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17 novembre 2020

Lire l’Écriture - 6 ter

Que la Bible soit un doux mélange entre paroles humaines et Parole de Dieu n'enlève en rien l'intérêt de se plonger dans l'océan des livres qui la composent, de suivre ses méandres et ses balbutiements, l'invention de Dieu (1) comme le sous entend Thomas Römer.
C'est justement dans ces balbutiements et ses fausses pistes, au travers des fausses idées de Dieu qu'elle véhicule qu'apparaît entre les lignes la Sagesse qui est à l'œuvre. Mon ami Christophe Gripon (2) y voit une touche très féminine de Dieu. Il s'agit en effet d'une longue gestation que cette « pédagogie divine » (3) qui trace au sein des mythes et des méditations ce qui va faire éclore la Révélation. Paul Ricoeur écrivait je crois dans « Le conflit des interprétations » cette métaphore vive(4) sublime : « Le mythe donne à penser ».

Cette phrase est tout un programme.

Le buisson ardent est une préfiguration du Christ nous glissait Benoît XVI dans son Jésus de Nazareth.

Le rocher que brise Moïse est le Christ nous dit un père de l'Église.

L'eau qui jaillit du cœur du Christ a pris sa source dans le Temple d'Ezechiel et nos ossements desséchés s'altère de cette eau et ce vin à jamais versé.

Alors plongeons nous ensemble dans l'Ecriture, n'hésitons pas à partager nos découvertes dans une lecture commune.

Je vous invite à tenter cette expérience singulière dans un forum dédié qui ne fait pas concurrence à celui-ci mais veut en faire un lieu réservé à la manducation.

Ses règles sont strictes. Rester concentré sur la lectio divina. Ne partir que de l'Ecriture, ne commenter qu'elle dans le respect et la contemplation...

https://www.facebook.com/groups/2688040694859764/?ref=share

(1) Thomas Römer, l'invention de Dieu, Points, Seuil, Paris, 2014
(2) cf. notamment L'Eros un chemin vers Christ Sophia et Les portes du Ciel
(3) voir mon livre éponyme
(4) voir aussi son livre éponyme

02 décembre 2017

Une lecture triophonique de l’Écriture

Christoph Théobald évoque une lecture « stéréophonique » de l'Écriture qui permet à la fois :
1. d'entendre ce que nous dit le texte, dans son contexte large du monde biblique
2. d'entendre notre conscience et ses appels
3. de voir juger et agir dans le monde.
L'enjeu est de trouver « son unité interne, répondant ainsi à ses souhaits et désirs les plus profonds, à savoir la paix intérieure et la paix messianique entre tous ? »(1)

(1) Christoph Théobald, Urgences Pastorales, Paris, Bayard, 2017, p.396sq

01 mai 2017

Lectures pastorales


Pour avis, mes "Lectures pastorales" sont devenues une longue saga qui compte maintenant une quinzaine de tomes, la plupart vendues à prix coûtant et publiés en "créative commons*" (parce que ces commentaires ne m'appartiennent pas et me dépassent)  :



1- A genoux devant l'homme, (Jean) 2012
2- Chemins de miséricorde, (Luc) 2013
3 - Chemins d'Eglise (Actes des apôtres)

4 - Serviteur de l'homme, kénose et diaconie (n°3 + lettres de Paul) 2014
5 - Sur les pas de Marc, 2015
6 - Sur les pas de Jean, 2015
7 - Chemins croisés (Matthieu), 2015
8 - Chemins d’Évangile (Recueil rassemblant les n° 2, 5, 6 et 7), 2015
9 - Le chemin du désert (de Gn et Ex à Mat 4 et Jn 21)
10 Nouveau testament commenté, tome 3 (autres lettres)

Elle intègre dans la même collection la trilogie "Humilité et miséricorde", 2016
11. L'humilité de Dieu, tome 1
12. Décentrement et communion, tome 2
13. Miséricorde, un chemin en Église, tome 3

Puis elles viennent d'être complétées par :
14 - Lire l'Ancien Testament, tome 1 - une lecture pastorale des livres d'Osée et de la Genèse, 2016
15 - Dieu n'est pas violent,  lire l'Ancien Testament, tome 2 (à partir des travaux publiés en 10,11 et 19)
16 - Chemins de prière, nouvelle édition - lire l'Ancien Testament, tome 3 (les psaumes)

Reste en préparation :
17 - Lectures pastorales (une version synthétique des tomes 14, 15 et une relecture du n°5).
18 - Une lecture pastorale des prophètes ?


* Libres de droits, ils sont reproductibles avec mentions de la source.
Les premiers tomes sont aussi disponibles en epub gratuits.

30 mars 2017

On n'épuise pas la source

Alors que j'entame la quatrième version de mon commentaire de Marc, ce beau texte d'Ephrem me rappelle que je ne suis pas au bout du voyage. Une leçon d'humilité...

"La parole de Dieu est un arbre de vie qui, de toutes parts, te tend des fruits bénis ; elle est comme ce rocher ouvert dans le désert, qui devient pour tout homme, de toutes parts, une boisson spirituelle : « Ils ont mangé un aliment spirituel, et ils ont bu un breuvage spirituel » (1Co 10,3 ; Ex 17,1s). 

Que celui qui obtient en partage une de ces richesses n'aille pas croire qu'il n'y a dans la parole de Dieu que ce qu'il y trouve ; qu'il se rende compte plutôt qu'il n'a été capable d'y découvrir qu'une seule chose parmi bien d'autres. Enrichi par la parole, qu'il ne croie pas que celle-ci est appauvrie ; incapable d'épuiser sa richesse, qu'il rende grâces pour sa grandeur. Réjouis-toi, parce que tu es rassasié, mais ne t'attriste pas de ce que la richesse de la parole te dépasse. 

Celui qui a soif se réjouit de boire, mais il ne s'attriste pas de son impuissance à épuiser la source. Mieux vaut que la source apaise ta soif, plutôt que ta soif n'épuise la source. Si ta soif est étanchée sans que la source soit tarie, tu pourras y boire à nouveau, chaque fois que tu auras soif. Si, au contraire, en te rassasiant, tu épuisais la source, ta victoire deviendrait ton malheur. Rends grâces pour ce que tu as reçu et ne murmure pas pour ce qui demeure inutilisé. Ce que tu as pris et emporté est ta part ; mais ce qui reste est aussi ton héritage.(1)

(1) Saint Ephrem, Commentaire de l'Évangile concordant, 1, 18-19 ; SC 121 (trad. SC, p. 52-53), source Évangile au quotidien.


08 janvier 2017

Cana - une lecture spirituelle -Faust de Riel

Le récit de Jean mérite un large détour.  Sa force symbolique dépasse largement l'histoire elle même,  la simple compassion de Jésus pour des fiancés d'une bourgade de Gallilée.  La simple allusion au troisième jour et donc à la résurrection nous interpelle.  Celle des noces, thème récurrent de l'Ancien Testament aussi.
Comme le puits de Jn 4, l'enjeu est donc plus vaste et l'ironie johannique sur les rapports de Jésus et sa mère ne doit pas nous dérouter. Je découvre comme toujours chez les Pères de l'Église des pépites dans leur lecture spirituelle de Cana. Celle ci,  proposée dans l'office des lectures vaut le détour : "Le troisième jour, il y eut des noces. Que sont ces noces, sinon les vœux et les joies de l'humanité sauvée, célébrées le troisième jour, dans le mystère de ce chiffre qui désigne soit la confession de la Trinité, soit la foi en la résurrection.
Car, dans un autre passage de l'Évangile, c'est avec la musique et les danses et la robe des noces que l'on accueille le retour du fils cadet, c'est-à-dire la conversion du peuple païen.
Aussi, comme un époux sortant de la chambre nuptiale, le Verbe descend jusqu'à la terre, jusqu'à l'Église qui doit rassembler les nations; en assumant l'incarnation, il va s' unir à celle qu'il a gratifiée d'un contrat de mariage et d'une dot. Un contrat, quand Dieu s'est uni à l'homme ; une dot, quand il a été immolé pour le salut de l'homme. Le contrat, c'est la rédemption présente ; par la dot, nous entendons la vie éternelle.
Aussi était-ce des miracles pour ceux qui voyaient, des mystères pour ceux qui comprenaient. C'est pourquoi, Si nous regardons bien, on découvre d'une certaine manière, dans les eaux elles-mêmes, une ressemblance avec le baptême et la nouvelle naissance. En effet, lorsqu'une chose se transforme intérieurement en une autre, lorsque la créature inférieure, par un changement invisible, se transmue en une nature meilleure, le mystère de la seconde naissance s'accomplit. Les eaux sont changées tout à coup, elles qui plus tard doivent changer les hommes.Par l'action du Christ en Galilée, voici du vin. C'est-à-dire que la loi disparaît et la grâce la remplace: le reflet est écarté, la vérité est rendue présente ; les réalités charnelles conduisent aux spirituelles, l'observance ancienne disparaît au profit de l'alliance nouvelle.
Comme dit l'Apôtre :Le monde ancien s'en est allé, un monde nouveau est déjà né. De même que l'eau contenue dans les cuves ne disparaît pas, mais reçoit alors une existence qu'elle ne possédait pas auparavant, ainsi la loi ne disparaît pas, mais se perfectionne par l'avènement du Christ.Le vin venant à manquer, un autre vin est procuré; le vin de l'ancienne alliance était bon, mais celui de la nouvelle est meilleur. L'ancienne alliance, celle que les Juifs observent, s'évapore dans la lettre. La nouvelle alliance, celle qui nous concerne, nous restitue le goût de la vie en nous donnant la grâce. Le bon vin, c'est-à-dire le bon commandement, est celui de la loi qui t'enseigne: Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi. Mais le vin de l'Évangile est meilleur et plus fort, lorsqu'on t'enseigne: Eh bien moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent." (1)
Que l'auteur de ce sermon, abbé de Lerins puis évêque de Riez, au Veme siècle soit ensuite accusé de semi-pelagianisme enlève-t-il de l'intérêt à cette interprétation ?
Sa lecture est doublement sacramentelle. Elle donne sens au baptême comme à l'eucharistie,  dans une dynamique cohérente avec d'autres analyses,  sans parler de mes travaux de recherche sur ce thème (2).
(1) Fauste de Riez, Sermon sur l'épiphanie
(2)  cf. Dynamique sacramentelle et Sur les pas de Jean

07 janvier 2017

Cana 2 -Saint Ephrem

Une deuxième interprétation qui n'enlève rien à la première est aussi digne d'intérêt.  "Au désert, notre Seigneur a multiplié le pain, et à Cana, il a changé l'eau en vin. Il a ainsi habitué la bouche des hommes à son pain et à son vin, jusqu'au temps où il leur a donné son corps et son sang. Il leur a fait goûter un pain et un vin transitoires, pour faire grandir en eux le désir de son corps et de son sang vivifiants...
Il nous a attirés par ces choses agréables au palais, afin de nous entraîner plus encore vers ce qui vivifie pleinement nos âmes. Il a caché de la douceur dans le vin qu'il a fait, pour indiquer aux convives quel trésor incomparable est caché dans son sang vivifiant. Comme premier signe, il a donné un vin réjouissant pour les convives, afin de manifester que son sang réjouirait toutes les nations. Si le vin intervient en effet dans toutes les joies de la terre, de même, toutes les vraies délivrances se rattachent au mystère de son sang. Il a donné aux convives de Cana un vin excellent qui a transformé leur esprit, pour leur faire savoir que la doctrine dont il les abreuverait transformerait leur cœur. Ce vin, qui n'était d'abord que de l'eau, a été changé dans les jarres, symbole des premiers commandements amenés par lui à la perfection. L'eau transformée, c'est la Loi menée à son accomplissement. Les invités de la noce ont bu ce qui avait été de l'eau, mais sans goûter à cette eau. De même, lorsque nous entendons les anciens commandements, nous les goûtons dans leur saveur non pas ancienne mais nouvelle." (1)

Que l'auteur de ce texte soit docteur de l'Église ajoute-t-il du crédit à sa thèse ? :)
Est-elle très différente de celle de Fauste de Riez ? Elle est en tout cas plus ancienne puisqu'Ephrem était diacre en Syrie au IVeme siècle.

Il nous faut puiser à ces deux sources comme à toutes les semences du Verbe.  L'Écriture est un puits sans fond et la diversité est aussi source d'unité quand elle nous conduit à l'ultime contemplation,  celle du Christ.

(1) Saint Ephrem, Commentaire de l'Évangile concordant, 12, § 1-2 ; SC 121 (trad. cf SC, p. 213)

13 décembre 2016

Silo le berger, un conte de Noël

Comment aider nos jeunes enfants à découvrir et à goûter l'Écriture ? Écrit pour mon jeune filleul, Silo le berger est une histoire interactive, inspirée du tome 1 de mes lectures pastorales : "Chemins de misericorde".
Il nous conduit, par les yeux d'un petit berger, devenu pêcheur en Gallilée, de Zacharie à la résurrection. Le livre, qui suit fidèlement l'évangile de Luc dans la version Crampon vient de paraître en édition brochée couleur à prix coûtant. Il est également disponible en version Kindle à prix mini. (0,99 €)
Les 16 premiers chapitres (un conte de Noël) peuvent être lus à partir de 7 ou 8 ans. L'ensemble vise plutôt 10 ans et plus.
Il est illustré de photos de Palestine.

18 novembre 2016

Avis de publication - 2016-2022

Dans la suite des travaux de recherche publiés sur ce blog, voici maintenant disponible la série complète de mes "Lectures pastorales"*, un essai de lecture cursive du Nouveau Testament :

  1. Sur les pas de Marc
  2. Chemins de miséricorde (Luc)
  3. Chemins croisés (Matthieu)
  4. Sur les pas de Jean (une nouvelle édition de "A genoux devant l'homme")
  5. Chemins d'Evangile (1 à 4 en un recueil)
  6. Chemin d'Eglise (Actes)
  7. Serviteur de l'homme, Kénose et Diaconie (Actes et Paul)
  8. Commentaire du NT, tome 3
A cela s'ajoutent les trois tomes qui viennent de paraître sur la miséricorde* :
  1. Humilité et miséricorde - Tome 1 : L'humilité de Dieu (qui reprend "Sur les pas de Jean")
  2. Humilité et Miséricorde - Tome 2 : Décentrement et communion
  3. Humilité et Miséricorde - Tome 3 : Miséricorde, un chemin en Eglise
Puis les trois livres écrits en écho à partir de Gn 1 à 3, Os et Ex.
:
  1. Lire l'Ancien Testament, tome 1 - une lecture pastorale des livres d'Osée et de la Genèse (Os, Gn) 
  2. La dynamique sacramentelle - quatrième édition
  3. Dieu n'est pas violent - Lire l'Ancien Testament, tome 2 - une lecture pastorale de l'Exode (parution le 18 octobre 2016)
Utilement complétés par :
15. Le chemin du désert, un itinéraire spirituel
16. L'amphore et le fleuve
17. Danse avec ton Dieu

* Ces livres sont disponibles à prix coûtant sur Amazon.fr et publiés en "Creative commons"

03 novembre 2016

Trois lectures de l'Écriture - Saint Jérôme

"La science de la loi de Dieu, nul ne peut la recevoir si elle ne lui a été donnée par le Père des lumières qui illumine tout homme venant en ce monde". Jérôme continue plus loin en précisant : "Une triple manière nous est chère pour exposer les Écritures. La première est de les comprendre selon le sens historique, la seconde selon la tropologie [sens éthique], la troisième selon l'intelligence spirituelle". (1) Dans le dernier niveau, il ajoute que "la méditation de la vie courante devient ainsi la figure du bonheur futur". Henri de Lubac, dans ses exégèses médiévales parlera, sur la base d'autres Pères de l'Église de quatre sens. Il distingue la lecture spirituelle de la téléologique qui sont contenues, de fait, dans ce troisième point. Personnellement je travaille notamment à la croisée de ces deux points. Mes 8 tomes de lectures pastorales cherchent pour l'instant à réveiller dans l'aujourd'hui de nos vies, les pas de Dieu vers nous. Les 4 sens sont présents mais ce qui prime, c'est le chemin du Verbe jusqu'au coeur.

(1) Saint Jérôme, Lettre 120 à la veuve Hédypia, cité in Claude Ollivier, Jérôme, Paris, Éditions Ouvrières, 1993, p. 101.

28 février 2015

Chemins d'Évangile - Une lecture des pastorale des quatre évangiles

Pour les habitués de ce blog, vous avez du suivre mes travaux de lectures cursives qui m'ont conduit progressivement de Marc, à Jean, puis de Luc aux Actes et à Paul.
Ces travaux viennent d'être complétés par une lecture cursive et synoptique de Matthieu, permettant de publier en un seul tome à prix coûtant une lecture commentée des 4 évangiles, sous le titre de "Chemins d'Évangile".
Cette initiation à la lecture des quatre évangiles (815 pages) comprend une progression. Si l'évangile de Marc n'était accompagné que de quelques notes explicatives sur certaines expressions difficiles, la lecture de Luc puis de Matthieu et Jean font l'objet de commentaires de plus en plus détaillés (analyse narrative, transverse, théologique et spirituelle) et profite notamment des apports des dernières recherches en historico-critique (à travers l'oeuvre magistrale de John P. Meier, déjà commentée dans ce blog).
Ce recueil reste disponible en quatre tomes séparés, dont :
-  "Chemins de Miséricorde (Luc)",
-  "Chemins croisés (Matthieu)"
- et "À genoux devant l'homme" (Évangile selon saint Jean).
Cette lecture contemplative et pastorale est un chemin pour découvrir seul ou avec d'autres les trésors de l'Évangile. Comme vous le savez, j'accompagne plusieurs groupes de lecture d'Évangile. Ce travail est surtout une longue expérience pastorale de la "périphérie". Il présente un travail de recherche personnel sur l'Ecriture qui se complète par "Chemins d'Église" (lecture commentée des Actes des apôtres) et "Serviteur de l'homme, kénose et diaconie" (une lecture des lettres attribuées à saint Paul).
Le texte, présenté en support est tiré de la version Crampon de 1910.


29 janvier 2015

Retiré même ce qu'il a... Marc 4, 25

"Celui qui n'a pas, on lui enlèvera même ce qu'il a".

 Ce verset de Marc 4 nous a fait buter dans notre dernière réunion de lectio divina (Maison d'évangile), mon interprétation,  probablement critiquable est de lire ce verset en lien avec la parabole des talents. Si  l'on refuse le don de Dieu, que l'on ne détient pas, tout peut nous être retiré.  Mais,  aie je ajouté, Dieu n'a de cesse,  pourtant,  de nous en donner plus.  Pris isolément,  ce verset est terrible.  
Mis en tension avec le récit de la brebis il devient acceptable. 

05 décembre 2014

Lectures pastorales - Complément de recherche

‎Comment lire la parole de Dieu ? 
Plusieurs avis divergent sur le sujet, même si une lecture à plusieurs est toujours privilégiée. Il y a néanmoins toujours la possibilité de se retirer dans sa chambre à l'abri du bruit du monde, pour une rencontre particulière et intime avec ce que Dieu a à nous dire dans le secret. C'est aussi le chemin de l'oraison qui fait d'une prière, ligne après ligne, le chemin d'une rencontre personnelle.
Depuis des années l'auteur de ces pages passe de l'une à l'autre de ces méthodes au gré du temps et des rencontres. Ce livre à venir rassemblera plusieurs essais et plusieurs approches. 
L'évangile de Marc (déjà paru sous epub gratuit) favorisera une lecture personnelle. Les notes ne sont là que pour répondre à des obstacles jugés insurmontables. Elles ont été rédigées pour répondre aux questions d'un lecteur anonyme qui s'est plié à l'exercice de lire l'évangile le plus court d'une traite en se contentant de souligner ses questions.
L'évangile de Luc est abordé différemment, comme une lecture commentée en s'attachant à ne pas quitter l'approche particulière de l'auteur, dans le cadre de ce que l'on appelle une lecture narrative qui ne s'interroge que peu aux sources.
Matthieu (en cours de rédaction) sera abordé de manière similaire, mais en ajoutant une lecture synoptique, qui met en regard les propos de l'auteur avec les deux autres évangélistes précités. 
Enfin Jean  a déjà fait l'objet d'une première lecture contemplative avant de l'aborder sous l'angle théologico- pastorale ‎dans le cadre d'un autre ouvrage paru sous le titre "à genoux devant l'homme".
Au total, ces "lectures pastorales" vous invitent à trouver votre propre chemin qui ne peut qu'être unique qu'il soit individuel ou plus idéalement en Église.
Ajoutons qu'à cette lecture des quatre Évangiles s'ajoute celle des Actes et des lettres de Paul, dans un ouvrage déjà paru sous epub sous le titre de "Chemin d'Eglise"...
Comme tous les travaux presentés sur ce blog, une aide de relecteurs sera toujours là bienvenue.

22 février 2014

Saint Luc (Lectio divina)


Comme annoncé en septembre, après six mois d'une lecture journalière, sans prétention, de l'intégrale de l'évangile selon saint Luc, je vous signale le terme de ce parcours et la parution de "Chemins de miséricorde", l'intégrale de Luc commenté en version blog ou version epub gratuite à télécharger 

On ne fait pas ce chemin sans y laisser des plumes.
Le texte reste ouvert à vos propres commentaires. Une lecture à plusieurs est toujours préférable.

Pour les intéressés, je poursuit celle de Jean en paroisse, le deuxième mardi de chaque mois avec une petite équipe.

Je m'attaque maintenant aux actes des apôtres... Avis aux amateurs.

27 novembre 2013

Evangelii Gaudium - II - Sur la lectio

Deux pépites en lien avec nos essais de lectio divina...


§ 264 "La meilleure motivation pour se décider à communiquer l’Évangile est de le contempler avec amour, de s’attarder en ses pages et de le lire avec le cœur. Si nous l’abordons de cette manière, sa beauté nous surprend, et nous séduit chaque fois. Donc, il est urgent de retrouver un esprit contemplatif, qui nous permette de redécouvrir chaque jour que nous sommes les dépositaires d’un bien qui humanise, qui aide à mener une vie nouvelle. Il n’y a rien de mieux à transmettre aux autres."

§ 266 : "On ne peut persévérer dans une évangélisation fervente, si on n’est pas convaincu, en vertu de sa propre expérience, qu’avoir connu Jésus n’est pas la même chose que de ne pas le connaître, que marcher avec lui n’est pas la même chose que marcher à tâtons, que pouvoir l’écouter ou ignorer sa Parole n’est pas la même chose que pouvoir le contempler, l’adorer, se reposer en lui, ou ne pas pouvoir le faire n’est pas la même chose. Essayer de construire le monde avec son Évangile n’est pas la même chose que de le faire seulement par sa propre raison. Nous savons bien qu’avec lui la vie devient beaucoup plus pleine et qu’avec lui, il est plus facile de trouver un sens à tout. C’est pourquoi nous évangélisons. Le véritable missionnaire, qui ne cesse jamais d’être disciple, sait que Jésus marche avec lui, parle avec lui, respire avec lui, travaille avec lui. Il ressent Jésus vivant avec lui au milieu de l’activité missionnaire. Si quelqu’un ne le découvre pas présent au cœur même de la tâche missionnaire, il perd aussitôt l’enthousiasme et doute de ce qu’il transmet, il manque de force et de passion. Et une personne qui n’est pas convaincue, enthousiaste, sûre, amoureuse, ne convainc personne."

Source : Pape François, Evangelii-Gaudium, voir lien post précédent.



13 novembre 2013

Selon saint Luc - Déjà 5 chapitres

Le projet continu... Et comme toujours, la Parole conduit à des déplacements.
A consommer sans modération :

14 août 2013

Lectio Divina

Après plusieurs lectures cursives de Jean (cf. http://selonsaintjean.blogspot.fr) j'initie une lecture cursive de Luc à laquelle vous pouvez participer par vos commentaires (ouverts mais modérés). La lecture cursive d'un évangile est toujours une aventure spirituelle particulière. Elle nous décentre et permet un retour au coeur de notre foi.
Principaux posts :
- Pourquoi une lecture cursive de Luc
- Bibliographie
- Premiers versets commentés

10 mars 2007

Ecoute et obéissance

Enzo Bianchi le rappelle, l'Ecoute (shma) signifie en hébreu obéir. Ainsi les Écritures elles-mêmes exigent l'obéissance dit-il (1) citant 2 Tim 3, 14. Mais que dit justement ce texte : "Les Saintes Écritures peuvent donner la sagesse qui conduit au salut par la foi en Jésus-Christ. Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner la vérité, réfuter l'erreur, corriger les fautes et former à une juste manière de vivre, afin que l'homme de Dieu soit parfaitement préparé et équipé pour faire toute action bonne".

Pour lui, la valeur de l'Écriture n'est pas d'abord pédagogique, morale ou dialiectique mais sotériologique. "Elle donne le salut par la foi" (2) et rend capable de charité, d'accomplir le bien (cf. 1 Tim 3,17). Ce pouvoir est fondé pour lui par l'action de l'Esprit qui de ses énergies accompagne l'Écriture et donne le salut à qui s'en approche dans la foi. (3)

(1) Enzo Bianchi, Ecouter la parole, Les enjeux de la Lectio Divina, Lessuis 2006, p. 71

(2) Paul Beauchamp, Parler d'Écritures Saintes, Seuil Paris, 1987 p. 14

(3) E. Bianchi, ibid. p. 74

22 février 2007

Parole et hyperbole

Pour Enzo Bianchi, la racine juive du mot Parole : Miqra indique aussi bien la lecture qu'une convocation. Ainsi la parole lue, proclamée est un appel à sortir de, à aller vers. (1). Pourrait-on dire à sa suite, mais en reprenant les notions développées par Ricoeur et Beauchamp, qu'il s'agit donc par construction d'un langage hyperbolique, un appel au toujours plus. On rejoindrait ainsi le sens même de la nature de Dieu, tel que nous l'avons vu chez Hans Urs von Balthasar dernièrement. La parole n'est pas le sommet de la révélation, elle est expression partielle du Dire, et pour reprendre les termes de Lévinas, le dit n'épuise pas le Dire (2)… mais invite à un au-htpp://delà et d'une certaine manière une conversion (métanoia) véritable.

(1) Enzo Bianchi, Ecouter la parole, Les enjeux de la Lectio Divina, Lessuis 2006, p. 70ss

(2) cf. Autrement qu'être et au-delà de l'essence.

PS : Nous réduirons volontairement l'activité de se blog pour se concentrer sur notre proposition de lecture commune de la Parole...

21 février 2007

Lire l'Ecriture et voir le visage de Dieu...

"Dans le Nouveau Testament, tu vois l'Ancien Testament révélé et dans l'Ancien Testament tu vois le Nouveau Testament voilé" (1)
Pour Vatican II (DV 18), l'Evangile possède une supériorité méritée, en tant qu'ils constituent le témoignage par excellence sur la vie et l'enseignement du Verbe incarné, notre Sauveur". Ainsi pour E. Bianchi, toute lecture de l'Écriture doit être une écoute intégrale de l'Écriture, c'est-à-dire une "recherche du visage du Christ". Ainsi chaque pierre devenant des pierres de construction de la cathédrale du Verbe (2)

(1) Augustin, Enarr. in Ps CV 36 62
(2) Enzo Bianchi, ibid. p. 63

PS : Reprise aujourd"hui, Mercerdi des Cendres, de notre "Lectio Divina". N'hésitez pas à participer par vos commentaires, dans la lignée de ceux de l'an dernier.

20 février 2007

Illumination réciproque

Pour Enzo Bianchi, il existe une sorte d'illumination réciproque de l'Ancien Testament et du Nouveau Testament. Pour lui l'événement pascal est la clé herméneutique qui permet de comprendre les Écritures. (1)

Il rejoint ainsi ce qu'il citait à propos de la métaphore d'Origène sur la Maison-Bible. J'ajouterais que l'Écriture permet en retour de trouver un sens à la Passion. La kénose du Christ éclaire celle tracée depuis deux mille ans dans l'Écriture, et en soulevant délicatement le voile, fait transparaître les traces de Dieu dans l'histoire. Quand on se dit qu'en lisant l'Écriture on lit sa propre histoire, on boucle d'une certaine façon la révélation. Dans notre histoire, un long regard en arrière permet de percevoir la trace de Dieu, même s'il nous échappe dans le présent de nos vies, de peur de forcer notre liberté de croire.

(1) Enzo Bianchi, Ecouter la parole, Les enjeux de la Lectio Divina, Lessuis 2006, p. 62