitaire qui fait transpirer pour moi la triple kénose des personnes divines. Le Père s'abandonne au Fils qui s'abandonne par amour du Père et se transmet par l'Esprit. Je retrouve ce que Maurice Zundel décrivait comme un "Dieu à une distance infinie de lui-même", un don parfait.

Cela rejoint Grégoire de Nysse qui affirmait que stabilité et mobilité sont comparables. "Plus quelqu'un demeure fixe et inébranlable dans le bien, plus il avance dans la voie de la vertu. Sa stabilité est pour lui comme une aile".

(1) d'après Hans Urs von Balthasar, Dramatique Divine, IV, Le Dénouement, Culture & Vérité, Namur 1993 p. 64

(2) Grégoire de Nysse, Vie de Moïse, PG 44, 405 BD, trad. J. Danièlou, Sources chrétiennes, 1, 146-147

22 avril 2006

Communion ou adhésion au Christ

Il me semble avoir écrit quelque part dans Chemins, à propos du livre de Maurice Zundel "Un autre regard sur l'Eucharistie", que si les chrétiens ne sont pas en communion entre eux, leur communion à l'Eucharistie n'a pas de sens. Et je maintiens cette opinion. Et pourtant, la lecture de cette phrase de Balthasar est interpellante... : "Ce n'est pas par la communion avec les membres de l'Eglise que le chrétien entre en communication avec le Christ, mais inversement : c'est par l'adhésion personnelle et le rapport personnel de l'individu au Christ que cet individu peut être membre du Corps mystique". (1)
Je pense que nonobstant mon introduction, il a foncièrement raison. En même temps, je veux réaffirmer que s'il n'est pas en communion, il ne peut être véritablement en Christ... Il y a donc une tension entre ces deux affirmations qui rejoignent ce que nous notions sur un besoin de cohérence. C'est dans la cohérence de notre adhésion personnelle au Christ et ce qu'elle génère en nous d'ouverture et d'amour que la présence du Christ est pour moi véritablement possible. Et c'est pourquoi j'apprécie ce que dit Balthasar deux pages plus loin : " Celui qui demeure dans le rapport de foi à Jésus et à sa relation avec le Père demeurera logiquement dans le rapport d'amour avec ses frères dans la foi."

(1) Urs von Balthasar, ibid DD 2,2 p. 357-9