21 avril 2007

Perdition ?


Quand Barth déplore "la sérénité imperturbable avec laquelle la théologie traditionnelle abandonne à la perdition une partie de la création pourtant destinée au ciel" et réserve la miséricorde aux bienheureux élus, je ne peux que souscrire à cette analyse et insister sur les circonstances atténuantes qui conduisent tous les ignorants de Dieu parfois par la faute des hommes à passer à côté de la grandeur du mystère. N'avons nous pas, à cet égard la tentation du fils aîné, qui juge et méprise, alors que nous avons accès à la lumière et la cachons parfois aux autres, comme le dit si bien Lévinas dans Difficile Liberté … ? Mais il est vrai que je radote…

Notons cependant que Paul, dans sa lettre aux Romains, analyse le rapport du péché et de la grâce dans le sens d'un "individualisme du jugement" ce qui implique une responsabilité personnelle essentielle au-delà de la grâce surabondante pour combattre en soi ce qui nous éloigne de Dieu, même si nous sommes sauvés en espérance (cf. Rm 8,4) : "Afin que les préceptes de la loi soient révélés non pas en la chair mais en l'Esprit…".

(1) d'après Hans Urs von Balthasar, Dramatique Divine, IV, Le Dénouement, Culture & Vérité, Namur 1993 p. 171

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