D'après Feuerbach :
L'homme pensant ne devient réel que dans la rencontre de l'autre.
Pour Marx, d'après Hans Urs von Balthasar qui cite cette phrase à la fin de son 3ème tome de Métaphisique, in La Gloire et la Croix, Feuerbach idéalise.
Certes, il idéalise dans le sens où la rencontre n'est qu'une interpellation. Mais comment cette rencontre va se traduire en humanité. Comment peut-elle être épiphanie du verbe, pour reprendre ma réflexion d'hier.
C'est là que tout ce joue.
Si l'on reprend la critique de Lévinas par Sibony, tout dépend du contexte. Si l'on se place comme Lévinas lors de la Scéne, c'est-à-dire au moment de la déportation, lorsque l'autre est enlevé et pas soi, notre humanité prend conscience de sa véritable faiblesse.
Cela appelle aussi à une autre scène plus ancienne, celle du reniement de Pierre. En voyant le film de Mel Gibson, je n'en ai trouvé qu'une certitude. Je n'aurais pas fait mieux. C'est là que commence le chemin hyperbolique intérieur, qui travaille notre conscience, en dehors de toute culpabilisation pour que notre capacité à passer de la pensée au réel soit mise en branle, actualisée. Passer du dire au faire.
Seul le Christ a vécu totalement en actes son dire. C'est là le sommet de l'hyperbole. Et c'est aussi notre chemin.
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