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07 septembre 2019

Au fil de Luc 14, 25-33, Homélie du 23ème dimanche du Temps Ordinaire

Notes pour une homélie donnée à Notre Dame des Puits
Où est notre priorité ?
Les textes d’aujourd’hui nous conduisent très loin, sur une haute montagne qui semble impossible à gravir.
Sagesse 9 insiste sur notre corps de chair qui nous retient vers les choses matérielles. Dans l’Epître Paul demande à Philémon de passer au dessus des liens d’esclavage qui le relie à Onésime.
Dans l’Evangile Jésus nous demande de renoncer aux liens familiaux...

Ces textes demandent beaucoup. Ils nous introduisent à une double contemplation et un double déplacement. ils s’inscrivent dans la ligne de l’Evangile de dimanche dernier qui nous parlait d’abaissement. (Luc 14, 7sq).

Mais Luc va plus loin. Car entre le texte d’aujourd’hui et celui de dimanche dernier, il y a une forme d’exigence. Luc nous parle entre les deux d’un banquet où les invités habituels ne viennent pas, insistant aussi sur ceux qui n’ont pas l’apparence mais le cœur. 

« Jésus lui dit : « Un homme donnait un grand dîner, et il avait invité beaucoup de monde. À l'heure du dîner, il envoya son serviteur dire aux invités : "Venez, tout est prêt." Mais ils se mirent tous, unanimement, à s'excuser. (...) pris de colère, le maître de maison dit à son serviteur : "Dépêche-toi d'aller sur les places et dans les rues de la ville ; les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux, amène-les ici." (...) Car, je vous le dis, aucun de ces hommes qui avaient été invités ne goûtera de mon dîner." » (Lc 14, 16_24)
Je vous invite ce soir à relire l'ensemble du chapitre pour entrer dans sa dynamique propre.
Quel est finalement l'enjeu ?
La clé finale est donnée aujourd'hui.
L'enjeu est triple.
  1. Renoncer à ce corps périssable qui nous retient 
  2. Nous laisser pénétrer par la Sagesse et l’Esprit Saint
  3. et fort de cela mettre l'amour en premier...
Quand je parle d'amour il s'agit pas uniquement de cet amour d'échange que nous avons tendance à privilégier : « je te donne parce que tu me donnes ». Il s'agit d'un autre amour, de l’amour qui ne cherche pas son intérêt (cf. 1Cor 13). Du véritable amour qui n'est pas celui que l'on porte à ceux qui nous rendent leur affection mais d'un amour qui s'efface. Un amour qui est don....

Sommes-nous prêts à cela ?
La barre est haute... Elle est très haute pour tous. Car aimer Dieu plus que son père et sa mère, sa femme ou ses enfants c'est entrer dans le don total, dont le Christ est le seul exemple parfait.
La tension est importante.
L'important est de se mettre en marche... de ne pas rester statique.
On peut courir même, comme le suggère Paul (Ph 3)

Cela peut conduire néanmoins à un conflit intérieur.
Cela peut engendrer de la culpabilité...
Deux remarques à ce stade.
  1. La culpabilité est souvent le jeu du malin qui veut nous empêcher d'agir...
  2. Luc nous invite à discerner... Ni se précipiter, ni fuir...
Discerner... c'est le deuxième message de l'Evangile...
Ne pas en faire trop.. avancer à la mesure de nos forces....
Entrer dans la danse de l'amour
Faire le premier pas qui nous conduit au deuxième. Quand on aime vraiment, on ne compte plus ses pas... L'important est d'avancer.

Luc ne s'arrête pas là. Tout en plaçant bien haut l'appel, il se prépare à nous parler de miséricorde...
Alors pour ne pas perdre sa perpective. Au lieu de lire seulement le chapitre 14, lisez aussi le  chapitre 15... Non pas dans une lecture superficielle mais dans cette attention que nous demande Jésus : « commence par t’assoir ». S’il le répète deux fois, c’est que notre discernement est en jeu...