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18 juillet 2020

Le bon grain et l’Ivraie - 16eme dimanche année A

Projet d'homélie - 2 
Le livre de la sagesse et surtout le psaume 85 donne le ton. Il nous fait contempler d'abord cet amour de Dieu tendre et miséricordieux qui prend patience et regarde l'homme en espérant le meilleur de lui-même. Il y a quelque part une forme d'agenouillement et de dépouillement devant l'homme. Une espérance...
Une espérance que tout ce qu'Il a donné, tous les signes, toute la pédagogie de Dieu va donner naissance à une plante, à une graine, à quelque chose qui va porter du fruit.
Laisser pousser l'ivraie, n'est-ce pas croire à la victoire de l'amour sur la mort.
Face à cette espérance de Dieu, face aussi à l'Esprit qui a été donnée à l'homme, quelle est notre attitude ?
Comment faire ?
Deux pistes :
  1. Ne pas tomber dans le jugement sur autrui
  2. Regarder le chemin parcouru et avancer...

L'Esprit vient au secours de nos faiblesses sur ces deux chemins. Il nous aide à espérer en l'homme comme Dieu espère en nous.
Il nous aide à trouver la force d'avancer...
Laissons nous traverser par cette espérance.
Laissons nous surtout porté par Dieu, pour échapper aux pièges du jugement, pour nous concentrer sur la tâche qui nous est impartie, pour nous laisser saisir par le Christ, en oubliant le chemin parcouru...(au sens donné par Ph 3).

L'ivraie du voisin est une fausse piste. Par la prière Dieu nous conduit à voir ce qui en nous est à transformer. Par sa tendresse, son amour et son pardon, Dieu nous conduit à la vie. Laissons nous transformer par l'Esprit qu'il a déposé en nous.

Ce n’est qu’à ce prix que Dieu pourra rendre justice. Abandonner le jugement sur autrui, c’est laisser agir le Dieu de tendresse et de miséricorde qui guide l’homme vers la victoire du bien. Ce n’est pas notre combat.


21 juillet 2019

Grâce et Gloire 4 - Exode 33

Nous évoquions Exode 33, au sujet de la nudité. C'est au début du chapitre que Dieu invite l'homme à enlever ses habits de fête pour se (re)mettre à nu devant lui..

Il n'est pas inintéressant d'entendre Urs von Balthazar développer tout le thème de la gloire dans la fin du même chapitre. « Moïse ayant prié Dieu de lui faire voir sa gloire, Dieu le cacha dans la fente du rocher et passa devant lui en criant : « Yahvé, Yahvé, Dieu de tendresse (rahum, du mot rèhèm) et de pitié (hanumm, de hun, hén), lent à la colère, riche en grâce (hèsèd) et en fidélité (emet).
Faisant cette expérience Moïse obtint de voir la gloire de Dieu de dos (Ex 33,23) à son passage devant l'homme. Toute la révélation de Dieu fait de lui-même est grâce ; la formule « lent à la colère » exprime que la grâce n'est pas un côté d'une révélation à deux faces, mais plutôt que la colère est fonction de la grâce » (1)

Voilà un thème à creuser.
La colère (même si j'ai du mal à l'entendre, croyant, à la suite de Varillon que Dieu n'est qu'amour), la colère donc serait fonction de la grâce. Est-ce à dire que plus Dieu nous fait grâce plus il devient exigeant ? Une remarque qui ne doit pas devenir morale pour les autres, mais interpellation toute intérieure.
Si l'on résume, en se mettant à nu, c'est-à-dire en vérité devant le Seigneur on peut se laisser appeler à le contempler. Mais voir Dieu, c'est-à-dire participer à sa gloire nous engage plus qu'avant à répondre à son appel, faute de subir sa « colère », qui est d'abord sa peine, sa tristesse (puisqu'il est « lent à la colère ».
Cette interpellation est datée et masque une partie de la miséricorde (même si on la trouve déjà en Exode et Osée (2). Il faut attendre le Christ et un texte comme le fils prodigue (Luc 15) pour percevoir que ce que la colère du Premier Testament cache, c'est le dévoilement d'un Dieu qui va jusqu'à mourir pour l'homme...

(1) Hans Urs von Balthasar, ibid. p. 131
(2) cf. notamment mon livre « Dieu n'est pas violent »

22 mars 2018

Tendresse blessée - Péguy

"Nul chemin ne conduit le chrétien au Domaine qui ne passe au carrefour de la Croix. La joie ne lui est pas retirée : elle est le son même de sa vie. Mais le bonheur tranquille n'est pas la joie. La joie dans les larmes, ou pendant le bon temps, une joie ardente et voilée, voilà l'état naturel du chrétien. Péguy disait que la tendresse, à cause de cela est la moelle du catholicisme. Une tendresse blessée...(1)

Un écho à mon "Dieu de faiblesse" éponyme?

(1) Emmanuel Mounier, L'engagement de la foi, Paris, Parole et silence, 2017, p. 175

23 avril 2016

Tendresse pastorale et rêve - Amoris Laetitia - n. 16 (suite et fin)

Il y aurait encore beaucoup à dire sur la tendresse pastorale qui se dégage dans ce texte. Mes billets ont eu pour but d'insister à cette lecture. Reprenons en guise de conclusion cette phrase du 9eme chapitre : " Vouloir fonder une famille, c'est se décider à faire partie du rêve de Dieu, choisir de rêver avec lui, vouloir construire avec lui, se joindre à lui dans cette épopée d'un monde où personne ne se sentira seul". (1) 

(1) Pape François, AL 321, citant le discours à Philadelphie du 26/9/2015.

12 avril 2016

Éloge de la tendresse - Amoris Laetitia 28

Nous avons souvent commenté ici le chapitre 11 d'Osèe en ce qu'il décrit les entrailles de Dieu et leur retournement. J'aime ce que dit François dans AL 28 sur la tendresse paternelle et maternelle de Dieu. Il met en rapport le Ps 131 et Osée 11 en décrivant un Dieu qui nous comble "comme un petit enfant contre sa mère". Ps 131, 2.
Est-ce parce que je vais être grand-père en septembre que l'image me touche ? :)

PS : Pour ceux qui n'ont pas le temps de lire l'exhortation (snif :( voici quelques pépites "live"...

15 décembre 2015

Tendresse et miséricorde - Rahamin et hesed

Revenir à l'hébreu pour en saisir le sens. Hesed exprime l'amour et la miséricorde, la fidélité et la bienveillance. "Qu'elle est précieuse ta hesed, Seigneur, les fils de l'homme se réfugient à l'ombre de tes ailes" Ps 36, 8
Dieu comme refuge dans la souffrance Dieu de tendresse...
On en arrive à Rahamin que l'ont traduit par entrailles ou par sein. "J'ai été tissé dans le ventre [rehem]de ma mère" Ps 139, 13
"Rahamin est la tendresse de la femme pour le fruit que neuf mois elle a mûri"...(1)
J'ai déjà souvent évoqué les splanchna de Dieu qui ne sont autres que le mot grec qui lui correspond. En cette année de la miséricorde, contemplons le sens profond de cet amour ‎maternel de Dieu qui nous conduit aux verts pâturages du royaume. Laissons toucher par cette image de Rembrand sur le fils prodigue, à ces deux mains paternelles et maternelles de Dieu.

(1) Jacques Loew, ce Dieu dont je suis sûr, op Cit p. 129-131
Voir aussi mon "chemin de la miséricorde"...


24 juillet 2009

Dieu de tendresse

Une des caractéristiques de la prédication de Jésus n'est-elle pas d'être à la fois pleine d'autorité et de verve face aux sages, aux savants et aux hypocrites mais à l'inverse d'être pleine d'attention et de tendresse pour ceux que l'homme rejette, bannit et condamne.

Faut-il voir dans cette différence de traitement une des caractéristiques même de la tendresse de Dieu. Pourquoi cette attitude face aux brebis perdues, face à ces fils prodigues, qu'ils s'appellent Zachèe, la femme adultère ou le bon larron. Pourquoi critique-t-on ce Jésus qui mange chez les publicains, va au devant des samaritaines considérées comme impures, embrasse les lépreux et s'agenouille devant Judas... N'est-ce pas parce que justement, devant ceux que rejette l'homme; Dieu veut se faire humble. Est-ce là que l'on trouve les traces de la théologie de la Croix, celle d'un Dieu qui meurt au milieu des abandonnés, qui se fait pécheur pour sauver ce qui était perdu...?

07 février 2009

L'amphore et le fleuve


Face à ce fleuve d'amour qui se déverse sur l'homme, saint Bonaventure avait cette image fabuleuse d'un homme, tenant une amphore, debout dans le fleuve et incapable d'en saisir le flot.
C'est donc "L'amphore et le Fleuve" que j'ai choisi pour réunir en un seul tome mes trois dernières contemplations :
- "Retire tes sandales", une contemplation écrite suite à la lecture de l'œuvre d'Urs von Balthasar,
- "La voix d'un fin silence" une analyse transversale des théophanies de Dieu dans l'ancien et le Nouveau Testament
- "Les mains vides", une relecture philosophique de l'amour-don...

Rappel : Vous trouverez sous ce lien l'ensemble de mes publications y compris une contribution à un ouvrage collectif, Chemin vers le mariage, publié récemment chez Bayard sous la direction de S. Kerrien.

13 novembre 2007

Unité

« Ce qui impressionne Basile tout aussi fortement que Cyrille de Jérusalem, c’est précisément l’unité de l’Esprit dans l’immense diversité de ses dons. C’est justement cette unité qu’il met sur un pied d’égalité avec l’unité du Père et du Fils ». (1)

Au-delà de la kénose, je pense qu’il faut ici introduire un autre aspect, qui ne fait pas voir l’Esprit comme un manipulateur, mais comme un souffle qui trouvera toujours un moyen pour souffler, malgré et au-delà de nos résistances individuelles. Et comme un torrent qui dévale au dessus des rochers, l’Esprit est la dynamique (dynamis) de Dieu en dépit de sa tendresse kénotique. C’est le paradoxe et c’est pourtant lumineux…

(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p.110

[limite sur une théorie, problème du nombre, cf. 114-115 et notamment le problème de la taxis des processions (ordre) introduit par Basile] 110

07 janvier 2007

La lumière...

Pour Balthasar, au bout de la mort jaillit tout à coup la lumière, "comme une première création (...) au terme de la vacuité du mal jaillit la plénitude du pardon. Mais la nuit sans fin était déjà elle même la lumière absolue (...) le pardon était donné parce que toute oeuvre possible était devenue impossible". Pour lui la colère de Dieu s'est heurtée à l'amour du Fils. Cette colère que l'homme avait soulevé par son refus est anéantie par "celui ci s'expose à la colère et la désarme, la rend sans objet". Cela ne répond pas à toute question dit Balthasar, mais pour moi cela révèle le "jeu trinitaire" qui complète à l'image d'un Dieu puissant et juste et donc susceptible de colère face à l'injustice, une autre facette de Dieu, infinie aussi, qui se manifeste dans la tendresse et l'impuissance du Fils. C'est dans cette tension que je perçois ainsi la Trinité

(1) d'après Hans Urs von Balthasar, Dramatique Divine, 3 L'action, ibid p.325

22 décembre 2006

La tendresse de Dieu

C'est le temps de Noël... Chemins de lecture fait une pause et vous laisse méditer la tendresse de Dieu, qui dans les traits d'un petit enfant, vient habiter notre humanité...