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04 janvier 2022

Épiphanie et danse tragique ? 2-25

Quel est notre roi ? Quel chemin vers le royaume… ?

Il faut peut-être mettre en perspective ce que révèle la lecture de l’office des lectures d’aujourd’hui pour saisir la tension même de l’Évangile d’aujourd’hui et percevoir que le seul récit des mages nous conduit bien plus loin. L’office des lectures reprend toutes les attentes royales des psaumes 71 et 95 et d’Isaīe 60, qui mettent en contexte l’attente d’Israēl, cristallisée par ce récit des mages de Matthieu. Pour un juif baignant dans les Écritures il n’est pas difficile de sentir qu’elle était la pression derrière cette quête royale. 

Prenons le temps d’en relire certains versets avant de comprendre le chemin à parcourir :

« Des peuplades s’inclineront devant lui,

ses ennemis lècheront la poussière. Les rois de Tarsis et des Iles apporteront des présents.

Les rois de Saba et de Seba feront leur offrande. Tous les rois se prosterneront devant lui, tous les pays le serviront. » Ps 71, 9 à 11


« Rendez au Seigneur, familles des peuples

rendez au Seigneur la gloire et la puissance » Ps 95,7


« rendez au Seigneur la gloire de son nom. 

« Les nations marcheront vers ta lumière, et les rois, vers la clarté de ton aurore. » (Is 60,8)


Matthieu nous y prépare par son Evangile de l’enfance et son récit des mages. Il glisse par l’évocation de la myrrhe une direction particulière, mais c’est son Evangile entier qu’il faut contempler car l’attente messianique a besoin d’être convertie.  Cela ne constitue qu’une infime partie du fil rouge de l’évangéliste qui de l’épiphanie au manteau rouge et à la couronne d’épine, va venir convertir cette attente en autre chose et quel chemin !


Quelle déception en effet pour les juifs ordinaires, et notamment Judas, de voir le roi qu’il attend, trainé dans la poussière et la dérision jusqu’à cet épisode sordide du couronnement d’épines : 

« Ils emmenèrent Jésus dans la salle du Prétoire (...)  lui enlevèrent ses vêtements et le couvrirent d’un manteau rouge. Puis, avec des épines, ils tressèrent une couronne, et la posèrent sur sa tête ; ils lui mirent un roseau dans la main droite et, pour se moquer de lui, ils s’agenouillaient devant lui en disant : « Salut, roi des Juifs ! » Et, après avoir craché sur lui, ils prirent le roseau, et ils le frappaient à la tête. Quand ils se furent bien moqués de lui, ils lui enlevèrent le manteau, lui remirent ses vêtements, et l’emmenèrent pour le crucifier. » Matthieu 27, 28-31


La danse où nous conduit Matthieu n’est pas un chemin de gloire humaine mais bien le chemin de dépouillement. Et c’est peut-être Jean 21 qui, des évangélistes, en aura le dernier mot, signe pour Pierre et d’une certaine manière, pour toute notre Église : 

« Amen, amen, je te le dis : quand tu étais jeune, tu mettais ta ceinture toi-même pour aller là où tu voulais ; quand tu seras vieux, tu étendras les mains, et c’est un autre qui te mettra ta ceinture, pour t’emmener là où tu ne voudrais pas aller. » 


Notre Dieu est nu et là est sa gloire… son royaume est autre…


Aujourd’hui nous contemplons son épiphanie, mais, à la suite des mages, ce que nous venons contempler n’est pas une toute puissance, mais bien le dépouillement de nos idées de puissance et de gloire. Il est chemin par sa faiblesse et son humilité.

25 novembre 2021

Danse tragique avec la royauté ? - 15

Quelle est cette royauté que nous vénérons aujourd’hui ?  Elle est probablement aux antipodes de tout concept humain puisque le trône de notre roi est un gibet…

Non pas une royauté extérieure, mais le règne de la Vérité en nous, qui nous libère de l’apparence et stimule notre humilité par rapport aux dons du Père…


J’ai toujours un peu de mal avec l’expression qui est pourtant au cœur du sacrement de baptême : Dieu fait de nous des rois…

J’ai trouvé un jour cette nuance que je préfère : Dieu fait de nous des serviteurs du Royaume…


Cette réflexion rebondit avec une introspection récente sur la tentation de l’ordonné… Il n’est pas difficile de percevoir que dans notre Église toute initiative de pouvoir conduit à des dérives.

Qu’elle soit pour un prêtre comme pour un laïc engagé… une femme en charge du caté ou un sacristain trop zélé…

C’est peut-être l’enjeu d’une vraie démarche synodale. 

A commencer par moi-même, qui, pendant mon chemin diaconal avait de beau discours sur la tentation d’être clerc et qui ai pris pourtant plaisir parfois à monter en aube à l’autel. Dur souvent de résister… heureusement que ma tendre épouse n’est pas tendre sur ce point. Elle connaît trop les failles de mon humanité 🙂


Ce plaisir est inhérent à la fonction et atisé par le regard des paroissiens qui vous sanctifie sans discernement. Et vous appelle « mon père » alors que Claude est mon prénom 🙂 


C’est probablement pourquoi la quête des prêtres ouvriers ou des séculiers, sans soutane ou croix affichée, des jésuites sans col romain dans le monde, incarnés et discrets reflétera toujours mieux la kénose (dépouillement) christique que tous les ornements liturgiques, la blancheur virginale de certains réguliers et les soutanes rutilantes payées à prix d’or dans certaines boutiques romaines…


La solitude du prêtre de campagne reflète plus pour moi l’Église en marche que le cléricalisme urbain, mis à part certains vieux vicaires méprisés parce qu’ils ont perdu leurs statuts… et qui pourtant sont plein d’une sagesse humble.


C’est ce qui a motivé en tout cas mon désir de quitter la métropole pour prendre la route chaque WE et rejoindre mon curé solitaire et lui apporter mon fraternel soutien…


Ce qui me motive le plus, c’est qu’il a quitté à 64 ans son Afrique natale pour servir l’Église dans sa fragilité et que sa bonne humeur fait revivre 12 petits clochers bien pauvres, même si la paroisse est 1,5 x plus vaste que Paris… 


Pendant ses trois premières années ici, il a vécu dans un presbytère en ruine, avec une bassine dans sa chambre, qui recueillait l’eau qui traversait le toit (heureusement c’est fini, il est au chaud… )


Quel contraste avec les ors parisiens…

A quand une vraie péréquation ?

Pour moi, en dépit de ses faiblesses, de ses coups de cœur, il est en chemin vers cette sainteté ordinaire dont parle François…


Il incarne ce que j’ai écris il y a 15 ans, dans « cette Église que je cherche à aimer ». Je déteste cette expression « donnez nous des saints prêtres » car il serait tellement plus simple de dire, donnez nous des saints…Je pense que parce qu’il est un homme « donné » mon curé marche dans cette direction, dans la dynamique particulière de Ph. 3.


Les vrais saints ne portent pas souvent d’aubes blanches, ils sont trop occupés à laver les pieds des souffrants. Souvent je me dis que ma diaconie n’est que façade à côté de ceux qui sont l’amour agissant…


Combien de fois, en écoutant l’un et l’autre parler de ce qu’il fait pour le royaume je me sens bien petit. Parfois même je glisse à la personne qu’elle est bien plus « diacre » que moi.


Dansez avec le roi de nos vies, c’est découvrir les signes de l’amour chez autrui. 

Reprendre alors le cri d’Augustin : Tu étais là et je ne le savais pas…


Mardi, je vais « monter » à l’autel à la demande appuyée d’un père et d’une mère qui souhaite me voir accompagner leur souffrance (perte d’un enfant de 21 ans). J’aurais préféré rester dans la « fosse commune »… la souffrance d’une mère qui accompagne son fils pendant ses 18 mois de cancer et jusqu’à la fin est une vraie diaconie. Elle est « danse tragique » avec la royauté du Christ souffrant …

19 novembre 2019

Homélie du 24/11 - Christ Roi - sur les pas de Luc 23 - kénose 147

Projet 3
Qu'est-ce que la royauté du Christ ?
Quel est le roi que nous présente ces deux textes ?
Où sont leurs signes de pouvoir ?
Quel est le fils qu'a choisi Samuel ?
Rappelons nous ce récit.
«Samuel ajouta: «Sont-ils tous là?» – «Non, répondit Jessé; il y a encore le plus jeune, David, qui garde les moutons.» – «Envoie-le chercher, ordonna Samuel. Nous ne commencerons pas le repas sacrificiel avant qu'il soit là.» Jessé le fit donc venir. Le jeune homme avait le teint clair, un regard franc et une mine agréable. Le Seigneur dit alors à Samuel: «C'est lui, consacre-le comme roi.»»
‭‭1 Samuel‬ ‭16:11-12‬
Samuel ne prend pas le plus fort. L’élection se fait par le regard du prophète qui, grâce à Dieu , lit le cœur de l’homme.
Christ est roi. D’où vient sa royauté ?
Où sont les pouvoirs de Jésus ?
Il semble important de contempler cela avant de méditer où cela nous conduit
La liturgie nous invite à un déplacement.
Le Christ est rayonnant de gloire alors même qu’il est « élevé » sur un instrument de malédiction.
Jean 3,14 rappelle d’ailleurs le lien entre cette élévation et celle du serpent au désert. Moise le mettait au bon d’un bâton pour guérir le peuple.
Qu’est-ce qui est élevé ? Le bon larron voit ce que l’autre ne voit pas.
La violence n’est pas le chemin.
Et nous ?
« Tu n'aurais pas de pouvoir/autorité si elle ne t'avais été donnée... » (Jn 19,11) dit Jésus à Pilate
Où est notre vocation ?
Que veut dire être prêtre prophète et roi ?
N'est ce pas marcher sur les pas du Christ
Entrer dans l'humilité (la kénose)
« Le Christ n'a pas retint jalousement le rang qui l'égalait à Dieu.. mais il s'est anéanti ». (Ph 2)
Le royaume est à venir
Il est don de Dieu.
Tout à l’heure il va se faire tout petit pour entrer en nous. Laissons lui une place...
L’humilité de Dieu nous conduit à un autre royaume, celui de l’amour. Il nécessite de mourir à tout désir de puissance pour ce laisser porter par une seule puissance : « l'amour est ta force. Écoutez le Cantique des Cantiques : « L'amour est fort comme la mort » (8,6). (...) En effet, l'amour détruit ce que nous avons été, pour nous permettre, par une sorte de mort, de devenir ce que nous n'étions pas. (...) C'est cette mort qui était à l'œuvre en celui qui disait : « Le monde est crucifié pour moi, et je suis crucifié pour le monde » (Ga 6,14). C'est de cette mort que parle ce même apôtre quand il dit : « Vous êtes morts et votre vie est désormais caché avec le Christ en Dieu » (Col 3,3). Oui, « l'amour est fort comme la mort ». Si l'amour est fort, il est puissant, il est de grande force, il est la force même. (...) Que ta paix soit donc dans ta force, Jérusalem ; que ta paix soit dans ton amour »(1)

(1) Saint Augustin Les Discours sur les Psaumes, Ps 121, §3,12

07 septembre 2019

Au fil de Luc 14, 25-33, Homélie du 23ème dimanche du Temps Ordinaire

Notes pour une homélie donnée à Notre Dame des Puits
Où est notre priorité ?
Les textes d’aujourd’hui nous conduisent très loin, sur une haute montagne qui semble impossible à gravir.
Sagesse 9 insiste sur notre corps de chair qui nous retient vers les choses matérielles. Dans l’Epître Paul demande à Philémon de passer au dessus des liens d’esclavage qui le relie à Onésime.
Dans l’Evangile Jésus nous demande de renoncer aux liens familiaux...

Ces textes demandent beaucoup. Ils nous introduisent à une double contemplation et un double déplacement. ils s’inscrivent dans la ligne de l’Evangile de dimanche dernier qui nous parlait d’abaissement. (Luc 14, 7sq).

Mais Luc va plus loin. Car entre le texte d’aujourd’hui et celui de dimanche dernier, il y a une forme d’exigence. Luc nous parle entre les deux d’un banquet où les invités habituels ne viennent pas, insistant aussi sur ceux qui n’ont pas l’apparence mais le cœur. 

« Jésus lui dit : « Un homme donnait un grand dîner, et il avait invité beaucoup de monde. À l'heure du dîner, il envoya son serviteur dire aux invités : "Venez, tout est prêt." Mais ils se mirent tous, unanimement, à s'excuser. (...) pris de colère, le maître de maison dit à son serviteur : "Dépêche-toi d'aller sur les places et dans les rues de la ville ; les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux, amène-les ici." (...) Car, je vous le dis, aucun de ces hommes qui avaient été invités ne goûtera de mon dîner." » (Lc 14, 16_24)
Je vous invite ce soir à relire l'ensemble du chapitre pour entrer dans sa dynamique propre.
Quel est finalement l'enjeu ?
La clé finale est donnée aujourd'hui.
L'enjeu est triple.
  1. Renoncer à ce corps périssable qui nous retient 
  2. Nous laisser pénétrer par la Sagesse et l’Esprit Saint
  3. et fort de cela mettre l'amour en premier...
Quand je parle d'amour il s'agit pas uniquement de cet amour d'échange que nous avons tendance à privilégier : « je te donne parce que tu me donnes ». Il s'agit d'un autre amour, de l’amour qui ne cherche pas son intérêt (cf. 1Cor 13). Du véritable amour qui n'est pas celui que l'on porte à ceux qui nous rendent leur affection mais d'un amour qui s'efface. Un amour qui est don....

Sommes-nous prêts à cela ?
La barre est haute... Elle est très haute pour tous. Car aimer Dieu plus que son père et sa mère, sa femme ou ses enfants c'est entrer dans le don total, dont le Christ est le seul exemple parfait.
La tension est importante.
L'important est de se mettre en marche... de ne pas rester statique.
On peut courir même, comme le suggère Paul (Ph 3)

Cela peut conduire néanmoins à un conflit intérieur.
Cela peut engendrer de la culpabilité...
Deux remarques à ce stade.
  1. La culpabilité est souvent le jeu du malin qui veut nous empêcher d'agir...
  2. Luc nous invite à discerner... Ni se précipiter, ni fuir...
Discerner... c'est le deuxième message de l'Evangile...
Ne pas en faire trop.. avancer à la mesure de nos forces....
Entrer dans la danse de l'amour
Faire le premier pas qui nous conduit au deuxième. Quand on aime vraiment, on ne compte plus ses pas... L'important est d'avancer.

Luc ne s'arrête pas là. Tout en plaçant bien haut l'appel, il se prépare à nous parler de miséricorde...
Alors pour ne pas perdre sa perpective. Au lieu de lire seulement le chapitre 14, lisez aussi le  chapitre 15... Non pas dans une lecture superficielle mais dans cette attention que nous demande Jésus : « commence par t’assoir ». S’il le répète deux fois, c’est que notre discernement est en jeu...

20 mars 2019

Au fil de Matthieu 20,17-28 - La Croix et le trône - Basile de Séleucie

« En ce temps-là, Jésus, montant à Jérusalem, prit à part les Douze disciples et, en chemin, il leur dit : « Voici que nous montons à Jérusalem. Le Fils de l'homme sera livré aux grands prêtres et aux scribes, ils le condamneront à mort et le livreront aux nations païennes pour qu'elles se moquent de lui, le flagellent et le crucifient ; le troisième jour, il ressuscitera. »
Alors la mère des fils de Zébédée s'approcha de Jésus avec ses fils Jacques et Jean, et elle se prosterna pour lui faire une demande.
Jésus lui dit : « Que veux-tu ? » Elle répondit : « Ordonne que mes deux fils que voici siègent, l'un à ta droite et l'autre à ta gauche, dans ton Royaume. »
Jésus répondit : « Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire ? » Ils lui disent : « Nous le pouvons. »
Il leur dit : « Ma coupe, vous la boirez ; quant à siéger à ma droite et à ma gauche, ce n'est pas à moi de l'accorder ; il y a ceux pour qui cela est préparé par mon Père. »
Les dix autres, qui avaient entendu, s'indignèrent contre les deux frères.
Jésus les appela et dit : « Vous le savez : les chefs des nations les commandent en maîtres, et les grands font sentir leur pouvoir.
Parmi vous, il ne devra pas en être ainsi : celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur ; et celui qui veut être parmi vous le premier sera votre esclave.
Ainsi, le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. » (Matthieu 20, Traduction Liturgique de la Bible - AELF, Paris)

La conclusion du Christ est assez explicite pour que l’on ne s’y attarde pas. Elle trace un chemin vers la kénose et la diaconie.

Pourtant, avant de juger trop vite la mère des apôtres, prenons le temps d’écouter cette surprenante méditation de Basile de Séleucie : « Veux-tu voir la foi de cette femme ? Eh bien, considère le moment de sa requête... La croix était prête, la Passion imminente, la foule des ennemis déjà en place. Le Maître parle de sa mort, les disciples s'inquiètent : avant même la Passion, ils frémissent à la simple évocation de celle-ci ; ce qu'ils entendent les frappe de stupeur, le trouble les possède. À ce moment-même, cette mère se détache du groupe des apôtres, et voilà qu'elle demande le Royaume et réclame un trône pour ses fils.
Que dis-tu, femme ? Tu entends parler de croix, et tu demandes un trône ? Il s'agit de la Passion, et tu désires le Royaume ? Laisse donc les disciples tout à leur crainte et à leur souci du danger. Mais d'où peut bien te venir de demander cette dignité ? Qu'est-ce qui, dans ce qui vient d'être dit et fait, te porte à penser au Royaume ? ...
Je vois, dit-elle, la Passion, mais je prévois aussi la Résurrection. Je vois la croix plantée, et je contemple le ciel ouvert. Je regarde les clous, mais je vois aussi le trône... J'ai entendu le Seigneur lui-même dire : « Vous siégerez vous aussi sur douze trônes » (Mt 19,28). Je vois l'avenir avec les yeux de la foi.
Cette femme va jusqu'à devancer, me semble-t-il, les paroles du larron. Lui, sur la croix, prononça cette prière : « Souviens-toi de moi dans ton Royaume » (Lc 23,42). Avant la croix, elle a pris le Royaume comme objet de sa supplication... Quel désir perdu dans la vision de l'avenir ! Ce que le temps cachait, la foi le voyait.(1)

(1) Basile de Séleucie, Sermon 24 ; PG 85, 282 s (trad. Orval) , source : l'Évangile au Quotidien 

11 décembre 2014

Le royaume est parmi vous

L'interprétation brillante que John P. Meier fait de Luc 17, 20-21 (1) nous ramène à notre propre foi. On peut en effet attendre la fin du monde qui réglerait tous nos problèmes et punirait les impies. Ce serait passer à côté de ce que nous dit Jésus. Le royaume de Dieu est au milieu de vous. A l'époque où la phrase est prononcée, après la guérison des dix lépreux, c'est bien sûr Jésus. Mais aujourd'hui encore, n'est-il pas présent dans le regard aimant d'un frère, dans le service rendu, dans les gestes réellement gratuits échangés, bref dans la charité active qui manifestent encore sa présence ?

(1) op cit P. 344 ss