25 novembre 2016

Circumincession chez Bonaventure

Nous poursuivons l'analyse d'Hans Urs von Balthasar qui note l'insistance de Bonaventure sur trois transcendantaux : l'unité, la bonté et la vérité, mais précise à la suite de Karl Peter, que la beauté réside "nécessairement dans une circumincession de l'un, du vrai et du bon". Le terme même que nous avons traduit dans un autre ouvrage par danse trinitaire s'applique-t-il ici ? Pour Bonaventure le beau "circuit omnen causa et est commune ad ista [unum, verum, bonum]". (1)

Qu'est-ce à dire ? On ne parle pas ici d'une beauté apparente mais de cette unité des Personnes divines qui dans l'unité révèle le sublime. Pour Peter, Bonaventure élève la sensibilité à ce qui conduit distinctement les 5 sens vers une "rencontre directe avec l'essence divine". (2)

Il y a là un chemin délicat entre une contemplation mystique et par nature risquée et ce chemin dynamique d'interaction entre Dieu et nous, dans cette invitation discrète et kénotique du divin jusqu'en nous pour nous élever à la seule beauté qui vaille, celle du don, de l'unité et de la vérité qui ne se révèle pleinement que dans la mort en Croix et la résurrection.

(1) GC2 p. 300
(2) p. 301

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