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15 janvier 2018

La maternité comme vocation

A l'heure où la place de la femme dans notre humanité devient un sujet brûlant, je relis avec un intérêt particulier un article de Lucetta Scaraffia dans Etudes de mai 2017 (1) qui interpelle à la fois le risque de parler du "génie féminin" sans aborder la question de sa place dans l'Eglise et celui d'ignorer encore la complémentarité homme femme comme nouvel horizon d'une dynamique sacramentelle.
Le plus intéressant dans son analyse est de souligner que la maternité est souvent une élection et donc la réponse à une vocation qui dépasse et élève la femme au rang de co-créatrice. Cette particularité donne à la femme une place privilégiée dans l'économie du salut. Certes la maternité n'est pas donnée à toutes et la paternité n'est pas exclue de ce mouvement, mais reconnaître l'appel, c'est entendre là une dimension spéciale et essentielle devant laquelle, nous, les hommes devons être à genoux.
Au delà de cette particularité, il nous reste à changer notre regard, faire amende honorable et tout faire pour que le rejet de la femme dans l'Église laisse place à une saine harmonie ou nos complémentarités font grandir la sainteté et l'unité du peuple des baptisés, prêtres, prophètes et rois.
En donnant une vraie place à la femme, l'Église sera signe de sa pleine humanité.

(1) Lucetta Scarafia, Contre le génie féminin, Etudes n. 4238, mai 2017, p. 75sq

13 avril 2016

Balancier ? - Les limites de l'exercice

Je souscris à la "sagesse" de Christos Yannaras sur les limites de l'utilisation de la métaphore érotique dans une pastorale. Dans un monde trop érotisé‎, il faut se méfier plus que jamais de notre utilisation de la Parole plus loin qu'elle ne veut aller. Dans un contexte vétéro-testamentaire, les métaphores de d'Osée 2, des premiers chapitres de Proverbes comme du Cantique des Cantiques, avaient leur place. Mais la sagesse de Paul est de la transformer, de la purifier en une métaphore plus aboutie, celle d'Éphésiens 5, dont l'accent lui-même doit être à nouveau contextualisé, comme je le montre dans Aimer pour la vie. On touche là à la vertu de tempérance.
Et pourtant on sent bien l'intention de C. Gripon  qui en cherchant à combattre l'excès masculin qui pèse sur la théologie depuis Lombard et Thomas, nous réouvre‎, par Teilhard à une poétique du féminin.
Cet effet de balancier me semble nécessaire, tant notre rationalisation de la foi européenne peut nuire à son éclosion. 

Il ne faut pas tomber, à l'inverse,  dans une traduction trop érotisée de la théologie du corps qui dépasse les avancées plus prudentes de JP II sur la liturgie des corps(1). 

On le voit tout est complexe et délicat. Suis-je trop prudent et masculin en disant ça ?  ‎

Aristote avec sa tempérance était plus prudent que Platon.  On peut relire plus bas ce que j'écrivais à la suite de Barth et les limites du platonisme telle que mise en évidence dans GC1 de Balthasar...‎

C'est peut être aussi le chemin de Teilhard entre son Éternel feminin et un ouvrage plus tardif sur L'évolution de la chasteté. On sent dans le premier la faille qui s'ouvre en lui dans la rencontre du féminin et dans le second la conversion intérieure (sublimation ? ) d'un désir qui lui permet enfin de saisir que la force érotique fleurit dans une fécondité nouvelle ce que j'appelle symphonie (quand François nous parle de syntonie (2)‎.
Citons Teilhard : "La femme épanouit, sensibilise, révèle [l'homme]à lui-même" (3) et plus loin "L'amour est le seuil d'un autre univers".  C'est  la flamme jaillie de cette première union [conjugale] qui s'élèvera vers Dieu" (4)
(1) Homme et femme, il les créa, p. 30
(2)  cf. Amoris Laetitia n. 13
(3) Pierre Teilhard de Chardin, L'évolution de la chasteté, p. 77 et 80, cité par Christophe Gripon p. 152‎
(4) Ibid p. 88‎







24 mars 2016

La part féminine...

" Quand l'image de la femme disparaît de la réalité théologique, c'est une conceptualité et une technique abstraites masculines et sans image, qui l'emportent. Mais alors la foi se voit chassée du monde et rejetée dans le domaine du paradoxe et de l'absurde" (1).

Dans la même trajectoire,  on pourra lire Eros, un chemin vers Christ-Sophia, de Christophe Gripon, qui vient de paraître chez Mediaspaul... une excellente étude sur la part féminine, à partir de Proverbes : 
http://mediaspaul.fr/catalogue/eros-un-chemin-vers-christ--sophia-l-8742

(1) Hans Urs von Balthasar, La Gloire et la Croix, tome 1, Apparition, p. 357