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12 mai 2022

La danse des brebis 2.56

 

La multitude immense de ceux qui ont lavé leurs vêtements dans le sang de l’agneau forment ils ensemble les brebis du Père ? 

La limite des images reprises par les lectures d’aujourd’hui est peut-être d’osciller entre martyre et docilité servile, quand l’enjeu est ailleurs. Sommes-nous des grains à moudre comme je le suggérais dans mon billet précédent avec, là encore, une limite servile ou des semences du Verbe, chacune capable de former une forêt immense d’arbres porteurs de fruits féconds, abreuvés par la source unique d’un Dieu qui se donne.


Entre les images et le sens profond d’un peuple en marche, se trace les limites du discours. 


Le bon berger ne dirige pas son troupeau avec un bâton, mais marche avec lui, se penche vers chacune, espère contre toute espérance que la graine de moutarde semée dans les cœurs portera du fruit. Un pour un ou un pour cent ? 


Peu importe si la graine s’abreuve à la source féconde. 


L’enjeu d’une impossible unité est peut-être dans l’agenouillement du Fils devant chacun…espérance fragile d’un Dieu qui croit en l’homme.


N’arrachez pas l’ivraie. Le champ est immense et l’Esprit fécond.

20 juillet 2019

Grâce et Gloire 2

Quand le Créateur, une fois son travail achevé, contemple son œuvre et la trouve très bonne (tob) - et dans le bon est inclus le beau - le caractère bon et beau du cosmos n'est certainement pas séparable de l'acte et de la vision du Créateur puisque c'est dans la lumière rayonnante que baigne le monde ; malgré tout, ces biens de la grâce sont réellement donnés par Dieu au monde et il peut les garder légitimement aussi longtemps qu'il les restitue au Créateur en le louant et en lui rendant hommage. Cette transcendance et cette immanence du bon et du beau sont  (...) [rayonnement et resplendissement ] divins. Ce ne serait pas la grâce si elle ne faisait que rayonner au-dehors sans affecter intérieurement l'être doué de grâce. Si la grâce est sans cesse comparée avec la source d'eau vive jaillissant de Dieu (Isaïe 12,3 ; 55,1 Jérémie 2,13, Ezéchiel 47, 1 ; Psaume 36,9-10 ;  46,5 ; Zacharie 14,8 ;  Jean 4,14 7,37 ; Apocalypse 7, 17 ; 22, 17), ce n'est pas seulement pour que l'homme s'y baigne extérieurement, mais pour qu'il la boive et étanche sa soif. La grâce avec sa suavité peut devenir intérieure et propre à la créature dans la mesure même où celle-ci est prête à restituer le don divin : Ainsi Abraham n'a jamais possédé plus intimement son fils qu'après avoir passé par le suprême renoncement. (1)

Que retenir de ce long passage ? Balthasar insiste beaucoup sur la restitution. A méditer à l'aune des dons que Dieu nous fait...

(1) Hans Urs von Balthasar, ibid p. 129