Affichage des articles dont le libellé est ami. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est ami. Afficher tous les articles

13 décembre 2014

Serviteur de l'homme - Un nouvel essai

Je l'ai annoncé et en ai distillé quelques extraits dans ce blogue sous le titre de "Christ serviteur". La première édition du livre vient de paraître en version papier sur Amazon à prix coûtant et sous forme d'epub en version gratuite sous ce lien.

"Serviteur de l'homme" est la suite d'une série de "Lectures pastorales" qui a commencé par la publication de mes lectures de Marc, mais surtout de Jean (A genoux devant l'homme), de Luc (Chemins de Miséricorde), puis des Actes des Apôtres (Chemins d'Eglise).
"Serviteur de l'homme" reprend Chemins d'Eglise (inclus dans ce nouveau recueil) et le complète par :
- Une lecture chronologique des lettres attribuées à Paul
- Une longue annexe sur l'humilité du Christ (Kénose) et sur son invitation au service (Diaconie)

Extrait : Serviteur ou ami ?

Selon John P. Meier , la version originelle du Notre Père en araméen devait commencer par « abba », qu'il traduit par "notre père chéri". Même si la notion de père est parfois difficile à porter pour certains enfants de nos générations blessées, on peut contempler le Christ appeler son Père ainsi et nous inviter à faire de même. En soi, cette invitation dit beaucoup de la relation intra-trinitaire.
Plus encore, alors que Meier souligne le contraste saisissant entre cette appellation familiale et l'idée de royaume qui suit dans les deux versets suivants de la prière de Jésus, notre contemplation d'un Christ serviteur peut nous conduire à une autre voie.
N’y a-t-il pas, en effet, un biais à étudier, celui du serviteur qui devient fils ou ami ? On a là en effet une tension qui s'ouvre entre distance et proximité, entre puissance et faiblesse, volonté et renoncement.
C'est peut-être dans ce sens que le texte de Jean 15 est à méditer : « Je ne vous appelle plus serviteur (doulos), car le serviteur ne sait point ce que fait son maître, mais je vous appelle amis (philios), parce que je vous ai fait connaître tout ce que j’ai entendu de votre Père ». (Jn 15,15).


Saint Paul note une progression similaire dans le chapitre 4 de Galates, avec l’utilisation plus forte de « fils » : « 1 Aussi longtemps que l'héritier est enfant, il ne diffère en rien d'un esclave, quoiqu'il soit le maître de tout; (...) 3 De même, nous aussi, quand nous étions enfants, nous étions sous l'esclavage des rudiments du monde. 4 Mais lorsque est venue la plénitude des temps, Dieu a envoyé son Fils (...) 5 pour affranchir ceux qui sont sous la Loi, afin de nous conférer l'adoption. 6 Et parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé dans vos cœurs l'Esprit de son Fils, lequel crie : Abba ! Père ! 7 Ainsi tu n'es plus esclave, tu es fils; et si tu es fils, tu es aussi héritier grâce à Dieu. ».

Nous avons noté déjà, dans notre étude des lettres de Paul que la reprise au verset 6 de Galates de la notion de Père, dans la langue araméenne (Abba) implique que notre humilité de serviteur laisse advenir en nous ce qui est plus grand que nous et dont nous ne sommes que le temple (1 Co 6, 19). Notre liberté, c’est d’accueillir en nous l’Esprit, de faire en nous sa demeure et d’entrer ainsi dans sa danse.

NB : Photos de couverture :
1. La poutre de gloire de l'Eglise de Dampierre sur Avre
2. Eglise de Saint Lubin de Cravant dans l'Eure et Loir




18 juin 2014

L'esprit descend vers nous.

L'esprit descend vers nous. Peut-on dire qu'il ya, là aussi, kénose ?

L'attitude que cette descente génère en nous est très différente de cette vénération du Sinaï où il fallait "vénérer Dieu" dans sa hauteur, comme nous le rappelle saint Augustin dans la Lettre et l'Esprit, § 27*.

Pourquoi cette différence ? 

C'est peut-être comme l'exprimait très bien ce matin à la messe, notre vicaire,
parce qu'il doit s'agir non d'un bouleversement de notre attitude, mais d'une con-version (son geste d'une main qui se retourne disait bien le mouvement à accomplir). Je compléterai en parlant d'un changement d'axe, qui n'est plus axé sur la crainte, mais bien l'amitié, la communion.

Grâce à l'Esprit, nous sommes appelés à vivre "en christo" (en Christ) comme insiste bien à ce sujet H. UvB, dans l'un des tomes de sa Trilogie.

On pourrait compléter avec cette belle phrase du discours final : "Je ne vous appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître; mais je vous ai appelés amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j'ai appris de mon Père." (Jn 15,15). Or l'ami ne craint plus de voir l'époux. Il l'attend et se réjouit de sa présence.

* Source Evangelizio
Crédit Image : C. Heriard, DR, Eglise de Saint-Lubin de Cravant