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20 février 2021

Homélie du 1er Dimanche de Carême Année B - V3

Homélie du 1er Dimanche de Carême Année B
Projet 3
Seigneur, enseigne-moi tes voies,
fais-moi connaître ta route.
Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi,
car tu es le Dieu qui me sauve, dis le psaume 24

Quel va être l'essence de notre carême cette année ?
Nous sommes en carême depuis un an maintenant avec cette pandémie et la tentation peut-être de dire que nous avons déjà assez souffert.
Mais l'enjeu est il là ?
L'enjeu est il de souffrir ou l'enjeu est il ailleurs ?

Osons sortir de nos schémas tout faits, de nos certitudes, de nos habitudes, de nos privations rituelles souvent vite abandonnées pour chercher un autre chemin.
Changeons notre cœur en jeûnant de ce qui nous encombre ; tentons de remettre les choses à leur place dans nos vies bousculées, désorientées, désespérées quelquefois. Mission impossible ?

Souvenons-nous que « Dieu ne permet pas que nous soyons éprouvés au-delà de nos forces » (1 Co 10, 13). N'hésitons pas à suivre les conseils du pape François pour le carême : « Jeunez de tristesse et d'amertume et remplissez votre cœur de joie ; jeunez des soucis et ayez confiance en Dieu, jeunez de mots et équipez vous de silence pour écouter les autres. » (Quelle belle idée il a eu !)

Allons au désert, le mot est à la mode mais ce voyage intérieur dans notre désert personnel ne demande que bonne volonté et humilité, descendre là où ça fait mal pour retrouver ce silence intérieur, celui qui nourrit et fortifie, celui qui me permet de repartir dans le monde faire connaitre les chemins du Seigneur !

Jeuner, Prier, faire l'aumône pour remettre les choses à leur juste place dans ma vie et non par obligation de faire carême, mais pour gravir la montée vers pâques, un chemin de la conversion, de la résurrection.

Les textes que nous proposent la liturgie ce week end vont dans ce sens et la première lecture en Gn 9 en atteste par sa limpidité : « je mets mon arc au milieu des nuages pour qu'il soit le signe de l'alliance entre moi et la terre ; lorsque l'arc apparaitra au milieu des nuages, je me souviendrai de mon alliance entre moi et vous ». « Toi et moi, moi et la terre », (quelle belle illustration de Laudato SI !)

Nous ne sommes pas seuls, Dieu s'est fait homme pour nous accompagner dans notre pèlerinage sur la terre, pour nous accompagner par sa Parole dans l'espérance et la joie de la résurrection.

Contempler le Christ, le nouvel arc en ciel, la voie, c'est entrer dans une liberté nouvelle, se dépouiller des adhérences et nous « pousser » jusqu'au bout l'amour.
S'introduire devant Dieu, c'est nous dépouiller de ce qui nous encombre et discerner ce qui est beau, ce qui est bon dans notre vie.
« le baptême ne purifie pas de souillures extérieures,
mais il est l'engagement envers Dieu » nous dit l'épître de Pierre. L’arc en ciel nous tire vers le haut, nous pousse en avant...

La piste suivie par Saint Euscher, à la suite de Marc 1 est intéressante. 
« Ne peut-on raisonnablement avancer que le désert est le temple sans bornes de notre Dieu ? Car celui qui habite dans le silence doit certainement se plaire dans les lieux retirés. (...) De la même manière, [nous devons nous  libérer de ce qui entrave notre course], (...)  nous  réfugier [dans la solitude intérieure. Pour toi quand tu pries(1), retire toi au fond du désert]. Oui, c'est dans le désert qu'il va approcher ce Dieu qui [nous] arrache de [nos] servitudes... " (2) et de nos addictions.
L’enjeu de notre marche vers Dieu n’est il pas d’entrer dans la dynamique sacramentelle (3) de notre baptême. Il est donné à la fin de l'Evangile (Mc 1, 15) : croire à l'Evangile, la bonne nouvelle.

Vivons en Dieu et nous trouverons son amour
Vivons de l'amour et nous trouverons son amour
« je mets mon arc au milieu des nuages,
pour qu'il soit le signe de l'alliance entre moi et la terre. Lorsque je rassemblerai les nuages au-dessus de la terre, et que l'arc apparaîtra au milieu des nuages, je me souviendrai de mon alliance qui est entre moi et vous, et tous les êtres vivants »
Notre espérance c'est que Dieu est fidèle, qu'il est Amour et qu'il est plus grand que la mort...
Qu'il est vie...
Reprenons la fin du psaume 24 :
« Son amour est de toujours.
Il ne m'oublie pas,
Il est droit, il est bon, le Seigneur,
lui qui montre le chemin.
Sa justice dirige les humbles,
il enseigne aux humbles son chemin. »




PS : merci à PLB pour sa grande et belle contribution 

17 février 2021

Homélie du 1er Dimanche de Carême Année B - Projet

Projet 1 
Seigneur, enseigne-moi tes voies,
fais-moi connaître ta route.
Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi,
car tu es le Dieu qui me sauve, dis le psaume 24

Quel va être l'essence de notre carême cette année ?
Nous sommes en carême depuis un an maintenant avec cette pandémie et la tentation peut-être de dire que nous avons déjà assez souffert.
Mais l'enjeu est il là ?
L'enjeu est il de souffrir ou l'enjeu est il ailleurs ?

La lettre de Pierre nous donne la réponse , « Bien-aimés, le Christ, lui aussi, a souffert pour les péchés, une seule fois, lui, le juste, pour les injustes, afin de vous introduire devant Dieu »
Non, l'essentiel n'est pas de souffrir mais de nous retirer au désert pour contempler le Christ, le nouvel arc en ciel, la voie, celle d'une liberté qui se dépouille et vit jusqu'au bout l'amour.
S'introduire devant Dieu, c'est nous dépouiller de ce qui nous encombre et discerner ce qui est beau, ce qui est bon dans notre vie.

Quel peut être le sens de notre carême 2021 ? 
Non une auto flagellation mais peut-être un dépouillement et une invitation au silence. La piste suivie par Saint Euscher, à la suite de Marc 1 est intéressante. 
« Ne peut-on raisonnablement avancer que le désert est le temple sans bornes de notre Dieu ? Car celui qui habite dans le silence doit certainement se plaire dans les lieux retirés. C'est là que souvent il s'est manifesté à ses saints ; c'est à la faveur de la solitude qu'il a daigné rencontrer les hommes. C'est dans le désert que Moïse, la face inondée de lumière, voit Dieu... Là, il est admis à converser familièrement avec le Seigneur ; il échange parole contre parole ; il s'entretient avec le Maître du ciel. (...) De la même manière, [nous devons nous  libérér] des œuvres terrestres, (...)  nous  réfugier [dans la solitude intérieure. Pour toi quand tu pries(1), retire toi au fond du désert]. Oui, c'est dans le désert qu'il va approcher ce Dieu qui [nous] arrache de la servitude... " (2).
L’enjeu de cette marche vers Dieu n’est il pas d’entrer dans la dynamique sacramentelle (3) de notre baptême. 
« Le baptême ne purifie pas de souillures extérieures, mais il est l'engagement envers Dieu d'une conscience droite et il sauve par la résurrection de Jésus Christ » nous dit l'épître de Pierre.

L'enjeu final de cette marche est donnée à la fin de l'Evangile (Mc 1, 15) : croire à l'Evangile, la bonne nouvelle.

Vivons en Dieu et nous trouverons son amour.
Vivons de l'amour et nous trouverons son amour.
« je mets mon arc au milieu des nuages, pour qu'il soit le signe de l'alliance entre moi et la terre. Lorsque je rassemblerai les nuages au-dessus de la terre, et que l'arc apparaîtra au milieu des nuages, je me souviendrai de mon alliance qui est entre moi et vous, et tous les êtres vivants » (Gn 9).
Notre espérance c'est que Dieu est fidèle, qu'il est Amour et qu'il est plus grand que la mort...
Qu'il est vie...
Il est notre arc en ciel, signe élevé que « Son amour est de toujours. Il ne m'oublie pas, Il est droit, il est bon, le Seigneur, lui qui montre le chemin. Sa justice dirige les humbles, il enseigne aux humbles son chemin. » Psaume 24

(1) cf. la méditation magnifique de  François Cassingena-Trévedy 
(2)  Saint Eucher, L'Éloge du désert 
(3) voir mon livre éponyme mais aussi mon « Chemin du désert »





14 mai 2020

Méditation du 6eme dimanche de Pâques année A - Au fil de Jean 14…

 Au fil de Jean 14 - En guise d'homélie

Projet n.4

Qui est cet Esprit Saint dont nous parle le Christ en Jean 14 ?

Est-ce la puissance de Dieu qui a placé Marie sous son ombre et nous a valu un sauveur ?
Est-ce le consolateur qui vient nous guérir de toute peine et de toute maladie ?
Est-ce l'esprit de prophétie qui nous conduit à parler en langues comme les apôtres à la Pentecôte ou à Samarie comme le raconte Actes 8 ?

La question doit rester ouverte. Car non seulement l'esprit est multiforme, mais Il ne peut se réduire à une manifestation visible. Il reste parfois dans le silence. Tout ce que l'on sait c’est qu'il repose en nous, dans le secret de notre cœur.

L'épître de Pierre au chapitre 3 nous trace un chemin :

« Soyez prêts à tout moment à présenter une défense devant quiconque vous demande de rendre raison de l'espérance qui est en vous ; mais faites-le avec douceur et respect.
Ayez une conscience droite, afin que vos adversaires soient pris de honte sur le point même où ils disent du mal de vous pour la bonne conduite que vous avez dans le Christ.
    Car mieux vaudrait souffrir en faisant le bien, si c'était la volonté de Dieu, plutôt qu'en faisant le mal.
    Car le Christ, lui aussi, a souffert pour les péchés, une seule fois, lui, le juste, pour les injustes,
afin de vous introduire devant Dieu ; il a été mis à mort dans la chair » (1 P 3).

Le Christ nous introduit à Dieu.
Il y a là une clé d'interprétation qu'il ne faut pas négliger.
Attention à ne pas séparer l’Esprit du Christ.
Attention à ne pas utiliser l'Esprit comme instrument de puissance, de prosélytisme ou comme bouclier protecteur.

Il souffle où il veut l'Esprit. Mais il n'est ni dans le Pouvoir, l'excès d'autorité, ni dans le valoir, l'excès de science apparente, ni dans l'avoir, comme quelque chose que l'on détiendrait plus que les autres. L'esprit reste don fragile, remis miraculeusement aux païens dans le récit de Luc, donné silencieusement à notre baptême. Diadoque de Photicé le décrit comme un cadeau caché. Il est en nous. Nous devons le découvrir au creux de nous mêmes comme cette perle précieuse ou ce trésor au fond du champ (Mat 13).

L’Esprit nous vient de Dieu. Il nous conduit à Dieu. Il participe à cette dynamique particulière que les Pères de l’Église appellent la circumincession (cf. Danse trinitaire).  Notre accès à lui vient surtout par l'unique porte du berger (cf. Jn 10) celle qui a résisté à la tentation du pouvoir, du valoir et de l'avoir (cf. Luc 4, Mat 4) et nous conduit à l'humilité, le détachement, le dépouillement, la kénose et la charité :
    « Si vous m'aimez, vous garderez mes commandements.
    Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous :
    l'Esprit de vérité, lui que le monde ne peut recevoir, car il ne le voit pas et ne le connaît pas ; vous, vous le connaissez, car il demeure auprès de vous, et il sera en vous.
    Je ne vous laisserai pas orphelins, je reviens vers vous.  D'ici peu de temps, le monde ne me verra plus, mais vous, vous me verrez vivant, et vous vivrez aussi.
    En ce jour-là, vous reconnaîtrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi,
et moi en vous. Celui qui reçoit mes commandements et les garde, c'est celui-là qui m'aime ;
et celui qui m'aime sera aimé de mon Père ; moi aussi, je l'aimerai, et je me manifesterai à lui. »(Jn 14, 15-21)

Si vous m'aimez il sera en vous...
A l'aube de sa Passion, alors que le m'aimes-tu jusqu'au bout sera posé à Pierre, par trois fois (cf. J’en 21), ne brandissons pas trop vite notre aptitude à dire oui.

La présence de l'Esprit ne se juge qu'à ses fruits. Soyons honnêtes sur ce point. « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et établis afin que vous alliez et portiez du fruit » (Jn 15). 

L'Esprit ne nous appartient pas. Il est en nous, mais nous ne pouvons le saisir. Oubliant le chemin parcouru, tâchons de le saisir comme il nous a saisi : « Je ne prétends pas avoir déjà atteint le but ou être déjà devenu parfait. Mais je poursuis ma course pour m'efforcer d'en saisir le prix, car j'ai été moi-même saisi par Jésus-Christ
‭‭Philippiens‬ ‭3:12‬ ‭»
 Il faudrait dire chaque matin : « Mon Dieu, envoyez-moi votre Esprit Saint qui me fera connaître ce que je suis et ce que Vous êtes... » Une âme qui possède le Saint-Esprit goûte une exquise saveur dans la prière : elle ne perd jamais la sainte Présence de Dieu.(1)

(1) St Jean Marie Vianney, Morceaux choisis, Téqui 1999, p. 67

Rappel : l’interêt de ce blog, désormais vieux de 15 ans, réside surtout dans l’interactivité des balises (tags) de la version web qui comptent maintenant près de 2.500 billets