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14 janvier 2019

Au fil de la première lettre aux Corinthiens 11 et 14 - La parole des femmes dans l’Église

Intéressante contradiction sur l'accès de la parole aux femmes dans l'Église qui implique et impose presque la nécessité d'une interprétation.
«Mais toute femme qui prie ou qui parle en prophétesse la tête non couverte d'un voile fait honte à sa tête: c'est comme si elle était rasée
1 Corinthiens 11:5
«Que les femmes se taisent dans les Eglises, car il ne leur est pas permis d'y parler; qu'elles soient soumises, comme le dit aussi la loi.»
1 Corinthiens 14:34

On le voit bien, dans la même lettre de Paul aux accents pourtant similaires, l'accès de la parole est donnée (sous conditions de voile) puis refusée. 

Comment aller plus loin, 2000 ans plus tard. L'interprétation du P. Morin dans son cours au Bernardins du 15/12/11 est éclairante à plusieurs titres. Pour lui, le verset 14,34 que l'on trouve à différents endroits selon les manuscrits serait une note latérale ajoutée par un disciple de Paul. 
Qu'est-ce à dire ? Selon lui, cela traduit surtout une évolution au sein de la société romaine et un durcissement sur la place des femmes dans la communauté, cohérent avec d'autres positions du même genre dans les lettres pastorales.

Comment se positionner maintenant. Ces textes sont marqués dans un contexte précis et une récupération littérale est exclue. A nous de comprendre que le dire est plus grand que le dit. Jamais Paul ne validerait un tel discours sur les femmes s'il vivait au XXeme siècle, tant le regard sur la femme a évolué. Il nous faut tout faire pour que ceux qui refuse cette évolution prennent conscience de la faiblesse de leurs arguments. La femme est un formidable atout pour l'Église. Ne le cachons pas sous un voile.

Il n'y a ni supériorité de l'un sur l'autre, ni soumission possible. L'enjeu est une réciprocité dans l'agenouillement, car l'homme comme la femme, dans leurs différences, leur humilité et leurs danses communes peuvent prendre pleinement leur dimension co-sacrementelle de porte-Christ.