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27 juillet 2019

Homélie du 17ème dimanche du Temps Ordinaire - Gn 18, Col 2, Luc 11 - Demander, Prier

Notes pour la version finale prononcée à Saint Sansom  d’Allainville

3 déplacements dans les Lectures de ce jour :
1. Quelle miséricorde ?
Entre entre la perception d’Abraham, à l’origine  de l’histoire juive et ce que nous dit Paul dans sa lettre aux Colossiens, c’est toute notre idée de Dieu qui est à modifier. Dieu est miséricorde nous dit Paul. « Il pardonne toutes nos fautes... ». Du Dieu d’Abraham à celui que Jésus nous révèle il y a un grand déplacement à faire...

2. Osons demander
La fin de Luc 11 est clair, nous n’osons pas demander à Dieu. Est-ce par orgueil, parce que nous voulons tout faire seul ?
Oser demander, c’est oser accueillir Dieu en nous, c’est laisser une place à l’Esprit saint...
Deuxième déplacement...

Où es-tu ?
Où es-tu mon Dieu ?

C'est la question qu'on se pose et elle est légitime. Je lisais cette semaine une méditation de mère Teresa qui se plaignait du silence de Dieu dans sa vie et qui pourtant n'a cessé de croire dans sa présence...

Elle vivait dans le silence de Dieu et pourtant elle agissait comme jamais...
Notre relation avec Dieu est ambivalente. parfois, comme Abraham, on craint de s'adresser à lui, on négocie, on fait presque du chantage et pourtant, c'est notre foi, il est là, il nous entend, même si sa réponse n'est peut-être pas là où on voudrait qu'il soit. Que faire...?
Je n'ai pas de réponse.
Car Dieu n'est jamais prévisible.

On dit de plus en plus qu'il est absent. Certains osent dire que Dieu est mort....
La réponse est oui. Et là je n'hésite pas. il est mort.... sur une croix.
Et cette croix vaut toutes les réponses...

Alors comment prier le Père de Celui qui est mort pour nous ?
Jésus nous livre sa réponse dans ce texte de Luc 11 et je vous invite à méditer ensemble cette prière....
Elle commence par « Notre Père ».
On raconte qu'un jour la petite Thérèse a étonné une soeur en passant deux heures à méditer les deux premiers mots...
Je suis loin de l'égaler mais je vous invite à méditer de la même manière les deux premières phrases
Ce sera notre troisième déplacement...

Notre Père
Dire « notre » et pas « mon père » est déjà un enjeu.
Notre prière n'est jamais personnelle
Elle est par nature communion...

Qui est au cieux
Cela semble bien loin... cela nous conduit surtout très haut
Et sur ce chemin Jésus nous invite à monter, comme il est monté lui aussi, sur le bois d'une croix

Que ton Nom soit sanctifié
Ton nom et pas mon nom
Ta gloire et pas ma gloire
Ta prière et pas ma prière
Ton désir et pas mon désir
sanctifier le nom de Dieu c'est revenir à sa place

Que ton règne vienne
Nom pas mon désir de pouvoir
d'avoir ou de valoir
mais le règne de Dieu

Je pourrais continuer sur ce registre jusqu'au bout
mais je pense que vous avez compris l'enjeu.
Le notre Père agis comme une autocorrection de nos prières humaines en les conduisant à l'essentiel
certes on a parfois le sentiment qu'il ne répond pas...
mais la demande n'est peut-être pas ajustée.
je vous laisse méditer là dessus