28 septembre 2018

L’abandon - Sainte Thérèse de Lisieux

Il est sur cette terre
Un Arbre merveilleux
Sa racine, ô mystère ! 
Se trouve dans les cieux.

Jamais sous son ombrage
Rien ne saurait blesser ;
Là, sans craindre l'orage
On peut se reposer.

De cet Arbre ineffable 
L'Amour voilà le nom, 
Et son fruit délectable
S'appelle l'abandon.

Ce fruit dès cette vie
Me donne le bonheur ;
Mon âme est réjouie
Par sa divine odeur.

Ce fruit, quand je le touche,
Me paraît un trésor ;
Le portant à ma bouche,
Il m'est plus doux encor.

Il me donne en ce monde 
Un océan de paix ;
En cette paix profonde 
Je repose à jamais.

Seul l'abandon me livre 
En tes bras, ô Jésus.
C'est lui qui me fait vivre 

De la vie des élus.(1)

(1) Sainte Thérèse de l’enfant Jésus et de la Sainte Face, Poésie 52  L.abandon est le fruit délicieux de l’amour

Source : Évangile au quotidien

11 septembre 2018

Les fruits de l'Esprit

Quel est notre chemin si ce n'est de suivre le Christ en se laissant dépouiller en tout.
"Si nous mourons avec lui, nous vivrons aussi avec lui;" (1)

Ceux qui se laissent porter par l'Esprit ont des fruits multiples :"Parfois ils sont comme plongés dans le deuil et l'affliction pour le genre humain, ils répandent des prières pour toute l'humanité, ils se livrent à la tristesse et aux larmes, parce que l'Esprit les embrase d'amour pour tous les hommes.


D'autres fois, l'Esprit fait brûler en eux tant d'exaltation et d'amour que, si c'était possible, ils enfermeraient dans leur coeur tous les hommes, sans distinction de bien ou de mal.

D'autres fois, ils s'abaissent plus bas que tous les autres dans l'humilité de l'Esprit, au point de s'estimer les derniers et les moindres de tous.

D'autres fois, ils demeurent dans une joie inexprimable sous l'action de l'Esprit." (2)

(1) 2 Timothée 2:11 BCC1923
(2) Homélie du IVeme siècle,  source Bréviaire, AELF

08 septembre 2018

Penser / Agir

"Je ne méprise pas les pensées profondes mais (...) les plus belles pensées ne sont rien sans les oeuvres" (1)

(1) ibid 19v p. 260

Kénose chez Thérèse de Lisieux- 2

"Abandonner son manteau (Mt 5, 40-42) c'est, il me semble, renoncer à ses derniers droits, c'est se considérer comme la servante, l'esclave des autres. Lorsqu'on a quitté son manteau (1), c'est plus facile de marcher, de courir, aussi Jésus ajoute-t-il : Et qui que ce soit qui vous force de faire mille pas, faites-en deux mille de plus avec lui. (Mt 5, 41) (2)

(1) cf. aussi mon commentaire de Exode 33 in la voix d'un fin sile
(2) Sainte Thérèse de Lisieux, Manuscrit C, 16v, ibid p. 256

Béatitudes - Saint Léon le grand

"Heureux, dit-il, les pauvres de coeur, car le Royaume des cieux est à eux. On aurait pu se demander de quels pauvres parlait la Vérité si, en disant : Heureux les pauvres, elle n'avait pas précisé de quel genre de pauvres il fallait l'entendre ; et il aurait paru suffire, pour mériter le Royaume des cieux, de connaître le dénuement que beaucoup subissent par le poids et la rigueur de la nécessité. Mais en disant: Heureux les pauvres de coeur, le Seigneur montre que le Royaume des cieux doit être accordé à ceux que recommande l'humilité de l'âme plutôt que le manque de ressources." (1)

Est-ce à dire que les nécessiteux manqueront le Royaume.  La réponse est dans les mystères de l'âme humaine et la miséricorde divine.  Tablons surtout sur cette dernière

(1) Saint Saint Léon le grand,  Sermon sur les béatitudes,  source AELF

Nativité de la Vierge - Saint André de Crête - l’amour vient en toi - 17

"la naissance de la Mère de Dieu inaugure le mystère qui a pour conclusion et pour terme l'union du Verbe avec la chair. (...) C'est maintenant que la Vierge vient de naître, qu'elle est allaitée, qu'elle se forme, qu'elle se prépare à être la mère du Roi universel de tous les siècles."(1)

Ce que nous contemplons est à la fois le sommet du plan de Dieu sur l'homme que les premiers chrétiens ont trouvé décrit en Isaïe 7, 14, la venue à venir du Sauveur au cœur d'une vierge, mais plus originellement le travail intérieur, qui le précède et prend chair dans l'humanité comme en nous, la venue de Dieu au fond de nos pâtes humaines. Dieu s'est penché sur notre chair, a soufflé en nous un désir. Elle est la "première en chemin" sur cette route qui conduit à recevoir le Christ.

(1) Saint André de Crête, Homélie sur la nativité de la Vierge, source AELF, bréviaire du 8/9.

01 septembre 2018

La juste place - St Jean Chrysostome

"Tu veux honorer le Corps du Christ ? Ne le méprise pas lorsqu'il est nu. Ne l'honore pas ici dans l'église, par des tissus de soie tandis que tu le laisses dehors souffrir du froid et du manque de vêtements. (...)   Commence par rassasier l'affamé et, avec ce qui te restera, tu orneras son autel. Tu fais une coupe en or, et tu donnes pas un verre d'eau fraîche ? Et à quoi bon revêtir la table du Christ de voiles d'or, si tu ne lui donnes pas la couverture qui lui est nécessaire ? Qu'y gagnes-tu ? Dis-moi donc : Si tu vois le Christ manquer de la nourriture indispensable, et que tu l'abandonnes pour recouvrir l'autel d'un revêtement précieux, est-ce qu'il va t'en savoir gré ? Est-ce qu'il ne va pas plutôt s'en indigner ? Ou encore, tu vois le Christ couvert de haillons, gelant de froid, tu négliges de lui donner un manteau, mais tu lui élèves des colonnes d'or dans l'église en disant que tu fais cela pour l'honorer. (...) lorsque tu ornes l'église, n'oublie pas ton frère en détresse, car ce temple-là a plus de valeur que l'autre." (1)

Un texte qui a longtemps été oublié ?

(1) St Jean Chrysostome, Sermon sur l'évangile de Matthieu, source AELF

31 août 2018

Les mains vides - Sainte Thérèse de Lisieux

« Depuis longtemps elle a compris que Dieu n'a besoin de personne pour faire du bien sur la terre »(1)
Comme l'indique la note de l'édition des œuvres complètes c'est à lire en négatif chez Thérèse de son désir de faire du bien au ciel.
Cette position est confirmée plus loin (cf. 9r : « si Jésus ne l’emportait bien vite au Ciel, le sort de la petit colombe de Noë serait le mien ; qu’un jour le Seigneur ouvrirait la fenêtre de l’arche et me dirait de voler bien loin, bien loin vers des rivages infidèles portant avec moi la petite branche d’oliver (Gn 8,11-12) ».
Pour autant ce sentiment d’inutilité reste une approche intéressante  des « Mains vides (2) » (sic, note 25). Elle entre aussi dans la dynamique kénotique de la jeune fille et interpelle notre propre illusion d'utilité sans Dieu. La charité n'est pas notre fait. Elle est théologale...

On peut entendre en tension néanmoins l'affirmation d'Etty Hillesum : « Dieu a besoin de nos mains ».

Il nous faut tricoter entre les deux.

(1) Thérèse de Lisieux, Manuscrit C, 3 verso, ibid p. 238
(2) cf. aussi mon livre éponyme

28 août 2018

La lumière de Dieu - Augustin d’Hippone- Dieu est en toi 16

« Averti de revenir à moi-même, je suis entré au fond de mon cœur, sous ta conduite, Seigneur, et j'ai pu le faire, parce que tu es venu à mon secours. Je suis entré, et avec le regard de mon âme, quel que fût son état, au-dessus de ce même regard, au-dessus de mon intelligence, j'ai vu la lumière immuable. Ce n'était pas cette lumière ordinaire que tout le monde peut voir ; ce n'était pas non plus une lumière de même nature, mais plus puissante, qui aurait brillé de plus en plus et aurait tout rempli par son éclat. Non, cette lumière n'était pas cela, elle était autre chose, tout autre chose. Elle n'était pas au-dessus de mon esprit comme l'huile flotte à la surface de l'eau, ni comme le ciel s'étend au-dessus de la terre. Elle était au-dessus de moi parce qu'elle m'a créé ; j'étais au-dessous d'elle parce que créé par elle. Celui qui connaît la vérité la connaît, et celui qui la connaît, connaît l'éternité. C'est l'amour qui la connaît !
O éternelle vérité, ô véritable charité, ô chère éternité ! Tu es mon Dieu, je soupire après toi jour et nuit. Quand je t'ai connu pour la première fois, tu m'as soulevé vers toi pour me faire voir l'existence de quelque chose que je devrais voir, mais que je ne pourrais pas encore voir moi-même. Tu as ébloui la faiblesse de mon regard par la puissance de ton rayonnement, et je frissonnais d'amour et d'effroi. J'ai découvert que j'étais loin de toi, dans le pays de l'exil et de la dissemblance, et il me semblait que j'entendais ta voix, venant du haut du ciel : « Je suis la nourriture des forts : grandis et tu me mangeras. Tu ne me changeras pas en toi, comme la nourriture de ton corps, c'est toi qui seras changé en moi. » (...)
Je cherchais le moyen d'acquérir la force qui me rendrait capable de vivre uni à toi, et je ne la trouvais pas. Enfin, j'ai embrassé le Médiateur entre Dieu et les hommes, l'homme Jésus Christ, lui qui est au-dessus de tout, Dieu béni éternellement. C'est lui qui nous appelle et nous dit : Moi, je suis le chemin, la vérité et la vie
. Il unit à la chair — puisque le Verbe s'est fait chair ; la nourriture que j'étais incapable de prendre, afin que ta sagesse, par laquelle tu as tout créé, se transforme en lait pour s'adapter à notre condition d'enfants. (...)
Je t'ai aimée bien tard, Beauté si ancienne et si nouvelle, t'ai aimée bien tard ! Mais voilà : tu étais au-dedans de moi quand j'étais au-dehors, et c'est dehors que je te cherchais ; dans ma laideur, je me précipitais sur la grâce de tes créatures. Tu étais avec moi, et je n'étais pas avec toi. Elles me retenaient loin de toi, ces choses qui n'existeraient pas si elles n'existaient en toi. Tu m'as appelé, tu as crié, tu as vaincu ma surdité ; tu as brillé, tu as resplendi, et tu as dissipé mon aveuglement ; tu as répandu ton parfum, je l'ai respiré et je soupire maintenant pour toi ; je t'ai goûtée, et j'ai faim et soif de toi ; tu m'as touché et je me suis enflammé pour obtenir la paix qui est en toi. »

Saint Augustin d'Hippone, Confessions, Source : Bréviaire, AELF, 28/8.

25 août 2018

Agir et Diaconie - Saint Antoine de Padoue

"Celui qui est rempli du Saint-Esprit parle diverses langues (Ac 2,4). Ces diverses langues sont les divers témoignages rendus au Christ, comme l'humilité, la pauvreté, la patience et l'obéissance. Nous les parlons quand, en les pratiquant nous-mêmes, nous les montrons aux autres. La parole est vivante lorsque ce sont les actions qui parlent.
Je vous en prie, que les paroles se taisent et que les actions parlent. Nous sommes pleins de paroles mais vides d'actions ; à cause de cela le Seigneur nous maudit, lui qui a maudit le figuier où il n'a pas trouvé de fruits mais seulement des feuilles (Mc 11,13s). « La loi, dit saint Grégoire, a été présentée au prédicateur pour qu'il pratique ce qu'il prêche. » Il perd son temps à répandre la connaissance de la loi, celui qui détruit son enseignement par ses actions.Mais les apôtres parlaient selon le don de l'Esprit. Heureux celui qui parle selon le don de l'Esprit, et non selon son propre sentiment... Parlons donc selon ce que l'Esprit Saint nous donnera de dire. Demandons-lui humblement et pieusement de répandre en nous sa grâce." (1)

On rejoint la ce que notait Hamman en 1968 :  « dans sa signification primitive, le diaconat met en garde l'Église contre un double danger qui la menace toujours : la liturgie qui ne s'achève pas en charité trahit le mystère qu'elle proclame, l'action qui ne s'alimente pas dans l'Eucharistie se dégrade en politique.  Au moment où l'Église réfléchit sur la restauration du diaconat et sur l'orientation de sa fonction, une question se pose : le diacre ne pourrait-il pas redevenir ce qu'il a été aux origines, le prophète et l'homme de la charité, en découvrant à la liturgie et à l'action sociale leur nécessaire fonction et leur unité d'inspiration ? Ne sont-elles pas l'une et l'autre services de la même agapé ? Le diaconat ferait comprendre que toute célébration liturgique est une provocation à une charité vécue, et aussi que toute action sociale ou politique se protège contre toute dégradation dans la mesure où elle communie à la tendresse de Dieu ».

À méditer à l'aune de nos actes.

(1) Saint Antoine de Padoue, Sermons, Source  : Évangile au quotidien
(2) A. Hamman, Vie liturgique et vie sociale, Desclée, 1968, p. 150.

24 août 2018

Au fil de Luc - 7, 37 - Lavement des pieds 1

"Et voici qu'une femme qui menait dans la ville une vie déréglée, ayant su qu'il était à table dans la maison du Pharisien, apporta un vase d'albâtre plein de parfum; et se tenant derrière lui, à ses pieds, tout en pleurs, elle se mit à les arroser de ses larmes et à les essuyer avec les cheveux de sa tête, et elle les baisait et les oignait de parfum." (Luc 7:37‭-‬38 BCC1923)

Commentaire :
Il nous faut prendre le temps de contempler ce qui chez nous reste déréglé pour apprécier la scène dans toute la profondeur du mystère qui nous fait passer de la mort à la vie en Dieu 

Ne sommes nous pas englués dans nos enfermements, nos échecs,  nos adhérences à la violence.  Chaos originel pourrait-on dire pour ne pas employer les mots trop historiquement marqués de péché originel.

Ce monde qui nous caractérise si bien, ces addictions diverses sont ce que le P. Moingt appelle le temps du tombeau vide. Pourquoi ?

Parce qu'il nous rapproche de l'homme sans dieu. Le marécage où nous restons sans cesse embourbé est celui de nos vies sans espérance.

Bienheureux celui qui ne chute pas à la première pierre. Il doit être protégé par le Seigneur,  parce que trop faible et fragile (1)?

 

Notre réalité est moins idéale et il nous faut souvent,  à la suite du pape lui - même affirmer que nous sommes des pécheurs pardonnés.

Pardonnés ? Pourquoi ?

Parce que, dès l'origine,  l'esprit plane sur les eaux (Gn 1, 1).

Autant nous sommes incapables du bien,  autant Dieu nous rends bon par sa grâce. Ce qui est bon en nous vient de Dieu. L'amour n'est pas notre nature,  il est insufflé en nous (Gn 2, 7) pour animer la glaise qui nous caractèrise. C'est le don de Dieu à tout homme.


En confessant notre incapacité et notre faiblesse , comme le fait cette femme aux pieds de Jesus, les arrosant de ses larmes, nous témoignons de la foi en Dieu qui sauve de la mort.
En lavant ces pieds qui vont être transpercé par nos aveuglements nous decouvrons l'essentiel,  le chemin de l'humilité et du pardon. 

Ce temps de la prise de conscience est essentiel. Dans une lettre à ses frères,  François Xavier les exhortait à ne pas donner l'absolution trop vite aux pénitents. Il faut leur laisser ruminer deux ou trois jours leurs fautes, pour qu'un véritable chemin de conversion s' enclanche. Dans sa miséricorde,  le Seigneur m'a laissé personnellement près de 40 ans, comme son peuple au désert,  avant de m'appeler à passer sur l'autre rive. En suis-je digne ? Moïse n'a pas eu ce privilège.  Il a contemplé la terre promise depuis le mont Nebo. 

 (1) Thérèse de Lisieux,  Manuscrit A, 38 vers, oeuvres complètes p. 131



Au fil de Luc - 6, 13 - faiblesse de l'Église

"Quand il fut jour, il appela ses disciples, et choisit douze d'entre eux, qu'il nomma apôtres: Simon, auquel il donna le nom de Pierre, et André son frère, Jacques et Jean, Philippe et Barthélemy" (Luc 6:13‭-‬14 BCC1923)

Commentaire de St Jean Chrysostome :

Comment douze hommes, des ignorants, ont-ils pu avoir l'idée d'une pareille entreprise, eux qui vivaient auprès des lacs et des fleuves, et dans le désert ? Eux qui n'avaient jamais fréquenté les villes et leurs assemblées, comment ont-ils pu songer à se mobiliser contre la terre entière ? Ils étaient craintifs et sans courage : celui qui a écrit sur eux le montre bien, lui qui n'a voulu ni excuser ni cacher leurs défauts. C'est là une preuve très forte de vérité. Que dit-il donc à leur sujet ? Quand le Christ fut arrêté, après avoir fait d'innombrables miracles, la plupart s'enfuirent, et celui qui était leur chef de file ne resta que pour le renier.

Ces hommes étaient incapables de soutenir l'assaut des Juifs quand le Christ était vivant. Et lorsqu'il fut mort et enseveli, alors qu'il n'était pas ressuscité, qu'il ne leur avait donc pas adressé la parole pour leur rendre courage, d'où croyez-vous qu'ils se seraient mobilisés contre la terre entière ? Est-ce qu'ils n'auraient pas dû se dire : « Qu'est-ce que cela ? Il n'a pas été capable de se sauver lui-même, et il nous protégerait ? Quand il était vivant, il n'a pas pu se défendre, et maintenant qu'il est mort il nous tendrait la main ? Quand il était vivant, il n'a pu se soumettre aucune nation, et nous allons convaincre la terre entière en proclamant son nom ? Comment ne serait-il pas déraisonnable, non pas même de le faire, mais seulement d'y penser ? »

La chose est donc évidente : s'ils ne l'avaient pas vu ressuscité et s'ils n'avaient pas eu la preuve de sa toute-puissance, ils n'auraient pas pris un risque pareil.(1)

Commentaire 2 : 

Cette faiblesse originelle est à contempler dans l'espérance,  alors que notre Église est plus que jamais decriée par certains scandales. À la lumière de ce que nous avons vu chez Michée 4 et 1 Rois 19, il faut croire en toute humilité qu'un petit reste peut sauver le monde.

Dans sa visite à Rome sainte Thérèse de Lisieux découvre que les prêtres restent des hommes(2).  C'est dans sa faiblesse que l'Esprit agi.

(1) St Jean Chrysostome, Homélie sur la première lettre aux Corinthiens, source Bréviaire,  AELF,  vendredi 17eme semaine

(2) Ms A, ibid.






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23 août 2018

Abandon - Thérèse de Lisieux

"C'est l'amour seul qui m'attire. (..) C'est l'abandon seul qui me guide, je n'ai point d'autres boussole.(1)

À méditer

(1) Sainte Thérèse de Lisieux,  Ms A 83r, ibid p. 210

Au fil de Luc - 7, 28 - Kénose du baptiste

"Parmi ceux qui sont nés d'une femme,  aucun n'est plus grand que Jean ; et cependant le plus petit du Royaume de Dieu est plus grand que lui" (Luc 7, 28 Tob 88)

Commentaire :
"Il sera grand devant le Seigneur" disait déjà Lc 1, 15. Que pensez de cette limite ? Peut-on dire que la sagesse humaine du Baptiste n'est pas complète ? Elle reste conditionnée à la révélation du Tiduum pascal. Jean va au plus loin du Premier Testament,  pourtant cette sagesse partiellement révélée n'est rien par rapport à ce que va révèler la vie et la mort de Jésus.  La kénose du cousin de Jésus précède celle de ce dernier et l'introduit.  C'est dans la kénose du Fils que Dieu révélera "le Nom qui est au dessus de tout nom". (Ph. 2, 9).

Commentaire 2 :
Certains commentaires donnent au diacre un parallélisme intéressant avec le Baptiste. Comme Jean il est appelé à être signe et instrument (LG1) de la fonction de l'évêque, prologeant la fonction de serviteur de l'évêque(1)  Cette fonction prépare et s'efface devant le maître dont il n'est pas digne d'exercer les fonctions. Appelé à être ordonné diacre à Chartres le 22/9/18 je fais mémoire de mon futur saint patron Guildin, diacre appelé à être évêque et qui va jusqu'à Rome pour refuser cette fonction. Le diacre n'est pas appelé à gouverner, sauf dans des cas extrêmes de suppléance. Sa fonction n'est pas un monopole.  Il est signe, instrument et "passeur" d'une église serviteur de l'homme (2)

( 1) cf. Tournier
(2) cf. mon livre éponyme

Ordination diaconale

Quels sont les pas indiscibles de Dieu vers l'homme ?
Face à nos balbutiements et nos hésitations Dieu se fait silence et amour.
L'amour est-il autre chose que le silence d'un regard ?
La caresse d'un sourire ?
La chaleur d'une présence ?
La brise qui fait tressaillir.
Le 22 septembre à 10h30 je serai ordonné diacre en la cathédrale de Chartres.
Visiteur anonyme ou régulier,  que vous ayez senti ou ignoré ce pas fragile d'un homme vers son Dieu,
Que ces dix ans de lectures commentées ai touché ou non votre coeur, vous êtes conviés à ce "passage".