La thèse d'Hollenbach, soulignée par John P. Meier (1) est qu'il se considérait comme pécheur, ce qui n'est pas inintéressant conceptuellement, même si notre position catholique exclut qu'il le fut. Demeure la question. Pourquoi ce geste ? Il n'est pas impossible de concevoir que ce geste s'inscrive dans le mouvement kénotique qui caractérise le sens même de son incarnation. Meier donne sur cette piste l'exemple d'Esdras qui souhaitait s'associer au repentir collectif du peuple. Christ a été jusqu'aux enfers relever Adam insiste nos amis orthodoxes dans leur iconographies.
La réponse à la question n'est pas éloignée de leur contemplation. Elle travaille notre compréhension de la kénose, c'est à dire cette volonté de rejoindre l'homme jusque dans ses mouvements intérieurs.
Quelle que soit la véracité des propos de Jean sur Jésus (celui qui vient après moi...), la quasi certitude du baptême de Jésus nous indique les conditions même de cette kénose qui va jusqu'à reconnaître "l'autorité charismatique de Jean" (2) et donc implique que Jésus s'inscrive dans un rite d'origine humaine (même s'il était inspiré) probablement parce que ce geste accompagne tout homme dans le processus de conversion intérieur mais aussi collectif (avantage du rite) qui nécessite de passer par la mort - que signifie cette plongée dans l'eau - pour venir à la vie.
Bien sûr, la reprise théologique de ce geste va ensuite de source : elle est soulignée par les évangélistes dans les récits théophaniques qui suivent. Elle rejoint aussi ce pont que nous avons souligné : le passage par la mort préfigure le sacrifice unique du Christ en Croix.
(1) op. Cit, tome 2, p. 98
(2) ibid. p. 103
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