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29 avril 2007

Perdition - IV

Pour K. Barth, "même le refus de Dieu est vanité". La vanité, l'homme seul ne peut en venir à bout et ne peut même s'en sortir, "il faut que Dieu se jette dans la bataille". Pour lui ce n'est que sur la croix que "nous savons en principe ce qu'est le mal". (1)

C'est dans le concret de la croix que l'on perçoit combien le mal est l'affaire propre de Dieu, en tant qu'il est à l'origine de la "contradiction" et "l'affrontement du divin". (2)

(1-2) K. Barth, Kirchliche Dogmatik, p. 416, cité par Hans Urs von Balthasar, Dramatique Divine, IV, Le Dénouement, Culture & Vérité, Namur 1993 p. 185-6

23 avril 2007

Perdition - III

Dans l'Évangile de Jean, Jésus vient pour juger et sauver mais son jugement se fait par la Parole : soit on écoute (58 fois dans l'évangile), on reçoit, soit on refuse et cela conduit à l'endurcissement, l'aveuglement du cœur. Ainsi d'après Hans Urs von Balthasar ce n'est pas Dieu qui nous jugera mais l'homme lui-même dans sa liberté qui est instrument de son propre jugement. Ce qui implique que ce "sont les ténèbres qui contraignent la Lumière à devenir jugement". Cela apparaît pour lui clairement dans le "logion de Jésus qui s'identifie à la "Lumière du monde" (Jn 8,12) et se distingue ainsi comme personne de la Parole : "La parole jugera au dernier jour (Jn 12,47ss).

"La lumière est venue sur le monde et les hommes ont aimé (êgapêsan) l'obscurité plus que la lumière" (Jn 3,19 ss).

Pas toujours simple...
(1) d'après Hans Urs von Balthasar, Dramatique Divine, IV, Le Dénouement, Culture & Vérité, Namur 1993 p. 179

21 avril 2007

Perdition ?


Quand Barth déplore "la sérénité imperturbable avec laquelle la théologie traditionnelle abandonne à la perdition une partie de la création pourtant destinée au ciel" et réserve la miséricorde aux bienheureux élus, je ne peux que souscrire à cette analyse et insister sur les circonstances atténuantes qui conduisent tous les ignorants de Dieu parfois par la faute des hommes à passer à côté de la grandeur du mystère. N'avons nous pas, à cet égard la tentation du fils aîné, qui juge et méprise, alors que nous avons accès à la lumière et la cachons parfois aux autres, comme le dit si bien Lévinas dans Difficile Liberté … ? Mais il est vrai que je radote…

Notons cependant que Paul, dans sa lettre aux Romains, analyse le rapport du péché et de la grâce dans le sens d'un "individualisme du jugement" ce qui implique une responsabilité personnelle essentielle au-delà de la grâce surabondante pour combattre en soi ce qui nous éloigne de Dieu, même si nous sommes sauvés en espérance (cf. Rm 8,4) : "Afin que les préceptes de la loi soient révélés non pas en la chair mais en l'Esprit…".

(1) d'après Hans Urs von Balthasar, Dramatique Divine, IV, Le Dénouement, Culture & Vérité, Namur 1993 p. 171

08 février 2007

Liberté

La liberté divine peut elle purement et simplement "subjuguer" la liberté créée ? Si comme les Pères de l'Église avaient coutume de le souligner avec Irénée, elle procède par persuasion, non par violence, est elle alors sur de parvenir à ses fins ? Ne faudrait-il pas précisément compter avec la possibilité d'un refus définitif de la part de l'homme, et donc aussi de la réprobation définitive qui en résulterait ? (1)

On est pour moi au cœur du mystère, celui qui conduit à s'interroger sur les conditions mêmes de cette liberté. Sommes nous véritablement aptes à faire un choix libre ? Le faisons nous véritablement ? Et quid de ceux pour qui ce choix est plus difficile parce qu'ils n'ont pas reçu ce que nous avons reçu, ceux que la vie a marqué de mille façon et qui n'ont plus de raison d'espérer. Peut-on alors les condamner à la réprobation alors qu'ils ne sont pas responsables ?

D'une certaine manière, je crois qu'il faut se placer dans la position du fils ainé dans le texte du fils prodigue ? Prendre conscience que l'on a reçu beaucoup du Père et que ce qui est à lui est à nous et, fort de tout cela, devenir aidant pour ceux qui n'ont pas reçu, sans violer leur liberté, mais parce que Dieu a besoin de nos mains, de nos voix pour les aider sur le chemin… La miséricorde de Dieu passe par nos mains, mais pas uniquement ? Nous sommes des serviteurs quelconques et Dieu profitera de nos efforts et compensera nos incompétences…

(1) d'après Hans Urs von Balthasar, Dramatique Divine, IV, Le Dénouement, Culture & Vérité, Namur 1993 p. 45


NB : Parallèlement à notre lecture d'Une nouvelle chance pour l'Evangile, nous poursuivrons nos commentaires de la Dramatique Divine avec ici le dernier tome de cette partie de la trilogie...