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07 juillet 2017

Kérigmes comparés

Selon Gérard Donnadieu(1) le kérygme musulman s'articule sous le mot soumission.  En soi, se mettre sous le divin, s'agenouiller devant son Dieu n'est pas loin d'une démarche chrétienne.  Quelle est alors la différence avec le coeur de la foi chrétienne ? Elle est à trouver dans l'articulation complexe entre l'agenouillement devant Dieu et l'agenouillement de Dieu devant l'homme. Elle s'illustre "sacramentellement" par le  lavement des pieds des disciples par Jésus (Jn 13) où l'on trouve une réponse divine à l'agenouillement de Marie aux pieds de Jésus (Jn 12). Comme vous le faites,  je le fais aussi et je vous invite à le faire à votre tour. La kénose du Fils répond en même temps à celle de l'homme et à celle du Père et nous fait entrer dans l'acte kénotique.
"C'est pourquoi Dieu l'a relevé et lui a donné le nom", dit Philippiens 2. Dans la danse kénotique se dévoile aussi le fait que Dieu ne fait pas de nous des serviteurs mais des amis (cf. Jn 15, 15).
La soumission chrétienne est danse.

(1) conférence de novembre 2016 aux Bernardins

26 août 2015

Miséricorde divine

"Sa grande miséricorde (...) est proportionnée à la grandeur même  de Dieu" écrit Jean XXIII, citant l'Ecclesiaste : "Sa miséricorde est à la mesure de sa grandeur " (Eccl. 2, 23), avant d'ajouter "le plus beau nom et le plus bel attribut de Dieu est sa miséricorde". (1) 

Ce passage à d'autant plus d'intérêt qu'il est écrit en novembre 1940, au plus profond de la guerre‎, qu'il qualifie de "voulue par les hommes en connaissance de cause, au mépris de toutes les lois sacrées", précisant que celui qui la déclenche est le prince de ce monde (Jn 12, 31) qui n'a rien à voir avec le Christ, prince de la Paix (1 Mac. 10, 47).

Dans ce sens, ajoute-t-il, après son couplet sur la miséricorde, "cela doit nous inspirer une grande confiance (....) [puisque]‎ sa miséricorde est une abondance de tendresse".

On pourrait citer dans la même veine, la phrase de Jérémie :"Je ne veux pas vous montrer un visage sévère, car je suis miséricordieux, - oracle de Yahweh, et je ne garde pas ma colère à toujours." (2)

(1) Jean XXIII, Journal de l'âme,  op. Cit p. 379
(2) Jérémie 3, 12



03 août 2015

Effacement et Kénose

La quête de Paul, son humilité,  son imitation de la kénose du Christ n'est pas un chemin de dénigrement personnel.  Ce n'est pas non plus le plan de Dieu de nous réduire à néant.  La kénose à laquelle nous invite le Christ est plutôt cette danse d'un ami vers un ami (cf. Jn 15, 15), de celui qui en s'effacant laisse place à celui qui est plus immense, celui qui comble et qui rassasie, non pas en cette vie mais en notre éternel quiétude à venir.
"Celui qui aime sa propre vie (Jn 12,25) ne peut pas aimer Dieu, mais celui qui, à cause des richesses débordantes de l'amour divin, ne s'attache pas à lui-même, celui-là aime Dieu. Un tel homme ne cherche jamais sa propre gloire mais celle de Dieu, car celui qui aime sa propre vie cherche sa propre gloire. Celui qui s'attache à Dieu aime la gloire de son créateur. En effet, c'est le propre d'une âme sensible à l'amour de Dieu que de chercher constamment la gloire de Dieu chaque fois qu'elle accomplit les commandements, et de se réjouir de son propre abaissement. Car la gloire convient à Dieu en raison de sa grandeur, et l'abaissement convient à l'homme, car il fait de lui le familier de Dieu. Si nous agissons ainsi, nous serons joyeux à l'exemple de saint Jean Baptiste et nous commencerons à répéter sans relâche : « Lui, il faut qu'il grandisse, et moi, que je diminue » (Jn 3,30) (1). 


(1) Diadoque de Photicé, La Perfection spirituelle, 12 (trad. Solesmes, Lectionnaire II, p.149 rev.) source Bréviaire, AELF

22 janvier 2015

La loi du trop tard

Je reprend mes commentaires de Un certain juif Jésus, tome 2, ou John P. Meier après un long passage de recherche sur les miracles "historiques" commente la résurrection de Lazare. Il a un commentaire qui m'interpelle sur "la loi du trop tard" (p. 601) où il défend, à la lumière de Jn 12, 35-36, qu'à "chaque individu est accordée un temps de grâce déterminé"‎ à l'issue duquel il est trop tard. Une interprétation à mettre en tension avec la parabole des ouvriers de la dernière heure de Mat 20, 1-15 ?
Je pense que ce discours ne peut s'appliquer qu'à nous mêmes. On ne peut juger du travail intérieur d'autrui. Par contre, notre mouvement est toujours trop lent.