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30 avril 2022

corrigé à mon essai d’homélie 2.52: * « M'aimes-tu ? »

 En guise de corrigé à mon essai d’homélie 2.52: *

« M'aimes-tu ? »

« Aimes-tu ? (...) M'aimes-tu ? (...) » Pour toujours, jusqu'à la fin de sa vie, Pierre devait avancer sur le chemin accompagné de cette triple question : « M'aimes-tu ? » Et il mesurait toutes ses activités à la réponse qu'il avait alors donnée. Quand il a été convoqué devant le Sanhédrin. Quand il a été mis en prison à Jérusalem, prison dont il ne devait pas sortir... et dont pourtant il est sorti. Et (...) à Antioche, puis plus loin encore, d'Antioche à Rome. Et lorsqu'à Rome il avait persévéré jusqu'à la fin de ses jours, il a connu la force des paroles selon lesquelles un Autre le conduisait là où il ne voulait pas.... Et il savait aussi que, grâce à la force de ces paroles, l'Église « était assidue à l'enseignement des apôtres et à l'union fraternelle, à la fraction du pain et aux prières » et que « le Seigneur ajoutait chaque jour à la communauté ceux qui seraient sauvés » (Ac 2,42.48). (...)

Pierre ne peut jamais se détacher de cette question : « M'aimes-tu ? » Il la porte avec lui où qu'il aille. Il la porte à travers les siècles, à travers les générations. Au milieu de nouveaux peuples et de nouvelles nations. Au milieu de langues et de races toujours nouvelles. Il la porte lui seul, et pourtant il n'est plus seul. D'autres la portent avec lui (...). Il y a eu et il y a bien des hommes et des femmes qui ont su et qui savent encore aujourd'hui que toute leur vie a valeur et sens seulement et exclusivement dans la mesure où elle est une réponse à cette même question : « Aimes-tu ? M'aimes-tu ? » Ils ont donné et ils donnent leur réponse de manière totale et parfaite — une réponse héroïque — ou alors de manière commune, ordinaire. Mais en tout cas ils savent que leur vie, que la vie humaine en général, a valeur et sens dans la mesure où elle est la réponse à cette question : « Aimes-tu ? » C'est seulement grâce à cette question que la vie vaut la peine d'être vécue » (1)


D’un certain côté, mon intuition de relier la nudité de Pierre à celle d’Adam est probablement la clé que suggère Jean dans son chapitre 21.


On pourra lire aussi, l’excellent commentaire de Marie-Noēlle Thabut https://eglise.catholique.fr/approfondir-sa-foi/la-celebration-de-la-foi/le-dimanche-jour-du-seigneur/commentaires-de-marie-noelle-thabut/


(1) Jean-Paul II (1920-2005)

Homélie à Paris 30/05/80, 1-3 (trad. DC 1788, p. 556 copyright © Libreria Editrice Vaticana)


* mon homélie : https://www.facebook.com/100003508573620/posts/4849361138524124/

09 juillet 2020

Homélie de mariage - Danse et liturgie - 1 Corinthiens 13 et Matthieu 5

Homélie de mariage - projet 2

Quel chemin...
Quel chemin fragile qu'un mariage.
Dans ce temps nouveau où toutes les certitudes semblent se fissurer, il est presque inouï que vous soyez là tous les deux à croire en l'amour alors que notre monde est ébranlé par une crise dont on ne voit pas la fin...

Sur la petite douzaine de mariage prévu cette année, vous êtes les seuls à avoir résisté sur la date et l'heure et cela déjà est signe, que quelque chose en vous est plus fort. Quelque chose est grand en vous et je ne peux que m'agenouiller devant cela.

L'amour prend patience ; l'amour rend service ; l'amour ne jalouse pas ; il ne se vante pas, ne se gonfle pas d'orgueil ; il ne fait rien d'inconvenant ; il ne cherche pas son intérêt ; il ne s'emporte pas ; il n'entretient pas de rancune ; il ne se réjouit pas de ce qui est injuste, mais il trouve sa joie dans ce qui est vrai ; il supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout, il endure tout. L'amour ne passera jamais. (1 Co 13)

Si vous permettez et si je pouvais en faisant cela ne pas endormir l'auditoire, j'aimerais commenter une à une ces phrases de Paul qui constitue probablement les plus belles pages jamais écrites sur l'amour...

Il y a plusieurs lectures possibles de ce texte, de la plus « charnelle » à la plus théologique..

La plus charnelle parce qu'un amour conjugal, un amour intime peut être habité par ces vertus de la patience, de l'attention à l'autre, de la quête, non de son propre intérêt mais de celui de l'autre. En plus de trente trois ans de vie conjugale je vous dirais, sur la pointe des pieds que cela est l'essence même d'une vie à deux.

Il y a là le fondement d'une danse, d'une symphonie des corps toujours à parfaire et purifier....

Vos corps et vos cœurs mêlés sont les lieux les plus intimes et les plus dépouillés de l'existence et patience, respect et souci de l'autre en forme la musique la plus essentielle.

Et en même temps, comme le disait Jean Paul Il cette rencontre la plus intime est appelée à être liturgie...

Que veut dire liturgie...?

Cela touche à la fois au sacré, à la joie, à la liberté et au don...

La liturgie des corps s'inscrit dans les quatre points que nous avons évoqués ensemble lors de notre première rencontre.

Lieu de liberté d'abord... que vos rencontres soient libres, c'est à dire à la fois librement consenties et légères de vos histoires passées
Que vos rencontres soient fécondes, lieu de vie, source de vie...
Que vos rencontres soient fidèles...
Que vos rencontres soient dons, indissolubles et par essence qu'elles ne cherchent plus vos intérêts propres mais ce couple que vous allez construire

Que votre couple enfin s'embrase dans quelque chose de plus immense. Votre amour est grand, il vous dépasse car il rejoint l'amour du créateur et c'est là où vous pouvez comprendre que ce lien indissoluble qui vous réunit est au cœur du projet de Dieu. La dimension liturgique de l'amour, c'est saisir qu'à deux rayonne quelque chose de grand, d'immense le plan de Dieu pour l'homme...

Votre amour deviendra alors « le sel de la terre », c'est à dire que pour vos enfants, vos amis, votre entourage la lumière cachée de votre union la plus intime sera lumière de l'amour reçu et donné, partagé, liturgie d'un Dieu qui donne et s'efface, qui meurt à soi même et se tait, qui prend patience et ne cherche pas son intérêt, qui invite à danser et trouve sa joie dans ce qui est vrai ; il supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout, il endure tout. L'amour ne passera jamais.

Votre amour sera chrétien s'il rayonne de cela, s'il exprime cela, s'il est habité par cela. Si au cœur de votre vie, l'amour est moteur, Dieu sera là et la joie qui habitera vos rencontres deviendra liturgie et danse avec, en Dieu et peut-être pour Dieu...

Le chemin n'est pas simple. Il est difficile. Vous en avez fait l'expérience. Vous traverserez encore des doutes et des souffrances mais je l'espère, ces textes et surtout le sens profond de ces textes, vous habiterons.

« Que votre lumière brille devant les hommes : alors, voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux. »
Matthieu 5, 12

11 mai 2019

Homélie de mariage - 1 - Col 3/Mt 19

On y est... un peu de stress pour préparer le grand jour je suppose...Vous êtes prêts m'avez vous dit. Mais prêts à quoi, pour quoi ? Je vous invite à trois temps de méditation.
Nous allons parler de fusionnel / de chair et de Dieu... Car ce que vous allez vivre aujourd'hui est plus qu'une belle journée, c'est le début d'une grande aventure. Au cours de nos rencontres, vous avez insisté sur le fait que vous étiez très fusionnel. Comment interpréter cela à la lumière de ce que nous venons d'entendre ? Je vous propose deux premières pistes de lecture. 1) Comme le dit l'Evangile, vous allez faire un. Oui est non. Car vous resterez toujours deux, même si vous découvrez vos complémentarités. Et en même temps, le pape Jean Paul II disait que la rencontre des corps est appelé à être une liturgie, ce qui se traduit par louange, un acte de louange. Et vous le sentez  probablement, ces temps de rencontre donnent envie de chanter, de rendre grâce.  Et en même temps, cette joie partagée est aussi le lieu d'un appel, d'un rayonnement. Ne gardez pas votre amour enfermé. Faites-le rayonner aux enfants que vous aurez, à ceux que vous croiserez, c'est là l'enjeu de votre mariage.
La deuxième piste est commune aux deux lectures que vous avez choisi. Saint Paul, dans sa lettre aux Colossiens vous invite à la douceur et à la tendresse, Matthieu dans son évangile vous parle de faire ne faire plus qu'un. L'expression vient d'un texte très ancien (Genèse 2) qui parle de faire « une seule chair », qui ne veut pas dire fusion comme on pourrait l'entendre à notre époque. La meilleure traduction que j'ai trouvé c'est symphonie, c'est à dire que chacun de vos talents doit s'harmoniser, comme pour entrer dans une danse. Et je ne parle pas seulement de vos corps mais de votre être. Je confie au Seigneur ce qui fait de toi, F. une bonne .... , et bientôt une mère. Je confie aussi au Seigneur ce qui fait de toi M. un époux attentif. Que votre symphonie soit au service des enfants que Dieu vous donnera, mais plus largement de votre entourage, de votre famille, des enfants que tu accueilles N., de tes collègues M., de tous ceux qui boiront à la source de votre amour.
Je ne suis qu'un instrument de Dieu.... Je vais vous bénir au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, comme vous l'avez été pour votre baptême. Qu'est-ce que cela veut dire ? Le Père c'est le Dieu créateur qui vous a façonné l'un et l'autre pour cette rencontre qui vous émeut encore. La première lecture le disait avec des mots qui me laissent sans voix : « Vous avez été choisis par Dieu » On pourrait dire vous avez été modelés par lui. F. et M. vous allez donner la vie. Quand vous serez père et mère, vous réaliserez alors totalement ce que cela signifie... Parole de père et de grand-père…. J'en ai eu souvent les larmes aux yeux.
Je continue la lecture : « vous êtes ses fidèles et ses bien-aimés, revêtez votre cœur de tendresse et de bonté, d'humilité, de douceur, de patience. Supportez-vous mutuellement et pardonnez, si vous avez des reproches à vous faire. Agissez comme le Seigneur: il vous a pardonné, faites de même. » Etre bénis au nom du Fils, c'est accepter de prendre à sa suite le chemin même du pardon. De Celui qui va vous conduire jusqu'au bout de l'amour.
Dans une autre lettre (aux Ephésiens au chapitre 5), Paul le dit avec force : M. tu es appelé à aimer F. comme le Christ, c'est-à-dire jusqu'a la mort. Et F. à ta manière tu dois l'accueillir M. comme il est, te donner à lui totalement... Vous allez le dire tout à l'heure avec vos mots.
Parfois les forces vous manqueront. N'oubliez pas que, par le baptême, vous avez reçu l'Esprit de Dieu. Demander lui les forces d'amour qui vous manquent. Demandez de l'aide à vos témoins ici présents, à l'Eglise, appelez nous au besoin ma femme et moi, pour revisiter, revivifier cet amour. Ce que vous construisez est immense. Cette chair qu'est votre couple sera alors signe. C'est votre mission : rayonnez de cet amour qui vous porte et vous emporte ! Amen

14 octobre 2015

Obligations d'Église

Une petite pointe méritée sur nos pharisaïsme qui se passe presque de commentaires : "Les obligations morales ou d'Église (...) ‎constituent le règlement de ce que nous appelons nos devoirs religieux. Ça sent la discipline et la crainte des pénalités. Ça sent surtout les chrétiens qui n'ont pas eu leur ration de vérité ou dans des conditions qui l'ont rendue inadmissible" (1)

Ce qui interpelle est peut être ce que soulignera plus tard Jean-Paul II dans Veritatis Splendor : toute conscience doit être éclairée.

(1) Madeleine Delbrel , Nous autres gens des rues, op Cit p. 193

22 août 2015

Marie, temple du Christ

On ne peut pas dire que je suis atteint d'une grande piété mariale au sens de la tradition populaire. Un manque d'humilité probablement... Et pourtant, la figure de Marie me travaille, non comme médiation (il n'y a qu'un seul médiateur, le Christ !), mais comme chemin. C'est probablement l'humilité de la femme qui me touche, dans la contemplation de cette vierge que l'on trouve peinte par Fra Angelico au fond d'une cellule d'un couvent de Florence. Elle se penche en avant, comme depassée par l'ampleur de ce qu'on lui demande : être temple du Christ.

N'est ce pas, à sa suite, que l'on peut tressaillir à l'idée que bien qu'indigne, nous pouvons être appelé petit temple du Christ dans l'eucharistie ?

Je découvre ce matin dans l'office de mâtines, ce bel hymne qui rend hommage au premier temple de la nouvelle alliance :

Femme voulue par Dieu 
Comme une œuvre parfaite 
En qui reposerait
Le don de son Amour,
Tu exultes de joie
Aux promesses de vie : 
Les pauvres en ton enfant 
Seront peuple de prêtres, 
Fils du Très-Haut.

Femme comblée par Dieu 
De sagesse et de grâce 
Pour être parmi nous Reflet de sa bonté, 
Tu révèles Celui Qui étanche la soif : 
Le Christ a fait pour toi 
Couler en abondance 
Un vin nouveau.

Femme guidée par Dieu 
Au désert de l'épreuve 
Où manque à notre espoir 
La force d'un appui, 
Tu nous vois chancelants 
Sous le poids de la croix : 
Ta foi inébranlée 
Soutient notre faiblesse 
Et nous conduit.

Femme donnée par Dieu 
À l'Église naissante 
Qui brûle d'accueillir 
Le souffle de l'Esprit, 
Ton silence nous offre 
Un espace de paix : 
En toi nous écoutons 
La source qui murmure 
Au fond des cœurs.

Femme vêtue par Dieu 
D'un manteau de lumière, 
Quand l'ombre de la mort 
S'étend sur l'univers, 
Tu éclaires la voie 
Du Royaume des cieux : 
Servante du Seigneur, 
Tu règnes dans la gloire 
Avec ton Fils. (1)

À cette lumière les propos de Jean-Paul II nous donne à penser : Celui qui se nourrit du Christ dans l'eucharistie n'a pas besoin d'attendre l'au-delà pour recevoir la vie éternelle : il la possède déjà sur terre, comme prémices de la plénitude à venir" (2). Que dire de celle qui portait le Christ en son sein,  habitée de Dieu,  mère de Dieu,  disait même les pères de l'Église. 
À sa suite, contemplons ce qu'il ajoute : "L'eucharistie est vraiment un coin du ciel qui s'ouvre sur la terre. C'est un rayon de la gloire de la Jérusalem céleste, qui traverse les nuages de notre histoire et qui illumine notre chemin." (3)

(1) Source : Bréviaire,  AELF,  office des lectures du 22/8/15
(2) Saint Jean-Paul II (1920-2005), Encyclique « Ecclesia de Eucharistia », 18-19 (trad. © copyright Libreria Editrice Vaticana)
(3) ibid.