Quelques milliers de notes et réflexions interactives sur la vie et la foi, à partir de lectures souvent théologiques et à la lumière d'un Autre... Petit "blog" catholique d'un apprenti théologien (Bac canonique), perdu dans l'immensité de la toile... (ordonné diacre en septembre 2018)...
04 mars 2014
Devenir sacramentel - II
Peut-on proposer un mariage qui soit indissoluble par désir* (sinon on ouvre la porte au mariage jetable), mais qui ne soit pas encore sacramentel ? Charge à eux, de découvrir à terme, que leur engagement est à parfaire, que le travail de la grâce non sacramentelle reçue dans le cadre d'une simple prière de bénédiction (au seuil de l'église par exemple) peut être confirmée ensuite, comme un baptême d'enfant devient confirmé par la confirmation d'un adolescent ou jeune adulte. C'est respecter le chemin et ne pas surcharger de sens.
On me dira, et j'entends, voir je partage, que le sacrement agit en l'homme au delà de son désir. C'est vrai. Mais peut-être qu'il existe un entre-deux à trouver.
Il y a parfois la projection du célébrant sur une réalité qui demande encore à être épurée...
Il y a souvent une maturité à construire. Moi-même, pécheur pardonné, je dois l'admettre, n'ai pris conscience de mon engagement que deux ans après mon mariage...
Quel sera le statut de ce premier passage ? Pourra-t-on le rompre et quel conséquence sur les intéressés ? Cela pose bien sûr de nombreuses questions. Je pense que l'on pourrait concevoir, en regard, que ces bénédictions du seuil peuvent faire l'objet d'une reconnaissance de nullité, de manière plus automatique que le mariage sacramentel. On le voit... Ces propos décousus posent des problèmes. Il mérite pourtant que l'on y réfléchisse.
* J'entends qu'il s'engage à cette indissolubilité même s'ils sont conscients de la fragilité de cet engagement.
22 février 2014
Saint Luc (Lectio divina)
Comme annoncé en septembre, après six mois d'une lecture journalière, sans prétention, de l'intégrale de l'évangile selon saint Luc, je vous signale le terme de ce parcours et la parution de "Chemins de miséricorde", l'intégrale de Luc commenté en version blog ou version epub gratuite à télécharger
On ne fait pas ce chemin sans y laisser des plumes.
Le texte reste ouvert à vos propres commentaires. Une lecture à plusieurs est toujours préférable.
Pour les intéressés, je poursuit celle de Jean en paroisse, le deuxième mardi de chaque mois avec une petite équipe.
Je m'attaque maintenant aux actes des apôtres... Avis aux amateurs.
01 février 2014
Devenir sacramentel
Au delà de la force même du sacrement où Dieu se manifeste et donne sa grâce, n'y a-t-il pas, du côté de l'homme une dynamique qui se met en mouvement et qui nous appelle à devenir "sacramentel", c'est-à-dire à rendre visible ce don discret de Dieu en nous, le faire "signe efficace de la grâce". Cette dynamique que j'appelle "entrer dans la danse" (1), est ce mouvement intérieur de l'homme, qui rentrant en lui-même (au sens rahnérien de la découverte de l'auto-communication de Dieu) prend conscience du don reçu et se laisse transformer pour devenir pierre vivante de cette église du royaume à construire.
Nous ne cessons de passer à côté de l'invitation de Dieu à danser.
Mais quand nous entrons dans la danse, il y a quelque chose qui se joue en nous, qui nous habite et nous conduit "plus loin que nous ne voudrions aller" (cf. Jean 21). Alors nous devenons participant du projet de Dieu en l'homme.
En pratique n'est-ce pas :
- le mouvement qui fait du jeune baptisé un homme en devenir entrant dans le chemin de la confirmation
- la dynamique d'un jeune marié qui comprend qu'au delà de l'amour humain et en dépit des aléas de sa vie intra-conjugale, quelque chose l'appel à devenir aimant et fécond au sens large
- la force d'une vie sacramentelle qui nous transforme enfin et nous fait devenir "enfants de Dieu".
Tout cela nous échappe totalement. Démaîtrise où nous entrons dans la danse divine.
(1) dans La danse trinitaire in "A genoux devant l'homme"
19 janvier 2014
Les écueils de l'évangélisation - Avis de recherche
Ces pages sont susceptibles d'être éditées. Version en ligne : 2
- sur l'importance d'une conversion préalable de l'évangélisateur lui-même, comme le nécessaire « renversement intérieur que l'Évangile désigne sous le nom de “ metanoia ”, une conversion radicale, un changement profond du regard et du cœur » §10.En effet, dit-il, il n'y a pas « il n’y a pas d’humanité nouvelle s’il n’y a pas d’abord d’hommes nouveaux, […] et une vie selon l'Évangile. » § 18
- et sur la primauté du témoignage d'une vie doit être pour lui, la clé première : « Voici un chrétien ou un groupe de chrétiens qui, au sein de la communauté humaine dans laquelle ils vivent, manifestent leur capacité de compréhension et d’accueil, leur communion de vie et de destin avec les autres, leur solidarité dans les efforts de tous pour tout ce qui est noble et bon. Voici que, en outre, ils rayonnent, d’une façon toute simple et spontanée, leur foi en des valeurs qui sont au-delà des valeurs courantes, et leur espérance en quelque chose qu’on ne voit pas, dont on n’oserait pas rêver. Par ce témoignage sans paroles, ces chrétiens font monter, dans le cœur de ceux qui les voient vivre, des questions irrésistibles : Pourquoi sont-ils ainsi ? Pourquoi vivent-ils de la sorte ? Qu’est-ce — ou qui est-ce — qui les inspire ? Pourquoi sont-ils au milieu de nous ? Un tel témoignage est déjà proclamation silencieuse mais très forte et efficace de la Bonne Nouvelle. » § 21
On peut lire avec intérêt sur ce thème le livre cité dans un des posts précédent (Confession d'un cardinal). Le pape François ne nous invite-t-il pas lui-même à la prudence : « je préfère une Église accidentée, blessée et sale pour être sortie par les chemins, plutôt qu’une Église malade de la fermeture et du confort de s’accrocher à ses propres sécurités. Je ne veux pas une Église préoccupée d’être le centre et qui finit renfermée dans un enchevêtrement de fixations et de procédures » EvangeliiGaudium § 49
- Le message des petits aux petits
- Des souffrances que l'on ne peut ignorer.
- Exégèse
2. Philosophie
3. Études théologiques
Nietzsche, Friedrich, L’Antéchrist, 1888, traduit par J.L. Hémery in F. Nietzsche, Œuvres philosophiques, tomes 8-1, Paris, Gallimard, 1974.
4. Sociologie et Pastorale
Vibert, Pierre, Les Funérailles avec les personnes éloignées de l'Église, Paris, Éditions de l’Atelier, 2000.
5. Essais et spiritualité
6. Littérature
- Retire tes sandales in L'Amphore et le fleuve - Contemplation, 2005
- Pastorale du seuil - Essai, 2006
- Chemins d'humanité, chemin vers Dieu - Essai, 2007
- Quelle espérance pour les souffrants - Essai, 2013
- Cette église que je cherche à aimer - Essai, 2011
- A genoux devant l'homme - Essai, 2012
- Pastorale des divorcés remariés (roman : Le vieil homme et la perle) - 2013
- Pastorale des homosexuels (nouvelle : le désir brisé) - 2013
- Chemins de miséricorde - lectio divina Contemplation, (2014)
(1) Patrick Baudry, Les funérailles et l'approche de la mort aujourd'hui, dans Villemin, Laurent et Pian, Christian (dir.), Les funérailles aujourd’hui, aspiration des familles, proposition de l'Église, Paris, Éditions de l'Atelier, 2009, p. 80.
01 janvier 2014
Vincent Leclerq, Fin de vie, Pourquoi les chrétiens ne peuvent pas se taire
Le sujet défraye la chronique et semble se cristalliser entre euthanasie et suicide assisté. Vincent Leclerq nous conduit plus loin. À partir d’un constat déroutant sur l’état d’abandon des personnes en fin de vie qui trop souvent veulent « ne pas déranger » ou souhaitent « en finir », il met en lumière le développement croissant de ces morts sociétales qui marquent le début d’une perte de désir de vivre. Nos « vieux » se laissent mourir parce qu’on les a coupé de la vie. Face à l’abandon et la souffrance, face à la mort qui est niée et rejetée, qu’elle place laissons nous à ces personnes âgées qui gène souvent nos individualismes ?
À partir de ce constat désolant, l’auteur, médecin et prêtre assomptionniste, dresse un constat accessible de ce qui a contribué à améliorer la prise en compte des souffrances de l’homme face à la mort. Analysant l’intérêt de la Loi Léonetti, et le discours de l'Église, puis l’évolution du concept des soins palliatifs, il nous conduit à percevoir qu’il existe un autre chemin : celui d’une fragilité partagée où le respect de l’homme dans les derniers moments de sa vie nous humanise et nous fait grandir. L’enjeu est immense. Il porte sur le droit à la faiblesse, à la vulnérabilité et la fragilité, non comme des lieux d’exclusion, mais d’accompagnement. « Découvrant sa capacité d’aimer et d’être aimé jusqu’au bout, notre société est à l’école de la vie [...] et de la fragilité ». Cette dernière, conclut-il touche à « l’essentiel de nos vies ».
Un livre à recommander
Vincent Leclerq, Fin de vie, Pourquoi les chrétiens ne peuvent pas se taire, Paris, Éditions de l’Atelier, 2013
12 décembre 2013
Confession d'un cardinal
Je vous en recommande l'excellent résumé trouvé ici.
http://www.culture-et-foi.com/coupsdecoeur/livres/olivier_le_gendre.htm
Ce qui frappe, 5 ans après, c'est peut-être que ce texte prédit la transition vers une papauté plus humaine, que l'on retrouve dans les traits du Pape François.
Dans ce texte règne la recherche d'une Eglise qui se fait "passeur" de la brise légère, loin du triomphalisme déjà dénoncé par le Cardinal de Smedt au concile.
On ne peut que souscrire à cette vision de l'Eglise...
Si je connaissais Olivier Le Gendre et son cardinal, je leur offrirais volontiers mes textes qui rejoignent ces analyses :
- Cette église que je cherche à aimer
- A genoux devant l'homme.
27 novembre 2013
Evangelii Gaudium - II - Sur la lectio
§ 264 "La meilleure motivation pour se décider à communiquer l’Évangile est de le contempler avec amour, de s’attarder en ses pages et de le lire avec le cœur. Si nous l’abordons de cette manière, sa beauté nous surprend, et nous séduit chaque fois. Donc, il est urgent de retrouver un esprit contemplatif, qui nous permette de redécouvrir chaque jour que nous sommes les dépositaires d’un bien qui humanise, qui aide à mener une vie nouvelle. Il n’y a rien de mieux à transmettre aux autres."
§ 266 : "On ne peut persévérer dans une évangélisation fervente, si on n’est pas convaincu, en vertu de sa propre expérience, qu’avoir connu Jésus n’est pas la même chose que de ne pas le connaître, que marcher avec lui n’est pas la même chose que marcher à tâtons, que pouvoir l’écouter ou ignorer sa Parole n’est pas la même chose que pouvoir le contempler, l’adorer, se reposer en lui, ou ne pas pouvoir le faire n’est pas la même chose. Essayer de construire le monde avec son Évangile n’est pas la même chose que de le faire seulement par sa propre raison. Nous savons bien qu’avec lui la vie devient beaucoup plus pleine et qu’avec lui, il est plus facile de trouver un sens à tout. C’est pourquoi nous évangélisons. Le véritable missionnaire, qui ne cesse jamais d’être disciple, sait que Jésus marche avec lui, parle avec lui, respire avec lui, travaille avec lui. Il ressent Jésus vivant avec lui au milieu de l’activité missionnaire. Si quelqu’un ne le découvre pas présent au cœur même de la tâche missionnaire, il perd aussitôt l’enthousiasme et doute de ce qu’il transmet, il manque de force et de passion. Et une personne qui n’est pas convaincue, enthousiaste, sûre, amoureuse, ne convainc personne."
Source : Pape François, Evangelii-Gaudium, voir lien post précédent.
26 novembre 2013
Evangelii gaudium, premier commentaire...
L'exhortation du pape François est en ligne
Que du bonheur... Et en plus, son écrit est lisible.
Un texte qui ne dénote pas avec les ouvrages déjà commenté sur ce blog.
On notera les mentions fréquentes des écrits des conférences locales et des pages centrale sur une pastorale qui nous pousse à "sortir"... sans compter l'invitation à sentir "l'odeur des brebis." §24
A lire jusqu'au bout, en particulier ce qui fait sa spécificité "l'option préférentielle pour les pauvres". §197ss.
En tant qu'apprenti théologien, j'apprécie la pique : "Engagée dans l’évangélisation, l’Église apprécie et encourage le charisme des théologiens et leur effort dans la recherche théologique qui promeut le dialogue avec le monde de la culture et de la science. Je fais appel aux théologiens afin qu’ils accomplissent ce service comme faisant partie de la mission salvifique de l’Église. Mais il est nécessaire, qu’à cette fin, ils aient à cœur la finalité évangélisatrice de l’Église et de la théologie elle-même, et qu’ils ne se contentent pas d’une théologie de bureau." § 133
13 novembre 2013
Selon saint Luc - Déjà 5 chapitres
A consommer sans modération :
18 octobre 2013
Homosexuels catholiques
Un livre dont je ne peux que recommander la lecture. Plein de sagesse pastorale, il invite à s'interroger en profondeur sur la souffrance des personnes, leur tiraillement intérieur. Il présente une recherche argumentée qui d'une certaine manière est pastoralement plus riche et plus actuel que les ouvrages de Xavier Thévenot (même si la lecture de ce dernier, et en particulier de sa thèse vaut le détour).
Claude Besson nous donne des pistes pour avancer, sans jugement, dans une situation qui a été trop explosive et souvent peu respectueuse de la complexité du sujet.
A l'heure où notre pape appelle à regarder la personne avant ses actes, il y a là un chemin pratique pour tous.
PS : Ce livre est un pendant à mes propres recherches sur le sujet, un petit roman "pastoral", qui fait suite au "vieil homme et la perle", récemment publié sous le titre : "Le désir brisé" chez Amazon.
Mise à jour du 24 Juin :
A noter aussi la parution du texte de l'instrumentum laboris qui reprend certains soucis pastoraux sur ce sujet.
17 octobre 2013
Le vieil homme et la perle - Accueil des divorcés remariés
Post publié à l'origine en novembre 2012
NB : Dernière mise à jour du 15/3/2014
Le sujet continue de diviser notre Eglise. Espérons qu'un compromis soit accessible.
14 août 2013
Lectio Divina
Principaux posts :
- Pourquoi une lecture cursive de Luc
- Bibliographie
- Premiers versets commentés
12 juillet 2013
Pourquoi j'ai mal - III
07 juin 2013
Je t'ai aimé bien tard
Je t'ai aimée bien tard, Beauté si ancienne et si nouvelle, je t'ai aimée bien tard ! Mais voilà : tu étais au-dedans de moi quand j'étais au-dehors, et c'est dehors que je te cherchais ; dans ma laideur, je me précipitais sur la grâce de tes créatures. Tu étais avec moi, et je n'étais pas avec toi. Elles me retenaient loin de toi, ces choses qui n'existeraient pas, si elles n'existaient en toi. Tu m'as appelé, tu as crié, tu as vaincu ma surdité ; tu as brillé, tu as resplendi, et tu as dissipé mon aveuglement ; tu as répandu ton parfum, je l'ai respiré et je soupire maintenant pour toi ; je t'ai goûtée, et j'ai faim et soif de toi ; tu m'as touché et je me suis enflammé pour obtenir la paix qui est en toi.
Saint Augustin, Confessions
29 mai 2013
Pénètre mon âme...
"Tu es la vie de mon âme ; pénètre donc en elle, modèle-la à ton image, qu'elle soit sans tache ni ride pour que tu l'habites et la possèdes entièrement. Telle est mon espérance, voilà pourquoi je parle, et cette espérance fait ma joie, quand ma joie est saine. Quant aux autres biens de cette vie, plus on les pleure, moins ils méritent d'être pleurés ; moins on pleure sur eux, plus ils méritent d'être pleurés."
Saint Augustin, Confessions