Quelques milliers de notes et réflexions interactives sur la vie et la foi, à partir de lectures souvent théologiques et à la lumière d'un Autre... Petit "blog" catholique d'un apprenti théologien (Bac canonique), perdu dans l'immensité de la toile... (ordonné diacre en septembre 2018)...
27 juillet 2019
Au fil de Matthieu 13,24-30 - le bon grain et l’ivraie
21 juin 2016
Le regard du Christ
"Ils regarderont celui qu'ils ont transpercé". (Za 12, 10, Jn 19,37, Ap 1,7). Cette affirmation de Zacharie contemplée dans les lectures de dimanche dernier est reprise par Balthasar dans son évocation du jugement dernier, notre ultime rendez vous avec le Christ.
"Ce tête à tête dans lequel se dissout la dure écorce de la vie du pécheur, tandis que l'homme réalise, dans une vue inévitable et inexorable, ce qu'il a fait au Christ, quelle forme sa vie chrétienne aurait du revêtir et a été manquée (...). [Un regard à la suite duquel] il est fondu et assoupli pour "l'unique forme" sous laquelle il faut pénétrer dans le royaume du Père, la forme du Christ (Ga 4, 19)*.
24 août 2015
Ce qui sera révélé - 1 Cor 4
On peut voir le jugement final comme le grand règlement de compte médiéval. On peut aussi espérer le travail silencieux de Dieu en chaque homme à la lumière des deux paraboles du bon grain et de l'ivraie et des ouvriers de la dernière heure où transparaît ce que je citait hier chez Osée 11: la miséricorde divine et le chemin de Dieu en l'homme. Le texte proposé pour l'office des lectures nous ouvre aussi à cette "petite espérance (1)" : "C'est pourquoi ne jugez de rien avant le temps jusqu'à ce que vienne le Seigneur : il mettra en lumière ce qui est caché dans les ténèbres et manifestera les desseins des cœurs, et alors chacun recevra de Dieu la louange qui lui est due". (2).
J'aime à ce sujet l'expression de saint Justin : "contempler les semences du Verbe"....
Sous cet angle résonne différemment ce que souligne saint Jean Chrysostome : " La faiblesse de Dieu est plus forte que tous les hommes. Que la prédication soit l’œuvre de Dieu, c’est évident ici. Comment douze hommes, des ignorants, ont-ils pu avoir l’idée d’une pareille entreprise, eux qui vivaient auprès des lacs et des fleuves, et dans le désert ? Eux qui n’avaient jamais fréquenté les villes et leurs assemblées, comment ont-ils pu songer à se mobiliser contre la terre entière ? Ils étaient craintifs et sans courage (3)". Et pourtant, cette faiblesse a été la semence qui a transformé le monde.
(1) Charles Péguy, Le porche de la troisième vertu
(2) 1 Corinthiens 4, 5 BCC1923
(3) Saint Jean Chrysostome, commentaire de la première lettre aux Corinthiens, tr. Bréviaire
17 juin 2007
Jugement dernier - II
Pour Hans Urs von Balthasar, il faut attendre Thérèse de Lisieux pour redonner une place à la miséricorde divine. Elle qui prie « pour s’asseoir à la table où mange les pécheurs » possède en effet « l’espérance aveugle en sa miséricorde ». Elle répète : « on n’attend jamais trop de Dieu qui est si puissant et si miséricordieux, on obtient de lui autant qu’on espère ». Dans son Jeu des anges elle fait dire à Jésus : « toute âme obtiendra son pardon » à l’ange de la Sainte Face qui implore le pardon pour les pécheurs. (1)
(1) Thérèse de Lisieux, Histoire d’une Ame p.246 et 486, cité par Hans Urs von Balthasar, Dramatique Divine, IV, Le Dénouement, p. 292
11 juin 2007
Jugement dernier
Peut-être qu’à la suite d’Adrienne von Speyr, il faudrait voir le juge comme celui qui cherche dans toute une vie « un petit grain d’amour en réponse à tout l’amour manifesté par Dieu » (2)
« L’homme ne serait-il pas capable à l’intérieur de son refus d’accepter au moins une parcelle de grâce » (3)
(1) Hans Urs von Balthasar, Dramatique Divine, IV, Le Dénouement, Culture & Vérité, Namur 1993 p.269
(2 et 3) Adrienne von Speyr, Johannes BD II. Die Streitreden 538, cité par Hans Urs von Balthasar, ibid p. 270