Écoutons encore Congar sur ce point :
"Évidemment, la tentation est grande d'oublier cette royauté
spirituelle, située tout entière dans la sagesse de la croix de
céder à la sagesse du siècle; de chercher et de mettre en œuvre
une pure puissance de domination. Les hommes d'Église ont
parfois cédé à cette tentation, en particulier au temps du
moyen âge finissant, où l'on constate si souvent un retrait du
pastoral devant la prélature et, chez les prélats, du prêtre
devant le maître ou le seigneur."
Il poursuit :
"Sans cesse Dieu a suscité dans
son Église des hommes qui agissent sur les autres par un engagement
de service et d'amour allant jusqu'au sacrifice de soi. Ne les
voit-on pas se multiplier, remplir un rôle plus décisif au moment,
précisément, où les hommes d'Église sont davantage inspirés par
un goût de puissance séculière : sainte Catherine de Sienne (†
1380), sainte Jeanne d'Arc († 1431), saint Bernardin de Sienne (†
1444), saint Nicolas de Flue († 1487) quatre saints dont trois
furent des laïcs, et deux des femmes. Ils nous montrent, réalisée
dans la sainteté et le génie, la royauté spirituelle du chrétien
et comment on domine et conduit les hommes en prenant sur soi le
fardeau de leurs péchés et de leurs peines, par un amour humble et
servant qui va, le cas échéant, jusqu'au sacrifice de soi*."
Sans commentaires
* Source : Congar, Jalons pour une théologie du laïcat, op. cit. p. 322
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire