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03 janvier 2020

Au fil de Luc 10, l’amour du prochain ?

« L'amour de Dieu est premier dans l'ordre des préceptes ; l'amour du prochain est premier dans l'ordre de la pratique. Car celui qui t'a prescrit cet amour en deux préceptes ne t'a pas recommandé le prochain d'abord, et Dieu ensuite ; mais Dieu d'abord, et le prochain ensuite.

Quant à toi, parce que tu ne vois pas encore Dieu, c'est en aimant le prochain que tu mérites de voir Dieu ; en aimant le prochain, tu purifies ton regard pour voir Dieu. C'est ce que saint Jean dit de façon évidente : Si tu n'aimes pas ton frère, que tu vois, comment pourrais-tu aimer Dieu, que tu ne vois pas ?

Voici que l'on te dit : Aime Dieu. Si tu me dis : Montre-moi celui que je dois aimer, que répondrai-je, sinon ce que dit saint Jean : Dieu, personne ne l'a jamais vu ? Mais ne t'imagine pas que tu es absolument exclu de la vie de Dieu ! Saint Jean nous dit : Dieu est amour, et celui qui demeure dans l'amour demeure en Dieu. Aime donc le prochain, regarde en toi d'où te vient cet amour du prochain ; là tu verras Dieu, dans la mesure où cela te sera possible.

Mets-toi donc à aimer le prochain. Partage ton pain avec celui qui a faim, recueille chez toi le malheureux sans abri, couvre celui que tu verras sans vêtement, ne méprise pas ton semblable. ~

En agissant ainsi, qu'obtiendras-tu ? Alors ta lumière jaillira comme l'aurore. La lumière, c'est ton Dieu. C'est une aurore, parce que son avènement se produira pour toi après la nuit de ce monde. Car cette lumière-là ne se lève pas, ne se couche pas : elle demeure toujours.

En aimant le prochain, en prenant soin de ton prochain, tu es en route. Où cela, si ce n'est vers le Seigneur Dieu, vers celui que tu dois aimer de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit ? Car nous ne sommes pas arrivés jusqu'au Seigneur, mais nous avons le prochain avec nous. Porte donc celui avec qui tu marches, pour parvenir à celui avec qui tu désires demeurer. »



(1) Saint Augustin, commentaire de l'Evangile de Jean, source AELF


03 janvier 2019

Au fil de Marc 12, 31 - Dieu d’abord

« Songez toujours qu'il faut absolument aimer Dieu et le prochain : Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton Esprit, et ton prochain comme toi-même.

Il faut toujours y penser, le méditer, le retenir, l'accomplir. L'amour de Dieu est premier dans l'ordre des préceptes ; l'amour du prochain est premier dans l'ordre de la pratique. Car celui qui t'a prescrit cet amour en deux préceptes ne t'a pas recommandé le prochain d'abord, et Dieu ensuite ; mais Dieu d'abord, et le prochain ensuite.

Quant à toi, parce que tu ne vois pas encore Dieu, c'est en aimant le prochain que tu mérites de voir Dieu ; en aimant le prochain, tu purifies ton regard pour voir Dieu. C'est ce que saint Jean dit de façon évidente : Si tu n'aimes pas ton frère, que tu vois, comment pourrais-tu aimer Dieu, que tu ne vois pas ?

Voici que l'on te dit : Aime Dieu. Si tu me dis : Montre-moi celui que je dois aimer, que répondrai-je, sinon ce que dit saint Jean : Dieu, personne ne l'a jamais vu ? Mais ne t'imagine pas que tu es absolument exclu de la vie de Dieu ! Saint Jean nous dit : Dieu est amour, et celui qui demeure dans l'amour demeure en Dieu. Aime donc le prochain, regarde en toi d'où te vient cet amour du prochain ; là tu verras Dieu, dans la mesure où cela te sera possible.

Mets-toi donc à aimer le prochain. Partage ton pain avec celui qui a faim, recueille chez toi le malheureux sans abri, couvre celui que tu verras sans vêtement, ne méprise pas ton semblable. ~

En agissant ainsi, qu'obtiendras-tu ? Alors ta lumière jaillira comme l'aurore. La lumière, c'est ton Dieu. C'est une aurore, parce que son avènement se produira pour toi après la nuit de ce monde. Car cette lumière-là ne se lève pas, ne se couche pas : elle demeure toujours.

En aimant le prochain, en prenant soin de ton prochain, tu es en route. Où cela, si ce n'est vers le Seigneur Dieu, vers celui que tu dois aimer de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit ? Car nous ne sommes pas arrivés jusqu'au Seigneur, mais nous avons le prochain avec nous. Porte donc celui avec qui tu marches, pour parvenir à celui avec qui tu désires demeurer.= (1)

(1) Saint Augustin, homélie sur l'Évangile de Jean, source AELF 

29 octobre 2015

Qui est mon prochain ? - 2

Le déplacement qui s'opère à la lecture de Madeleine vient du fait que les vertus communistes du désintéressement, du don de soi, stimulées par la propagande interne du parti mettent en évidence que nous ne détenons pas le monopole de la charité. Je parlais plus haut d'Ahmed‎ pour souligner que l'accueil du prochain n'est pas non plus un monopole du christianisme. Lévinas, dans Difficile Liberté, soulignait avec humour que le royaume de Dieu viendrait sur place quand les chrétiens accepteraient de partager la lumière (je cite de mémoire).
A sa manière, Madeleine précise que le communisme la met dans l'obligation "de réaliser ce que c'est que de faire corps avec l'Église, de ‎substituer vis-à-vis d'elle une obéissance vitale à une discipline passive; d'apprendre que sa matière vivante, sa chair est l'amour mutuel entre chrétiens." (1)

Kénose intra-écclesiale‎ que ce cheminement qui nous conduit à percevoir l'importance d'être actifs (2) et les dégâts d'une passivité laïque entretenue par un clergé trop longtemps attaché à son pouvoir/savoir. 

Congar, dans sa "théologie du Laïcat" a fait sur ce point des avancées qu'il faudrait méditer à nouveau.

(1) Madeleine Delbrêl, Nous autres gens des rues, op Cit p. 262

21 octobre 2015

Qui est mon prochain...

Le visage d'autrui m'appelle disait Emmanuel Levinas‎. A sa manière, Madeleine précise que tous les hommes, "communistes autant que les autres" sont nos proches. "Sans problèmes et sans complications je leur dois, parce que je suis chrétien et parce qu'ils sont des hommes, l'amour du prochain tel que le Christ nous l'a appris et montré, l'amour dont Dieu a voulu que la charité pour lui sont inséparables." (1)
Je rajouterai que notre chemin est, à la suite du Christ, de se mettre à genoux devant l'homme, qu'il soit Pierre ou Judas, Jean ou Thomas, Charles ou Ahmed... même si cela nous coûte.

(1) Madeleine Delbrel, Nous autres gens des rues, op Cit p. 260.