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08 juin 2020

Heureux les cœurs purs - dépouillement 10 - Ignace d’Antioche - froment



Alors que nous reprenons la liturgie du temps ordinaire, l'Evangile du jour nous redonne les béatitudes à contempler et l'office des lectures nous propose la lettre aux romains d'Ignace d'Antioche et cette belle image de dépouillement inimitable de cet évêque conduit à la mort et qui voudrait par là devenir le froment de Dieu...

Comme on se sent loin de ce dépouillement ! Quel chemin s'ouvre devant nous !

« je mourrai volontiers pour Dieu, si du moins vous-mêmes ne m'en empêchez pas. Je vous en supplies, n'ayez pas envers moi une bienveillance malencontreuse. Laissez-moi devenir la pâture des bêtes, grâce auxquelles on peut rejoindre Dieu. Je suis le froment de Dieu et je serai moulu par la dent des bêtes pour qu'on reconnaisse en moi le pain très pur du Christ.

Flattez plutôt les bêtes pour qu'elles deviennent mon tombeau, qu'elles ne laissent rien de mon corps et qu'après ma mort je ne sois une charge pour personne. C'est alors que je serai vraiment disciple de Jésus Christ, lorsque le monde ne verra même plus mon corps.

Implorez le Christ pour moi, afin que par l'action des bêtes je sois une victime offerte à Dieu. Je ne vous donne pas des ordres, comme Pierre et Paul. Ils étaient des Apôtres, et je suis un condamné ; ils étaient libres, et je suis un esclave jusqu'à présent. Mais si je souffre, je deviendrai un affranchi de Jésus Christ et je ressusciterai libre en lui. Enchaîné pour le moment, j'apprends à ne rien désirer.

Depuis la Syrie jusqu'à Rome, je combats contre les bêtes, sur terre et sur mer, nuit et jour, enchaîné à dix léopards, c'est-à-dire à un détachement de soldats. Quand on leur fait du bien, ils deviennent pires. Par leurs mauvais traitements je deviens davantage un disciple, mais ce n'est pas pour cela que je suis juste. Je voudrais profiter des bêtes qui sont préparées pour moi et je souhaite qu'elles m'expédient rapidement. Et je les flatterai pour qu'elles me dévorent sans tarder, contrairement à certains qu'elles n'ont pas osé toucher. Et si elles montrent de la mauvaise volonté, moi je les forcerai. Pardonnez-moi : je sais ce qu'il me faut. C'est maintenant que je commence à être un disciple. Que rien, parmi les êtres visibles ou invisibles, ne m'empêche par jalousie de rejoindre le Christ. Supplice du feu, croix, combats de bêtes, lacérations, écartèlement, dislocation des os, mutilation des membres, broiement de tout le corps, que tous les supplices du diable viennent sur moi, pourvu seulement que j'atteigne Jésus Christ. »


« Je rougis d'être compté parmi les évêques, car je n'en suis pas digne, étant le dernier d'entre eux et un avorton. Mais j'ai obtenu par miséricorde d'être quelqu'un, si je rejoins Dieu.« (1)


(1) Ignace d’Antioche, Lettre aux Romains, source office des lectures du 10 eme mardi ordinaire 


30 octobre 2018

Au fil de Luc, 13, 18-21 - le grain - Maxime de Turin

« Un homme a pris une graine de moutarde et l'a jetée dans son jardin ; elle pousse et devient un arbre, et les oiseaux du ciel s'abritent dans ses branches. » 

Cherchons à qui s'applique tout cela... Je pense que la comparaison s'applique plus justement au Christ notre Seigneur qui, en naissant dans l'humilité de la condition humaine, comme une graine, monte finalement au ciel comme un arbre. Il est grain, le Christ broyé dans la Passion ; il devient un arbre dans la résurrection. Oui, il est une graine quand, affamé, il souffre de manquer de nourriture ; il est un arbre quand, avec cinq pains, il rassasie cinq mille personnes (Mt 14,13s). Là il subit le dénuement de sa condition d'homme, ici il répand le rassasiement par la force de sa divinité.
Je dirais que le Seigneur est grain lorsqu'il est frappé, méprisé, injurié ; il est arbre quand il rend aux aveugles la vue, qu'il ressuscite les morts et remet les péchés. Lui-même reconnaît qu'il est grain : « Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas... » (Jn 12,24) (1)

Commentaire de saint Clément de Rome :
Remarquons, mes bien-aimés, comment le Seigneur ne cesse de nous montrer la résurrection future dont il nous a fourni les prémices en ressuscitant d'entre les morts le Seigneur Jésus Christ. Observons, mes bien-aimés, la résurrection qui s'accomplit périodiquement. Le jour et la nuit nous font voir une résurrection. La nuit se couche, le jour se lève, le jour s'en va, la nuit survient. Prenons les fruits : comment se font les semailles, et de quelle manière ? Le semeur sort, jette dans la terre chacune des semences. Celles-ci, tombant, sèches et nues, sur la terre, se désagrègent. Puis, à partir de cette désagrégation même, la magnifique providence du Maître les fait ressusciter et un seul grain en fait pousser une quantité, qui portent du fruit.(2)

Comme le suggère aussi Ignace d'Antioche, je voudrais être à son tour le froment de Dieu


(1) Saint Maxime de Turin, CC Sermon 25 ; PL 57, 509s (trad. coll. Pères dans la foi, Migne 1996, p. 123), source Evangelizo 
(2) saint Clément de Rome, lettre aux corinthiens, source AELF 
Sur le sujet voire aussi mes développements in Le troisième arbre

17 octobre 2015

Kénose de l'Église - 4

Dans la même collection,  on peut méditer ce qu'écrivait Ignace d'Antioche à la veille de son martyre " Laissez-moi devenir la pâture des bêtes : elles m'aideront à atteindre Dieu. Je suis son froment : moulu sous la dent des fauves, je deviendrai le pain pur du Christ. ~Suppliez le Christ pour que ces animaux fassent de moi une victime offerte à Dieu. ~Que me feraient les douceurs de ce monde et les empires de la terre ? II est plus beau de mourir pour le Christ Jésus que de régner jusqu'aux extrémités de l'univers. C'est lui que je cherche, qui est mort pour nous ; c'est lui que je désire, lui qui a ressuscité pour nous. Mon enfantement approche. De grâce, mes frères. Ne m'empêchez pas de vivre, ne complotez pas ma mort. Ne livrez pas au monde ni aux séductions de la terre celui qui veut appartenir à Dieu. Laissez-moi embrasser la lumière toute pure." (1)

(1) Saint Ignace d'Antioche,  Lettre aux Romains,  source AELF

29 mai 2015

Froment de Dieu et Esprit Saint

Association...
Il y a des trésors chez les pères de l'Église que l'on ne peut laisser  sous silence... et nous pousse à l'humilité...
Ignace d'Antioche voudrait "être le froment de Dieu" (1) et Saint Irénée, nous dit que "La farine sèche ne peut sans eau devenir une seule pâte, pas davantage nous tous, ne pouvions devenir un en Jésus Christ sans l'eau qui vient du ciel. La terre aride, si elle ne reçoit pas d'eau, ne fructifie pas ; ainsi nous-mêmes, qui d'abord étions du bois sec, nous n'aurions jamais porté le fruit de la vie, sans l'eau librement donnée d'en haut. Ainsi nos corps ont reçu par l'eau du baptême l'unité qui les rend incorruptibles ; nos âmes l'ont reçue de l'Esprit. (2)

(1) Lettre au Romains
(2) Saint Irénée,  traité contre les hérésies