Je n'est jamais été très en faveur d'un discours sur l'enfer et le purgatoire qui renforce pour moi à outrance la culpabilité (cf. mes notes anciennes sur le livre de L. Basset). Mais il me semble que les réflexions d'Adrienne von Speyr, appliqué à soi-même ont de l'intérêt ne serait-ce que pour comprendre ces symboles véhiculées par la tradition de l'Eglise.
Pour elle, l’homme face à Dieu est comme mis à nu. Son agir est exposé et « l’amour du Seigneur pour l’homme est devenu du feu ». (1) Peut-être voit-on trop le feu sous l’aspect négatif alors qu’il s’agit en fait de se laisser consumer en Christ dans une purification bienheureuse, certes non sans souffrance, mais pour notre bien. Il s’agit de « vivre mon impureté dans la pureté de Dieu ». C’est pour Adrienne von Speyr, le grand atout du purgatoire… Le moi se dissout de telle sorte que « ce Tu prenne peu à peu des contours précis. Une espérance surgit qui repose finalement sur le Seigneur (...) c’est le commencement de mon abandon ». Il faut pour elle s’arracher « à ce qui me centre sur moi-même car mon je doit être transporté en Dieu » (2). Elle ajoute ne plus souhaiter qu’une chose, « être délivré de moi et pour cela je paierai n’importe quel prix ». (3)
Cela ouvre une nouvelle vision de la Croix : « la connaissance du péché ouvre la perspective sur ce que le Seigneur a fait à la croix, sur la façon dont il a porté sur lui le péché. « Je touche alors, en ce qui me concerne, le nœud où se rencontre l’amour et le châtiment ». (4)
(1) Adrienne von Speyr, Objektive Mystik, 322, cité par Hans Urs von Balthasar, ibid. p. 333
(2) ibid p. 369, cité par Hans Urs von Balthasar, ibid. p. 334
(3) ibid. p. 342
(4) ibid. p. 371, cité par Hans Urs von Balthasar, ibid. p. 336
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