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03 avril 2021

Homélie du dimanche de Pâques

Projet 4

 La première lecture donne le ton avec 4 fois le mot témoigner et une fois le mot annoncer. Annoncer, témoigner de quoi ?

« Il est ressuscité... » Êtes-vous prêts ?

Nous devrions sauter de joie, alors que nous sortons des zones sombres que nous venons de traverser... 

Cessons de voir du noir, la lumière est là, toute proche. Elle ne demande qu’à jaillir...

A défaut, ceux qui nous croiseront diront, non sans raison : « Où est-il votre ressuscité ? »


Mais j’anticipe... —- que nous dit en effet l’Evangile...?


Le chapitre 20 de Jean mérite un long détour avec trois questions.

Quand, où, comment la résurrection se manifeste-t-elle ?


Quand...

Nous sommes encore dans les ténèbres. Les disciples sont partis, presque en courant. Il ne reste que les femmes. Celles qui ont accompagné le corps de Jésus au tombeau. Cette Marie-Madeleine, dont on ne connaît pas grand-chose, qui vient, perdue parce que son Seigneur est mort sur une croix. Voilà le contexte. Peu d’espoir, la solitude d’une femme. Et pourtant, c’est à elle, bien avant les deux apôtres que la révélation se fait...méditons cela...


Où ? 

Nous sommes au jardin... pas le jardin d’Eden, pas celui où règne l’arbre interdit... enfin presque, parce que le seul tronc qui demeure, tout près est celui de la Croix, nue, signe de la violence des hommes...

On pourrait penser qu’il s’agit d’un nouveau clin d’œil de Dieu... alors que la tradition accuse la femme à Éden, c’est bien à cette femme seule que sera donné le signe... à méditer...là encore..


Comment ?

Le texte que nous donne à lire la liturgie est court... nous n’avons pas les anges, la rencontre, l’envoi... juste la première partie... une disparition... une femme qui cherche... il nous faut faire avec ( je vous invite néanmoins à aller plus loin... car le récit ne s’arrête pas là...) lire la suite et le rôle d’apôtre que lui donne Jesus. Sa quête n’est pas restée sans réponse...

Restons cependant à contempler ce qui nous est donné... un vide, un creux, un manque...

Jean est discret, il ne laisse qu’une trace, un doute, une absence... le corps n’est plus là... il manque... il nous manque.

Il manque à Pierre qui reste sur son échec.. il manque à Jean qui se sent lui aussi bien seul après le dernier échange entre lui et Jésus mourant...

Si nous avions pris le texte du dimanche soir, nous aurions eu un peu plus... un Christ qui rejoint,  accompagne, explique aux pèlerins d’Emmaus...

Mais aussi un Christ qui disparaît... pourquoi ?

Laissons résonner la question...

Pourquoi la résurrection est-elle un manque...  ?

Deux embryons de réponse :

  1. Elle nous échappe... Dieu reste inaccessible, manque, désir 
  2. Dieu a besoin de nous...

Nous n’avons pas grand chose à contempler personnellement de la résurrection... juste une brûlure intérieure qui nous habite... une brûlure et un manque. 

En fait nous ne sommes témoins de la résurrection que par nos vies... par cet amour qui a germé en nous, cette foi et cette espérance qui nous fait vivre...

Si le monde vous demande encore où est notre Ressuscité c’est que notre foi n’est pas encore pleine et entière, que notre amour n’est pas rayonnant, que notre espérance n’est pas vive....

Alors laissons le Christ nous habiter vraiment, rayonnons de l’amour et de la joie qui nous habite et nous pourrons crier, comme Marie Madeleine : il est ressuscité. 

Il est là... en nous, il vit, il agit...

C’est notre espérance, c’est notre joie...

Ce n’est pas une joie encore pleine et entière mais les premiers frémissements d’une joie à venir, celle de la danse des anges...



Écoutons les pas du Jardinier qui vient semer en nous de nouvelles graines, laissons sa Présence toucher nos cœurs et faire renaître en nous ce qu’Il a déposé dans le silence et par tendresse..


La résurrection est un feu qui ne demande qu’à brûler. 

Hier Vital nous parlait de tout ce que nous devons abandonner... il est temps maintenant d’accueillir, de laisser nos vieux sarments desséchés s’embraser par la joie de Pâques. L’amour est plus fort que la mort... 

ce que découvre les trois premiers témoins est la plus belle des révélations. Au delà de nos morts, la vie est là. Elle nous attend, tout au fond de nous, prête à embraser nos cœurs. Laissons jaillir en nous l’amour, laissons jaillir en nous la joie...

Christ est ressuscité, Alléluia...



PS : Quand on connaît un peu le contexte de rédaction de Jean 20 et 21, on peu douter de l’historicité de l’épisode entre Jean et Pierre. Le rédacteur du chapitre semble sous entendre que Jean a mieux compris que Pierre... est-ce le reste d’un conflit entre deux écoles ? À creuser...


08 octobre 2015

Colossiens 3 et Éphésiens 5

J'ai une amie qui est si outrée par le machisme de ces deux textes, qu'elle refuse d'assister à la messe les jours où ils sont lus.
Une lecture littérale peut conduire à cela
 Mais Colossiens 3, 18 s'eclaire par Éphesiens 5 qui lui même s'éclaire par la contemplation des noces éternelles et par l'invitation de Paul à entrer dans la kénose qui répond à la kénose. La soumission de la femme a son mari (à lire dans le contexte de l'époque) n'a de sens qu'en réponse à l'amour du mari pour sa femme, qui s'eclaire par l'amour du Christ pour son Église
 Si l'on coupe ce lien, on coupe le sens et la réciprocité...

Bien sûr la lettre à Timothée enfonce le clou. Mais la lecture spirituelle reste utile.