Quelques milliers de notes et réflexions interactives sur la vie et la foi, à partir de lectures souvent théologiques et à la lumière d'un Autre... Petit "blog" catholique d'un apprenti théologien (Bac canonique), perdu dans l'immensité de la toile... (ordonné diacre en septembre 2018)...
18 mai 2017
Monopole 2
17 mai 2017
Corpus permixtum 4 - l'oeuvre commune
La suite va plus loin et j'y adhère d'autant plus qu'elle rejoint là encore ma quête sur la dynamique sacramentelle. Borras évoque, à la suite des propos du Pape déjà commenté sur le "flair du peuple", l'idée qu'une Église synodale a pour responsabilité commune d'entrer dans une "dynamique" où les baptisés ne sont pas seulement suscités pour leur participation à la mission mais aussi dans sa réforme :"la reformatio de l'Église l'entraîne à se conformer à la forma Christi dans une dynamique de discernement et de purification de ce qui la "déforme"(2) au sens d'une "conversion ecclésiale".
Il y a bien là une extension du sens rituel du sacrement en ce qui devient signe réel et efficace...
(1) p. 73
(2) p. 75, cf. aussi EG 30
NB : Borras rappelle par ailleurs p. 76 les propos du Pape sur les deux obstacles majeurs à une Église vraiment synodale : le cléricalisme et l'ecclésiocentrisme (EG 102).
16 mai 2017
Corpus permixtum 3
C'est là en effet le danger principal auquel s'ajoute certainement la difficulté de ne pouvoir départager des prises de pouvoir qui s'instaurent entre laïcs, en dépit de leur désir de faire communauté.
On rejoint l'oxymore de l'autorité et du service qui incombe aux ministres.
On est au coeur du sujet.
Pourquoi le prêtre aurait-il plus de pouvoir que les laïcs est en droit de se demander un observateur extérieur ?
On répondra probablement (2), en se basant sur le droit canon, par deux ou trois arguments : parce qu'il est image du Christ (ce qui doit être probablement modulé et restreint au sacrifice eucharistique), parce qu'il a reçu le sacrement de l'ordre et la grâce associée et qu'il est berger/pasteur de son troupeau...
Cela n'empêche pas, dit en substance, Ratzinger dans les principes de la foi catholique(3) qu'il puisse être incompétent. Pour autant, on doit lui reconnaître une autorité qui ne vient pas de lui...
L'enjeu est de maintenir cette tension, qui relève in fine de la surveillance de l'épiscope et probablement du pape. Cette dimension verticale n'empêche pas la conscience des laïcs et l'importance d'une horizontalité. Elle apporte néanmoins un contre pouvoir à ces derniers et aide à structurer l'ensemble. On voit bien aussi le danger : l'excès de pouvoir où l'excès de contestation. L'art est d'introduire tout ça dans une dynamique trinitaire qui conduit le pasteur lui-même à considérer sa double fonction : berger et serviteur.
La question de l'autorité est toujours à relire à l'aune de celle du Christ, qui lui-même s'en réfère au Père. "Tu n'aurais pas d'autorité si elle ne t'avait été donnée"... dit-il à Pilate.
El l'enjeu, comme le souligne Borras page 68ss est de garder en tension unité et catholicité.
(1) p.67
(2) J'anticipe probablement sur les développements à venir de Borras. Mais c'est le jeu de ces "chemins de lecture : se laisser interpeller, quitte à trouver ensuite des éléments de réponse et de contradiction.
(3) Je commente et développe ce point dans "Humilité et miséricorde, tome 3".
15 mai 2017
La tête et le corps - corpus permixtum 2
C'est là où Borras intègre l'analogie du corps, pour marquer l'importance du Christ-tête de l'Église. Difficile argumentation qui soutient pourtant depuis l'origine la difficile articulation de l'unité et de la diversité.
"Ce rapport d'altérité tête-corps est proprement symbolique car les ministères ordonnés signifient le lien intrinsèque du corps à la tête (...) il instaure un rapport à un tiers et, de ce fait, il y a trois termes : le corps ecclésial de tous les fidèles, les pasteurs à leur tête et le Christ-tête de son corps."(1)
Est-ce comme le dit Borras un modèle et plus encore un modèle normatif qui structure toute communauté ecclésiale.
J'en parlais avec un ami prêtre qui me racontait en retour l'expérience dun retour de pèlerinage en terre sainte et à Rome où des protestants présents lui avait fait part de leur découverte à Rome du sens et de l'importance de la primauté papale. Le danger d'un corpus permixtum est d'oublier la transcendance et l'unité au milieu de la diversité.
Il y a un balancier à toujours reconstruire entre communion et unité, liberté et autorité, charismes et relectures, corps et tête.
(1) ibid. p. 66
14 mai 2017
Corpus permixtum
(2) p. 64
13 mai 2017
Monopole du prêtre ?
Pour autant son analyse est disruptive puisque plus loin, rejoignant d'ailleurs la lettre du pape au cardinal Ouellet, il invite tout chrétien à un "sacerdoce d'existence" qui est pour lui "plus radical encore qu'un sacerdoce de fonction"(2). Cela ne nie pas la grâce sacramentelle de l'ordre mais donne à celle du baptisé toute sa puissance. C'est bien cela que je qualifie de dynamique sacramentelle.
(2) p. 61
12 mai 2017
La danse trinitaire - Élisabeth de la Trinité
(1) Bienheureuse Élisabeth de la Trinité, cité par le CEC
11 mai 2017
Sacerdoce commun - Alphonse Borras
Je reprends la lecture de Borras(1) Ce qui me frappe dans son chapitre 2 tient d'abord à la dynamique sacramentelle qu'il développe pour tous les baptisés, appelés et convoqués à la même fonction sacerdotale.
Pour lui, l'enjeu reste que tous baptisés se sentent "disciples missionnaires" et qu'ils "intercèdent devant Dieu pour le monde" au sein d'un "sacerdoce commun à tous les baptisés [qui] s'inscrit dans le Sacerdoce du Christ qui s'offre au Père et reconduit vers lui toute l'humanité"(1).
Il évoque nos églises actuelles comme des "minorités témoins, au sens sacramentel", rejoignant ce que je décris de mon côté dans "la dynamique sacramentelle"(2).
C'est pour moi à la fois l'enjeu et l'interpellation. Comme je l'écris après Theobald, la question sacramentelle doit être vue ici au sens le plus large. L'enjeu est une communauté qui est signe pour le monde, plus que dans la seule commémoration de l'eucharistie pour autant essentielle, mais à travers elle dans ses fruits d'unité et de charité, ce que Borras developpe en évoquant la multitude des charismes.
(1) Alphonse Borras, quand les prêtres viennent à manquer, Paris, Mediaspaul, 2017, p. 59
(2) cf mon livre éponyme.
10 mai 2017
Circumincession - Cardinal Journet
La relation intra-trinitaire est de l'ordre de la danse. Les pères de l'église parle à ce sujet de la circumincession. Il nous faut contempler la Trinité "qui vient à nous dans ce chemin de l'Incarnation, cette voix de la tendresse de Dieu venant au milieu de nous pour nous parler, non plus à distance du haut du Ciel, mais nous parler à travers une voix humaine, un langage humain" (1).
(1) Cardinal Charles Journet (1891-1975),
Conférences données à Genève de 1972 à 1974 sur l'Évangile selon S. Jean (Texte publié par la fondation Cardinal Journet, pp.253-257 ; rev.)
09 mai 2017
La danse des âmes
(1) retrouve-t-on ici une idée déjà citée de Thérèse d'Avila : "tout est rien" ?
(2) Sainte Thérèse d'Avila, Les relations, œuvres complètes, tome 1 p. 418
08 mai 2017
De la beauté à la grâce -Saint Basile
"SI les prémices sont aussi belles, qu'en sera-t-il de la plénitude totale ?" (1)
(1) Saint Basile, traité sur l'Esprit Saint, source AELF
07 mai 2017
Ultime renoncement - Simone Weil
06 mai 2017
L'âme et la beauté
(1) variation personnelle sur une allusion à Bach par François Cheng, De l'âme, Paris, Albin Michel, p.139
05 mai 2017
La douceur
"Sur ce bois [de la Croix] (...) fut greffée la douceur, pour que nous reconnaissions en lui le chef auquel ne résiste nulle créature." (1)
(1) Saint Ephrem, Homélie sur le Seigneur, source AELF
04 mai 2017
Voyage of Time -Terence Malik
Quand un film devient prière...
Malik a transformé l'essai...
À la différence de ses films précédents, il entre dans le bruit d'un fin silence.
Dès les premières images, on est subjugué...
A voir et revoir sans modération.
Voir la bande annonce : https://youtu.be/YlWe_YcBWDY