24 mai 2020

La gloire c’est l’Esprit Saint - Grégoire de Nysse


En guise de corrigé à mon homélie :
« Le sens de ces paroles nous apparaît plus clairement dans le discours du Seigneur rapporté par l'Évangile. [Jn 17]. Par sa bénédiction, il a donné toute puissance à ses disciples ; puis, en priant son Père, il accorde les autres biens à ceux qui en sont dignes. Et il ajoute le principal de tous les biens : que les disciples ne soient plus divisés par la diversité de leurs préférences dans leur jugement sur le bien, mais qu'ils soient tous un par leur union au seul et unique bien. Ainsi, par l'unité du Saint-Esprit, comme dit l'Apôtre, étant attachés par le lien de la paix, ils deviennent tous un seul corps et un seul esprit, par l'unique espérance à laquelle ils ont été appelés.

Mais nous ferons mieux de citer littéralement les divines paroles de l'Évangile : Que tous, dit Jésus. soient un, comme toi, mon Père, tu es en moi, et moi en toi ; qu'eux-mêmes soient un en nous.

Or, le lien de cette unité, c'est la gloire. Que le Saint-Esprit soit appelé gloire, aucun de ceux qui examinent la question ne saurait y contredire, s'il considère ces paroles du Seigneur : La gloire que tu m'as donnée, je la leur ai donnée. Effectivement, il leur a donné cette gloire quand il leur a dit : Recevez le Saint-Esprit.

Cette gloire, qu'il possédait de tout temps, avant que le monde fût, le Christ l'a pourtant reçue lorsqu'il a revêtu la nature humaine. Et lorsque cette nature eut été glorifiée par l'Esprit, tout ce qui lui est apparenté a reçu communication de la gloire de l'Esprit, en commençant par les disciples. C'est pour cela que Jésus dit : La gloire que tu m'as donnée, je la leur ai donnée ; qu'ils soient un comme nous sommes un ; moi en eux et toi en moi, pour qu'ils soient parfaitement un.

Celui qui, de petit enfant, est parvenu en grandissant à la stature d'homme parfait, qui a rejoint la mesure de l'âge spirituel ~ ; celui qui est devenu capable de recevoir la gloire de l'Esprit par sa maîtrise de soi et sa pureté : il est cette colombe parfaite que regarde l'Époux lorsqu'il dit : Unique est ma colombe, unique ma parfaite. »

(1) Saint Grégoire de Nysse, homélie sur le cantique des cantiques’ source office des lectures du 7eme dimanche de Pâques, AELF

23 mai 2020

Gloire et dépouillement - 9 - homélie du 7eme dimanche de Pâques année A

Projet 5 pour mon homélie du 7eme dimanche de Pâques - Année A



Nous sortons d’un long confinement et cette première messe semi publique s’inscrit dans la prière portée par les disciples évoquée en première lecture.

Une question se pose :
Quelle est cette gloire dont nous parle Jésus et qu'il semble demander ?

Dans notre star système contemporain le mot « gloire » accroche et il faut un sacré travail intérieur pour remettre ce texte de Jean 17 dans son contexte.

Une première lecture pourrait nous permettre de dire que la gloire du Christ est la lumière de l'amour qui devient enfin visible au cœur même de son dépouillement le plus total.


La gloire du Christ c'est la lumière du ressuscité qui transparaît dans la Croix.
La gloire du Christ c'est l'amour qui se dévoile derrière le rideau déchiré du Temple.
La gloire du Christ c'est le fleuve qui jaillit de son cœur transpercé.
La gloire du Christ c'est l'amour visible dans la charité active en ce monde.
La gloire du Christ c'est le chrétien qui se penche vers le faible et le démuni.
La gloire du Christ c'est l'espérance qui jaillit après la nuit...
La gloire du Fils c’est de révéler l’amour du Père

« Glorifie ton Fils afin que le Fils te glorifie.   Ainsi, comme tu lui as donné pouvoir sur tout être de chair, il donnera la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés. (Jn 17)

Cet amour qu’il dévoile est source de vie éternelle et en nous transmettant ce souci de l’amour, il nous enlève le poids de la mort. En nous donnant foi, espérance et charité il nous donne accès à la vie.

Qu’est-ce donc que cette gloire ?

La lettre de Pierre, notre deuxième lecture aujourd’hui nous donne une autre clé de lecture qui n’est pas contradictoire mais complémentaire :  « quand sa gloire se révélera. Si l’on vous insulte pour le nom du Christ, heureux êtes-vous, parce que l’Esprit de gloire, l’Esprit de Dieu, repose sur vous. »

La gloire de Dieu, n’est-ce pas l’Esprit Saint (1) qui jaillit du dépouillement total du Fils. Pour Jean, en effet la Pentecôte est déjà là. 
L’Esprit fait jaillir en nous l’amour.
L’Esprit donne vie. 

    Or, la vie éternelle,
c'est qu'ils te connaissent, toi le seul vrai Dieu,
et celui que tu as envoyé,
Jésus Christ.
    Moi, je t'ai glorifié sur la terre
en accomplissant l'œuvre que tu m'avais donnée à faire.
    Et maintenant, glorifie-moi auprès de toi, Père,
de la gloire que j'avais auprès de toi avant que le monde existe.
    J'ai manifesté ton nom
aux hommes que tu as pris dans le monde pour me les donner.
Ils étaient à toi, tu me les as donnés,
et ils ont gardé ta parole.
    Maintenant, ils ont reconnu
que tout ce que tu m'as donné vient de toi,
    car je leur ai donné les paroles que tu m'avais données :
ils les ont reçues,
ils ont vraiment reconnu que je suis sorti de toi,
et ils ont cru que tu m'as envoyé.
    Moi, je prie pour eux ;
ce n'est pas pour le monde que je prie,
mais pour ceux que tu m'as donnés,
car ils sont à toi.
    Tout ce qui est à moi est à toi,
et ce qui est à toi est à moi ;
et je suis glorifié en eux.
    Désormais, je ne suis plus dans le monde ;
eux, ils sont dans le monde,
et moi, je viens vers toi. » Jean 17

À travers ce discours transparaît cette relation filiale particulière qui est aussi dépouillement :
tout ce que tu m'as donné vient de toi, (...) Tout ce qui est à moi est à toi,
et ce qui est à toi est à moi ;

On parvient là à ce que les Pères de l’Église  appellent la périchorèse des personnes divines, puisque du dépouillement du Père, puis du Fils jaillit la gloire de L’esprit. C’est ce que j’appelle la danse trinitaire (2) qui n’est qu’amour et effacement.

Dans le mouvement de Dieu vers l’homme nous découvrons ce souci de venir jusqu’à nous pour porter la lumière. La gloire de Dieu, c’est finalement le don que Dieu de nous fait du Fils et de l’Esprit, loin de la gloire humaine, c’est une invitation à la danse que la communion eucharistique va nous permettre de rejoindre. Au terme d’un long jeûne vous allez pouvoir vivre aujourd’hui de cette gloire, participer à cette danse, non pas pour la mettre sous le boisseau mais pour qu’elle rayonne par votre charité et votre foi. En entrant dans la danse vous «  reconn[aissez] que tout ce que [le Père a donné au Fils] vient de [lui] puisqu’il affirme avoir  « donné les paroles que tu m'avais données :
ils les ont reçues, ils ont vraiment reconnu que je suis sorti de toi, et ils ont cru que tu m'as envoyé » (Jn 17).

Que cette reconnaissance soit pour tous, foi, espérance et charité

(1) cf. la citation complète de Grégoire de Nysse dans le billet suivant.
(2) voir plus haut Dieu dépouillé et danse trinitaire.

Action et contemplation - les deux voies

Action et contemplation - les deux voies
Cela pourrait être une homélie sur Marthe et Marie, où la réponse à l'éternelle question de la préférence entre action et contemplation, régulier ou séculier, laïc ou clerc, mariage ou consécration.
Comme souvent le petit chercheur que je suis, bafouillant dans l'expression de l'invisible, s'efface devant la sagesse d'un Augustin que nous fait découvrir l'office des lectures du samedi qui suit l'ascension (1) : « L'Église connaît deux genres de vie qui lui ont été révélés et recommandés par Dieu. L'une de ces vies est dans la foi, l'autre dans la vision ; l'une pour le temps du voyage, l'autre pour la demeure d'éternité ; l'une dans le labeur, l'autre dans le repos ; l'une sur la route, l'autre dans la patrie ; l'une dans le travail de l'action, l'autre dans la récompense de la contemplation. ~

La première est symbolisée par l'Apôtre Pierre, la seconde par Jean. La première est en action jusqu'à la fin du monde, avec laquelle elle trouvera sa propre fin ; la seconde doit attendre son accomplissement après la fin de ce monde, mais dans le monde futur elle n'a pas de fin. C'est pourquoi il est dit à Pierre : Suis-moi, et au sujet de saint Jean : Si je veux qu'il reste jusqu'à ce que je vienne, est-ce ton affaire ? Mais toi, suis-moi. ~

Suis-moi en supportant les maux temporels, à mon imitation ; lui, qu'il reste jusqu'à ce que je vienne lui donner les biens éternels. Ce qui peut se dire plus clairement ainsi : Que l'action parfaite vienne à ma suite, modelée à l'exemple de ma passion ; que la contemplation, qui ne fait que commencer, reste jusqu'à ce que je vienne, pour obtenir son accomplissement lorsque je viendrai.

Suivre le Christ en allant jusqu'à la mort, c'est la plénitude de la patience ; rester jusqu'à ce que le Christ vienne, c'est la plénitude de science qui doit le faire connaître. Ici, on supporte les maux de ce monde sur la terre des mourants ; là on verra les biens du Seigneur sur la terre des vivants.

Lorsque le Seigneur dit : Je veux qu'il reste jusqu'à ce que je vienne, il ne faut pas l'entendre comme s'il avait dit « rester », au sens de rester en arrière ou de s'installer, mais au sens d'attendre. Car ce que saint Jean symbolise ne doit pas s'accomplir maintenant, mais quand le Christ reviendra. Au contraire ce que symbolise saint Pierre, à qui il est dit : Toi, suis-moi, ne parviendra à l'objet de son attente que s'il agit de maintenant. ~

Mais que personne ne sépare ces glorieux Apôtres. Tous deux se rejoignaient dans ce que Pierre symbolisait ; et en ce que Jean symbolisait, tous deux se rejoindraient plus tard. C'est symboliquement que l'un suivait et que l'autre restait. Par la foi, tous deux supportaient les maux présents de cette vie malheureuse, et tous deux attendaient les biens futurs de la béatitude.

Ce n'est pas eux seulement, c'est toute la sainte Église, l'épouse du Christ, qui agit ainsi : elle doit être délivrée de ces épreuves d'ici-bas, elle doit demeurer dans la félicité d'en haut. Pierre et Jean ont figuré ces deux vies, chacun pour l'une des deux. Mais en réalité, tous deux ont suivi la première, passagèrement, par la foi ; et tous deux jouiront de la seconde, éternellement, par la vision.

Puisque tous les saints appartiennent inséparablement au corps du Christ, afin de gouverner le vaisseau de la vie présente au milieu de tant d'orages, les clés du Royaume des cieux pour lier et délier les péchés ont été confiées à Pierre, le premier des Apôtres : et c'est encore à l'intention de tous les saints, pour qu'ils connaissent l'abri très paisible de la Vie la plus intime, que Jean l'Évangéliste a reposé sur la poitrine du Christ,

Ce n'est donc pas Pierre seul mais toute l'Église qui lie et délie les péchés ; et ce n'est pas Jean seul qui boit à la source qu'est la poitrine du Seigneur. Il a révélé par ses paroles que le Verbe, au commencement, était auprès de Dieu et était Dieu, et bien d'autres vérités sublimes sur la divinité du Christ, la Trinité et l'unité de toute la divinité. Ces vérités, qu'il doit contempler face à face dans le Royaume céleste, maintenant il doit les percevoir dans l'image confuse donnée par un miroir. Aussi est-ce le Seigneur lui-même qui répand sur toute la surface de la terre son Évangile pour que, chacun à la mesure de ses capacités, tous les croyants puissent y boire. »

Relisons bien ce que j'ai mis en italique. On trouve un thème repris par Congar dans sa théologie du laïcat. Il n'y pas de primauté au delà de ce que Jésus disait sur Marie de Béthanie (à contempler dans le contexte précis et daté d'une visite du Sauveur) : chacun à son chemin et sa voie, est part du polyèdre (2) de l'Église et pierres vivantes d'une cathédrale à construire. Le diacre n'est pas plus grand que le laïc ou l'évêque que la personne atteinte d'un handicap, chacun compte dans le mystère d'une église à construire.




(1) Augustin d'Hippone, commentaire sur l'Évangile de Jean, samedi de la sixième semaine de Pâques. Source AELF
(2) expression fréquente chez le pape François, cf. notamment QA §29

21 mai 2020

Dieu dépouillé - 8 - Méditation sur l’ascension

Version 2
La clé de lecture de mes lectures pastorales se trouve dans l'humilité de Dieu (la kénose des théologiens). D'où le titre un peu provocateur de Dieu dépouillé de mon dernier opus (1)  - inspiré par un texte de François Cassingena-Trévédy publié récemment dans Etudes (cf. billet récent) sur le dépouillement. Cette humilité est le cœur du kérygme, inaccessible pour l'homme que je suis, et pourtant but à saisir (au sens de Ph. 3) et ligne de conduite bien difficile.

Elle est aussi une clé de l'ascension que nous fêtons aujourd'hui, comme le montre ce petit extrait du docteur angélique découvert ce matin sur l'Évangile au Quotidien alors que je me trouvais bien sec sur l'ascension : « le Christ méritait d'être au ciel à cause de son humilité. En effet, aucune humilité n'est aussi grande que celle du Christ, car alors qu'il était Dieu, il voulut devenir homme ; alors qu'il était Seigneur, il voulut prendre la condition de l'esclave, se rendant obéissant jusqu'à la mort (cf. Ph 2,7) et il descendit jusqu'en enfer : aussi mérita-t-il d'être exalté jusqu'au ciel, au trône de Dieu. L'humilité en effet est la voie qui conduit à l'exaltation. « Celui qui s'abaisse, dit le Seigneur, (Lc 14, 11) sera élevé, et saint Paul écrit aux Éphésiens (4, 10) : « Celui qui est descendu, c'est le même qui est aussi monté par-delà tous les cieux. »(2).
Pour comprendre cette affirmation il faut remonter un peu plus haut dans le texte cité «  Les saints aussi montent au ciel, cependant ils n'y montent pas de la même manière que le Christ ; le Christ en effet s'est élevé aux cieux de sa propre puissance, mais les saints s'y élèvent comme entraînés par le Christ. Aussi lui disons-nous avec l'épouse du Cantique (1, 3) : « Seigneur, entraîne-nous à ta suite. » On peut dire également que personne ne monte au ciel si ce n'est le Christ. Le Christ en effet est la Tête de l'Église, et les saints ne montent au ciel que parce qu'ils sont ses membres. »(3).
Le mystère de l'ascension s'inscrit dans la tradition hébraïque de l'ascension d'Élie (4) et dans la méditation des anges qui montent et descendent de l'échelle de Jacob (5) et notamment de l'interprétation donnée par le targum (6).
Cette dimension verticale est soulignée par Thomas d'Acquin dans le même texte « le Christ tire son origine de Dieu, qui est au-dessus de tout. Jésus dit en effet à ses Apôtres (Jn 16, 28) : « Je suis sorti du Père et je suis venu au monde : maintenant je quitte le monde et je vais au Père. » (7)
Cet axe vertical est surtout à contempler pour moi dans cet axe particulier de la kénose c'est pourquoi il faut relire Thomas dans le bon sens, pour percevoir in fine l'insistance sur le dépouillement comme clé d'interprétation de l'ensemble.
Paul le dit très bien dans Ph. 2, c'est parce qu'il c'est abaissé que Dieu lui a donné le nom (de Jésus c'est-à-dire de Dieu sauveur).
Il nous reste aujourd'hui à méditer la dernière phrase du Christ qui est notre espérance : « je serai avec vous » et contempler le triple don qu'il nous fait dans l'Écriture, l'eucharistie partagée et l'Esprit déposé en nous par les sacrements reçus du baptême et de la confirmation.

Alors, dans la dynamique même de son dépouillement, pourrons-nous le laisser « transformer notre corps humilié, en le configurant à son corps glorieux par l’opération qui le rend capable de tout s’assujettir.» Philippiens‬ ‭3:21‬

(1) cf. sur Fnac.com en téléchargement gratuit
(2) Saint Thomas d'Aquin, Commentaire du Credo (Le Credo; trad. par un moine de Fontgombault; collection Docteur Commun; Nouv. éd. latines, 1969; p. 137.139; rev.)
(3) ibid.
(4, 5, 6) Dieu dépouillé
(7) St Thomas, op. cit.

19 mai 2020

Un Dieu dépouillé - chemins de révélation

Pourquoi ?
Comment ?
Pourquoi ce mal qui déferle sur le monde ?
Où es-tu mon Dieu ?

Ces questions nous ne cessons de les poser à la suite de Job...

Et la seule réponse qui nous est vraiment donnée reste le silence, un Dieu dépouillé de toute puissance et crucifié sur la Croix et un livre immense et bien difficile d'accès que l'on nomme Bible...

Comment Dieu se révèle à nous ?

Cette nouvelle édition numérique gratuite de 1279 pages rassemble en un seul jet deux autres gros recueils publiés sous les titres de Pédagogie divine et Chemins d'Evangile. Elle rassemble une contemplation de la Bible où transparaît le chemin d'une révélation silencieuse d'un Dieu qui s'agenouille et se dépouille devant l'homme pour l'appeler à aimer.

Dieu dépouillé est le sommet des 18 lectures pastorales de l'auteur. Ces méditations de l'auteur viennent en écho avec les nombreuses lectures en équipe de terrain, mais aussi les commentaires des pères de l'Église et de théologiens plus modernes qu'il a découvert et commenté notamment depuis 15 ans dans son carnet spirituel intitulé « chemins de lecture ».



Le but recherché par cette publication n'est pas tant d'apporter des réponses mais d'accompagner ceux qui cherchent à travers la lectio divina (lecture de la Parole) une voie de méditation et de conversion intérieure qui est l'histoire d'une vie.

Elle permet aussi d'insister sur cette facette particulière de l'humilité de Dieu (pour reprendre le titre d'un essai de François Varillon) qui semble la réponse adéquate à toutes ces questions actuelles, dans la dynamique même de Philippiens 2 et de ce que l'on appelle la kénose ou le dépouillement de Dieu.

Parce que ce chemin n'appartient à personne, il est ici disponible gratuitement au format ebook (et à prix coutant en deux volumes sur d'autres plateformes comme Amazon,... etc.).

Il se complète et s'entrecroise avec d'autres volumes de lectures pastorales, cette longue série de manducation très personnelles de la parole, sans prétention, écrites surtout à la lumière des éclairages des pères de l'Église et de mes lectures diverses, notamment de J. Moingt, W. Kasper, J. Moltmann, J. Meier, B. Sesboué, K. Rahner, C. Theobald ou l'incontournable Hans Urs von Balthasar.
Ces tomes intègrent un certain nombre de redondances mais constituent chaque fois des approches particulières de la Bible. Voici l'enchaînement chronologique de ses essais :

  1. A genoux devant l'homme, (Jean) 2012
  2. Chemins de miséricorde, (Luc) 2013
  3. Chemins d'Eglise (actes des apôtres)
  4. Serviteur de l'homme, kénose et diaconie (lettres de Paul) 2014
  5. Sur les pas de Marc, 2015
  6. Sur les pas de Jean, 2015
  7. Chemins croisés (Matthieu), 2015
  8. Chemins d'Évangile (Les 4), 2015
  9. Le chemin du désert (de Gn et Ex à Mat 4 et Jn 21)
  10. Nouveau Testament, tome 3 - autres lettres)
  11. L'humilité de Dieu, tome 11 - Humilité et miséricorde (tome 1)
  12. Décentrement et communion, - Humilité et miséricorde (tome 2)
  13. Miséricorde, un chemin en Église, - Humilité et miséricorde (tome 3)
  14. Lire l'Ancien Testament, tome 1 - une lecture pastorale des livres d'Osée et de la Genèse, 2016
  15. Dieu n'est pas violent, lire l'Ancien Testament, tome 2 (à partir des tomes 10,11 et 19)
  16. Chemins de prière, nouvelle édition - lire l'Ancien Testament, tome 3 (les psaumes)
  17. Pédagogie divine - Chemin de lecture pastorale (614 p.)
  18. Le rideau déchiré - nouvelle édition revue de Sur les pas de Marc (extrait du tome 17)
En lisant Dieu agenouillé puis les tomes 3, 4, 10, 11, 12, 13, 9, 15, 16 vous avez plus ou moins l'intégrale. Mais l'ordre de lecture est volontairement non imposé...Vous pouvez aussi commencer par le 5, le 9, le 14 ou le 18 et voir ensuite...

Pour mémoire d'autres titres plus anciens nourrissent ces contemplations :
  • Le troisième arbre
  • Retire tes sandales
  • La danse trinitaire
  • Le bruit d'un fin silence
  • Dieu de faiblesse
  • Chemins de liberté
  • Cette église que je cherche à aimer
  • L'amphore et le fleuve...
  • Quelle espérance pour l'homme souffrant
  • Où es-tu mon Dieu
Dieu dépouillé est aussi une contemplation sur l'Église, sa façon d'être dans le monde. Elle rejoint l'attitude du Christ qui retire son vêtement au lavement des pieds.


PS : Tous mes essais théologiques ont vocation à être mis en ligne gratuitement  (il me faut juste du temps éditorial). Vous pouvez néanmoins manifester votre soutien en faisant un don en ligne à ma paroisse, sainte Thérèse en vallée d’Avre (Diocèse de Chartres), petite paroisse bien pauvre en ce moment du fait du confinement en cliquant ici : https://donner.catholique.fr/quete/~mon-don?_cv=1

Kénose de l’Esprit et dépouillement - Chemin pour l’Église ? - 6

On ne peut contempler le retrait du Père et le dépouillement du Fils sans évoquer la kénose de l'Esprit qui se dépouille aussi de sa force originelle pour travailler l'homme au cœur du silence.

Cette triple kénose ou circumincession évoquée par les pères de l'Église est toujours à manduquer.

Comment comprendre qu'il ne reste plus de l'Esprit de Pentecôte originel, tel que mis en avant par Luc dans ses actes des apôtres, qu'un souffle fragile, à peine lisible dans l'Église d'aujourd'hui au travers de manifestations discrètes et loin du pentecôtisme originel qui a montré ses failles.

Ce n'est qu'en contemplant le retrait progressif de l'Esprit Saint et les failles d'une guérison tonitruante que l'on peut méditer sur la place d'un Dieu dépouillé (1) et humble, bruit d'un fin silence (2) et souffle fragile de Dieu qui vient visiter l'homme sans violer sa liberté.

Ce mouvement de kénose trinitaire s'inscrit dans cette danse (3) que nous ne cessons de contempler et qui prend aujourd'hui une couleur bien particulière.

Le dépouillement divin n'a pas fini de nous surprendre et pourrais devenir une piste de relèvement pour l'Église au delà des fastes d'antan.

2) le mot est d'Emmanuel Lévinas, au sujet d'1 Rois 19. Il est devenu le titre d'un de mes essais
(3) cf mon essai Danse trinitaire repris dans l'Amphore et le fleuve

Esprit d’unité - dépouillement 5 - Au fil de Jean 14 et 15

Dans la foulée du billet précédent et en préparation de la Pentecôte à venir, il nous est donné de comprendre que l'Esprit est le ferment discret de notre unité. Ce n'est qu'à travers la renonciation à la triple tentation du pouvoir, du valoir et de l'avoir que nous pouvons entrer à suite dans le véritable dépouillement qui laisse Dieu agir, être ferment en nous de cette unité polyédrique (1) dont parle le pape François dans le sillage de ce que nous révèle Irénée : « Car, comme de farine sèche on ne peut pas, sans eau, faire une seule pâte et un seul pain, ainsi nous, qui étions une multitude, nous ne pouvions pas non plus devenir un dans le Christ Jésus (1Co 10,17) sans l'Eau venue du ciel. Et comme la terre aride, à moins de recevoir de l'eau, ne fructifie pas, ainsi nous-mêmes, qui n'étions d'abord que du bois sec, nous n'aurions jamais porté du fruit de vie sans la Pluie généreuse venue d'en haut. Car nos corps, par le bain du baptême, ont reçu l'union à l'incorruptibilité, tandis que nos âmes l'ont reçue par l'Esprit. C'est pourquoi l'un et l'autre sont nécessaires, puisque l'un et l'autre contribuent à donner la vie en Dieu. (2)

Images : Sculptures de G. Schneider (Chapelle Baltard, St Séverin)

« En effet, bien que nous soyons une multitude d'individus, et que le Christ fasse demeurer en chacun de nous l'Esprit de son Père qui est le sien, il n'y a cependant qu'un seul Esprit indivisible, qui rassemble en lui-même des esprits distincts les uns des autres du fait de leur existence individuelle, et qui les fait apparaître pour ainsi dire comme ayant tous une seule existence en lui. De même que la vertu de la chair sacrée fait un seul corps de tous ceux en qui elle est venue, de la même manière, à mon avis, l'Esprit de Dieu un et indivisible qui nous habite nous conduit tous à l'unité spirituelle. C'est pourquoi saint Paul nous exhortait ainsi : Supportez-vous les uns les autres avec amour ; rassemblés dans la paix, ayez à cœur de garder l'unité dans un même Esprit, comme votre vocation vous a tous appelés à une seule espérance. Il n'y a qu'un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, parmi tous, et en tous. Si l'unique Esprit habite en nous, le Dieu unique, Père de tous, sera en nous, et il conduira par son Fils à l'union mutuelle et à l'union avec lui tout ce qui participe de l'Esprit.
Que nous soyons unis au Saint-Esprit par une participation, cela aussi est visible, et voici comment. Si nous abandonnons une vie purement naturelle pour obéir une bonne fois aux lois de l'Esprit, ne sera-t-il pas évident pour tous qu'après avoir pour ainsi dire renoncé à notre vie propre, et réalisé l'union avec l'Esprit, nous avons obtenu une condition céleste, si bien que nous avons comme changé de nature ? Nous ne sommes plus seulement des hommes, mais en outre nous sommes des fils de Dieu, des hommes célestes, puisque nous sommes devenus participants de la nature divine.
Tous, nous sommes donc un seul être dans le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Un seul être, dis-je, dans une identité d'état, ~ un seul être dans un progrès conforme à la piété, par notre communion à la chair sacrée du Christ, par notre communion à l'unique Esprit Saint. »(3)

Qui es-tu, douce lumière qui me combles et illumines la ténèbre de mon cœur ?...
Es-tu le Maître d'œuvre, le bâtisseur de la cathédrale éternelle qui depuis la terre s'élève jusqu'au Ciel ?
Tu donnes vie à ses colonnes, qui se dressent, hautes et droites, solides et immuables (Ap 3,12).
Marquées du signe du Nom divin et éternel, elles s'élancent vers la lumière et portent la coupole qui achève et couronne la sainte cathédrale,
ton œuvre qui embrasse l'univers entier : Saint Esprit, Main de Dieu créatrice !... Es-tu le doux cantique de l'amour et du respect sacré qui retentit sans fin
autour du trône de la Trinité sainte (Ap 4,8), symphonie où résonne la note pure donnée par chaque créature ?
Le son harmonieux, l'accord unanime des membres et de la Tête (Col 2,19), dans lequel chacun au comble de la joie découvre le sens mystérieux de son être
et le laisse jaillir en cri de jubilation, rendu libre en participant à ton propre jaillissement :
Saint Esprit, jubilation éternelle (4)

(1) cf. Polyèdre dans les balises de ce blog
(2) Saint Irénée de Lyon Contre les hérésies III, 17, 1-2 (trad. SC 211, p. 331 rev.)
(3) saint Cyrille d'Alexandrie, commentaire de l'Évangile de Jean, source : office des lectures du 6eme mardi de Pâques, AELF
(4) Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix [Édith Stein] 
Poésie Pentecôte 1937/1942 (trad. Malgré la nuit, Ad solem 2002, p. 125), source  : l’Évangile au Quotidien

14 mai 2020

Méditation du 6eme dimanche de Pâques année A - Au fil de Jean 14…

 Au fil de Jean 14 - En guise d'homélie

Projet n.4

Qui est cet Esprit Saint dont nous parle le Christ en Jean 14 ?

Est-ce la puissance de Dieu qui a placé Marie sous son ombre et nous a valu un sauveur ?
Est-ce le consolateur qui vient nous guérir de toute peine et de toute maladie ?
Est-ce l'esprit de prophétie qui nous conduit à parler en langues comme les apôtres à la Pentecôte ou à Samarie comme le raconte Actes 8 ?

La question doit rester ouverte. Car non seulement l'esprit est multiforme, mais Il ne peut se réduire à une manifestation visible. Il reste parfois dans le silence. Tout ce que l'on sait c’est qu'il repose en nous, dans le secret de notre cœur.

L'épître de Pierre au chapitre 3 nous trace un chemin :

« Soyez prêts à tout moment à présenter une défense devant quiconque vous demande de rendre raison de l'espérance qui est en vous ; mais faites-le avec douceur et respect.
Ayez une conscience droite, afin que vos adversaires soient pris de honte sur le point même où ils disent du mal de vous pour la bonne conduite que vous avez dans le Christ.
    Car mieux vaudrait souffrir en faisant le bien, si c'était la volonté de Dieu, plutôt qu'en faisant le mal.
    Car le Christ, lui aussi, a souffert pour les péchés, une seule fois, lui, le juste, pour les injustes,
afin de vous introduire devant Dieu ; il a été mis à mort dans la chair » (1 P 3).

Le Christ nous introduit à Dieu.
Il y a là une clé d'interprétation qu'il ne faut pas négliger.
Attention à ne pas séparer l’Esprit du Christ.
Attention à ne pas utiliser l'Esprit comme instrument de puissance, de prosélytisme ou comme bouclier protecteur.

Il souffle où il veut l'Esprit. Mais il n'est ni dans le Pouvoir, l'excès d'autorité, ni dans le valoir, l'excès de science apparente, ni dans l'avoir, comme quelque chose que l'on détiendrait plus que les autres. L'esprit reste don fragile, remis miraculeusement aux païens dans le récit de Luc, donné silencieusement à notre baptême. Diadoque de Photicé le décrit comme un cadeau caché. Il est en nous. Nous devons le découvrir au creux de nous mêmes comme cette perle précieuse ou ce trésor au fond du champ (Mat 13).

L’Esprit nous vient de Dieu. Il nous conduit à Dieu. Il participe à cette dynamique particulière que les Pères de l’Église appellent la circumincession (cf. Danse trinitaire).  Notre accès à lui vient surtout par l'unique porte du berger (cf. Jn 10) celle qui a résisté à la tentation du pouvoir, du valoir et de l'avoir (cf. Luc 4, Mat 4) et nous conduit à l'humilité, le détachement, le dépouillement, la kénose et la charité :
    « Si vous m'aimez, vous garderez mes commandements.
    Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous :
    l'Esprit de vérité, lui que le monde ne peut recevoir, car il ne le voit pas et ne le connaît pas ; vous, vous le connaissez, car il demeure auprès de vous, et il sera en vous.
    Je ne vous laisserai pas orphelins, je reviens vers vous.  D'ici peu de temps, le monde ne me verra plus, mais vous, vous me verrez vivant, et vous vivrez aussi.
    En ce jour-là, vous reconnaîtrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi,
et moi en vous. Celui qui reçoit mes commandements et les garde, c'est celui-là qui m'aime ;
et celui qui m'aime sera aimé de mon Père ; moi aussi, je l'aimerai, et je me manifesterai à lui. »(Jn 14, 15-21)

Si vous m'aimez il sera en vous...
A l'aube de sa Passion, alors que le m'aimes-tu jusqu'au bout sera posé à Pierre, par trois fois (cf. J’en 21), ne brandissons pas trop vite notre aptitude à dire oui.

La présence de l'Esprit ne se juge qu'à ses fruits. Soyons honnêtes sur ce point. « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis et établis afin que vous alliez et portiez du fruit » (Jn 15). 

L'Esprit ne nous appartient pas. Il est en nous, mais nous ne pouvons le saisir. Oubliant le chemin parcouru, tâchons de le saisir comme il nous a saisi : « Je ne prétends pas avoir déjà atteint le but ou être déjà devenu parfait. Mais je poursuis ma course pour m'efforcer d'en saisir le prix, car j'ai été moi-même saisi par Jésus-Christ
‭‭Philippiens‬ ‭3:12‬ ‭»
 Il faudrait dire chaque matin : « Mon Dieu, envoyez-moi votre Esprit Saint qui me fera connaître ce que je suis et ce que Vous êtes... » Une âme qui possède le Saint-Esprit goûte une exquise saveur dans la prière : elle ne perd jamais la sainte Présence de Dieu.(1)

(1) St Jean Marie Vianney, Morceaux choisis, Téqui 1999, p. 67

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13 mai 2020

Au fil de Jean 15 - La vigne - saint Cyrille d’Alexandrie

Dans la suite de nos contemplations de l'Église à construire, une Église faite de pierres vivantes ce commentaire de Cyrille est une belle exhortation.
« Le Seigneur dit ~ qu'il est lui-même la vigne, pour nous apprendre à nous attacher à son amour et nous montrer combien d'avantages nous retirons de notre union avec lui. Et il compare aux sarments ceux qui lui sont unis, ajustés en quelque sorte et fixés en lui : ceux-là sont déjà participants de sa nature du fait qu'ils ont reçu le Saint-Esprit en partage. Car ce qui nous unit au Christ Sauveur, c'est son Esprit Saint.

L'union avec la vigne de ceux qui se joignent à elle vient de leur libre choix ; mais de la part de la vigne à notre égard, cela vient de sa nature. C'est en vertu d'un bon choix que nous nous avançons par la foi, et nous devenons de sa race parce que nous avons reçu de lui la dignité de fils adoptifs. En effet, selon saint Paul, celui qui s'unit au Seigneur ne fait plus qu'un esprit avec lui.

En d'autres endroits de l'Écriture, par la voix du Prophète, le Christ est appelé base et fondement. En effet, c'est sur lui que nous sommes bâtis, et nous sommes appelés pierres vivantes et spirituelles, en vue d'un sacerdoce saint, pour devenir une habitation de Dieu dans l'Esprit, et nous ne pouvons pas entrer dans cet édifice si nous n'avons pas le Christ comme fondation. C'est dans le même sens que Jésus dit ici qu'il est la vigne qui engendre et nourrit les sarments.

En effet, nous avons reçu la nouvelle naissance de lui et en lui, dans l'Esprit, en vue de porter des fruits de vie ; non pas de la vie ancienne et dépassée, mais de la vie renouvelée par la foi et l'amour envers lui. Maintenons-nous dans cet état, greffés en quelque sorte sur le Christ, attachés coûte que coûte au commandement sacré qui nous a été donné. Évertuons-nous à conserver les avantages de notre noblesse, c'est-à-dire à ne laisser aucunement contrister le Saint-Esprit qui a fait son habitation en nous, et par qui l'on sait que Dieu demeure en nous.

Comment nous sommes dans le Christ, et lui en nous, le sage saint Jean nous l'a montré par cette parole : Nous reconnaissons qu'il demeure en nous, et nous en lui, parce qu'il nous a donné son Esprit. ~

De même que la souche de la vigne fournit et distribue aux sarments la qualité naturelle qui lui est propre et qui est en elle, c'est ainsi que le Verbe, Fils unique de Dieu le Père, introduit chez les saints une sorte de parenté avec sa nature en leur donnant l'Esprit, surtout à ceux qui lui sont unis par la foi et par une parfaite sainteté. Il les nourrit et fait progresser leur piété, il développe en eux la science de toute vertu et de toute bonté.(1) »

(1) Cyrille d'Alexandrie, commentaire de l'Evangile selon saint Jean, source : office des lectures, 5eme mardi de Pâques AELF

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10 mai 2020

Dépouillement 3 - pierres vivantes - méditation suite


Contemplation

Qui suis-je devant la Voie lactée, l'océan déchaîné, la fleur fragile, la main d'un enfant, la mort...?
Dieu est grand.



Méditation

Pourquoi l'homme ? Pourquoi la liberté ? Que nous veux-tu ?

Agenouillement

Pourquoi m'aimes-tu ? Au point de te mettre à genoux, de me laver les pieds, au point de mourir, sur le bois d'une croix ?



Silence

Où es-tu ? Pourquoi ?

Appel

Je suis là. Je t'aime. Où es-tu ?

Amour déposé

Et si ? Et si l'amour vibrait en toi ? Et si tu me suivais.
Et si tu aimais.
Je crois en toi...



Pierres vivantes

Tu es la pierre vivante. En toi je bâtirai mon Église.
Chacun a sa place.
Il y a de multiples demeures dans la maison du Père
Cesse de rêver sans l'amour
« Je suis » si tu contemples ma croix et que tu te dépouilles enfin de ce qui n'est pas amour, unité.
Je suis le chemin, la vérité et la vie.
Viens. Danse avec moi...

——-

« Lumière enfouie sous le boisseau,
Le prince de l'ombre m'épuise !
Vous n'aurez plus besoin de lune ou de soleil,
Agneau de feu, je suis votre flambeau ;
Moi seul peux vous conduire au jour,
Mon Jour qui lève aux cieux nouveaux,
Par le jardin où j'agonise.

Parole atteinte par les eaux,
L'angoisse me force au silence !
Vous n'aurez plus besoin de lune ou de soleil,
Agneau vainqueur, je suis votre flambeau ;
Moi seul peux vous parler de paix,
M
Paix qui règne aux cieux nouveaux,
Puisque la croix me fait violence.

Victime offerte à mes bourreaux,
Mon corps n'est plus rien que blessure !
Vous n'aurez plus besoin de lune ou de soleil,
Agneau de Dieu, je suis votre flambeau ;
Moi seul peux vous combler de joie,
Ma Joie qui s'ouvre aux cieux nouveaux,
Puisqu'au calvaire on me torture.

Semence enfouie dans le tombeau,
La mort m'a couché sous la pierre !
Vous n'aurez plus besoin de lune ou de soleil,
Agneau vivant, je suis votre flambeau ;
Moi seul peux vous donner la vie,
Ma Vie qui fait les cieux nouveaux,
Dans la cité de notre Père.

Hymne de l’office des lectures du 5eme dimanche de Pâques, source AELF 

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