Depuis les évangiles sévères de Mat 3,10 et Lc 3,17, la tradition notamment augustinienne a insisté sur le concept d’une double issue au jugement dernier entre les pécheurs qui subissent la colère et ceux qui participent à la gloire de Dieu. Cette tradition considérait les thèses d’Origène (qui penchait plutôt pour une réconciliation universelle) comme trop lâche.
Pour Hans Urs von Balthasar, il faut attendre Thérèse de Lisieux pour redonner une place à la miséricorde divine. Elle qui prie « pour s’asseoir à la table où mange les pécheurs » possède en effet « l’espérance aveugle en sa miséricorde ». Elle répète : « on n’attend jamais trop de Dieu qui est si puissant et si miséricordieux, on obtient de lui autant qu’on espère ». Dans son Jeu des anges elle fait dire à Jésus : « toute âme obtiendra son pardon » à l’ange de la Sainte Face qui implore le pardon pour les pécheurs. (1)
(1) Thérèse de Lisieux, Histoire d’une Ame p.246 et 486, cité par Hans Urs von Balthasar, Dramatique Divine, IV, Le Dénouement, p. 292
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