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13 mars 2007

Sortir semer

"Les attentes, les moyens de communication sont différents. Ce que nous leur proposons doit l'être aussi (…) Il faut faire le deuil, sans peur, sans nostalgie d'une situation révolue. L'avenir sera tout autre. Il nous appartient de l'écrire aux couleurs de l'Evangile." (1)

Il nous faut semer largement ajoute-t-il, "sans souci d'efficacité ou de rentabilité – qu'elle soit immédiate où à long terme. Ne pas se soucier d'abord du terrain, de sa réceptivité mais semer parce que j'ai du grain à partager et qu'il ne peut rester au fond du silo"

(1) Olivier Fröhlich, Pour que notre joie soit complète…Proposer la bonne nouvelle aux jeunes, in Une nouvelle chance pour l'Evangile, p.157

21 février 2007

Expérience de la vie en soi

Tout chemin pastoral devrait permettre de développer son intériorité, travailler sur soi et "découvrir ses propres voies d'intériorité (…) partir vers soi et vers Dieu en soi" (1)

(1) Pierrette Daviau, Spiritualité d'engendrement et praxis pastorale, in Une nouvelle chance pour l'Evangile, p. 142

20 février 2007

Une nouvelle voie

"La pastorale de l'engendrement implique de passer de la pastorale du reproche à celle de l'approche, du dialogue dialectique au dialogue dialogal". En privilégiant le dialogue dialectique, ils se trompent de terrain : "les rites de passage déclenchent sur le plan psychosocial, des ressorts archaïques d'autant plus puissants que davantage latents" (1). Pour Sophie Tremblay, parce qu'il se "cantonne au jeu des arguments rationnels, le dialogue dialectique ne fait qu'affleurer la pointe de cet iceberg" (2). Pour elle, la présence de l'institution écclésiale induit une dissymétrie. La pastorale d'engendrement doit conduire à "abandonner toutes les formes de coercition, même les plus subtiles". Citant Olivier Le Gendre, in Les masques de Dieu, elle rappelle que "ceux qui croient pouvoir imposer [Dieu] grâce à leur détermination, leur conviction, et même leur enthousiasme, voire leur simple volonté, ne portent qu'une cause vide, désertée par Dieu". Cela n'implique pas pour autant qu'il faille se taire mais cela implique que la liberté soit toujours respectée, première dans la relation. L'autorité n'est pas là pour imposer sa vérité mais pour aider le travail de la conscience intérieure.

Rappelons à ce sujet, Gaudium & Spes (§17) : La dignité de l'homme exige donc de lui qu'il agisse selon un choix conscient et libre, mû et déterminé par une conviction personnelle et non sous le seul effet de poussées instinctives ou d'une contrainte extérieure. (…) Ce n'est toutefois que par le secours de la grâce divine que la liberté humaine, blessée par le péché, peut s'ordonner à Dieu d'une manière effective et intégrale". En cela, on ne peut discerner pour eux mais avec eux…

(1) Louis-Marie Chauvet, cité par Sophie Tremblay, in le dialogue pastoral revisité , Une nouvelle chance pour l'Evangile, p. 130

(2) Sophie Tremblay, ibid, p. 130

19 février 2007

Le dialogue pastoral

"Le dialogue pastoral (…) ne signifie pas que l'on renonce à la pastorale de proposition suggérée par les évêques en France mais elle situe cette pastorale dans un cadre plus large, où il s'agit autant de recevoir que de donner". Pour Malvaux, ce cheminer ensemble est susceptible de produire des fruits inattendus. Il n'est pas impossible, par exemple, "qu'au terme d'un dialogue, il apparaisse aux deux parties qu'un geste non-sacramentel est possible" (1)

Il me semble que cette piste n'est pas à ignorer, non que l'on pense que la grâce du sacrement n'est pas efficiente, mais dans la mesure où la liberté de la démarche prime sur tout, afin de mettre en condition au travail de la grâce, celui qui nous échappe, parce qu'il vient de Dieu...

(1) Benoît Malvaux, Plaidoyer pour pratiquer l'ouverture sans brader. Pour une approche positive de la diversité, Une nouvelle chance pour l'Evangile, p. 123

18 février 2007

Le semeur

Pour Odile Ribadeau Dumas, le vrai semeur n'a pas le désir "de maîtriser l'action pastorale, il perd la maîtrise dans un mouvement de non violence totale ; il œuvre dans la foi, sûr que malgré ses échecs, ses semailles porteront à 30, 60 ou 100 pour 1." (1)

Dans une société marquée par la rentabilité, la productivité, cette approche nous interpelle sur notre façon d'agir. Souhaitons nous gagner des âmes à notre cause où laisser le Christ agir, à sa manière, à sa vitesse, dans le respect de chaque personne humaine, avec la tendresse de Dieu...
Encore un décentrement.

(1) d'après Odile Ribadeau Dumas et Philippe Bacq, Une nouvelle chance pour l'Evangile, ibid p. 106

Rappel :
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- Reprise de notre lectio divina sur l'Evangile de Jean, le 21 février...

17 février 2007

Lecture

Le but de toute lecture, c'est le décentrement et la conversion. Le texte donne à penser et en sens interpelle le lecteur. Un chemin que ce blogue ne cesse de thématiser. En un sens, "l'écoute de la Parole dans les Ecritures promeut chacun en ce qu'il a d'unique ; elle le situe en vérité devant le Christ, et ce faisant lui permet de se décider en conscience dans l'existence" (1)

(1) d'après Odile Ribadeau Dumas et Philippe Bacq, Une nouvelle chance pour l'Evangile, ibid p. 104

16 février 2007

La table de la parole

En mettant en parallèle la table de la parole et la table du pain, Dei Verbum introduisait déjà (DV §21) une notion très novatrice, où l'Ecriture est "livrée pour nous". On retrouve ce que Soloviev appelait la kénose de l'Ecriture, cette Parole qui se donne non pas comme toute puissante, mais se livre à travers la rédaction des hommes, qui s'effacer dans la stéréophonie d'un livre aux accents multiples, toute faiblesse de Dieu que l'on ne découvre qu'en sortant de ses certitudes. Le don de la Parole est comme le don du Corps, il est livré pour nous dans la toute faiblesse d'un texte aux couleurs multiples.

De ce fait, nous sommes appelés à une écoute mutuelle et bienveillante, une recherche commune, tout en conservant la rigueur du texte et attachant une importance particulière à son interprétation dans le respect de la Tradition vivante de l'Eglise.

15 février 2007

Les limites du dogme

Une catéchèse qui repose sur l'enseignement des dogmes pose les balises de la foi mais ouvre peu à une rencontre avec le Dieu vivant qui est la source même de ces dogmes. C'est pourquoi, d'une certaine manière, "l'Eglise est en décalage avec la culture actuelle qui donne une place prépondérante à l'expérience vécue et aux relations" (1). D'une certaine manière, on rejoint là l'argumentation pour une pastorale inductive ou "d'engendrement" (pour reprendre l'appellation donnée par les auteurs) qui vise plus d'abord le dialogue et le partage, le "cheminer avec" que l'enseignement des principes de la foi. Cela nécessite cependant une conversion des façons de faire, de l'ensemble des structures. En disant cela, je ne parle pas de la catéchèse des enfants, qui ont besoin de repères structurants, mais bien de toute approche qui viserait les adultes, recommençants où demandeurs de sacrement.

(1) d'après Odile Ribadeau Dumas et Philippe Bacq, Une nouvelle chance pour l'Evangile, ibid p. 98

14 février 2007

Le plaisir de savoir

Ce décentrer est d'autant plus nécessaire que l'on a tendance à "maîtriser le texte, le dominer, sans se laisser atteindre par lui" alors qu'il devrait s'agir du "fruit d'un don d'en haut et d'un lâcher prise" où l'on est touché par la Parole qui s'y donne. "Elle vient résonner et vibrer en [l'homme] avec des accents nouveaux. Au-delà de l'émotion et du sentiment, elle renouvelle son intelligence et sollicite sa liberté, jusqu'à l'incliner à prendre des décisions." (1)

(1) d'après Odile Ribadeau Dumas et Philippe Bacq, Une nouvelle chance pour l'Evangile, ibid p. 95

13 février 2007

Lire l'Ecriture

Lire l'Ecriture c'est permettre un "décentrement", se lancer dans "une aventure dont on n'a pas la maîtrise". C'est une aventure spirituelle où l'on quitte "ses propres repères pour accueillir l'inconnu et l'imprévisible du texte". (1) Cette aventure nécessite souvent l'éclairage de ce qui connaisse le contexte (par les méthodes historico-critiques ou autres). Cette mise en contexte évite l'appropriation du texte et favorise le décentrement véritable, qui consiste à quitter ses repères pour s'ouvrir à une Parole autre. Ce travail intérieur est d'autant plus nécessaire que Dieu ne parle pas en direct mais à travers l'Ecriture. Il faut en comprendre la traduction humaine, dans le contexte où il a été écrit.

(1) d'après Odile Ribadeau Dumas et Philippe Bacq, Une nouvelle chance pour l'Evangile, ibid p. 95

12 février 2007

Dépassement

Notre société bute sur des choses simples, des vérités mal comprises et que l'on peut corriger facilement, à condition d'en percevoir les enjeux. Ainsi, pour Fossion, il y a 5 axes de dépassement de "ce qui fait obstacle à la foi" :

a) Percevoir la création comme étant toujours "à venir", à la différence d'une vision qui se fige sur une interprétation littérale du Dieu créateur de l'homme "porteur du mal"…

b) voir l'éthique chrétienne comme une "permission sans limite mais dans la responsabilité", et non comme le lieu d'un interdit stérile,

c) concevoir l'homme debout comme une priorité (le sabbat est pour l'homme et non l'homme pour le sabbat),

d) voire la croix comme le signe d'un renversement : la croix montre jusqu'ou peut aller le mal et jusqu'ou peut aller le bien (là où le péché à abondé, la grâce à surabondé – Rom 5,20) (1) On peut voir à ce sujet l'analyse de Ricoeur (2) qui parle de l'hyperbole qui "suscite notre imagination et nous permet d'accéder à une nouvelle règle en recevant l'enseignement de l'exception".

e) Percevoir la Trinité comme lieu de communion entre donner (Dieu) et Recevoir (Fils) et le lien entre les deux par l'Esprit.

Faire passer ce message, c'est permettre de sortir d'une vision étriquée de l'Eglise comme lieu d'interdit ou de défendu et remettre l'Evangile au cœur du message.

(1) André Fossion, Une nouvelle chance pour l'Evangile, ibid p.85

(2) Equivalence et surabondance, les deux logiques, une lecture de Rom 5, Paul Ricoeur, in Esprit Mars-Avril 2006, p. 167 – 173

11 février 2007

Deux approches complémentaires

Même lorsque nous intervenons dans le cadre d'une recherche "d'humanisation" on ne peut pour autant mettre en place une "tactique d'évangélisation ou une stratégie pastorale" (1) Il faut trouver un lieu de cohabitation entre ces deux réalités, humaine et spirituelle de nos actions pastorales. Si ces actions sont de fait un "terreau naturel pour l'annonce de l'Evangile" il est important ne pas en faire nécessairement un lieu de prosélytisme mais de liberté, d'accompagnement, qui sans ignorer ce qui nous habite, laisse à l'autre un chemin de liberté et d'humanisation qui ne soit pas nécessairement, pour l'instant, celui du sacrement.

(1) André Fossion, Une nouvelle chance pour l'Evangile, ibid p. 81

10 février 2007

Construire une église en "open source"

Je retiens le mot d'André Fossion, qui sera probablement parlant pour la "blogosphère". Loin des structures classiques, il nous faudrait dit-il proposer une Eglise en "open source" pour "puiser librement, s'appuyer et construire son existence" (1). Certes cela n'exclue pas l'importance de garder un lien apostolique force entre tous les membres, mais l'accès aux "ressources" de l'Eglise mériterait un élargissement, qui ne conduirait pas tous les hommes de bonnes volontés à devoir passer obligatoirement et en préalable sous les fourches caudines des conditions "sacramentelles" pour jouir, connaître, apprécier, comprendre, le sens de l'Evangile. L'Eglise sacramentelle ne prenant son sens que dans une deuxième étape, basée non sur une "obligation" mais sur une invitation à aller plus loin… Utopie peut-être, mais l'idée me semble interpellante sur nos processus pastoraux…

(1) André Fossion, Une nouvelle chance pour l'Evangile, ibid p.81

09 février 2007

Révélation

Pour Christoph Théobald "Dieu ne nous révèle pas d'abord des choses, des vérités, des dons; il n'a qu'une chose à nous communiquer : lui-même comme mystère absolu. La seule réponse adéquate, la foi est alors le don de soi du croyant, offrande libre, dont la racine ultime est la conscience humaine." (1)

Je pense que nous sommes effectivement invité à entrer dans cette dynamique du recevoir... Un saut dans l'inconnu auquel Dieu nous invite. Je te reçois et je me donne à toi... Tout est dit...

(1) Christoph Théobald, ibid p. 60-61

Nouvelle vision de l'Eglise

Pour Jean Marie Donegani, l'Eglise peut être l'événement qui rassemble à chaque instant les hommes dans le nom de Jésus-Christ. Cela se fait nécessairement hors de tout lien, de manières nécessairement plurielles mais en restant dans l'espérance d'une unité à la mesure de l'attention qu'elle accorde à chaque témoignage singulier et à chacun de ces petits éclats de sens qui dessinent le profil du croire contemporain (1)

La difficulté dans cette ouverture sera de maintenir l'unité. On peut voir à ce sujet ce que je reprenais plus haut chez Ratzinger qui comparaît certaines communautés à un "vaisseau spatial qui a coupé tout lien avec la terre". L'art est dans le maintien du lien, qui n'est ni rigide, ni trop lâche…

Jean Marie Donegani, Une nouvelle chance pour l'Evangile, ibid p. 45

07 février 2007

Dogme et écoute mutuelle

"Il ne s'agit plus de partir d'une Eglise définie par un dogme, une tradition et une hiérarchie dont la mission est de définir les contours d'un système d'emprise (…) mais de la retrouver à l'écoute qu'elle accorde à ceux qui disent leur foi." (1)

Ces propos sont peut être un peu durs, mais ils interpellent le cœur de notre situation pastorale. A quoi sert de prêcher le dogme si nous ne vivons pas les valeurs évangéliques, pourrait-on dire. Mais à l'inverse, peut-on encore vivre ces mêmes valeurs, sans se retrouver structurer dans un cadre, une structure qui limite le "vagabondage" de la pensée et la recentre sur l'Evangile. Cela rejoint pour moi les propos entendus lors d'une homélie de Mgr Perrier en 2000 où il distinguait le problème de la rigueur personnelle de l'ouverture pastorale. Pour être aimant vers l'autre, il faut se contenir soi-même. Mais cette rigueur n'est pas une obéissance aveugle, elle doit résulter d'un travail sur soi, un travail de liberté.

Jean Marie Donegani, Une nouvelle chance pour l'Evangile, ibid p. 44

La force de l'Evangile

Doit-on préparer l'avenir ou prolonger le passé ? Comment engendrer de nouvelles personnes à l'Evangile ? Après un constat difficile sur la réalité paroissiale française les auteurs s'interrogent. Et si nous entrions dans un autre dynamisme qui ne serait plus fondé sur le seul sacrement mais sur des "cellules ecclésiales de partage d'Evangile (…) pilier et pôle structurants" (1) plus que les pratiques sacramentelles d'antan ?

On peut trouver que ces propos relèvent de l'utopie. J'ai tendance à considérer qu'il y a là cependant une direction pastorale intéressante, qui ne doit pas pour autant remettre en cause le sens même de l'eucharistie, mais ouvrir en parallèle des lieux de rencontre, d'intelligence de la foi qui permettent de faire grandir l'homme…

La pratique de la parole de Dieu aurait ainsi une autre résonance. A partir de la rencontre entre Dieu et l'homme au sein d'une alliance (2), son interprétation par l'exercice de la mémoire puis de l'écriture trouverait une autre dimension dans la lecture (3), chemin d'interpellation finale de la transmission kénotique de Dieu à l'homme : La Parole de Dieu n'est pas une parole directe, elle se fait chair pour être entendue par le cœur de l'homme.

(1) d'après Odile Ribadeau Dumas et Philippe Bacq, Une nouvelle chance pour l'Evangile, ibid p. 91-92

(2) ibid p. 93

(3) cf à ce sujet, P. Ricoeur, Mémoire, Histoire, Oubli, in la Revue Esprit, Mars Avril 2006 p. 20-29

NB : Nous commençons ici la lecture commentée d'Une nouvelle chance pour l'Evangile, vers une pastorale d'engendrement, sous la direction de Philippe Bacq, sj et Christoph Theobald, sj, Lumen Vitae, Novalis, Editions de l'Atelier, Bruxelles 2004