28 février 2005

Bilan de février...

Une semaine de méditation au bord de la mer m'ont fait le plus grand bien...
J'hésite toujours à reprendre ces pages d'écriture, mais l'exercice me semble intéressant au moins pour moi-même, en termes d'exposition.
Cela permet une réflexion intérieure qui prend de la distance sur le quotidien.
Je regrette cependant que cela reste un monologue...

25 février 2005

Technique

On démissionne souvent au profit de la technique. On s'en remet à la machine pour transmettre, en oubliant que seul le coeur à coeur peut transformer la relation. Seul l'amour pourra "amorisé" le monde...
d'après Balthasar, ibid

24 février 2005

Recevoir - V

Ce n'est pas tout de recevoir. Il y a au-delà du décentrement qui fait que l'on devient écoutant une nécessaire conversion du coeur, un retournement.
Ce n'est pas tout de recevoir. Nous sommes invités à vivre de ce don reçu, absorber les rayons de la grâce pour être passeur...
Le chrétien est appelé à favoriser ce mouvement intérieur, sans s'approprier la grâce pour sa seule grandeur, mais bien pour que chaque fibre de son coeur se mette au service d'autre chose, d'un autrement.

23 février 2005

Epiphanie - II

"Le péché et le non-beau, lieu de manifestation de la gloire"
d'après Balthasar, ibid
C'est au coeur de nos réalités humaines, de cette petitesse qui caractérise chacun de nos actes, que l'amour apparaît comme un appel lumineux à la transcendance.
C'est au coeur de notre blessure et dans le respect le plus fou de notre liberté que se manifeste la grâce.
C'est peut-être ce qu'exprime Jésus lorsqu'il mange parmi les prostituées et les pêcheurs. Car alors sa vie se manifeste dans la réalité d'un amour qui ne se masque pas derrière les apparences, l'hypocrisie et le non-dit, mais bien dans le non-jugement, l'hyperbole et l'appel à renaître.

22 février 2005

Mal voulu...

Mal voulu et subi, salut donné et reçu. Quatre pôles de lecture pour un regard sur la passion*. On retrouve dans cette distinction thomiste entre le mal de faute et le mal de peine, une première clé de lecture qui permet de placer Dieu et la liberté de l'homme.
Dieu est présent, comme le Christ le démontre dans la passion dans 2 des pôles. Il subit la violence, au côté de tous les souffrants et ce faisant il donne le salut.
L'homme se trouve lui interpellé dans les 4 pôles : à travers la conversion de son mal de faute, qui doit reconnaître et convertir, à travers sa manière de subir, vivre la souffrance, et surtout dans sa capacité de recevoir le salut. Dans ces trois dimensions, il peut alors devenir intermédiaire du salut, mais le Christ restant l'unique médiateur.

in Regards sur la passion du Christ, p. 53
Lectures du film de Mel Gibson
sous la direction de Jean-Gabriel Rueg, ocd, Philippe Raguis, ocd et Pascal Ide
Editions du Carmel, septembre 2004

21 février 2005

Recevoir... - IV

"Découvrir l'incapacité à épuiser la mer avec un coquillage".
Toujours d'après Balthasar, ibid.

Percevoir l'ampleur du don reçu n'est pas culpabilité pour le donner, mais hyperbole.
Chemin d'humanisation intérieure.

20 février 2005

Pauvreté...

"Dieu se révèle dans la pauvreté et en même temps il est plénitude."
d'après Balthasar, ibid

Cette oscillation entre ces deux "états", n'est-ce pas ce qui constitue le sens même de la kénose ? Cette pauvreté d'un homme qui se fait serviteur, petit parmi les pauvres et qui de ce fait est relevé d'entre les morts pour recevoir le nom de Dieu-Sauve.

"Lui qui était dans la condition de Dieu,
il n'a pas jugé bon de revendiquer son droit
d'être traité à l'égal de Dieu ;
mais au contraire, il se dépouilla lui-même
en prenant la condition de serviteur.
Devenu semblable aux hommes
et reconnu comme un homme à son comportement,
il s'est abaissé lui-même
en devenant obéissant jusqu'à mourir,
et à mourir sur une croix.
C'est pourquoi Dieu l'a élevé au-dessus de tout ;
il lui a conféré le Nom
qui surpasse tous les noms,
afin qu'au Nom de Jésus,
aux cieux, sur terre et dans l'abîme,
tout être vivant tombe à genoux,


(Philippiens 2, 6-10)

Transfiguration...

Le Christ en gloire évoque d'abord cette révélation progressive qui a marqué tout le chemin du Peuple de Dieu. Rappelons nous l'épisode de l'Exode, où Dieu ne permet pas de voir la face de Dieu, mais où il autorise que Moïse l'aperçoive de dos.
Que signifie alors cette apparition du Verbe en gloire. Il faut noter d'abord qu'elle n'est possible qu'à un petit nombre. Elle n'est pas une manifestation collective, mais bien réservée à ceux qui en auront le plus besoin, ceux-là même qui accompagneront le Christ dans son agonie.
Elle est manifestation explicite de la divinité du Christ, mais cette manifestation, ce signe éclatant n'est pas instrument de conversion. Elle est aboutissement d'un chemin de foi, d'un temps de purification spirituelle. Il faut êtes montés en haut du mont Thabor pour comprendre que cela n'est pas donné tous les jours...
Voir Dieu, c'est la joie des bienheureux dit le cantique. Mais cette joie ne protège pas de la tentation. On est si bien qu'on planterais la tente. N'est-ce pas là aussi la tentation du chrétien, de se reposer dans une certitude et oublier de rester chercheur. Avancer vers la vision de Dieu reste un chemin d'humanisation tout en étnt le fruit d'une grâce.

19 février 2005

Echapper...

"L'être tout entier m'échappe et moi à moi-même"

On retrouve cette image de la custode chez Theillard de Chardin.
Je suis le temple de l'infini disais-je hier.
Parce qu'il est infini, je ne peux le contenir.
Et cet échappement de moi complète ce décentrement qui fait que tout m'échappe.

Et en même temps, "je ne comprends pas ce que j'accomplis, car ce que je voudrais faire, ce n'est pas ce que je réalise ; mais ce que je déteste, c'est cela que je fais." (Romains 7)

Et en cela j'échappe aussi à moi-même.

18 février 2005

Je reçois donc je suis... - III

Je reçois mais je ne suis pas au sens de l'être.
C'est donc bien de l'ordre du décentrement.
J'existe parce que je reçois mais je ne suis qu'en puissance, en devenir....

Je ne suis que lorsque j'accepte de recevoir... et de me faire réceptacle de cet être en moi qui me fait être, sans que je sois.

Finitude, temple de l'infinitude.
Impuissance récéptacle de la plénitude.

17 février 2005

Je reçois donc je suis - II

"Ni les parents ni le monde ne sont substantiellement cet amour auquel je dois d'être".

D'après Balthasar, ibid.

Cela remonte le courant des origines. Même si le monde et la descendance a fait ce que je suis, il y a plus haut, de manière plus substantielle, un quelqu'un qui a lancé le mouvement.

En prendre conscience, c'est peut-être ressentir intérieurement un appel plus fort que le seul "devoir parental" ou devoir sociétal. C'est être interpellé sur le sens même de son existence et recevoir. Fondamentalement.

16 février 2005

Premier sourire...

Rien ne peut être plus grand pour l'homme que ce premier sourire entre la mère et l'enfant.

Il y a dans cet échange toute l'étincelle d'un amour.
Même si cet attachement est pour l'enfant encore de l'ordre du même,
il conditionne toute la naissance de son intériorité, de ses désirs.

15 février 2005

Etonnement - II

C'est toi qui as créé mes reins,
qui m'as tissé dans le sein de ma mère.

Je reconnais devant toi le prodige,
l'être étonnant que je suis :
étonnantes sont tes oeuvres
toute mon âme le sait.

PS 138

14 février 2005

Etonnement...

Toujours dans Balthasar, cette phrase relue page 370... :
"L'étonnement au sujet de l'être n'est pas seulement un commencement mais un élément permanent de la pensée"...

Cet étonnement rejoint ces étincelles qui nous révelent l'amour. Je l'évoquais le 12...

Un étonnement qui fait transparaître une réalité indicible. Et notre pensée intérieure atteint peut-être le rang de pensée véritable au sens cartésien, quand elle n'est pas enroulement autour de soi-même mais irruption d'un ailleurs en soi.

D'ou l'étonnement et l'étincelle.

Cela rejoint cet au-delà de Descartes déjà évoqué. Je reçois d'un autre ce qui fait de moi un participant à l'être.

13 février 2005

Homme réel

D'après Feuerbach :
L'homme pensant ne devient réel que dans la rencontre de l'autre.

Pour Marx, d'après Hans Urs von Balthasar qui cite cette phrase à la fin de son 3ème tome de Métaphisique, in La Gloire et la Croix, Feuerbach idéalise.

Certes, il idéalise dans le sens où la rencontre n'est qu'une interpellation. Mais comment cette rencontre va se traduire en humanité. Comment peut-elle être épiphanie du verbe, pour reprendre ma réflexion d'hier.

C'est là que tout ce joue.

Si l'on reprend la critique de Lévinas par Sibony, tout dépend du contexte. Si l'on se place comme Lévinas lors de la Scéne, c'est-à-dire au moment de la déportation, lorsque l'autre est enlevé et pas soi, notre humanité prend conscience de sa véritable faiblesse.

Cela appelle aussi à une autre scène plus ancienne, celle du reniement de Pierre. En voyant le film de Mel Gibson, je n'en ai trouvé qu'une certitude. Je n'aurais pas fait mieux. C'est là que commence le chemin hyperbolique intérieur, qui travaille notre conscience, en dehors de toute culpabilisation pour que notre capacité à passer de la pensée au réel soit mise en branle, actualisée. Passer du dire au faire.

Seul le Christ a vécu totalement en actes son dire. C'est là le sommet de l'hyperbole. Et c'est aussi notre chemin.

12 février 2005

Ephipanie

Dieu reste invisible aux yeux, et pourtant, à chaque fois qu'une étincelle d'amour vrai passe entre les hommes, c'est une épiphanie, c'est à dire l'apparition brève et fugace d'une présence qui nous dépasse.
Dieu se manifeste dans nos véritables humanité.

Vu d'en haut, au delà du néant, la terre brille de mille feux.

11 février 2005

Responsable...

Décidèment la lecture de Sibony me dérange et m'interpelle, même si je ne partage pas toute ces vues. Voilà qu'il démonte le principe de responsabilité de Jonas et de Lévinas.
On n'est pas que responsable de l'autre.
On est aussi responsable que l'autre devienne responsable par lui-même.
Cela me rappelle cette conférence de B. Ibal entendue récemment (cf. compte rendu) qui m'a également interpelé. On peut être plein de bonne intention, mais si l'on veut imposer à l'autre notre culture, l'aide-t-on à assumer la sienne, et à se responsabiliser soi-même. Les sables mouvants du dialogue interculturel...

10 février 2005

Fraction du pain

Quand il fut à table avec eux, il prit le pain, dit la bénédiction, le rompit et le leur donna. Alors leurs yeux s'ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards. (Luc 24, 30-31)

On retrouve la trace de la brisure du coeur évoquée dans le post précédent. Quelle est en effet cette fracture du pain qui devient signe sur le chemin si ce n'est cette évocation d'une fracture plus fondamentale encore dont elle n'est que le signe. La fraction du pain est ce coeur brisé et broyé exposé sur le bois de la croix, signe efficace de la grâce divine, signe élevé pour guérir et sauver.


(c) BTS - PMC Interactif

09 février 2005

Coeur brisé

"Tu ne retiens pas Seigneur un coeur brisé et broyé" Ps 50,19

Comme le souligne D. Sibony dans Don de soi, partage de soi, p. 150, le coeur brisé c'est la brisure où l'âme pleine d'elle même s'ouvre à celui qui est étranger.

Je crois que c'est un peu le chemin tracé par ce blogue... La question demeure cependant, est-ce que la brisure est réelle, ou n'est-ce qu'une apparence d'ouverture. On retombe sur la question de la vanité déjà soulevée, mais aussi du masque, de l'apparence et surtout de cette indifférence que l'on porte à autrui (et je mets "on" comme je pourrais mettre je, mais suis-je le seul ?

08 février 2005

Bas les masques...

Je commence la lecture de la Dramatique de Hans Urs von Balthasar.
Après la fastidieuse mais éclairante lecture de la Gloire et la Croix, un nouveau monde apparaît.
Je vrai retrouver peut-être ce qui m'avait tend plu chez Claudel et Gabriel Marcel...

Mais la notion de masque me saute à la figure...

Blog = masque ?
Vérité cachée ou révélée.
Intérieur ou extérieur.
Vrai, apparent, incarné ?

07 février 2005

Hen kai Pan

L'un et le tout...
Le tout unifié.
Ou l'unique que l'on respecte,
qui reste unique et qui ne se perd pas dans le tout.
Je préfère là encore le thème de la custode évoqué par Theillard, ou la fusion ne peut se faire.
L'autre reste autre, même quand il s'abrite dans le temple de notre intérieur.

06 février 2005

Arbre de vie...

Qu'est-ce qui nous retient à la branche ?
Qu'elle est la sève qui coule en nos veines ?

Rester attentif à recevoir d'ailleurs.
Ou chercher cette indépendance qui reste toute-puissance
Fusionner dans un tout sans saveur
Ou osciller entre un je qui se cherche et un autre qui m'irrigue.

Rechercher la source vive.
Cheminer au travers et au delà du doute.

Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là donne beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. (Jn 15, 5)

05 février 2005

Cosmos...

Le cosmos est-il le lieu d'un déploiement du divin ?
On peut rester la tête perdue dans les étoiles et c'est vrai que l'infini appelle à une élévation de l'âme...
Mais comme toute nature elle masque des volcans et le vide glacial des espaces interstellaires.
Alors...
On peut retomber dans un anthropocentrisme dans lequel l'homme se sent au centre de l'univers.
On peut aussi parler d'oscillations entre cet infini et le fini de nos vies.
Se concentrer sur le réél, l'immédiat, l'autre.

04 février 2005

Totalité et infini

Je reprends mes notes de lecture du troisième tome "métaphysique" de la Gloire et la Croix d'Urs von Balthasar. La découverte de la totalité hégélienne me laisse penseur.
Est que l'individu se fond dans le tout quand il se décentre. Où est-ce qu'au contraire, il ne se renforce pas dans son identité tout en perdant ce qui en fait sa puissance, pour découvrir qu'il se reçoit d'ailleurs tout en existant.
Une existence où l'autre est premier.
Un chemin vers "l'autrement qu'être" lévinassien.
Ou un "partage de soi", si l'on suit la thèse de D. Sibony.
En tout cas, je pense que la fusion n'est pas la voie.
Parce la fusion tue la possibilité d'une relation et pour moi c'est dans la relation et la différence qu'un amour est possible.
Je pense que la thèse de la distance et de la proximité évoquée par Marion dans l'Idôle et la distance continue à me marquer particulièrement.

Comme dans toute relation, c'est dans cette oscillation respectueuse entre distance et proximité qu'un chemin peut être tracé. Quitter son désir fusionnel, respecter l'autre comme autre, quitter son moi tout puissant, s'ouvrir à l'autre.
Cela rejoint le thème des tours que j'évoque par ailleurs...

03 février 2005

O toi l'au-delà de tout...

O toi l'au-delà de tout
N'est-ce pas là tout ce qu'on peut chanter de toi ?
Quelle hymne te dira, quel langage ?
Aucun mot ne t'exprime.
A quoi s'attachera-t-il ?
Tu dépasses toute intelligence.

Seul, tu es indicible, car tout ce qui se dit est sorti de toi.
Seul, tu es inconnaissable, car tout ce qui se pense est sorti de toi.
Tous les êtres, ceux qui pensent et ceux qui n'ont point la pensée,
te rendent hommage.

Le désir universel, l'universel gémissement tend vers toi.
Tout ce qui est te prie, et vers toi tout être qui pense ton univers
fait monter une hymne de silence.

Tout ce qui demeure, demeure par toi;
par toi subsiste l'universel mouvement. De tous les êtres tu es la fin;
tu es tout être, et tu n'en es aucun. tu n'es pas un seul être;
tu n'es pas leur ensemble ; tu as tous les noms et comment te nommerais-je,
toi qu'on ne peut nommer?

Quel esprit céleste pourra pénétrer les nuées qui couvrent le ciel même?
Prends pitié, 0 toi l'au-delà de tout n'est-ce pas là tout ce qu'on peut chanter de toi ?

Prière de saint Grégoire de Nazianze (IVe siècle)

02 février 2005

Décentrement...

Je l'ai déjà évoqué à plusieurs reprises et c'est sous entendu dans le titre de ce blogue (blog).

Un décentrement, c'est chercher en dehors de soi quelque chose, une altérité qui interpelle.

Cet exercice n'est pas simple sur un blogue, au moins à ce stade, parce que le monologue recentre au contraire sur soi. Cela n'aurait pas de sens si je ne cherchais pas ailleurs.

Peut-être que le décentrement, ce n'est pas être possesseur d'une idée mais bien d'être saisie par elle. On la reçoit, elle travaille intérieurement, comme une graine plantée en terre et on lui donne progressivement la place qu'elle mérite. A petit pas.

01 février 2005

Bilan de Janvier...

Un mois de blog...
Un commentaire seulement.
Ce n'est pas un véritable dialogue.
Patience.

C'est le temps de la mise en place, du référencement.
Mais c'est aussi pour moi le balbutiement d'une écriture.
Un nouveau mode de pensée. Cela passe par un Moi je dis, je pense.
Mais au delà de la vanité des mots, j'apprécie cet exercice intérieur.
Ce temps de la réflexion qui permet d'avancer par la pensée. Poser des mots, des concepts et se laisser interpeler. En attendant l'interpellation par le tiers...