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08 mars 2019

Le jeûne - 2 - lumière de l’âme

Ne craignez pas
De vous défaire, il recréera
Ce que vous cédez de vous-mêmes ;
Fermez les yeux ! Baissez vos fronts !
Venez mendier sa création
Au fond des ténèbres humaines. 

Quel est l'enjeu du jeûne si ce n'est de trouver au fond de soi la véritable prière qui est lumière de l'âme ? Écoutons sur ce point une vieille homélie du Vème siècle : 

« Le bien suprême, c'est la prière, l'entretien familier avec Dieu. Elle est communication avec Dieu et union avec lui. De même que les yeux du corps sont éclairés quand ils voient la lumière, ainsi l'âme tendue vers Dieu est illuminée par son inexprimable lumière. La prière n'est donc pas l'effet d'une attitude extérieure, mais elle vient du cœur. Elle ne se limite pas à des heures ou à des moments déterminés, mais elle déploie son activité sans relâche, nuit et jour.

En effet, il ne convient pas seulement que la pensée se porte rapidement vers Dieu lorsqu'elle s'applique à la prière ; il faut aussi, même lorsqu'elle est absorbée par d'autres occupations — comme le soin des pauvres ou d'autres soucis de bienfaisance —, y mêler le désir et le souvenir de Dieu, afin que tout demeure comme une nourriture très savoureuse, assaisonnée par l'amour de Dieu, à offrir au Seigneur de l'univers. Et nous pouvons en retirer un grand avantage, tout au long de notre vie, si nous y consacrons une bonne part de notre temps.

La prière est la lumière de l'âme, la vraie connaissance de Dieu, la médiatrice entre Dieu et les hommes.

Par elle, l'âme s'élève vers le ciel, et embrasse Dieu dans une étreinte inexprimable ; assoiffée du lait divin, comme un nourrisson, elle crie avec larmes vers sa mère. Elle exprime ses volontés profondes et elle reçoit des présents qui dépassent toute la nature visible.

Car la prière se présente comme une puissante ambassadrice, elle réjouit, elle apaise l'âme.

Lorsque je parle de prière, ne t'imagine pas qu'il s'agisse de paroles. Elle est un élan vers Dieu, un amour indicible qui ne vient pas des hommes et dont l'Apôtre parle ainsi : Nous ne savons pas prier comme il faut, mais l'Esprit lui-même intervient pour nous par des cris inexprimables.

Une telle prière, si Dieu en fait la grâce à quelqu'un, est pour lui une richesse inaliénable, un aliment céleste qui rassasie l'âme. Celui qui l'a goûté est saisi pour le Seigneur d'un désir éternel, comme d'un feu dévorant qui embrase son cœur.

Lorsque tu la pratiques dans sa pureté originelle, orne ta maison de douceur et d'humilité, illumine-la par la justice ; orne-la de bonnes actions comme d'un revêtement précieux ; décore ta maison, au lieu de pierres de taille et de mosaïques, par la foi et la patience. Au-dessus de tout cela, place la prière au sommet de l'édifice pour porter ta maison à son achèvement. Ainsi tu te prépareras pour le Seigneur comme une demeure parfaite. Tu pourras l'y accueillir comme dans un palais royal et resplendissant, toi qui, par la grâce, le possèdes déjà dans le temple de ton âme.(1)

Long cri vers Dieu dans la détresse,
mains levées, cœur ouvert,
remise totale au Père,
force de la faiblesse,
Jésus, notre prière,
ouvre-nous le chemin vers le Père.

Que ta bienveillance nous accompagne, Seigneur, durant ces jours de privation, pour que la discipline imposée à nos corps soit vraiment pratiquée avec amour.

(1) Homélie du Vème siècle, source AELF, office des lectures du 3eme jour de carême 

09 mai 2017

La danse des âmes

Si l'on suit Simone Weil et son défenseur François Cheng, notre chemin est de devenir rien (1), pour que Dieu nous habite entièrement, c'est-à-dire que notre désir ne devienne autre que Son désir, que notre voie est celle de rejoindre la Voie, que notre destinée est d'être uni à elle, pour ne faire plus qu'un avec le désir veritable, pour danser et chanter avec notre Dieu, alors la phrase de Jésus nous invite à la danse : mon Père et moi nous sommes un. Devenir rien pour être uni à l'Un. Tel est notre chemin.

"Le Seigneur m'a fait comprendre comment les trois Personnes n'étant qu'une même chose, elles sont cependant distinctes. En présence de telles merveilles, l'âme éprouve un nouveau désir d'échapper à l'obstacle du corps, qui l'empêche d'en jouir. Quoiqu'elles semblent inaccessibles à notre bassesse et que la vue en passe en un moment, l'âme en retire beaucoup plus de profit, sans comparaison, que de longues années de méditation, et sans savoir comment."(2)


(1) retrouve-t-on ici une idée déjà citée de Thérèse d'Avila : "tout est rien" ?
(2) Sainte Thérèse d'Avila, Les relations, œuvres complètes, tome 1 p. 418

06 mai 2017

L'âme et la beauté

La construction pédagogique de Cheng mérite que je ne le cite plus, à ce stade, pour inviter le lecteur à s'y plonger à son tour. En marge de sa sixième lettre je voudrais écrire néanmoins ce constat intérieur : "l'âme devant la beauté se tait, car elle perçoit soudain qu'elle est dépassée par quelque chose de plus grand, de plus indicible, de plus divin. Et ses yeux montent alors vers Dieu, terme de son Désir" (1)

(1) variation personnelle sur une allusion à Bach par François Cheng, De l'âme, Paris, Albin Michel, p.139

30 avril 2017

La danse de l'âme

Encore une citation ! "Le corps est le chantier de l'âme où l'esprit vient faire ses gammes"(1). Quelle vienne du XIIeme siècle ne réduit pas sa pertinence. Elle me fait penser à ce que j'écrivais il y a dix ans sur la danse trinitaire(2). Notre invitation est d'entrer tout entier dans cette danse de Dieu, qui a voulu, par l'incarnation du Fils nous conduire à percevoir l'enjeu de cette trinité intérieure image de la symbiose divine.

(1) Hildegarde de Bingen, citée par Cheng p. 50

29 avril 2017

Une âme ?

Bien sûr mon message précédent sur l'âme est caricatural comme l'est l'affirmation inverse qui à pourtant fait des dégâts : les femmes ont elles une âme ? Le risque de cette simplification est de réduire l'âme à la sensibilité alors que ce qui en fait le coeur est justement le lien entre l'âme et le divin...
L'âme est "une basse continue qui résonne en chacun de nous" disait Jacques de Bourbon Busset(1). Elle est reliée au "Souffle originel" précise Cheng.
La encore, je résonne avec le "bruit d'un fin silence" qui a marqué ma recherche. Quand l'esprit s'enferme dans sa raison, le souffle est ailleurs, il n'est pas dans le tonnerre ou le vent, mais dans ce souffle imprévisible qui nous conduit ailleurs.

(1) Cheng, ibid. p. 42

28 avril 2017

Y a-t-il une âme masculine ?

La lecture de Cheng continue de m'inspirer... dans une simplification qu'il qualifie lui-même de "percutante"(1), il distingue "l'esprit yang masculin" de "l'âme ying féminin". Cela évoque pour moi cette phrase de Jean Paul II qui qualifiait les femmes de sentinelles de l'invisible. Il est possible que ce centre intérieur de l'émotion et des sens soit plus féminin. Bien sûr, en tant que masculin, je ne peux penser que je suis dépourvu d'âme. Mais c'est peut-être ce qu'il y a de plus sensible en moi qui me rapproche du féminin et me fait entrer en résonance avec cet univers pourtant inaccessible...

On pourra aussi relire sur ce point les propos de mon ami Christophe Gripon sur la sagesse (2)

(1) François Cheng, De l'âme, p. 41
(2) cf. Tag de 2016.

25 avril 2017

De l'âme - François Cheng

Qu'il est beau de plonger un instant dans la quête de ce grand poète de l'intérieur(1) qui nous conduit, plus loin que "le dialogue de Tienyi" dans une quête visant à refaire émerger ce souffle intérieur que l'on oublie trop souvent, ce tressaillement de l'âme en nous qui nous appelle à plus d'être.
"Cette simplicité de l'âme, nous consacrons notre vie à l'acquérir, ou à la retrouver si nous l'avons connue, car c'est un don de l'enfance qui le plus souvent ne survit pas à l'enfance. Il faut très longtemps souffrir pour y rentrer, comme tout au bout de la nuit on retrouve une autre aurore..."(2)

(1) François Cheng, De l'âme, Albin Michel, 2016
(2) Bernanos, Blanche de la Force dans le dialogue des Carmélites cité par Cheng p. 28

03 juillet 2015

La valeur de l'âme

‎"L'âme de l'homme a une valeur infinie, puisqu'elle coûte le sang d'un Dieu"


Pépite à contempler

(1) Jean XXIII op. Cit. p. 141