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03 décembre 2014

Jésus l'exorciste

‎Que Jésus soit un exorciste parmi d'autres en son temps, voir directement en concurrence, John P. Meier ne le nie pas. Par contre, il insiste sur "la configuration particulière des différentes composantes de son activité ministérielle qui forment un tout." (1)
Et c'est peut-être là qu'il nous faut chercher les traces d'un homme, serviteur de l'humain dans son contexte particulier du monde juif du premier siècle. Car ce n'est pas pour un fait particulier mais pour l'ensemble de sa vie et de sa mort qu'il est l'unique médiateur.


(1) op. Cit., tome 2, p. 322

09 octobre 2014

Jésus un juif laïc


Après une étude qui doit en fâcher certains sur les origines du Christ, John P. Meier enchaîne sur la question " Jésus était-il marié ?" et conclut contre Phipps que cette thèse est sans fondement. On a eu chaud. Cela donne une vision très "sitz im Leben" de l'histoire des eunuques pour le royaume de Matthieu. Ce que le laïc que je suis ne peux s'empêcher de souligner c'est que Jésus était le premier laïc de l'église... laïc célibataire certes.
Comme quoi il faut de tout pour faire avancer le royaume.

Il est d'ailleurs intéressant de noter p. 220 que notre habitude de considérer Jésus comme prêtre est un hapax (seule mention du NT) qui nous vient d'un texte tardif, en l'occurrence Hébreux 7, mais que l'auteur de l'épître précise en 8, 4 que s'il était sur terre, il ne serait même pas prêtre. Autant pour ceux qui s'attachent peut-être trop à un ritualisme sous couvert d'imitation christique. On rejoint ici des propos croisés chez Moingt sur cette église non ritualiste des premiers temps.


Dois-je rappeler ici mes conclusions sur la diaconie reprise en bonus dans Chemins d'Eglise.
Le chemin pastoral adéquat n'est peut être pas celui qui passe par l'absolutisme des rites. Mais celui qui met ceux ci éventuellement au service de tous nos chemins d'humanité vers une communion véritable.

Contempler le chemin laïc du Christ montre qu'il n'a jamais passé par une stricte obéissance aux rites au grand dam des Pharisiens. Il a toujours mis la charité au premier plan.

22 septembre 2014

Jésus marginal - Un certain juif Jésus, vol 1. de John Meier, initiation de lecture.

John P. Meier, introduit son livre* sur la question de la "marginalité" de Jésus. 
Prendre en compte cette marginalité est en soi plein d'implications théologiques. N'est ce pas ce que l'on contemple dans la crèche : un enfant sans atout, sans histoire en lequel Dieu choisi d'apparaître ?  
Le récit de l'enfance par Luc, dont l'historicité reste critiquée** ne doit pas nous éloigner des propos de Meier. 

La marginalité de Jésus est un fait historique avec toute l'ambiguïté même du mot. C'est cette marginalité qui le conduit à la mort. Il n'était rien aux yeux des grands de ce monde. Il n'a pas laissé beaucoup de traces "historiques" visibles en dehors de celles partisanes des 4 évangiles. On pourrait s'en lamenter, mais il me semble au contraire que l'on est dans le plan de Dieu . Car la pauvreté et la kénose qui se joue dans la marginalité de Jésus est ce qui provoque chez nous un choix libre, celui d'un "je crois"...


Au delà du discours partisan, il y a finalement peu de choses crédibles jusqu'à ce qu'on fasse le saut de la foi. Folie aux yeux des Sages dira Paul. Mais folie qui nous conduit à Dieu, dans le décentrement‎ même du raisonnable.

* A Marginal Jew: Rethinking the Historical Jesus: The Roots of the Problem and the Person, Vol. 1 - Un certain juif Jésus, les données de l'histoire, tome 1, Lectio divina, Paris, Cerf, 2009 p. 17
** ibid p. 36ss


Voir sur le même théme, un post précédent : Bonhoeffer - II - Incognito christologique