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30 mars 2020

Le nouveau temple de Dieu - Jean Fisher

Le nouveau temple de Dieu - Jean Fisher

Le temple des hommes n'est qu'une pâle figure du véritable temple de Dieu, édifié sur le corps du Seigneur et construit avec le sang des martyrs et des saints innocents. Un temple immense aux pierres ciselées par l'amour donné et offert à chaque fois que l'homme participe par ses mains à l'amour divin déversé sur le monde face au mal et à la souffrance. Et aujourd'hui ils s'affine et se bonifie dans le don des soignants et de tous les hommes de bonne volonté qui travaillent pour lutter contre le mal, le virus, l'abandon, la violence.

Écoutons Jean Fisher sur ce thème :
« Le Christ Jésus est notre grand prêtre, son corps est le sacrifice de notre [salut], qu'il a offert sur l'autel de la croix pour le salut de tous les hommes. Le sang répandu pour notre rédemption n'était pas celui des veaux et des boucs, comme dans la loi ancienne, mais de l'agneau très innocent, Jésus Christ notre Sauveur.
Le Temple où notre grand prêtre célébrait sa liturgie n'était pas bâti de main d'homme mais édifié par la puissance de Dieu seul. En effet, il a répandu son sang à la face du monde : celui-ci est bien un temple que seule la main de Dieu a pu bâtir. Le Temple a deux parties : l'une est la terre que nous habitons maintenant ; l'autre est encore inconnue des mortels que nous sommes. Tout d'abord notre grand prêtre a offert le sacrifice ici sur terre, lorsqu'il a subi une mort très amère. Mais ensuite, revêtu de l'habit d'immortalité, il est entré en vertu de son propre sang dans le Saint des saints, c'est-à-dire dans le ciel. Et là, il a présenté devant le trône du Père céleste ce sang d'une valeur infinie qu'il avait versé sept fois. »(1)

Si Jean Fisher développe sa thèse au 16eme siècle sur l'idée du « rachat » que nous avons traduit salut en mettant en avant un prix payé à Dieu, il nous faut contempler au delà d'une fausse idée d'un Dieu vengeur ce sang versé non à un Dieu sadique mais bien comme une contribution à l'amour face au mal si évident aujourd'hui. Un Dieu amour ne peut vouloir la mort des innocents. Il est au contraire celui qui appelle à l'amour, à nos mains.

(1) Jean Fisher, commentaire du psaume 129, source AELF, office des lectures du 5eme lundi de carême.

28 octobre 2016

De la théorie du rachat au tout amour de Dieu

Encore une leçon d'humilité. J'ai souvent tendance à oublier que l'insistance sur le rachat n'est pas d'Anselme, mais de ses élèves. Pour Balthasar, la Croix n'est pas pour Anselme un rachat des âmes au Diable. "Dieu est absolument libre, il ne doit rien à personne. La rédemption du pécheur par le Christ n'est pas un rachat (...) l'obéissance du Christ incarné dépend intégralement de la spontanéité de son amour. (...) Tout le mystère trinitaire entre le Père et le Fils : que le Fils obéisse réellement et jusqu'à la fin, que le Père de son côté n'impose aucune contrainte, mais permettre le cheminement sacrificiel du Fils, tout ce mystère, de quelque biais qu'on l'envisage, est un mystère d'amour spontané, non contraint" (1).

Qu'est-ce à dire pour nous ? La liberté du Christ, son adhésion au projet du Père n'est pas sacrifice inutile, il s'inscrit pleinement dans cette pédagogie de Dieu qui met l'amour au centre, couronnement d'un refus de la violence. La mort du Fils est le jusqu'au bout de la non-violence de Dieu (2).


(1) Hans Urs von Balthasar, GC2 p. 223.
(2) je rejoins là mon dernier travail : "Dieu n'est pas violent".