Affichage des articles dont le libellé est baptême. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est baptême. Afficher tous les articles

09 janvier 2022

La danse de l’eau - 2.27

En Jn 3 on voit Jésus baptiser à côté de Jean.
Pourquoi cette concomitance si ce n’est qu’il y a un déplacement à faire ? Il y a un rapport insaisissable entre l’eau et le Corps à contempler. Depuis le jour où le Verbe a séparé les eaux, jusqu’au jour où elle a jailli du rocher le mystère est resté bien opaque à l’homme. 
On peut suivre le chemin de l’eau chez Jean d’un chapitre à l’autre. La voir transformée en vin, sentir la soif du Fils de l’homme qui, pourtant, promet l’eau vive à la femme étrangère, la contempler bouillonnante près de Siloē avant de se laisser laver les pieds, à côté de disciples inquiets. 
Ce n’est qu’au bout du chemin, après un « j’ai soif » qui révèle tout l’amour de Dieu pour l’homme, que, soudain, dans une nuit mystérieuse, jaillira les premiers filets d’un fleuve immense qui va ruisseler sur l’humanité. C’est quand elle jaillit d’un cœur transpercé, que cette eau révèle son cours mystérieux et la danse sublime d’un Dieu qui vient rejoindre notre humanité en s’y trempant totalement, en jouant avec l’onde, comme avec la mort, en commandant son apaisement ou la foulant de son pied nu.
Il aurait pu marcher dessus, mais a plongé pour nous, avec nous, dans l’humilité particulière (kénose) où l’homme-Dieu « trempe tout son pain/Corps » avec/pour nous. 
Le baptême de Jésus, nous disent les synoptiques, est la première théophanie. Elle en reprend les codes de l’Ancien Testament, mais ouvre déjà une porte vers l’essentiel.
Il vient se plonger jusqu’au bout et tout entier, dans l’eau de nos vies, jusqu’à en perdre souffle, jusqu’à en mourir pour nous…
Est-ce pour cela qu’a jailli le cri de Dieu : Oui, vraiment « tu ES mon Fils bien aimé, en toi je trouve ma joie » ?
C’est dans cette danse inquiète que Dieu nous invite, c’est là que se dévoile le mystère sacré du baptême. C’est à cela que Dieu veut participer et nous inviter...
Inter ou circumincession ?
Déplacement ?
Nos jarres sont à remplir d’une eau tarie et transformée pour que dans sa danse discrète Dieu se dévoile un vin nouveau, après la plongée finale sur le bois…
L’onde est chemin… 



L’eau est danse.

10 janvier 2021

Baptême du Christ - danse 27

 On parle souvent de triple épiphanie. Qu’est ce à dire ? 

Petite distraction ce soir à la messe dominicale. 

Le baptême du Christ serait le troisième double agenouillement que nous offre la liturgie de Noël et est en même temps une porte d’entrée à la vie du Christ. 

Je m’explique. 

Il y a eu l’agenouillement de Dieu qui nous confie son Fils auquel répond quelques bergers.

Il y a l’agenouillement des mages devant un Dieu qui se révèle par sa faiblesse.

Il y a l’agenouillement du Fils pour recevoir le baptême de Jean, alors même que Jean affirme n’être pas digne de s’agenouiller pour délier ses sandales.


Qu’attendons-nous pour tomber à genoux ? Dieu vient nous visiter. Il plonge symboliquement dans les eaux de la mort pour éveiller en nous le sens de sa mort sur une croix et ce premier agenouillement est chemin pour qu’à notre tour nous prenions le temps de renoncer à nos certitudes et contempler la faiblesse d’un Dieu qui se penche devant l’homme pour l’inviter à la danse...


C’est dans ce mouvement que réside l’amour...


Don de l’Esprit, de l’eau et du sang nous dit Jean, puisque tout est lié. Tout prend chair dans cette kénose trinitaire.


On n’épuise pas pourtant ces textes en 2 paragraphes.. Il y a quatre beaux sermons chez les Pères de l’Église révélés cette semaine par le livres des heures que je vous laisse découvrir. Si Gregoire de Naziance nous donne par exemple à contempler un dialogue entre Jean et Jésus Fauste de Riez donne de son côté une belle correspondance entre Cana et le baptême. Ces jarres d’eaux usées transformées en vin peuvent y être comparées à ce Jourdain purifié par la plongée symbolique de l’Agneau. Tout cela révèle et prépare au sommet de l’incarnation, le mystère de cet amour porté jusqu’au bout, martyr finalement commun de Jean et du Christ au service d’une seule révélation : l’amour infini du Père. L’agenouillement du Fils n’a d’autre sens. On est loin d’une tour de puissance et d’orgueil. La kénose est ici à son paroxysme. 


C’est peut-être ce que nous révèle 1 Jn 5 : « C’est lui, Jésus Christ,

qui est venu par l’eau et par le sang :

non pas seulement avec l’eau,

mais avec l’eau et avec le sang.

Et celui qui rend témoignage, c’est l’Esprit,

car l’Esprit est la vérité.

En effet, ils sont trois qui rendent témoignage,

l’Esprit, l’eau et le sang,

et les trois n’en font qu’un. »


Le baptême du Christ est la première réponse à cette soif de l’AT et finalement à notre soif, culminant dans ce geyser d’eau et de sang que décrit Jean 19





PS : on trouvera sur ce thème d’autres commentaires sous ce lien. https://eglise.catholique.fr/approfondir-sa-foi/la-celebration-de-la-foi/le-dimanche-jour-du-seigneur/commentaires-de-marie-noelle-thabut/511470-commentaires-du-dimanche-10-janvier-2/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=commentaires-du-dimanche-10-janvier-2 


J’aime les découvrir le dimanche matin après une longue méditation personnelle ou partagée avec les amis de notre Maison d’Evangile dont je rappelle ici le lien. Un beau groupe qui compte maintenant une centaine de membres et surtout des interventions très respectueuses autour de la Parole cf. https://www.facebook.com/groups/2688040694859764/?ref=share


C’est en s’éclairant et manduquant ensemble ces textes que nous déchirons le voile 😉

14 août 2020

Baptême et dépouillement - Homélie pour le Baptême de K. - 16/8/20


Quel est l'enjeu du baptême de K ? 
Les textes que nous venons de découvrir aujourd'hui nous donnent une piste de lecture particulière.

Commençons d'abord par la deuxième lecture tirée d'une lettre de Saint Paul apôtre aux Romains (8, 28-32)
« Nous le savons,
Quand les hommes aiment Dieu,
Lui-même fait tout contribuer à leur bien,
Puisqu'ils sont appelés selon le dessein de son amour.
Ceux que, d'avance, il connaissait,
Il les a aussi destinés d'avance
A être configurés à l'image de son Fils »

Configuré à l'image du Christ...
Qu'est-ce que cela sous-entend ?
K. rêve d'être une princesse.
Elle va accéder par le baptême à une nouvelle dimension, celle de prophète de prêtre et de serviteur du Royaume, c'est à dire que tout ce qui en elle sera lumière et amour sera le double signe que Dieu est amour et que l'amour l'habite de l'intérieur.

Vous l'avez bien exprimé dans votre demande de baptême, cette joie particulière de K. est déjà lumière d'un amour qui vous dépasse.

Dans la première lecture Ezekiel exprime cela par l'image d'un fleuve. Du temple coule un fleuve immense. Pour nous chrétiens, c'est du cœur transpercé du Christ que jaillit ce fleuve.
En renonçant à tout ce qui conduit à la haine, en choisissant l'amour vous allez aider à faire de K. un ange de lumière, un signe qu'au delà de la mort, l'amour vaincra.
C'est votre tâche à tous, parrain et marraine, parents, mais vous aussi familles rassemblées ici, d'aider K. à rayonner de cet amour là, d'un amour immense qui va jusqu'au bout de la vie, au delà de la mort.
Et votre petit D. qui danse déjà avec les anges vous aidera à cela...
Bien sûr cette tâche est immense

Ce que nous allons célébrer aujourd'hui s'inscrit dans cette dynamique

Entrer dans le Jourdain à la suite du Christ c'est accepter de venir laver ce qui nous empêche d'aimer, c'est renoncer à tout ce qui fait obstacle à notre vocation originelle, c'est nous laisser modeler dans la forme originale et nue de l'homme créé par Dieu et pour Dieu.
C'est se dépouiller de tout ce qui conduit au mal pour choisir l'amour.

Dépouillement qui conduit à la vie, renoncement pour un plus grand bien.

La suite de la lettre de Paul prend tout son sens : Ceux qu'il avait destinés d'avance,
Il les a aussi appelés ;
Ceux qu'il a appelés,
Il en a fait des justes ;
Et ceux qu'il a rendus justes,
Il leur a donné sa gloire.
Que dire de plus ? Si Dieu est pour nous,
Qui sera contre nous ?
Il n'a pas épargné son propre Fils,
Mais il l'a livré pour nous tous :
Comment pourrait-il, avec lui, ne pas nous donner tout ?





15 juillet 2020

Dépouillement 18 - baptême du Christ (Matthieu 3, Mc 1, Luc 3)

 S'il y a un dépouillement à contempler, c'est peut-être celui du baptême du Christ. Le voici en effet qui s'avance, se met à nu pour se plonger dans l'eau du monde, se plonger dans le monde. Dénuement total (Kénose) que celui d'un Dieu qui accepte de plonger dans l'eau du Jourdain jusqu'à nous rejoindre dans ce qu'il y a de plus humain. Dénuement premier et symbolique de Celui qui a accepté de mourir à sa nature divine pour rejoindre notre humanité dans ces eaux usées, dans ces eaux de la mort, pour nous permettre de renaître dans l'Esprit (cf. Jn 3) jusqu'au déchirement des cieux...

Plongée jusqu'à l'homme, agenouillement sublime de celui qui préfigure l'agenouillement final qui le portera à la croix.

Il y a dans le déchirement du ciel, la même symbolique que le déchirement du voile du Temple (cf. Mc 15, 38) et le cri divin qui reconnaît dans le nouveau baptisé la filiation première « Celui ci est mon Fils bien aimé en qui j'ai mis tout mon amour » est celui qui annoncera la résurrection et résonne dans le « c'est pourquoi » de l'hymne au Philippiens (cf. 2, 12 sq).

Le baptême du Christ est le prélude symphonique de la Croix. Et la colombe qui étend ses ailes est la symbolique synoptique du jaillissement de l'eau et du sang qui inonde encore le monde de sa grâce.

Symphonie de l'Évangile que cette révélation multiple qui rime avec ce que nous perpétuons dans le baptême de nos enfants.

Entrer dans le Jourdain à la suite du Christ c'est accepter de venir laver ce qui nous empêche d'aimer, c'est renoncer à tout ce qui fait obstacle à notre vocation originelle, c'est nous laisser modeler dans la forme originale et nue de l'homme créé par Dieu et pour Dieu.

Se laisser baptiser à nouveau dans chacun des lavement des pieds que le Christ nous propose au travers du sacrement de la réconciliation c'est accepter de laisser laver « tout entier »(cf. Jn 13), nous séparer de ce qui nous retient par le péché à ce qu'il y a de plus humain pour rentrer enfin dans la danse symphonique de Dieu avec l'homme, pour rentrer dans la vie en Christ, dans l'Esprit.

Renaître est à ce prix...

PS : méditation à la suite de « la voix contagieuse », chapitre 4, de François Cassingena-Trévédy, op. cit.
Dans la foulée et en 17ème complément de mon livre « Dieu dépouillé »

03 juillet 2020

Homélie de Baptême du 4/7/20 - Projet



Projet d'Homélie - est-ce que je vais trop loin ? Avis bienvenus

Qu,êtes-vous venus chercher aujourd'hui pour Maēl ?
Une armure, un airbag, un contrat d'assistance comme celui offert par Darty ?

L'église ne procure rien de tout cela. Et le fait que vous portiez un masque aujourd'hui montre que la protection de Dieu est bien fragile.

Tournez vous un instant vers la Croix. Est-ce que Jésus avait l'air protégé par son père ? Non...

Le baptême est autre chose. C'est une invitation à suivre ce même Christ, fragile, transpercé, défiguré qui nous conduit à l'essentiel.

Les textes que vous avez choisi le disent à leur manière. L'important n'est pas la santé, le confort, la richesse. Dieu ne fournit rien de tout cela. L.important c'est l'amour...

«Je verserai sur vous l'eau pure qui vous purifiera; oui, je vous purifierai de toutes vos souillures et de toute votre idolâtrie. Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau. J'enlèverai votre cœur insensible comme une pierre et je le remplacerai par un cœur réceptif. Je mettrai en vous mon Esprit, je vous rendrai ainsi capables d'obéir à mes lois, d'observer et de pratiquer les règles que je vous ai prescrites. Alors vous pourrez habiter dans le pays que j'ai donné à vos ancêtres; vous serez mon peuple et je serai votre Dieu
‭‭Ézékiel‬ ‭36:25-28‬ ‭BFC‬‬

Cette prophétie d'Ezechiel est au cœur du mouvement qui est en jeu dans le baptême. Changer son cœur, aimer, comme le Christ, aimer jusqu'au bout...

Certes, le « Le Seigneur est mon berger, je ne manquerai de rien. Il me met au repos dans des prés d'herbe fraîche, il me conduit au calme près de l'eau. Il ranime mes forces, il me guide sur la bonne voie, parce qu'il est le berger d'Israël. Même si je passe par la vallée obscure, je ne redoute aucun mal, Seigneur, car tu m'accompagnes. Tu me conduis, tu me défends, voilà ce qui me rassure. Face à ceux qui me veulent du mal, tu prépares un banquet pour moi. Tu m'accueilles en versant sur ma tête un peu d'huile parfumée. Tu remplis ma coupe jusqu'au bord. Oui, tous les jours de ma vie, ta bonté, ta générosité me suivront pas à pas. Seigneur, je reviendrai dans ta maison aussi longtemps que je vivrai
‭‭Psaumes‬ ‭(22):1-6‬ ‭BFC‬‬

Mais ce chemin n'est pas un chemin sans ombre...

«personne ne peut voir le Royaume de Dieu s'il ne naît pas de nouveau.» Nicodème lui demanda: «Comment un homme déjà âgé peut-il naître de nouveau? Il ne peut pourtant pas retourner dans le ventre de sa mère et naître une seconde fois?» Jésus répondit: «Oui, je te le déclare, c'est la vérité: personne ne peut entrer dans le Royaume de Dieu s'il ne naît pas d'eau et de l'Esprit. Ce qui naît de parents humains est humain; ce qui naît de l'Esprit de Dieu est esprit.»
‭‭Jean‬ ‭3:5-6‬ ‭BFC‬‬
L'enjeu pour Mael est de trouver l'amour. Si Dieu l'accueille aujourd'hui dans sa maison c'est parce que vous désirez cela. Qu'il meure à ce qui n'est pas l'amour et qu'il se mette en chemin...

Ce chemin il ne peut le faire sans vous, parrain, marraine, parents et vous tous ici rassemblés. Son baptême n'aura de sens que si vous participez tous à ce chemin qui fera de Maēl un prophète de l'amour de Dieu pour l'homme, d'un amour sans limite...

Ce que nous allons vivre aujourd'hui s'inscrit dans cette dynamique...

Ez 36 24-28
Ps 22
Jn 3, 1-6

17 juillet 2019

Le sang, l'eau et l'Esprit - Saint Ambroise

"L'eau ne purifie pas sans l'Esprit.
On te l'a déjà dit : ne crois pas seulement ce que tu vois, car tu pourrais dire, toi aussi, comme Naaman : C'est cela, ce grand mystère que l'œil n'a pas vu, que l'oreille n'a pas entendu, et qui n 'est pas parvenu à la pensée de l'homme ? Je vois de l'eau comme j'en voyais tous les jours ! Peut-elle me purifier, alors que j'y suis descendu souvent sans être jamais purifié ? Apprends par là que l'eau ne purifie pas sans l'Esprit.Et c'est pour cela que tu as lu qu'il y a dans le baptême trois témoins qui se rejoignent en un seul témoignage : l'eau, le sang et l'Esprit. Car, si tu en retires un seul, le sacrement de baptême disparaît. Qu'est-ce que l'eau, en effet, sans la croix du Christ ? Un élément ordinaire, sans aucune portée sacramentelle. Et de même, sans eau il n'y pas de mystère de la nouvelle naissance, car personne, à moins de naître de l'eau et de l'Esprit, ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Le catéchumène croit, lui aussi, en la croix du Seigneur Jésus, dont il a reçu le signe, mais s'il n'a pas été baptisé au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, il ne peut recevoir le pardon de ses péchés ni accueillir le don de la grâce spirituelle.Le Syrien Naaman s'est plongé sept fois selon la Loi ; mais toi, tu as été baptisé au nom de la Trinité. Tu as confessé ta foi au Père – rappelle-toi ce que tu as fait –, tu as confessé ta foi au Fils, ta foi en l'Esprit Saint. Retiens la succession de ces faits. Dans cette foi, tu es mort au monde, tu es ressuscité pour Dieu ; tu as été comme enseveli dans cet élément du monde ; mort au péché, tu es ressuscité pour la vie éternelle. Crois donc que cette eau n'est pas inutile. ~

Le paralytique de la piscine de Béthesda attendait un homme. Lequel, sinon le Seigneur Jésus, né de la Vierge ? Avec sa venue, il n'y avait plus seulement une préfiguration qui guérissait quelques individus, mais la vérité qui guérissait tous les hommes. C'est donc lui dont on attendait qu'il descende, lui de qui Dieu le Père a dit à Jean Baptiste : Celui sur qui tu verras l'Esprit descendre du ciel et demeurer, c'est celui-là qui baptise dans l'Esprit Saint. C'est de lui que Jean Baptiste a témoigné en disant : J'ai vu l'Esprit descendre du ciel comme une colombe et demeurer sur lui. Pourquoi l'Esprit est-il descendu alors comme une colombe, sinon pour que tu voies, pour que tu reconnaisses que la colombe envoyée hors de l'arche par Noé le juste était l'image de cette colombe-là, et pour que tu y reconnaisses la préfiguration de ce sacrement ? (...)

Est-ce que tu dois douter encore, alors que le Père le proclame pour toi de façon indubitable dans l'Évangile, lorsqu'il dit : Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; en lui j'ai mis tout mon amour ; alors que le Fils le proclame, lui sur qui l'Esprit Saint s'est manifesté sous la forme d'une colombe ; alors que l'Esprit Saint le proclame aussi, lui qui est descendu sous la forme d'une colombe ; alors que David le proclame : La voix du Seigneur sur les eaux, le Dieu de gloire a tonné, le Seigneur sur les eaux innombrables ; alors que l'Écriture l'atteste : aux prières de Gédéon, le feu est descendu du ciel et, de nouveau, à la prière d'Élie, le feu fut envoyé pour consacrer le sacrifice.

Ne considère pas le mérite personnel des prêtres, mais leurs fonctions. Et si tu tiens compte du mérite, de même que tu estimes Élie, tiens compte des mérites de Pierre ou de Paul : c'est eux qui nous ont transmis ce mystère qu'ils ont reçu du Seigneur Jésus. Un feu visible leur était envoyé pour qu'ils croient ; pour nous qui croyons, c'est un feu invisible qui agit. Pour ceux-là, c'était une préfiguration ; pour nous, c'est un avertissement. Crois donc que le Seigneur Jésus est là, invoqué par la prière des prêtres, lui qui a dit : Quand deux ou trois sont réunis, je suis là, moi aussi. À plus forte raison, là où est l'Église, là où sont les mystères, c'est là qu'il daigne nous accorder sa présence.Tu es donc descendu dans le baptistère. Rappelle-toi ce que tu as répondu : que tu crois au Père, que tu crois au Fils, que tu crois en l'Esprit Saint. Tu n'as pas à dire : Je crois en un plus grand et en un moins grand et en un dernier. Mais, par un même engagement de ta parole, tu es tenu de croire au Fils de la même manière que tu crois au Père, de croire en l'Esprit Saint de la même manière que tu crois au Fils, avec cette seule différence que tu confesses devoir croire en la croix du seul Seigneur Jésus." (1)

Le texte esr admirable.
En particulier sur les trois éléments du baptême. 

On notera cette distinction très actuelle qui est leçon d'humilité pour le diacre que je suis : "ne tiens pas compte du mérite personnel des prêtres/[diacres] mais leurs fonctions"

A méditer

(1) Saint Ambroise,  traité sur les mystères, source AELF,  office des lectures

08 juin 2019

Baptêmes 10 à 14 - Homélie du 8/6/19 - Ezéchiel 36 et 47, Jn 9

Extrait

Quelle est la trame des trois textes que nous venons de lire ? C'est l'eau !
L'eau qui abreuve, nourrit, purifie.

Le baptême a, parmi ses principaux sens, une dimension double de purification et de vie.

Plonger dans l'eau c'est, symboliquement, se débarrasser de nos addictions et se relier à la vie qui vient de Dieu. Se dépouiller et se revêtir, mourir et renaître.

Quel est l'enjeu pour ces enfants que nous allons baptiser ?
Le baptême est le début d'un long chemin où ces enfants vont prendre conscience de l'amour inouï de Dieu pour l'homme, de ce fleuve jaillissant du coeur de Dieu, ce que Jean fait jaillir symboliquement du coeur transpercé de Jésus.

Le texte d'Ezechiel 47 évoque lui aussi tout particulièrement cette fontaine jaillissante et pour nous chrétiens il y a là comme une prophétie de ce cœur transpercé de Jésus mort pour nous sur la croix et source d'amour infini pour l'homme.

C'est dans cette correspondance que le baptême de Jésus prend sens.


Baptême 9 - Homélie du 8/6/19 - 1 Corinthiens 12 et Marc 10, 13-16

Les textes que vous avez choisis sont apparemment très différents et en ce sens interpellent. Commençons par l'évangile, le plus simple, en apparence parce qu'il parle de l'enfant, parce que Jésus le met au centre. Pourquoi ?
probablement pour deux raisons qui doivent rejoindre votre quête personnelle : le don de l'enfant, ce petit être fragile et pur, nous éveille à l'infini du don de Dieu. Et mettre l'enfant au centre, c'est pour Jésus réveiller en nous cette ouverture du coeur. Oui votre enfant est don de Dieu. Il vous éveille à ce qu'il y a de plus beau - l'amour infini du Père et c'est peut-être là qu'on saisit ce que nous dit la première lecture : la beauté du don de Dieu est la porte vers un mystère plus grand, celui de l'unité visée par lui. 
Nous avons été baptisés pour former un seul corps. Pas dans le sens d'une uniformité mais d'une danse amoureuse : nous sommes appelés à faire une seule chair, non au sens charnel mais symphonique.
Votre couple, par le mystère joyeux de la chair a donné naissance à cet enfant et c'est par lui que votre amour va progresser vers l'Amour avec un grand A...
Le baptême s'inscrit dans cette dynamique. En emmenant votre fils à rejoindre l'Église, vous participez au projet du Royaume. Cela suppose de ne pas vous arrêter là.... 
Ce premier pas est le début d'un long chemin où votre enfant est appelé à prendre conscience de cet amour inouï de Dieu pour l'homme.
Pour cela il a besoin de vous, parrain et marraine, parents, mais aussi de vous tous ici présents qui vous êtes déplacés pour venir à ce baptême. Ce que nous allons signifier par des gestes ne représente rien si vous ne mettez pas chacun votre petite pierre pour transformer cet enfant en signe visible de l'amour. Il a besoin de vous, de votre amour pour rayonner de l'amour.
Sa première naissance est une naissance de chair, il a besoin d'aller plus loin, de quitter ce qui l'enferme dans des addictions, dans le mal avec un grand « M » et pour cela il a besoin de l'aide de Dieu et de l'aide de la communauté. De la communauté familiale, de la communauté chrétienne. Comme je le disais le baptême symbolise la traversée de la mort, la traversée de tout ce qui nous empêche d'aimer. Dans ce plongeon dans l'eau on se purifie de ce qui nous empêche d'avancer, mais ce chemin pour aller plus loin ne fonctionnera qu'à trois conditions : 
La première, qui conditionne toutes les autres et que chacun à sa manière vienne aider l'enfant à devenir plus aimant.
La deuxième et que vous puissiez l'introduire à la contemplation de l'amour dans sa manifestation la plus explicite : je parle de Jésus-Christ, celui qui a été jusqu'à mourir pour nous.
La troisième et que pour cela vous preniez tous les moyens pour l'éduquer dans la foi.
Parrain marraine, X.Y. vous avez été désignés par les parents pour aider N, à avancer sur ce chemin. S'il vous ont choisi, si Dieu vous a choisi, c'est parce qu'il y a quelque chose en vous qui signifie l'amour. Et cet amour qui est en vous, qui vous habite et qui fait que vous avez été choisis entre tous, votre responsabilité est de le transmettre, de faire fructifier ce que l'enfant à en lui, de rallumer la flamme qui dort, d'accompagner chaque enfant vers l'autonomie en amour. Cela ne va pas consister à gâter l'enfant, mais au contraire à lui faire trouver l'essentiel, ce qui est véritablement amour et l'amour est autre chose que des cadeaux matériels, c'est ce qui est le plus compliqué, le plus intime, c'est la capacité de se donner. Ce que le Christ seul a vraiment réussi.
Parfois les parents n'auront pas cette force parce qu'ils seront traversés, eux aussi, par des crises (après 32 ans de mariage je parle en expert). Votre responsabilité sera d'autant plus grande qu'ils vous auront choisis. Et je ne parle pas des drames qui peuvent arriver et que je n'espère pas, où là, votre responsabilité sera entière. Le baptême ne s'arrête pas aujourd'hui.
C'est le chemin d'une vie.
Quand viendra le temps, votre enfant demandera alors à recevoir en lui le corps du Christ.  Il deviendra alors temple du Seigneur, porte Christ. Pour cela vous avez vous aussi à avancer, à devenir temple de Dieu, pour signifier par votre vie que Dieu est source, chemin et amour. 

01 juin 2019

Homélie de Baptême - 2


Frères et sœurs, qu’est-ce que ce texte nous amène à contempler à la lumière de ce qui va se passer tout à l’heure.
Jésus est là, au tout début de sa vie publique.
On ne sait pas encore grand-chose de lui, si ce n’est ce que dit Jean le Baptiste : il est saint... innocent...
Pourquoi demande-t-il le baptême ? 
Baptiser, C’est sortir de la mort. L’eau pour les juifs c’est la mort... l’enjeu est de « passer de la mort à la vie, parce que nous aimons nos frères. Celui qui n’aime pas demeure dans la mort. » nous dit saint Jean (1 Jean 3,14). Le geste de Jésus est ici symbolique. Il plonge avec tous les baptisés pour inviter à plonger avec lui dans l’amour fou, celui qui aime jusqu’à en mourir.
Il veut signifier par ce geste qu’il s’associe à l’homme dans sa quête de l’amour. Dieu amour est à genoux devant l’homme...

C’est à la suite de ce geste de Jésus que le baptême a été institué dans l’Église. Et c’est dans la même démarche que N.  s’inscrit aujourd’hui.
pourquoi ?
Si l’on regarde N. qui va être baptisée tout à l’heure, rien ne va changer en apparence. Elle restera le petit trésor qui fait le bonheur de ses parents. Et pourtant tout aura changé. Car le Seigneur, le Dieu créateur qui l’aime depuis toute éternité a décidé de répondre à la demande de ses parents, de l’introduire plus en avant dans son cœur, de la faire entrer dans la communauté des aimants.
Qu’est-ce à dire ?
Eh bien ce pas, ce premier pas est le début d’un long chemin où elle va prendre conscience de cet amour inouï de Dieu pour l’homme.

Pour cela elle a besoin de vous, parrain et marraine, parents, mais aussi de vous tous ici présents qui vous êtes déplacés pour venir à ce baptême. Ce que nous allons signifier par des gestes ne représente rien si vous ne mettez pas chacun votre petite pierre pour transformer cet enfant en signe visible de l’amour. Elle a besoin de vous, de votre amour pour rayonner de l’amour.
Sa première naissance est une naissance de chair, elle a besoin d’aller plus loin, de quitter ce qui l’enferme dans des addictions, dans le mal avec un grand « M » et pour cela elle a besoin de l’aide de Dieu et de l’aide de la communauté. De la communauté familiale, de la communauté chrétienne. Comme je le disais le baptême symbolise la traversée de la mort, la traversée de tout ce qui nous empêche d’aimer. Dans ce plongeon dans l’eau on se purifie de ce qui nous empêche d’avancer, mais ce chemin pour aller plus loin ne fonctionnera qu’à trois conditions :
La première, qui conditionne toutes les autres et que chacun à sa manière vienne aider l’enfant à devenir plus aimant.
La deuxième et que vous puissiez l’introduire à la contemplation de l’amour dans sa manifestation la plus explicite : je parle de Jésus-Christ, celui qui a été jusqu’à mourir pour nous.
La troisième et que pour cela vous preniez tous les moyens pour l’éduquer dans la foi.
Parrain marraine, X.Y. vous avez été désignés par les parents pour aider N, à avancer sur ce chemin. S’il vous ont choisi, si Dieu vous a choisi, c’est parce qu’il y a quelque chose en vous qui signifie l’amour. Et cet amour qui est en vous, qui vous habite et qui fait que vous avez été choisis entre tous, votre responsabilité est de le transmettre, de faire fructifier ce que l’enfant à en lui, de rallumer la flamme qui dort, d’accompagner chaque enfant vers l’autonomie en amour. Cela ne va pas consister à gâter l’enfant, mais au contraire à lui faire trouver l’essentiel, ce qui est véritablement amour et l’amour est autre chose que des cadeaux matériels, c’est ce qui est le plus compliqué, le plus intime, c’est la capacité de se donner. Ce que le Christ seul a vraiment réussi.
Parfois les parents n’auront pas cette force parce qu’ils seront traversés, eux aussi, par des crises (après 32 ans de mariage je parle en expert). Votre responsabilité sera d’autant plus grande qu’ils vous auront choisis. Et je ne parle pas des drames qui peuvent arriver et que je n’espère pas, où là, votre responsabilité sera entière. Le baptême ne s’arrête pas aujourd’hui.
C’est le chemin d’une vie.
Quand viendra le temps, votre enfant demandera alors à recevoir en lui le corps du Christ. Il deviendra alors temple du Seigneur, porte Christ. Pour cela vous avez vous aussi à avancer, à devenir temple de Dieu, pour signifier par votre vie que Dieu est source, chemin et amour.

19 mai 2019

Homélie de baptême - 2

Ébauche - commentaires bienvenus 
Frères et sœurs, qu'est-ce que ces textes nous amènent à contempler à la lumière de ce qui va se passer tout à l'heure.
Allez baptiser les nations nous dit l'Évangile.
Baptiser pourquoi ?
Si l'on regarde ces trois enfants qui vont être baptisés tout à l'heure, rien ne va changer en apparence. Ils resteront des petits trésors, des enfants qui font le bonheur de leurs parents. Et pourtant tout aura changé. Car le Seigneur, le Dieu créateur qui les aiment depuis toute éternité a décidé de répondre à la demande de leurs parents, de les introduire plus en avant dans son cœur, de les faire entrer dans la communauté des enfants de Dieu.
Qu'est-ce à dire ?
A travers ce sacrement quelque chose se construit...
Ce pas, ce premier pas, est le début d'un long chemin où ils vont prendre conscience de cet amour inouï de Dieu pour l'homme et qu'à cet amour ils sont conviés, comme invités. Dieu veut danser avec eux !
Pour cela ils ont besoin de vous, parrains et marraines, parents, mais aussi de vous tous ici présents qui vous êtes déplacés pour venir à ce baptême. Ce que nous allons signifier par des gestes ne représente rien si vous ne mettez pas chacun votre petite pierre pour transformer ces enfants en signe visible de l'amour. Ils ont besoin de vous, ils ont besoin de votre amour pour rayonner eux-mêmes de l'amour dont ils sont issus et qu'il vont donner à leur tour. Vous avez choisi ce texte mais vous en avez aussi proposé d'autres. Il y a notamment cet extrait de l'Évangile de Jean au chapitre trois qui nous parle de renaissance. Pourquoi renaître alors qu'on vient de naître ?
Parce que, en fait, notre première naissance est une naissance de chair, elle a besoin d'aller plus loin, de quitter ce qui nous enferme dans des addictions, dans le mal avec un grand « M » et pour cela nous avons besoin de l'aide de Dieu et de l'aide de la communauté. De la communauté familiale, de la communauté chrétienne. Le baptême symbolise la traversée de la mort, la traversée de tout ce qui nous empêche d'aimer. Dans ce plongeon dans l'eau on se purifie de ce qui nous empêche d'avancer, mais ce chemin pour aller plus loin ne fonctionnera qu'à trois conditions : 
La première, qui conditionne toutes les autres et que chacun à sa manière vienne aider l'enfant à devenir plus aimant.
La deuxième et que vous puissiez l'introduire à la contemplation de l'amour dans sa manifestation la plus explicite : je parle de Jésus-Christ, celui qui a été jusqu'à mourir pour nous.
La troisième et que pour cela vous preniez tous les moyens pour l'éduquer dans la foi.
Parrain marraine, N.N. vous avez été désignés par les parents pour aider chacun de ces enfants à avancer sur ce chemin. S'il vous ont choisi, si Dieu vous a choisi, c'est parce qu'il y a quelque chose en vous qui signifie l'amour. Et cet amour qui est en vous, qui vous habite et qui fait que vous avez été choisis entre tous, votre responsabilité est de le transmettre, de faire fructifier ce que l'enfant à en lui, de rallumer la flamme qui dort, d'accompagner chaque enfant vers l'autonomie en amour. Cela ne va pas consister à gâter l'enfant, mais au contraire à lui faire trouver l'essentiel, ce qui est véritablement amour et l'amour est autre chose que des cadeaux matériels, c'est ce qui est le plus compliqué, le plus intime, c'est la capacité de se donner. Ce que le Christ seul a vraiment réussi.
Parfois les parents n'auront pas cette force parce qu'ils seront traversés, eux aussi, par des crises (après 32 ans de mariage je parle en expert). Votre responsabilité sera d'autant plus grande qu'ils vous auront choisis. Et je ne parle pas des drames qui peuvent arriver et que je n'espère pas, où là, votre responsabilité sera entière. Le baptême ne s'arrête pas aujourd'hui.
C'est le chemin d'une vie.

25 avril 2019

Catéchèse des baptisés

Baptisés dans la mort et la résurrection du Christ.
Vous avez été conduits par la main à la piscine du baptême, comme le Christ est allé de la croix au tombeau qui est devant vous.
On a demandé à chacun s'il croyait au nom du Père et du Fils, et du Saint-Esprit. Vous avez proclamé la confession de foi qui donne le salut et vous avez été plongés trois fois dans l'eau, et ensuite vous en êtes sortis. C'est ainsi que vous avez rappelé symboliquement la sépulture du Christ pendant trois jours.
De même, en effet, que notre Sauveur a passé trois jours et trois nuits au cœur de la terre, c'est ainsi que vous, en sortant de l'eau pour la première fois, vous avez représenté la première journée du Christ dans la terre ; et la nuit, en étant plongés. Celui qui est dans la nuit ne voit plus rien, tandis que celui qui est dans le jour vit dans la lumière. C'est ainsi qu'en étant plongés comme dans la nuit vous ne voyiez rien ; mais en sortant de l'eau vous vous retrouviez comme dans le jour. Dans un même moment vous mouriez et vous naissiez. Cette eau de salut est devenue à la fois votre sépulture et votre mère.
Ce que Salomon dit à un autre sujet pourrait s'appliquer à vous : Il y a un temps pour enfanter, et un temps pour mourir. Mais pour vous c'était l'inverse : un temps pour mourir et un temps pour naître. Un seul temps a produit les deux effets, et votre naissance a coïncidé avec votre mort.
Chose étrange et incroyable ! Nous n'avons pas été véritablement morts ni véritablement ensevelis, et nous avons ressuscité sans être véritablement crucifiés. Mais si la représentation ne réalise qu'une image, le salut, lui, est véritable.
Le Christ a été réellement crucifié, réellement enseveli, et il a ressuscité véritablement. Et tout ceci nous est accordé par grâce. Unis par la représentation de ses souffrances, c'est en toute vérité que nous gagnons le salut.
Bonté excessive pour les hommes ! Le Christ a reçu les clous dans ses mains toutes pures, et il a souffert ; et moi, qui n'ai connu ni la souffrance ni la peine, il me fait, par pure grâce, participer au salut !
Personne donc ne doit penser que le baptême consiste simplement dans le pardon des péchés et la grâce de la filiation adoptive ; il en était ainsi pour le baptême de Jean, qui ne procurait que le pardon des péchés. Mais nous savons très précisément que notre baptême, s'il est purification des péchés et nous attire le don de l'Esprit Saint, est aussi l'empreinte et l'image de la passion du Christ. C'est pourquoi saint Paul proclamait : Ne le savez-vous pas ?  Nous tous, qui avons été baptisés en Jésus Christ, c'est dans sa mort que nous avons été baptisés. Nous avons donc été mis au tombeau avec lui par le baptême.  (1)



Hommes nouveaux                                Stance
baptisés dans le Christ, alléluia,
vous avez revêtu le Christ, alléluia !
Héritiers avec lui d'un Royaume de lumière,
vous possédez la liberté des fils de Dieu
pour annoncer au monde :

Nous sommes au Christ,
et le Christ est à Dieu.
Alléluia ! Alléluia !
Oraison
Dieu qui as uni tant de peuples divers dans la même confession de ton nom, accorde à tous les baptisés d'avoir au cœur la même foi et dans la vie le même amour.
(1) Catéchèse de Jérusalem aux nouveaux baptisés suivi de l’oraison de l'Office des lectures du jeudi de l'octave de Pâques Source : Textes liturgiques © AELF.

13 octobre 2018

Homélie de Baptême - 1 - Au fil de Marc 9, 39

Regardez ce petit enfant, dans sa fragilité, dans sa quiétude relative.
Qu'est-ce qui vous frappe ?
Pourquoi Jésus le met au centre dans cet Évangile (Mc 9, 30-37) que nous avons lu, une seconde fois ?
Prenons le temps, un instant de nous poser la question.

Pourquoi Jésus met l'enfant au centre dans cet Évangile ?

Je vous propose une réponse, fragile. Car je suis, moi aussi un petit enfant « diacre », tout juste sortie du grand berceau de la cathédrale de Chartres, mystérieusement réceptacle d'un don particulier dont je n'ai pas encore mesuré l'importance.

Ce don est le même, d'une certaine manière, que celui reçu par X. Il est donné par « le grand donateur qui s'efface » . Un grand donateur qui va jusqu'à nous donner son Fils et se taire. Pourquoi ce silence ? Pourquoi se tait-il ?

Le silence de Dieu, qui nous interpelle tous, un jour ou un autre, est sa marque de fabrique. Il donne et se tait.
Qu'a-t-il donné ?

Je vous propose une réponse, en tout cas la plus essentielle : Il nous donne la Foi, l'Espérance et la Charité.

X a confiance en sa maman, et même foi dans sa maman. Quand il la regarde, il sait qu'elle le comblera. Enfant, il n'en doute pas encore.
Et nous, doutons-nous de Dieu ?
Redevenons comme un enfant nous dit Jésus.

X vit dans l'espérance. Il sait que même si sa maman s'est absentée, elle reviendra.
Nous avons plus de mal à espérer…
Surtout quand la souffrance nous tombe dessus.

Notre vie entière, même embourbée dans le marécage de nos addictions, devrait être, pourtant, comme lui, dans l'attente de cette branche d'olivier rapportée par la colombe le jour du déluge (Gn 7). Un jour il reviendra. « Il est ressuscité » nous disent les 4 Évangiles.

X a, en lui, une réelle capacité d’Amour et de Charité. Il l’a reçu de Dieu, Elle dort en lui et ne demande qu'à’ “servir”.
Il va y travailler ! Il va recevoir, comme nous, l’Esprit de charité dans le silence de son baptême. Nous aussi, nous pouvons, comme lui, en faire usage.

C'est pour moi ma première mission de diacre et je me trouve, comme X très démuni.

Pourtant, il y a, autour de moi, des parrains dans la foi, qui m'aideront à me libérer de mes adhérences au mal’.

C’est cette sortie des eaux de la mort que nous allons exprimer tout à l’heure.

Mes parrains dans la foi vont m’aider à traverser encore et toujours les tentations qui m’embournent pour me conduire et m’accompagner au désert (Os 3), celui de l'attente, du silence, de la prière.

Parrain, marraine, et nous tous autour de lui, c'est notre premier rôle. Faire découvrir chez X, que seul l'amour véritable vaut la peine d'être vécu.
« Si vous n'avez pas la charité », X ne l'aura pas. Si elle n'est chez nous « qu'une cymbale qui sonne creux »(1 Co 13), X devra la trouver tout seul, et traverser le désert bien démuni.

Il aura soif (Jn 4, Jn 19) et c'est à vous de lui apporter l'eau. Cette eau vive (Jn 4) qui guérit et vivifie.

Si vous ne savez plus où se trouve cette source, penchez vous à nouveau vers la Croix. C'est de la Croix qu'elle jaillit. C'est le don de Dieu. Le seul, l'unique : la charité vient de Lui, elle se ressource en Lui, elle se contemple dans la Croix.

Je vais vous confier un secret. A chaque eucharistie, je contemple la Croix. (...)

Pourquoi je lève la tête? Parce que le pain offert et consacré n'est rien, s'il n'est compris comme le don total, immense, d'un amour qui se donne et s'efface. Et c’est ce que j’ai besoin de contempler.

Le seul amour est celui qui se donne et s’efface ensuite.
C’est celui de cette maman et de ce papa qui nous apportent X.
C’est celui auquel nous sommes appelés, chacun à notre manière.
C’est celui de ce Christ, reçu il y a quelques instants dans notre coeur.

Il nous faut prendre le temps de nous disposer à l'accueillir. Lui laisser une place.
Et pour cela, laisser l’Esprit creuser en nous un espace, un temple (1 Co 3), pour que Dieu laisse fasse en nous jaillir sa source, pour que nous puissions y puiser, et agir.

13 mars 2018

L'eau qui purifie -Jn 5 - lecture spirituelle de Grégoire de Nysse

A propos de Jn 5 et de la piscine de Bethesda, prenons nous le temps de considérer que nous pouvons être cet homme englué dans nos adhérences au mal. 
Écoutons sur ce point Grégoire de Nysse : "Tout homme qui entend le récit de la traversée de la Mer Rouge comprend quel est ce mystère de l'eau, dans laquelle on descend avec toute l'armée des ennemis et de laquelle on émerge seul, laissant l'armée des ennemis engloutie dans l'abîme. Qui ne voit que cette armée des Égyptiens..., ce sont les diverses passions de l'âme auxquelles l'homme est asservi : sentiments de colère, impulsions diverses de plaisir, de tristesse ou d'avarice ?... Toutes ces choses et toutes celles qui sont à leur origine, avec le chef qui mène l'attaque haineuse, se précipitent dans l'eau à la suite de l'Israélite. Mais l'eau, par la force du bâton de la foi et la puissance de la nuée lumineuse (Ex 14,16.19), devient source de vie pour ceux qui y cherchent un refuge — et source de mort pour ceux qui les poursuivent... Cela signifie, si l'on en dégage le sens caché, que tous ceux qui passent par l'eau sacramentelle du baptême doivent faire mourir dans l'eau toutes les inclinations mauvaises qui leur font la guerre — l'avarice, les désirs impurs, l'esprit de rapine, les sentiments de vanité et d'orgueil, les élans de colère, la rancune, l'envie, la jalousie... (...) De même on doit engloutir toute l'armée égyptienne, c'est à dire toute forme de péché, dans le bain du salut comme dans l'abîme de la mer et en émerger seul, sans rien qui nous soit étranger.(1)

(1) Saint Grégoire de Nysse, La Vie de Moïse, II, 121s ; SC 1 (trad. SC p. 181 rev.)

03 mai 2017

Le flair du peuple de Dieu - Pape François

Le peuple de Dieu a du "flair" nous rappelle Alphonse Borras, citant le pape Francois (1). Une expression qui traduit ce souci du pastoral qui prime sur l'idée, du réalisme plus grand que l'idéologie.
Le sens de la foi du peuple de Dieu est "éveillé et soutenu par l'Esprit de Vérité" (LG 12a), précise-t-il (2).

Bien sûr le peuple peut se tromper et c'est dans l'articulation et la respiration entre Parole, traditions et flair que souffle probablement l'Esprit...

Mais il y a là comme un contrepoids à une lecture trop figée de la Parole et des traditions, qui permet au souffle d'agir, de déplacer, de réveiller ce qui pourrait se statufier. C'est peut-être cela la dynamique à venir : voir dans le flair pastoral des baptisés une porte de sortie à un cléricalisme qui se meurt de son auto-référence. Il faut relire la lettre du pape au cardinal Ouellet qui insiste pour dire qu'avant d'être prêtre tout le monde est baptisé : "Personne n’a été baptisé prêtre ni évêque. Ils nous ont baptisés laïcs et c’est le signe indélébile que personne ne pourra jamais effacer. Cela nous fait du bien de nous rappeler que l’Église n’est pas une élite de prêtres, de personnes consacrées, d’évêques, mais que nous formons tous le saint peuple fidèle de Dieu(3)". Il nous faut  percevoir le souffle d'une communauté qui s'éveille et bouge dans le sens du bien.

En disant cela je ne critique en rien les efforts des ministres. Je défends plutôt une vision synodale qui sans nier la primauté voit dans le flair d'une communauté plus que les perceptions individuelles (4)

(1) Pape François, discours du 17 octobre 2015 : "le sensus fidei empêche une séparation rigide entre Ecclesia docens et Ecclesia discens, puisque le Troupeau possède aussi don propre flair pour discerner les nouvelles routes que le Seigneur ouvre à l'Église".
(2) Alphonse Borras, Quand les prêtres viennent à manquer, repères théologiques et canoniques en temps de précarité, Paris, Médiaspaul, 2017, p. 16
(3) Lettre du pape François au Cardinale Marc Ouellet du 19 mars 2016
(4) cf. sur ce thème mes développements dans Cette Eglise que je cherche à aimer.

06 juin 2016

Un avec lui

Dans une longue diatribe, Balthasar(1) critique cette pratique du baptême des tous petits qui date pourtant du troisième siècle. Il y a pour lui en effet un non sens d'appeler sacrement un acte où la personne ne peut consentir à s'unir avec son Dieu. A l'inverse, il souligne combien le sacrement de réconciliation est au coeur de la dynamique sacramentelle tant l'homme qui s'engage dans le chemin de la conversion, de l'humilité et de la miséricorde rejoint intérieurement le coeur de Dieu. 
On peut méditer dans ce sens cette réceptivité particulière de la Vierge, que l'Église fête le 4 juin.  Elle a fait de sa vie une offrande intérieure. 

Écoutons Justinien sur ce thème :"elle était comblée de joie, merveilleusement fécondée par l'Esprit, et elle s'élançait vers Dieu tout en demeurant dans l'humilité. De tels progrès dans la grâce divine élèvent jusqu'aux sommets et transfigurent de gloire en gloire, (...) habitée par l'Esprit et par son enseignement, elle obéissait toujours et en toutes choses aux ordres du Verbe. Elle n'était pas guidée par son sentiment personnel, pas sa propre décision ; mais ce que la sagesse suggérait intérieurement à sa foi, elle l'accomplissait extérieurement pas son corps. Il convenait bien à la divine Sagesse, qui bâtissait, pour y habiter, la demeure de l'Église, il lui convenait d'employer Marie la toute sainte pour procurer l'observance de la loi, la purification de l'âme, l'idéal de l'humilité et le sacrifice spirituel. Imite-la, âme fidèle. Pour te purifier spirituellement et pouvoir te délivrer de la maladie du péché, entre dans le temple de ton cœur. Dieu y regarde toute affection plus que notre ouvrage, en tout ce que nous faisons. Aussi nous pouvons, par le désir de la contemplation, nous jeter en Dieu pour ne penser qu'à lui ; ou bien nous pouvons chercher notre équilibre par le progrès des vertus et des activités profitables à notre prochain ; en tout cela n'ayons pas d'autre mobile que l'amour de Christ. Voilà quel est le sacrifice spirituel de purification qui est agréable à Dieu. Il ne s'accomplit pas dans un temple matériel, mais dans le temple de notre cœur où le Christ Seigneur fait avec joie son entrée." (2)

À sa suite,  cherchons à aimer Dieu de tout notre cœur, de toute notre âme et de toutes nos forces (Mc 12,30), a toujours voulu tout ce que Dieu veut, à mettre toute notre joie en  Dieu.  "Il est notre chef, notre tête, et nous sommes ses membres (Col 2,19) et par conséquent que nous ne sommes qu'un avec lui" (3)

( 1) Hans Urs von Balthasar, GC1,  op Cit p. 490ss
(2) Sermon de saint Laurent Justinien
(3) d'après une méditation de Jean Eudes, Le Cœur admirable, livre 9, ch. 4 


12 décembre 2015

La théologie du coquelicot

"Inviter l'homme a un certain type de regard (..) à regarder la nature dans son environnement premier" (1), telle est la théologie du coquelicot de Jacques Loew ‎parue dans un Fêtes et Saisons de 1953 sous le titre de "Dieu existe", récit d'une pastorale en milieu urbain et ouvrier. Le prêtre se justifie avec cette phrase de Vatican I, reprise dans Vatican II : "Dieu principe et fin de toutes choses peut être connu avec certitude par la lumière naturelle de la raison humaine à partir des choses créées : "depuis la création du monde, ses perfections invisibles se laissent voir à l'intelligence par ses oeuvres" (Rom 1, 20)" ..

On peut toujours objecter à cela l'imperfection de la nature, mais c'est peut être se cacher devant une évidence : derrière ce qui nous est donné de contempler se cache l'amour infini. Y résister est finalement faire preuve d'orgueil. Croire que l'on peut seul trouver une explication au mystère, se substituer à ce que Dieu a écrit entre les lignes et dont nous contemplerons in fine le but ultime (2)
Qui suis-je dit ? Job devant tant de mystère.

(1) Jacques Loew, ce Dieu dont je suis sûr, op. Cit p. ‎70
(2) cf. à ce sujet le post récent de saint Jean Chrysostome




11 mai 2015

Du désert à l'ascension

À l'issue de son périple au désert,  le voyageur peut enfin saisir ce à quoi il est appelé dans une lecture spirituelle des premiers chapitres de Jean.
Il a puisé avec effort l'eau de la grâce dans sa jarre, il a perçu sa soif et son manque de vin, il a saisi combien le Christ est celui qui change l'eau en vin, alors il est prêt à mourir pour renaître.  
Le baptême de Jean est une étape,  mais ne devient le baptême véritable que lorsque assoiffé,  il s'approche du puits de la rencontre, pour boire à la source vive, à celui dont le sang et l'eau déverse son esprit dans l'inimitable don. Vers ce signe élevé sur le bois de la Croix,  l'homme régénéré peut se tourner pour recueillir l'éternel don de la Parole qui seule est source vive.

« Aujourd'hui notre Seigneur Jésus Christ monte au ciel ; que notre cœur y monte avec lui. Écoutons ce que nous dit l'Apôtre : Vous êtes ressuscités avec le Christ. Recherchez donc les réalités d'en haut : c'est là qu'est le Christ, assis à la droite de Dieu. Le but de votre vie est en haut, et non pas sur la terre. De même que lui est monté, mais sans s'éloigner de nous, de même sommes-nous déjà là-haut avec lui, et pourtant ce qu'il nous a promis ne s'est pas encore réalisé dans notre corps.

Il a déjà été élevé au-dessus des cieux ; cependant il souffre sur la terre toutes les peines que nous ressentons, nous ses membres. Il a rendu témoignage à cette vérité lorsqu'il a crié du haut du ciel : Saul, Saul, pourquoi me persécuter ? Et il avait dit aussi : J'avais faim, et vous avez donné à manger.

Pourquoi ne travaillons-nous pas, nous aussi, sur la terre, de telle sorte que par la foi, l'espérance, la charité, grâce auxquelles nous nous relions à lui, nous reposerions déjà maintenant avec lui, dans le ciel ? Lui, alors qu'il est là-bas, est aussi avec nous ; et nous, alors que nous sommes ici, sommes aussi avec lui. Lui fait cela par sa divinité, sa puissance, son amour ; et nous, si nous ne pouvons pas le faire comme lui par la divinité, nous le pouvons cependant par l'amour, mais en lui." (1)


Alors peut retentir l'hymne que l'Église chante à l'aube de l'ascension : 
"Entré dans la gloire,
Jésus nous trace le chemin
Et nous conduit vers le matin
De sa victoire.
(...) l'amour seul est puissance,
Mystère découvert
Aux yeux de l'espérance.
Vêtu de lumière,
(...)
Dans son offrande, vers la joie,
Ses mains nous portent.
(...)
Il fait mûrir tout l'univers,
Et son Esprit, dans nos déserts,
Est source vive."

( 1) saint Augustin,  sermon pour l'ascension

12 novembre 2014

Pourquoi Jésus a-t-il accepté le baptême de Jean - Jésus serviteur (suite)

‎La thèse d'Hollenbach, soulignée par John P. Meier (1) est qu'il se considérait comme pécheur, ce qui n'est pas inintéressant conceptuellement, même si notre position catholique exclut qu'il le fut. Demeure la question. Pourquoi ce geste ? Il n'est pas impossible de concevoir que ce geste s'inscrive dans le mouvement kénotique qui caractérise le sens même de son incarnation. Meier donne sur cette piste l'exemple d'Esdras qui souhaitait s'associer au repentir collectif du peuple. Christ a été jusqu'aux enfers relever Adam insiste nos amis orthodoxes dans leur iconographies. 
La réponse à la question n'est pas éloignée de leur contemplation. Elle travaille notre compréhension de la kénose, c'est à dire cette volonté de rejoindre l'homme jusque dans ses mouvements intérieurs. 
Quelle que soit la véracité des propos de Jean sur Jésus (celui qui vient après moi...), la quasi certitude ‎du baptême de Jésus nous indique les conditions même de cette kénose qui va jusqu'à reconnaître "l'autorité charismatique de Jean" (2) et donc implique que Jésus s'inscrive dans un rite d'origine humaine (même s'il était inspiré) probablement parce que ce geste accompagne tout homme dans le processus de conversion intérieur mais aussi collectif (avantage du rite) qui nécessite de passer par la mort - que signifie cette plongée dans l'eau - pour venir à la vie.

Bien sûr, la reprise théologique de ce geste va ensuite de source : elle est soulignée par les évangélistes dans les récits théophaniques ‎qui suivent. Elle rejoint aussi ce pont que nous avons souligné : le passage par la mort préfigure le sacrifice unique du Christ en Croix.

(1) op. Cit, tome 2, p. 98
(2) ibid. p. 103