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10 mai 2020

Dépouillement 3 - pierres vivantes - méditation suite


Contemplation

Qui suis-je devant la Voie lactée, l'océan déchaîné, la fleur fragile, la main d'un enfant, la mort...?
Dieu est grand.



Méditation

Pourquoi l'homme ? Pourquoi la liberté ? Que nous veux-tu ?

Agenouillement

Pourquoi m'aimes-tu ? Au point de te mettre à genoux, de me laver les pieds, au point de mourir, sur le bois d'une croix ?



Silence

Où es-tu ? Pourquoi ?

Appel

Je suis là. Je t'aime. Où es-tu ?

Amour déposé

Et si ? Et si l'amour vibrait en toi ? Et si tu me suivais.
Et si tu aimais.
Je crois en toi...



Pierres vivantes

Tu es la pierre vivante. En toi je bâtirai mon Église.
Chacun a sa place.
Il y a de multiples demeures dans la maison du Père
Cesse de rêver sans l'amour
« Je suis » si tu contemples ma croix et que tu te dépouilles enfin de ce qui n'est pas amour, unité.
Je suis le chemin, la vérité et la vie.
Viens. Danse avec moi...

——-

« Lumière enfouie sous le boisseau,
Le prince de l'ombre m'épuise !
Vous n'aurez plus besoin de lune ou de soleil,
Agneau de feu, je suis votre flambeau ;
Moi seul peux vous conduire au jour,
Mon Jour qui lève aux cieux nouveaux,
Par le jardin où j'agonise.

Parole atteinte par les eaux,
L'angoisse me force au silence !
Vous n'aurez plus besoin de lune ou de soleil,
Agneau vainqueur, je suis votre flambeau ;
Moi seul peux vous parler de paix,
M
Paix qui règne aux cieux nouveaux,
Puisque la croix me fait violence.

Victime offerte à mes bourreaux,
Mon corps n'est plus rien que blessure !
Vous n'aurez plus besoin de lune ou de soleil,
Agneau de Dieu, je suis votre flambeau ;
Moi seul peux vous combler de joie,
Ma Joie qui s'ouvre aux cieux nouveaux,
Puisqu'au calvaire on me torture.

Semence enfouie dans le tombeau,
La mort m'a couché sous la pierre !
Vous n'aurez plus besoin de lune ou de soleil,
Agneau vivant, je suis votre flambeau ;
Moi seul peux vous donner la vie,
Ma Vie qui fait les cieux nouveaux,
Dans la cité de notre Père.

Hymne de l’office des lectures du 5eme dimanche de Pâques, source AELF 

Rappel : l’interêt de ce blog, désormais vieux de 15 ans, réside surtout dans l’interactivité des balises (tags) qui comptent maintenant près de 2.500 billets)

11 avril 2020

Homélie de la vigile pascale - année A

NB :  [cette homélie comme la plupart de celles préparées dans les jours derniers n’a pas été prononcée. Elle était pourtant « programmée » depuis février. Elle est comme toute les autres sur ce blog destinée principalement aux « chaises vides » d’hier soir, tous ces visages qui nous apparaissaient dans cette église vide de Nonancourt et que nous ne pouvions saluer, tous ces paroissiens confinés que nous avons porté, mon curé et moi dans la prière, en cette vigile pascale si particulière, mais aussi à toi lecteur inconnu qui cherche un éclair fugace de la présence divine dans un monde ombrageux]...

Version 3 


Quelle est notre espérance ?
Nous avons entendu beaucoup de lectures ce soir, et pourtant je vais faire une allusion à une autre, pour commencer cette méditation.
On la trouve dans le livre de Job, dans les derniers chapitres alors que les amis de ce dernier semblent abandonner tout argumentaire. Job se rend compte que ses questions le dépassent.
Pourquoi le mal ? pourquoi ?
Et Job de s'exclamer comme si le rideau s'était déchiré pour lui aussi : « je sais que tu peux tout. (...) J'ai parlé sans savoir de mystères qui nous dépassent » (Job 42, 1-3)

Ce soir, en cette vigile pascale, nous ne pouvons que nous taire. Dieu a déchiré le voile, pour nous montrer le mal et sa victime. Il nous introduit maintenant dans un éclair fugace et inexprimable : celui de la résurrection...

C'est là où, dans le silence, chacun des textes lus ce soir résonnent à sa manière comme un écho sublime de cette pédagogie divine qui nous a ouvert à l'acte créateur et nous introduit à l'espérance.

« Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance. (...) Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu il le créa, il les créa homme et femme. (...)
Et Dieu vit tout ce qu'il avait fait ; et voici : cela était très bon. » Gn 1, 31

Si vous relisez attentivement le premier texte, vous noterez que le texte de la Genèse dit la création de l'homme et de la femme qu'elle est très bonne - à la différence des autres jours... Le reste de la création est « bonne », la ressemblance est très bonne. L'hébreu me-od est un superlatif courant dans la bible (191 occurrences), mais le plus souvent il est le signe d'un excès de la bonté divine...
C'est peut-être notre première contemplation...

Qu'est-ce qui est si bon en l'homme pour mériter ce superlatif ? L'erreur serait de croire qu'il nous qualifie. C’était l’illusion et en même temps la dynamique ou le rêve que cherchait le psaume 111/112. L’homme bon, parfait. (1). La croix a montré au contraire que nous sommes capables de la plus vile violence. Elle l'expose, la met à nu.

Certes, ce qui est bon en nous vient de Dieu. Cette lueur fragile mise en nous et qui nous conduit à aimer...  Mais ce qui est très bon, nous disent certains pères de l'Église ce n'est pas l'homme ou la femme, c'est la ressemblance avec Dieu et, comme insiste Bonanventure, ce n'est pas l'homme mais l'homme parfait, celui qui a tout abandonné pour se faire esclave, « s'est vidé de lui-même » (kénose) et a gagné le nom qui surpasse tout nom : Dieu sauve - Jésus... » (cf. Ph 2, 11sq)...

Le mystère est là. La résurrection n'est pas un éclair aveuglant qui nous laisserait sans liberté, elle est une brise légère, une petite espérance qui porte notre vie au delà de la mort, au delà de toute incertitude dans un acte de foi qui résume tout.

Dans cette église vide, cette brise légère qui fait vibrer la flamme du cierge Pascal  résonne bizarrement, mais n’est-ce pas, d’une certaine manière une leçon d’humilité pour notre église blessée ?

L’espérance s'inscrit pour nous au bout du chemin comme cette lumière fragile qui nous dit qu'au delà de nos reniements l'amour est plus fort.

Si Abraham croit, c'est en cela. Si l'Exode est signe, c'est bien de cela. Nous devons nous détacher de ce qui nous retient au monde pour nous vider de nous mêmes et de nos ambitions humaines. Le Christ est ressemblance par son humilité, sa kénose, son abandon de toute puissance et là se réalise le dévoilement d'un possible, l'éclat de Dieu, comme amour jusqu'au bout, au delà de toute mort...

    « Si nous sommes passés par la mort avec le Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui.
Nous le savons en effet : ressuscité d'entre les morts, le Christ ne meurt plus ; la mort n'a plus de pouvoir sur lui. Car lui qui est mort, c'est au péché qu'il est mort une fois pour toutes ; lui qui est vivant, c'est pour Dieu qu'il est vivant. De même, vous aussi, pensez que vous êtes morts au péché, mais vivants pour Dieu en Jésus Christ. » Rom 6, 9-11

Quant à vous, « soyez sans crainte ! Je sais que vous cherchez Jésus le Crucifié. Il n'est pas ici, car il est ressuscité, comme il l'avait dit. » Mat 28.

Soyez sans crainte. En ces temps de troubles, l’affirmation de Jésus est la clé qui introduit à la résurrection à venir. Notre foi, c’est de croire que l’amour est plus fort que la mort. Dans la résurrection de Jésus se révèle une clé : l’amour est vie, communion, unité et espérance. Croire qu’il est le chemin c’est croire en l’amour.



(1) qu’il faut lire en parallèle du psaume précédent nous dit Hans Urs von Balthasar, La Gloire et La Croix, 3, Théologie, Ancienne Alliance, Paris, Aubier, 1974 p 179sq.

22 novembre 2019

création et liberté - 8 - Joseph Moingt

Si l'on considère le récit de la genèse dans son sens spirituel en effaçant toute propension à lui donner une valeur biologique ou historique, on peut concevoir alors que le plan d'un Dieu créateur est plus vaste et plus fécond.

Joseph Moingt en fait un chemin de liberté qui englobe toute l'histoire du salut et lui donne une direction :
"La foi au Dieu créateur ne veut nullement s'imposer comme une explication de l'origine de l'univers, mais seulement exprimer la confiance mise en Dieu pour avoir créé l'humanité dans l'intention de former sa propre famille de tous les hommes qui deviendrait ses fils en se reconnaissant dans l'un d'entre eux, Jésus, dépositaire de l'image de Dieu et révélateur de sa présence parmi nous. Cette foi ne vise donc pas formellement la constitution de l'univers (comme il en est dans la théorie du créationnisme), mais le projet salutaire de Dieu concernant l'homme, projet qui enveloppe sa dignité spécifique, la liberté de chacun d'orienter son destin, l'amour fraternel les uns des autres, (...) Ce projet de la création de l'univers, non sous forme d'un plan d'organisation de toutes choses, mais d'une semence de liberté et d'amour jetée dans l'univers en formation pour que naisse en son sein une créature spirituelle avec qui Dieu pourrait entrer en communication intime, semence que Dieu confiait au monde naissant comme un appel, un souhait, une parole, un logos, l'invitation à naître adressée à un Premier-né destiné à ramener à Dieu toute sa famille humaine" (1), tout cela donne du sens à notre aujourd'hui. Le don de Dieu est appel... Il s'origine dans un don (Gn 1 et 2) et l'appel d'un "où es-tu ?" (Gn 3) qui est plus qu'un cri, une plainte d'un Dieu qui aime sa création et n'a pour but que de le ramener à lui...

(1) Joseph Moingt, L'esprit du christianisme, Paris, Temps présent, 2018, p. 228


Envoyé de mon iPhone

28 août 2019

Dynamique et création - 2 - Irénée de Lyon

« La Genèse nous donne un récit du passé et une prophétie de l'avenir (1) » nous dit saint Irénée. Il ne faut pas considérer Dieu comme « néronien » précise Bernard Sesboué, c'est à dire comme indifférent au mal subi(2).
Sa place serait-elle dans cet accompagnement parfois kénotique et toujours dynamique de la création qui nous laisse toute liberté tout en interpellant nos actes dans l'Où es-tu ? de Gn 3 (3).
La bonne lecture de Gn 2 et 3 c'est celle qui nous fait grandir vers Lui...


(1) Irénée de Lyon, CH v, 28, 3, cité par Bernard Sesboué in L'homme, merveille de Dieu, Salvator, 2015 p. 50
(2) ibid p. 49
(3) cf. mon livre éponyme 

14 février 2019

Au fil de Luc 10,1-9 - ni sac ni sandales - Fête de Cyrille

« En ce temps-là, parmi les disciples, le Seigneur en désigna encore soixante-douze, et il les envoya deux par deux, en avant de lui, en toute ville et localité où lui-même allait se rendre.
Il leur dit : « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d'envoyer des ouvriers pour sa moisson.
Allez ! Voici que je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups.
Ne portez ni bourse, ni sac, ni sandales, et ne saluez personne en chemin.
Mais dans toute maison où vous entrerez, dites d'abord : 'Paix à cette maison.'
S'il y a là un ami de la paix, votre paix ira reposer sur lui ; sinon, elle reviendra sur vous »

Que dire en cette fête de saint Cyrille ?
Il y a peu d'ouvriers pour la moisson et ces derniers n'ont ni sac ni sandales...Qu'est-ce à dire si ce n'est que le travail n'est pas fait par eux, mais par l'Esprit « qui plane sur les eaux » (cf. Gn 1), c'est à dire qui devance l'homme et agit au fond des cœurs ?

Envoie ton Esprit Seigneur, qu'il renouvelle la face de la terre.

Nous sommes appelés à être des agneaux parmi les loups... Notre message n'est pas agressif mais faible, aimant et miséricordieux. C'est l'amour qui transpire de nos actes, de nos pensées et nos paroles qui est lieu de conversion et d'annonce. La bonne nouvelle c'est que Dieu s'est fait homme, serviteur, dépouillé de tout et que ce Dieu agenouillé est signe efficace qui convertit et sauve. (Cf. Phil 2).

Église de toujours, 
Aux écoutes du monde,
Entends-tu bouillonner 
Les forces de l'histoire ?
La terre est travaillée 
D'une sourde violence,
Affamée d'unité, 
En mal de délivrance.

Église de toujours, 
Au service du monde,
Enracine la foi 
Au creux de nos détresses.
Dégage de ses liens 
Cet espoir qui tressaille,
Engagé sur la voie 
D'angoisse et de promesse. 

Église de toujours, 
Évangile du monde,
Affranchis de la peur 
La terre qui enfante.
Baptise dans l'Esprit 
L'éclosion de son germe,
Coule en fleuve de paix, 

Emporte notre histoire (1)

(1) Hymne de l’office des lectures, source AELF 

08 février 2019

Au fil de Gn 1, 1-19 et de Marc 6, 53-56 Discerner entre ce qui est de l'ordre du bien et du mal

Pistes de réflexion pour une homélie lundi 11/2/19 à Saint Philippe 

———
Introduction 
Comment trouver sa voie au sein du chaos ? Certains d’entre-vous on peut-être entendu la conférence de mercredi dernier dans cette Église. Elle m’a laissé rêveur sur ma capacité à trouver ma voie dans mon univers professionnel. Comment distinguer en effet dans le tourbillon de nos vies le chemin d’un chrétien ?

Plan 
Contemplation de Marc 5
Puis de Gn 1
Cheminement éthique
Discernement 


A - Contemplation de Marc 5
L’Évangile d’aujourd’hui rejoint ce que beaucoup d’entre nous ont fêté hier : la journée des malades. On peut le lire sous l’angle historique et contempler Jésus guérisseur. On peut aussi le lire sous forme de lecture spirituelle comme une invitation à voir comment Jésus nous sauve.  Il y a, en effet, comme une vision du Paradis dans cet Évangile. Jésus à traversé la mort et le voilà qu’il sauve tous ceux qui ont été touchés par lui.
Ne sommes-nous pas là dans une contemplation du Dieu sauveur ? 
Cela fait le lien avec la lecture que nous entamons cette semaine de Gn. la première  lecture introduit en effet deux clés de contemplation :  
  1. L’esprit planait sur les eaux. 
  2. Dieu nous donne la lumière dans les ténèbres 
Peut-être est-ce ce que nous pouvons méditer aujourd’hui 
C’est l’Esprit qui fait la différence entre le bien et le mal. Notre aptitude à sortir du chaos vient de lui. Dieu nous guérit de nos adhérences intérieures au mal par le discernement. Mais Ce discernement ne s’acquiert pas tout seul.

Il demande une prise de distance
Quel discernement ?

B - méditation 
On distingue 3 types de discernement :
  1. Le discernement pratique qui nous permet de choisir le choix le moins mauvais
  2. discernement éthique:, fondement de la morale...
Avec plusieurs variantes : 
  1. éthique à Nicomaque : qui nous conduit à la tempérance au sein de la société 
  2. La recherche du bien commun (st thomas)
  3. Celle d’une plus grande fraternité (Spinoza ?)
  4. Celle qui comme le souligne Emmanuel Lévinas nous interpelle sur autrui
Tout cela doit néanmoins se nourrir d’un discernement spirituel de type ignatien.(1)
Un temps de désert...pour écouter Dieu parler à notre conscience 
L’enjeu c’est l’humain dans nos vies, notre place dans la création et le plan de Dieu, c’est d’être au service de l’humanité.
On en vient à la règle d’or : 
2 versions : 
  1. ne pas faire aux autres...ce que l’on ne veux pas pour nous 
  2. règle d’or positive que l’on trouve dans Mat 7 et Luc 6 : fait aux autres ce que tu voudrais qu’il fasse pour toi...

Quelle activation pratique ?
C’est ce que notre groupe de réflexion cherchera à découvrir chaque mercredi de carême au fond de cette Eglise de Saint Philippe du Roule à 12;30 autour du texte de notre pape Gaudate et exultate. Je vous invite à nous y rejoindre.
Nous ne pouvons avancer seul sur le chemin de la foi  ! 

Pour que ces dons que Dieu nous fait porte des fruits, il nous faut les partager, les mettre en commun, et peut-être les dépenser sans compter au profit de nos Frères. Alors nous deviendrons des véritables instruments du Dieu sauveur.

(1) d'après une Conférence d'Etienne Perrot, s.j. à Notre Dame de Pentecôte le 7/2/19