31 janvier 2005

Je reçois, donc je suis...

A la différence de la pensée cartésienne, il me semble que la pensée n'est pas ce qui caractèrise l'être mais bien cette capacité de recevoir "d'ailleurs".
Le fait de recevoir est l'état premier de l'homme. Mais sa capacité à participer à l'être dépend de cette prise de conscience qu'il reçoit de l'autre, d'un autre, ce qui lui a permis d'exister.
On peut s'arrêter au géniteur, mais la réception implique une chaine humaine, mais aussi spirituelle.
Prendre conscience de cette réception est un chemin, celui qui permet d'entamer le décentrement qui nous conduit à exister véritablement.
Je te reçois et alors, je peux me donner...

30 janvier 2005

Le voile...

"Le rideau du Temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu'en bas. " (Mc 15, 38)

Cette phrase de Marc correspond pour moi à l'hyperbole de la révélation.
Au delà du silence, un symbole qui révèle pour moi qu'il n'y a plus besoin de mettre un voile entre les hommes et Dieu, puisque le sommet de la révélation est atteint.
Cela n'enlève pas le mystère mais cela conduit nos efforts vers une méditation constante du mystère de la passion, du sens de cette mort...

29 janvier 2005

La graine tombée en terre...

Entre le geste du semeur et l'éclosion de la graine,
il y a le temps du silence.

Le temps du silence en soi.
Le temps où l'on reçoit,
Le temps où l'on meurt
Le temps où l'on renaît...

Il y a aussi le temps où rien ne se passe.
Un autre silence.
Le silence d'une liberté qui demeure.
Mais la graine peut louper un printemps,
Elle peut en louper plusieurs...
Et renaître plus tard.
C'est l'espérance du semeur.

28 janvier 2005

Silence et timidité

Et si mon goût pour ce silence n'était qu'une timidité.
Le manque d'espérance dans l'épiphanie de Dieu.
Il subsite toujours se paradoxe entre la demande d'évangéliser les nations
et celui d'une kénose où tout se taît pour laisser l'homme libre.
Je crois qu'il faut rester dans cette tension.

27 janvier 2005

Judas, premier communiant...

Je viens d'achever ma lecture de Moi, je ne juge personne (cf. post précédent).
Une phrase m'interpelle en relisant mes notes.
Judas fut le premier à communier à la Cène, note Lytta Basset
J'avais déjà noté qu'il lui avait lavé les pieds. Je n'avais pas noté ce détail complémentaire.

On retrouve ce souci qu'à Jésus, jusqu'au bout, de se mettre au pied du pêcheur, et de continuer à lui offrir son amour.

Pas étonnant, que sur la croix, il confirme son souci du pauvre, du perdu en promettant la vie éternelle à celui des deux brigands condamnés avec lui qui a eu pitié de lui...

26 janvier 2005

Silence - II

Toujours dans Projet, un fiche lecture sur un livre parlant des prêtres ouvriers. Je note cet extrait qui fait écho à cette méditation sur le silence évoquée il y a deux jours... :
Un silence total - Avares de paroles nous l'étions aussi dans notre comportement. Nous ne mettions pas spontanément en avant notre état de prêtres (...) En s'enfonçant en nous, ce silence nous révèlait sa signification et sa profondeur. Partageant la vie de ceux qui se taisent parce que ceux qui ont la parole les empêchent de parler, nous faisions notre cette parole de Jésus : "Père, je te loue de ce que tu as caché cela aux sages et aux intelligents, et de ce que tu as révèlé aux plus petits ! . Par notre silence nous entrions dans le mystère des béatitudes et du message évangélique...*"


On retrouve ce bruit d'un fin silence, qui apparaît à Elie sur la montagne (1 Rois 19), cette brise légère en l'homme qui trahit la présence de Dieu, sans violer notre liberté mais interpelle notre coeur...

Dans une excellente émission sur Madeleine Delbrel, KTO m'avait fait goûter le sens de ce ministère de l'invisible...


* A propros du livre : Prêtres et ouvriers, une double fidélité mise à l'épreuve, 1944-1969 par Charles Suaud et Nathalie Viet-Depaule, Karthala, 2004, 598 p. 47 euros...

25 janvier 2005

Projet n°284

La Revue Projet n°284 publie un dossier sur l'immigration en Europe.
On est frappé par ce qui apparaît à la lecture comme une forteresse.

La forteresse Europe.

C'était déjà pour moi un thème entendu en matière économique, mais à la lecture de ces articles je mesure ce monde protégé dans lequel nous vivons, à peine inquiétés par cette immigration massive.

Un monde protégé à côté de la misère.
On se sent impuissant et pourtant...
A méditer

24 janvier 2005

Silence - I

Il semble que je m'oriente vers une vision qui favorise la "toute-faiblesse" de Dieu. Un Dieu qui pousserait son amour de l'homme au point de s'effacer dans le silence.
cf. 1 Rois 19 : "Le bruit d'un fin silence"
ou Le silence du Christ pendant la passion (à 7 paroles près, et quelles paroles...)

Dans difficile liberté, E.Lévinas disait que le monde aurait accès à la lumière quand l'Eglise arrêtera de la cacher...

Un chemin ?
Certains pensent que c'est une erreur...
Je cherche...

Certes on a besoin de lumière et de repères...
Mais peut-on être forcé sur une voie avant d'avoir été saisi au coeur par un amour infini qui nous ébranle et nous pousse à ce décentrement...

Croire aujourd'hui

Le dernier numéro de Croire aujourd'hui a quelques articles remarquables.
- Une petite histoire entre un homme préssé (chacun de nous ?) et un mendiant... Histoire de mettre à l'épreuve, ce "moi, je ne juge personne qui m'a interpellé cette semaine". La réponse est claire. A lire.
- B. Sesboué intervient sur le sens de l'existences des différentes religions. Une bonne question, de bonnes réponses... A lire.
Cela faisait longtemps que je ne m'étais pas plongé dans cette revue "Jèse". Depuis que je lis Christus et ses merveilles.
Je suis heureux d'apprendre que mon frère a abonné ma fille... Elle aura de bonnes lectures...

23 janvier 2005

Ensemble sans fusionner

Unité n'est pas fusion, mais capacité à conjuguer nos couleurs sans qu'elles se fondent en un seul magma informe et sans couleur...
L'unité des chrétiens serait alors l'art d'aller au bout de nos convictions en reconnaissant aussi chez l'autre ce vent de l'Esprit dont nous ne sommes pas propriétaire. Un chemin où l'autre est accepté comme il est et où sa présence, sa différence, sa couleur interpelle "ma" vision du monde...

22 janvier 2005

Sainte Agnès...

Une gamine de 12 ans, martyre.
Elle a choisi la foi en premier, elle a tout perdu pour le Christ.
Et moi qui reste là...

Tu ne veux pas de sacrifice...
Mais tu nous appelles à l'amour.
Une petite flamme légère.
Un brin de folie dans l'éternité si froide.

21 janvier 2005

Semaine de l'unité

L'unité se travaille tous les jours, par une déchirure du coeur.
Mon coeur est capable de t'accepter différent, mais pas trop.

Je me sens si proche de toi ami protestant.
J'aime goûter comme toi à la Parole...

Mais toi, l'autre, le différent, tu me fais peur.
Comment faire pour qu'au delà de la blessure de notre séparation,
nous trouvions un chemin pour rester uni à la vigne véritable...

Comme le disait St Cyprien, l'unité, c'est comme la tunique du Christ, on ne peut la déchirer...
Mais quel chemin...

Chemin de dialogue, de respect, d'écoute, d'attention où l'autre est autre.

20 janvier 2005

Trahir...

Lytta Basset termine son livre, Moi, Je ne juge personne, sur la trahison de Judas. Cela interpelle sur nos propres trahisons perpétuelles, sur cette fidélité de tout les jours bafouée par notre paresse du coeur.

Je n'ai pas cessé de trahir mais tu me remets sur la voie.
En me donnant la bouchée que tu as tendu à Judas.
Parce que tu crois en moi.

19 janvier 2005

Fidélité...

On alterne souvent entre la position du fils prodigue et du fils ainé.
Fils ainé, je sombre principalement dans le jugement. Mais souvent, j'ai tendance à croire que je suis sur la voie, même si cela reste présomptueux...
La phrase du Père continue cependant à m'interpeller.
'Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi." (Luc 15)
Difficile de recevoir vraiment.
Car pour recevoir, il faut faire de la place et pour cela il convient de poursuivre ce décentrement intérieur, cette ouverture à l'autre.
Enfin, qui peut dire qu'il est avec... Dans le sens de Dieu c'est une certitude, il est avec nous. Mais dans le sens de l'homme, sommes nous avec lui ?

18 janvier 2005

Vielles outres...

Le texte d'hier continue de me marquer... Suis-je une outre neuve capable d'accueillir le message, où est-ce que je reste gentiment engoncé dans le confort de ma vie, dans le non questionnement.

Je pense qu'il faut un grand décentrement pour arriver à devenir une outre neuve, capable d'accueillir à chaque fois la parole comme un bouleversement, une révolution intérieure.
Accueillir la parole ou accueillir l'autre, qui m'interpelle et en même
temps me dérange.

Combien de fois quand je suis interpellé par l'autre, le proche, je serre les dents, détourne le regard.
Il reste un chemin à faire.

17 janvier 2005

Quand on croit avancer...

On pense avoir trouvé une lumière.
On pense être le premier.
Mais c'est faire fi de l'avant.
C'est oublier de faire mémoire.
C'est oublier la souffrance de ceux qui ont cherché.
Et qui on parfois trouvé.
De ceux qui ont fait mieux mais qui sont tombés dans l'oubli.
Alors qu'ils avaient été plus loin.
Qu'ils nous avaient dépassé.
Qui sommes nous d'ailleurs,
Dans le temps, dans la poussière d'une éternité,
Un pas devant et combien en arrière...

16 janvier 2005

Le dire et le faire...

La grande difficulté de tout homme est de rapprocher le dire, ce qui est théorisé, pensé de la réalité de ses actes, le faire. "Je ne réalise pas le bien que je voudrais, mais je fais le mal que je ne voudrais pas" dit St Paul dans Romains 7,19...
C'est tout un chemin que la méditation quotidienne de cette distance, ce fossé entre la parole et ce que nous en faisons, ce que nous vivons dans l'aujourd'hui.
Je repense aussi à cette distance entre dire et dit qu'exprime Lévinas dans "Autrement qu'être", une distance qui trouve son hyperbole sur le chemin de l'Unique...
Il y a la toute la distance que notait Bonnaventure entre la trace, l'image et la distance.
Dans la fleur, le dire de Dieu s'est cristallisé en une trace.
Dans l'homme, le dire de Dieu peut être image fragile,
Dans le Christ, le dire de Dieu prend dans un dit une véritable ressemblance.
Un chemin...

Tsunami et ONG...

Sur le forum de Chemins, un visiteur m'interpelle. Ou est-il ton Dieu ?
Dimanche dernier, le prédicateur parlait de la vague... Dieu n'est pas sur la vague, dit-il, mais sous la vague. Cela a inspiré ma réponse...
"Je comprends votre colère et votre peine. mais pour moi, le dieu souffrant est bien dans le coeur de ceux qui aident, ceux qui se dévouent par amour. il est dans chacun de nos actes au service du souffrant. c'est par cette présence, par nos mains, qu'il est présent. La souffrance du Christ est complétée par la souffrance de tous les hommes et l'amour qui nous unit à ces moments là est participation à l'amour de dieu. Cet amour n'est pas imposé, il respecte notre liberté. sa puissance n'est pas imaginaire, elle est en tout homme de bonne volonté qui avec Dieu (et parfois sans le savoir) agit au service de l'autre."
Cela fait résonner en moi ce livre boulversant d'Etty Hillesum que j'ai commenté dans Chemins. Comme elle le dit si bien, dans un camp de transit avant un camp de la mort. Dieu a besoin de nos mains... Que serait-il si nous n'étions acteurs et signes de sa tendresse pour le monde. Paradoxe de sa présence, de la liberté qu'il nous laisse et de ce chemin à trouver pour qu'Il soit, en nous...

Veau d'or

Le hasard de la lecture. Je retombe sur ce vieux texte d'Exode 32. Ils ont donné leur boucles d'oreille et leurs ceintures pour se construire un dieu, un veau d'or. Que donnerions nous aujourd'hui pour trouver le bonheur. Nous irions sombrer dans la recherche d'une consommation effreinée, nous nous achaiterions le dernier écran plat, le lecteur USB pour vénérer le Dieu techno, acquérir la puissance, la recherche du valoir... Mais cette course est stérile et la tristesse et la solitude reste. Il faut alors se détourner des idoles et rechercher ailleurs, au fond de soi et dans l'autre un autre chemin...

15 janvier 2005

Persévérance...

Il y a des jours où l'on perd espoir, où les choses ne vont pas comme on voudrait qu'elles aillent. On perd pied.
C'est pourtant dans la persévérance que l'on peut avancer.
La routine établie dans les jours de joie peuvent aider pour habiter le présent, se recentrer sur l'essentiel en prenant de la distance sur ce qui blesse, ce qui fait mal. Se recentrer c'est aussi opérer un décentrement. Paradoxe du centre et de l'autre. Le centre, c'est notre intériorité la plus profonde, mais cette dernière nous échappe parce qu'elle est reçue d'un autre, d'un ailleurs.
J'avais découvert ainsi un très beau texte de Theillard de Chardin qui s'appelle la custode. Il parle de cette réception de l'Eucharistie. On veut faire corps, fusionner avec cet autre en moi et pourtant il nous échappe toujours, parce qu'il est autre en moi...

14 janvier 2005

La peur...

Je suis plongé depuis novembre dans la lecture de quelques ouvrages de Lytta Basset.
Actuellement la lecture de "Je ne juge personne" fait rebondir en moi quelques idées qui m'habite.
Une grande surprise cependant. Cette notion de peur. Peur de Jésus pendant sa vie. Peur de la mort.
Ce soir une phrase m'a marqué. La peur la plus insondable dit-elle est la peur de ne pas être entendu. Est-ce cette peur qui me pousse à écrire sur ce blog. Peut-être, en espérant que d'autres entendront... Un chemin ?

13 janvier 2005

Icone ou idole

C'est moi tout craché. Toujours à courir derrière la dernière invention, le dernier logiciel, tester, apprendre. Et puis écrire, s'exposer. Vanité des vanités dit l'Ecclésiaste. Et cependant cette vanité, se désir de paraître me fait vivre. Sans lui je ne suis rien, alors autant utiliser cette tension pour avancer, progresser. Le but étant de transformer, de sublimer ce désir, pour qu'il laisse place à l'écoute, au bruit d'un fin silence, à un autrement qu'être pour reprendre les termes d'E. Levinas, un autre livre qui m'habite depuis une dizaine d'années...
Un chemin à l'écoute de l'autre où je puisse me perdre pour qu'Il soit...

12 janvier 2005

Tout a commencé...

Tout a commencé pour moi par cette lecture déjà évoquée de François Varillon, Joie de croire, joie de vivre, conseillé par mon aumônier CPM.
Un texte facile d'accès. Si l'on ne peut retenir qu'une chose de cette lecture, c'est que pour Varillon, Dieu n'est qu'amour. Le que est important. Il ajoute : Si Dieu est tout puissant, ce n'est que par son amour.
Varillon a écrit d'autres livres dont celui déjà commenté dans
http://chemins.eklesia.net/lecture/souffrance.php3.
Ou l'on voit que Dieu n'est qu'amour dans la toute-faiblesse et la toute tendresse de son Fils mort par amour.

Quelques traces...

Cette expérience n'est pas la seule sur le réseau...
J'ai un peu le clavier facile :-)
Tout à commencé par le désir de mettre en ligne quelques pages sur le mariage.
L'expérience, qui date de 1998, a été riche en rencontre, dialogue, enseignement personnel.
Le premier site, publié pour informer des parisiens sur l'offre en matière de préparation au mariage a été visité par de nombreuses personnes du monde entier. La magie d'internet. Je ne m'y attendais pas. La première surprise fut de recevoir comme premier mail, une lettre du Canada. J'étais donc loin de mon public parisien. Cela m'a fait prendre conscience qu'à l'époque, en matière d'information et de lieu de réflexion sur le mariage, il n'y avait qu'un grand désert. D'ou le succès de PMC, ce portail que je lançais rapidement...
Les premières versions ont été hébergées sur de nombreux hébergeurs successifs, au gré des possibilités. Nombreux hébergeurs ont ensuite été abandonnés, après que la publicité soit devenue très envahissante :
http://www.geocities.com/chdcpm/ (relooké depuis). Première version de PMC (30 pages) publiées en 1998.
http://www.ifrance.com/cpm-paris/ (relooké depuis)
http://www.ifrance.com/bdcouple/ (relooké depuis)
http://www.ifrance.com/terresainte/
http://mariage.pmc.free.fr (relooké depuis)
http://www.mariage.chretien.free.fr (relooké depuis)
http://bonheur.couple.free.fr
http://coeur.coeur.free.fr
http://jeux.pmc.free.fr
http://mariage.eklesia.net
http://chemins.eklesia.nethttp://animal.paris.free.fr/
Un aperçu d'une des premières version de PMC peut se voir sous ce lien

Cette expérience sur le réseau m'a relancé dans l'envie d'écrire. Pour moi l'écriture est en effet un chemin de méditation. Car pour écrire, il faut d'abord penser, peser les mots.
C'est ce qui m'attire dans cette nouvelle expérience, sans compter l'intérêt d'une relecture, d'un dialogue à construire...

Crédits...
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Héritage

Tout a commencé par un article des Echos sur le Blog de P. Bilger et mon premier message sur ce Blog... :
Le fait de mentionner l'héritage chrétien est toujours à double tranchant, mais il donne une coloration intérieure à ce blog. C'est ce qui m'a poussé à venir depuis l'article des Echos.
Toute histoire est le cumul d'héritages et de chemins. On peut rejeter un héritage, se référer à un autre, la vraie difficulté est plus de rester écoutant à une altérité parfois dérangeante, à un message, une parole qui interpelle.
Un vieux sage, F. Varillon, disait dans Joie de Croire, Joie de vivre que la seule caractéristique d'un chrétien c'est d'être à l'écoute d'un Tiers. Cette écoute est chemin pour sa propre vie, sa propre liberté et sa propre humanité.
La question reste là . Elle est personnelle, mais aussi commune.
Que faisons nous de notre héritage ?
On verra ce que cela donnera...