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25 mars 2020

Homélie du 5eme dimanche de carême - Année À - Ez 37, Rom 8 - Jn 11

Où étais-tu ?

S'il ne faut retenir qu'une phrase de ces lectures c'est peut-être, en ces temps de douleur et d'angoisse celle là : « Jésus, en son esprit, fut saisi d'émotion, il fut bouleversé » Jn 11

Les larmes de Jésus au tombeau de Lazare sont la seule réponse au mal qui nous accablent. Il est à nos côtés...

Et c'est cette miséricorde qui est source de vie pour nous et nous conduit à la foi véritable.

Alors pouvons-nous relire et entrer dans la logique de Jean : « Jésus lui dit :
« Moi, je suis la résurrection et la vie.
Celui qui croit en moi, même s'il meurt, vivra ;    quiconque vit et croit en moi
ne mourra jamais.
Crois-tu cela ? »
    Elle répondit :
« Oui, Seigneur, je le crois : tu es le Christ, le Fils de Dieu, tu es celui qui vient dans le monde. »
    Ayant dit cela, elle partit appeler sa sœur Marie, et lui dit tout bas :
« Le Maître est là, il t'appelle. »
  Marie, dès qu'elle l'entendit, se leva rapidement et alla rejoindre Jésus.
    Il n'était pas encore entré dans le village, mais il se trouvait toujours à l'endroit où Marthe l'avait rencontré.
    Les Juifs qui étaient à la maison avec Marie et la réconfortaient, la voyant se lever et sortir si vite, la suivirent ; ils pensaient qu'elle allait au tombeau pour y pleurer.
    Marie arriva à l'endroit où se trouvait Jésus.
Dès qu'elle le vit, elle se jeta à ses pieds et lui dit :
« Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. »
    Quand il vit qu'elle pleurait, et que les Juifs venus avec elle pleuraient aussi,
Jésus, en son esprit, fut saisi d'émotion, il fut bouleversé, et il demanda :
« Où l'avez-vous déposé ? »
Ils lui répondirent : « Seigneur, viens, et vois. »  Alors Jésus se mit à pleurer. »

Si Dieu pleure c'est qu'il est amour, donc étranger à tout mal...(1)

« Je vais ouvrir vos tombeaux et je vous en ferai remonter, ô mon peuple,
et je vous ramènerai sur la terre d'Israël.   Vous saurez que Je suis le Seigneur, quand j'ouvrirai vos tombeaux et vous en ferai remonter, ô mon peuple !  Je mettrai en vous mon esprit, et vous vivrez ; » (Ez 37)

« si le Christ est en vous, le corps, il est vrai, reste marqué par la mort à cause du péché, mais l'Esprit vous fait vivre, puisque vous êtes devenus des justes.
    Et si l'Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d'entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Jésus, le Christ, d'entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous. » (Rom 8)

« Crois-tu cela ? »
La question de Jésus résonne en nous...
Laissons résonner en nous cette parole...
Sortons de nos tombeaux... Les tombeaux de nos peurs, de nos incroyances, de nos doutes. Le chemin de Marthe est exemplaire. Elle nous appelle à croire en ce Dieu qui vient nous visiter. Elle nous pousse plus loin vers l'espérance d'un Dieu qui nous relève dans le silence de nos nuits.

A l'heure où nous vivons reclus, enfermés dans nos doutes, il nous faut entendre la voix presque étranglée du Christ qui va pourtant lui-même vers la mort. 

« Crois-tu cela ? »

« Que l'appel du Seigneur résonne donc à tes oreilles ! Ne les ferme pas aujourd'hui à l'enseignement et aux conseils du Seigneur. Si tu étais aveugle et sans lumière en ton tombeau, ouvre les yeux pour ne pas sombrer dans le sommeil de la mort. Dans la lumière du Seigneur, contemple la lumière ; dans l'Esprit de Dieu, fixe les yeux sur le Fils. Si tu accueilles toute la Parole, tu concentres sur ton âme toute la puissance du Christ qui guérit et ressuscite. (...) Ne crains pas de te donner du mal pour conserver la pureté de ton baptême et mets dans ton cœur les chemins qui montent vers le Seigneur. Conserve avec soin l'acte d'acquittement que tu as reçu par pure grâce. (...)
Soyons lumière, comme les disciples l'ont appris de celui qui est la grande Lumière : « Vous êtes la lumière du monde » (Mt 5,14). Soyons des luminaires dans le monde en tenant bien haut la Parole de vie, en étant puissance de vie pour les autres. Partons à la recherche de Dieu, à la recherche de celui qui est la première et la plus pure lumière »(2)


(1) pour aller plus loin voire mes essais sur la souffrance "Où es-tu mon Dieu" et "Quelle espérance pour l'homme souffrant ?"
(2) Grégoire de Naziance, Sermon sur le saint baptême, Discours 40; PG 36, 359-425 (Le baptême d'après les Pères de l'Église; coll. Icthus, t. 5; trad. J. Charbonnier - réviseur(s) : F. Papillon; Publication B. Grasset sous la responsabilité de l'Association J.-P. Migne 1962; p. 138s rev.)

14 février 2020

Esclave du mal - 2

La vraie punition du mal est de conduire au mal (1) d'entrer dans une forme d'aliénation et d'adhérence vers un toujours plus qui n'est que l'expression d'une constante insatisfaction. Le danger est de se complaire dans cette course, de d'auto-congratuler dans l'orgueil ou l'avarice qui enferme sur soi, dans cette adhérence qui constitue ce que l'Église appelle péché. Le mot est sur-utilisé et donc connoté, mais l'esclavage est bien là dans cette auto-complaisance.

La sexualité beaucoup utilisée par Augustin pour sa démonstration n'échappe pas à cet esclavage. Même en la masquant derrière la danse sponsale de deux êtres unis pour la vie et l'harmonie qui en sort, il faut reconnaître qu'une certaine animalité reste présente et nécessite toujours au moins discernement si ce n'est prudence. La théologie du corps est en quelque sorte une belle réhabilitation de l'amour conjugal, elle ne doit pas servir pour autant à justifier, comme je le vois parfois, même chez des prophètes du genre, à excuser tout. « L'amour prend patience. Il ne cherche pas son intérêt » nous rappelle Paul (1 Co 13).
L’enjeu est d’éduquer nos pulsions, de les transformer en dynamique de vie et d’amour, pour et au service du couple et de ses fruits. Comme le suggère Sesboué : « humaniser la pulsion sexuelle et faire de la dynamique des corps l’expression efficace (le sacrement en tant que signe et cause) d’un amour vraiment spirituel » (2)
Méfions nous de nous-mêmes et des excuses que l'on se donne. Je parle d'expérience. Nos esclavages ne sont pas apparents. Ils nous tiennent par de belles ruses...

(1) je paraphrase ici une réflexion de Bernard Sesboué, L'homme, merveille de Dieu, Paris, Salvator, 2015 p. 204sq.
(2) ibid. p. 208

14 mars 2019

L’office pour l’enfant mort - Marie Noël - kénose 148



Il y a des morts que l'on ne peut excuser, des souffrances impossibles à concilier, des silences que l'on ne peut comprendre.
Marie Noël est de ces femmes qui touchent à l'indicible et l'inconnaissable, à ce Dieu qui semble absent. Cette déréliction est celle du Golgotha, celle d'un Dieu qui ne répond plus. Que la kénose du Fils soit allée jusque là ne donne qu'une réponse partielle au mystère. Ce chemin qui laisse Dieu être au delà de nos souffrances nous avons à le trouver, au fond de nous-mêmes. Personne ne peut nous l'imposer, c'est le jeûne du samedi saint, le silence où tout est cri :

« Office pour l'enfant mort"
L'enfant frêle qui m'était né,
Tantôt nous l'avons promené
L'avons sorti de la maison
Au gai soleil de la saison ;
(...) 
A l'église ont pris soin de lui.
C'est le bedeau qui l'a bordé
Dans son drap blanc d'argent brodé.
Le fossoyeur qui l'a couché
Dans un berceau très creux, très bas,
Pour que le vent n'y souffle pas
(...) 
Allez-vous en ! Allez-vous en !
La sombre heure arrive à présent.
(...) 
Rentrez chez vous et grand merci !...
Mais il faut que je reste ici.
Avec le mien j'attends le soir,
J'attends le froid, j'attends le noir.
Car j'ai peur que ce lit profond
Ne soit pas sûr, ne soit pas bon.
Et j'attends dans l'ombre, j'attends
Pour savoir... s'il pleure dedans.

Poème de Marie-Noël

Que peut-on ajouter sans casser ce processus de deuil, ce cri nécessaire qui seul permet à l'homme de traverser le mal et de trouver son chemin intérieur jusqu'à l'amour plus grand que le mal ?

“Pas de théodicée explicative, pas de justification, mais la brutalité des faits, la facticité brute, l’impréhensible énigme : (...) Marie Noël se tient sur le seuil de l’impénétrable Mystère” (1)

(1) François Marxer, Au péril de la Nuit, Femmes mystiques du XXeme siècle, Paris, Cerf, 2017, p. 129

12 avril 2017

Judas et le mal

Difficile de commenter le choix de Judas par Jésus ex ante.  Le commentaire d'Augustin donne une piste qui ne satisfait pas totalement la victime du mal. Écoutons le néanmoins : "N'est-ce pas moi qui vous ai choisi tous les douze ? Et l'un de vous est un démon » (Jn 6,70). Le Seigneur devait dire : « J'en ai choisi onze » ; est-ce qu'il a choisi un démon, un démon est-il parmi les élus ?... Dirons-nous qu'en choisissant Judas, le Sauveur a voulu accomplir par lui, contre sa volonté, sans qu'il le sache, une œuvre si grande et si bonne ? C'est là le propre de Dieu... : faire servir au bien les œuvres mauvaises des méchants... Le méchant fait servir au mal toutes les bonnes œuvres de Dieu ; l'homme de bien au contraire fait servir au bien les méfaits des méchants. Et qui est aussi bon que le Dieu unique ? Le Seigneur le dit lui-même : « Personne n'est bon, sinon Dieu seul » (Mc 10,18)... Qui est pire que Judas ? Parmi tous les disciples du Maître, parmi les Douze, c'est lui qui a été choisi pour tenir la bourse et prendre soin des pauvres (Jn 13,19). Mais après un tel bienfait, c'est lui qui perçoit de l'argent pour livrer celui qui est la Vie (Mt 26,15) ; il a persécuté comme ennemi celui qu'il avait suivi comme disciple... Mais le Seigneur a fait servir au bien un si grand crime.
 Il a accepté d'être trahi pour nous racheter : voilà que le crime de Judas est changé en bien. Combien de martyrs est-ce que Satan a persécuté ? Mais s'il ne l'avait pas fait, nous ne célébrerions pas aujourd'hui leur triomphe... Le méchant ne peut pas contrarier la bonté de Dieu. Il a beau être artisan du mal, le suprême Artisan ne permettrait pas l'existence du mal s'il ne savait pas s'en servir pour que tout concoure au bien." (1) il accepté d'être la victime du mal pour un plus grand bien.

Pourquoi ? La question mérite de rester en suspens, car nous n'avons pas toutes les clés du mystère sauf à contempler que de ce mal est venu notre salut,  mais aussi que le malheur de Judas a contribué à la tristesse du Sauveur,  lui qui jusqu'au bout à tenté la miséricorde. 

( 1)  Saint Augustin, Sermons sur l'évangile de Jean, n°27 p. 10, source evangileauquotidien.org

29 mars 2017

L'œuvre et le silence

Dans mon commentaire de la Genèse comme dans "où es-tu, mon Dieu" ( 2), je défends d'une certaine manière la thèse d'Hans Jonas du retrait de Dieu, seul explication à mon sens du mystère du mal et de la liberté donnée à l'homme. Et pourtant, il existe un paradoxe, soulevé par Augustin à la suite de Jean : Dieu reste à l'oeuvre dans le silence.. Écoutons-le : "Nous voudrions expliquer comment sont également vrais deux textes : celui de la Genèse où il est écrit que Dieu se reposa le septième jour de toutes ses œuvres et celui de l'Évangile où le Seigneur, par qui toutes choses ont été faites, dit : « Mon Père est à l'œuvre jusqu'à maintenant, et moi aussi je suis à l'œuvre »... L'observation du sabbat a été prescrite aux juifs pour préfigurer le repos spirituel que Dieu promettait aux fidèles qui feraient de bonnes œuvres. Repos dont le Seigneur Jésus Christ... a confirmé le mystère par sa sépulture. Car c'est le jour du sabbat qu'il a reposé dans le tombeau... lorsqu'il avait consommé toutes ses œuvres... 
On peut penser que Dieu s'est reposé d'avoir créé les divers genres de créatures, parce qu'il n'a plus créé ensuite de nouveaux genres, mais... que, même en ce septième jour, il n'a pas cessé de gouverner le ciel, la terre et tous les autres êtres qu'il avait créés ; sinon, ils auraient aussitôt sombré dans le néant. Car la puissance du Créateur, la force du Tout-Puissant, est la cause par laquelle subsiste toute créature... Il n'en est pas en effet de Dieu comme d'un architecte : la maison est achevée, celui-ci s'en va et... l'œuvre subsiste ; au contraire, le monde ne pourrait subsister, ne serait-ce l'instant d'un clin d'œil, si Dieu lui retirait son appui...
C'est ce que dit l'apôtre Paul quand il est venu annoncer Dieu aux Athéniens : « En lui nous avons la vie, le mouvement et l'être » (Ac 17,28)... En effet, nous ne sommes pas en Dieu comme sa propre substance, au sens où il est dit qu'« il a la vie en lui-même » ; mais, puisque nous sommes autre chose que lui, nous ne pouvons être en lui que parce qu'il agit ainsi : « Sa Sagesse s'étend avec force d'un bout du monde à l'autre et elle gouverne l'univers » (Sg 8,1)...

Les œuvres bonnes que Dieu a faites (Gn 1,31), nous les voyons ; son repos, nous le verrons après avoir accompli nos bonnes œuvres."(1)
Nous avons donc à conjuguer cela, à la fois comme source d'espérance et comme conviction, jusqu'à croire que l'œuvre de Dieu peut passer dans nos mains, quand nous acceptons de lui laisser la place.
(1) Saint Augustin, La Genèse au sens littéral, 4, 11-13 [21-24] (trad. Bibliothèque Augustinienne, t. 48, DDB 1972, p. 307s rev.) 

(2) commentaires de la Genèse et où es-tu ?, cf.https://www.amazon.fr/Claude%20Heriard/e/B004MSYHWI/

02 février 2017

Le mal chez Hannah Arendt

La phrase citée dans La Croix du 1/2/17 ne cesse de faire écho en moi. " Le mal est un phénomène de surface. Nous résistons au mal en refusant de nous laisser submerger par la surface des choses. En nous arrêtant et en réfléchissant, c'est-à-dire en dépassant l'horizon du quotidien. Plus une personne est superficielle, plus elle est susceptible de céder au mal. C'est la banalité du mal."
Après le film et le reportage diffusé sur Arte sur Hannah Arendt le même jour (à voir en replay), on ne peut que s'interroger sur toutes ces petites superficialités qui nous empêchent d'aller au dela, de retrouver notre conscience intérieure perdue. À méditer.

10 décembre 2015

Le mal

Après une longue contemplation sur le coquelicot et la beauté du monde créé, sur les pas de François d'Assise, Loew nous conduit, comme en contraste à envisager le mal comme lancinant et pernicieux. "Le mal m'apparaît comme n'étant pas la réponse définitive (...) Dieu ne peut laisser le dernier mot au mal, Dieu est innocent du mal : la seule définitive certitude est là, mais elle ne peut être dite qu'avec une douloureuse humilité, à genoux en quelque sorte. (...) plus l'un s'abaisse dans les ténèbres, plus nous sommes obligés de placer l'autre dans la lumière. Alors je puis affronter cette idée (...) plus lucidement, plus humblement, sans demander des comptes à Dieu".

A genoux devant l'homme, y compris devant l'homme porteur du mal, comme ce Christ à genoux devant Judas, allant jusqu'à lui laver les pieds, allant jusqu'à chercher à communier avec lui. Tel semble être le chemin tracé par Dieu face au mal dont il reste innocent puisque face à nos pulsions de mort, il se tait et il souffre. Son discours s'arrête sur la Croix, ultime abaissement de Dieu devant le mal, ultime signe aussi du jusqu'au bout de sa miséricorde.

(1) Jacques Loew, Mon Dieu dont je suis sûr, Fayard Mame, 1982, p. 67-68

01 juillet 2015

Dieu n'a pas fait la mort

En écho à Laudato si,  on peut méditer sur le plan de Dieu sur la création, tel que nous le relève ce beau texte de la Sagesse, lu dimanche :
"Dieu n'a pas fait la mort, il ne se réjouit pas de voir mourir les êtres vivants.
Il les a tous créés pour qu'ils subsistent ; ce qui naît dans le monde est porteur de vie : on n'y trouve pas de poison qui fasse mourir. La puissance de la Mort ne règne pas sur la terre,
car la justice est immortelle.
Or, Dieu a créé l'homme pour l'incorruptibilité, il a fait de lui une image de sa propre identité.
C'est par la jalousie du diable que la mort est entrée dans le monde ; ils en font l'expérience, ceux qui prennent parti pour lui. " (1) Livre de la Sagesse 1,13-15.2,23-24. 

Sans autre commentaire. 

14 septembre 2012

Pourquoi j'ai mal ? - Avis de recherche

Depuis la nuit des temps, la question de la souffrance interpelle l'homme ? Cette question, il la pose aussi à Dieu, dès qu'il en perçoit la présence. La Bible nous fait état, à plusieurs reprises de cette question et les psaumes retentissent, souvent de ce cri. A la suite de l'exil, cette question de la souffrance et en particulier de la souffrance des justes, se cristallise dans le texte de Job. Il rebondit ensuite, plus tardivement, dans la question posée par la mort des martyrs d’Israël. Jésus se fait écho de cette question dans l'épisode de la tour de Siloë. Et l'explication qu'il donne, reste alors sous forme d'une aporie. Peut-être, parce qu'une seule réponse nous est offerte, celle de la Croix..., signe élevé pour le monde. Cette question fondamentale pour l'homme affleure dans toutes les rencontres avec les gens du seuil. Un des exemples les plus criants, m'a été rapporté par un jeune, l'année dernière, dans cette phrase : « Quand je vais bien, je regarde le ciel et je lui demande, qu'est-ce que tu vas m'envoyer encore, comme malheur ?»... Face à ce lien entre la peine et Dieu, nous sommes souvent démunis. Et pourtant, l’Église n'a cessé de tenter d'apporter une réponse à cette question. Elle y est parvenue avec plus ou moins de conviction et a peut-être manqué en tout cas de clarté dans sa réponse. Nous chercherons, chez des théologiens comme Moltmann et Balthasar, des clés d'interprétation. Peut-être que ce chemin nous conduira ailleurs, notamment sur la question de la déréliction, mise en avant par A. von Speyr. Une certitude : au delà des concepts, la traduction pastorale ne cessera d'être notre préoccupation... Parce que les mots de l’Église, ses références, ne parlent plus aux hommes d'aujourd'hui. Cet argumentaire trace en quelques mots, mes préoccupations de cette année à venir, puisque je vais y consacrer l'année, dans le cadre de ma dissertation de licence de théologie. Les suggestions de lecture sont les bienvenues...