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16 février 2007

La table de la parole

En mettant en parallèle la table de la parole et la table du pain, Dei Verbum introduisait déjà (DV §21) une notion très novatrice, où l'Ecriture est "livrée pour nous". On retrouve ce que Soloviev appelait la kénose de l'Ecriture, cette Parole qui se donne non pas comme toute puissante, mais se livre à travers la rédaction des hommes, qui s'effacer dans la stéréophonie d'un livre aux accents multiples, toute faiblesse de Dieu que l'on ne découvre qu'en sortant de ses certitudes. Le don de la Parole est comme le don du Corps, il est livré pour nous dans la toute faiblesse d'un texte aux couleurs multiples.

De ce fait, nous sommes appelés à une écoute mutuelle et bienveillante, une recherche commune, tout en conservant la rigueur du texte et attachant une importance particulière à son interprétation dans le respect de la Tradition vivante de l'Eglise.

10 février 2007

Kénose de la Parole


Comme, lors des Rameaux, l'ânon porte le Christ, l'Esprit porte la Parole de Dieu. Ainsi pour Enzo Biancha, sous la conduite de l'Esprit, La Parole "s'enfonce à travers la lettre" pour atteindre la profondeur du Mystère où à lieu la rencontre avec lui". C'est pourquoi l'interprétation traditionnelle de l'Écriture a toujours fait appel à l'analogie de l'incarnation (1)
On rejoint pour moi la thèse de Soloviev de la double kénose, déjà évoqué dans ces pages...

(1) Enzo Bianchi, Ecouter la Parole, p. 41

28 février 2006

Adrienne von Speyr et la kénose

Je découvre l'influence d'Adrienne von Speyr chez Balthasar et cette "christologie à dominante johannique dans tout ce qui relève de l'obéissance et de la kénose, de la mort conduisant le Christ jusqu'en enfer, ce que Balthasar appellera l'expérience du Samedi Saint, de la substitution dans la souffrance" (1) Ma lecture encore inachevée de la Dramatique divine m'a effectivement sensibilisé à cette dramatique typiquement balthasérienne... Mais ce que j'ai le plus retenu est peut-être cette insistance sur la kénose et qui n'est pas autant relevé par le commentateur. Or c'est pour moi, indirectement le lien le plus sensible avec Rahner, même si celui-ci n'en fait qu'une approche discrète dans le Dieu du silence... Le silence de Dieu n'est-il pas cette kénose du Verbe dans l'Ecriture qu'évoque Balthasar à propos de Soloviev ?

(1) ibid p. 62

08 janvier 2006

Accueil et kénose...

L'essentiel du kérygme est non seulement dans la kénose mais aussi dans l'accueil de l'homme, lequel, "dans l'homme-Dieu devient capable de répondre, précisément en tant qu'homme, et peut dans le Christ devenir à son tour sacrifice. (1)
Dieu s'anéantit et l'homme se sacrifie, double sacrifice en un sacrifice unique.
Cette double kénose qui rejoint celle de l'Esprit dans l'écriture, si j'utilise l'analyse de Soloviev par Hans Urs von Balthasar, traduit cette infinie tendresse de Dieu qui ne veut en rien froisser notre liberté et se met à genou devant l'homme, jusqu'à ce geste incomparable du lavement des pieds... En ce jour de l'épiphanie, il y a de quoi nous laisser fléchir le genou, comme le faisait Etty Hillesum, comme poussé par une force intérieure...

(1) d'après Joseph Ratzinger, ibid p. 293

Balises : Balthasar / Hillesum / Soloviev