Projet 3
Les textes de ce treizième dimanche de l’année A nous demande un pas de plus, mais quel pas !
Je regardais cette semaine, faute d'y avoir assisté à l'ordination diaconale d'une dizaine de jésuites à saint Ignace.
Dans le rituel d'ordination des diacres en vue du sacerdoce, on leur demande de s'engager au célibat en avançant d'un pas...
C'est pour eux une vie nouvelle, une belle façon de prendre sa croix, non pas un effort contre nature, mais peut-être une mort à sa nature pour entrer dans une dynamique différente.
A la lumière de cet « impossible à l'homme » de Mathieu 19, que soulignait Pierre Grelot (cf. mon billet précédent) l'enjeu est d'avancer vers cette « vie nouvelle » qu'évoque Paul dans Romains 6... un vrai dépouillement...
Il faut méditer sans cesse ce « non pas ma volonté mais la tienne » de Jésus à Gethsemani pour comprendre qu'à l'impossible humain, nul n'est tenu, mais que nous sommes appelés à nous en remettre à Dieu pour avancer, prendre sa croix et continuer la course au sens donné par Paul en Philippiens 3.
Je suis diacre, non en vue du sacerdoce mais ce qu'on appelle permanent. Je ne suis pas engagé au célibat mais « dans mon état » c'est à dire que si ma tendre épouse me « quittait » je devrais rester alors dans le célibat. J'ai donc fait à ma manière un petit peu ce pas, inouï de m'engager à une vie de dépouillement. Je me sens bien petit...
Ma vie maintenant est d'accueillir - le mot reviens souvent dans l'Evangile d'aujourd'hui...donner un verre d'eau, accueillir le prochain, le migrant, l'étranger. Je trébuche à chaque pas, je recule bien souvent au lieu d'avancer. C'est déjà un chemin impossible à l'homme. Seigneur donne moi la force d'avancer, de prendre, soulever cette croix, à ta suite, de me dépouiller de cette paresse constante, de tout ce qui m'empêche d'aimer.
Revenons à Grelot : « En face de ce mystère du mal qui pèse sur notre liberté et auquel nous participons à notre tour, deux attitudes complémentaires sont en même temps nécessaires. D’une part, il y a place pour la conversion (...) d’autre part, cette conversion même est affaire de grâce. C’est pourquoi (...) l’auteur du Ps 51 implore de Dieu une purification intérieure (51, 3-4. 9), un changement de son cœur, un don de l’Esprit divin (51, 12-13), qui seuls lui assureront la joie du salut (51, 14-17). Il ne s’agit pas seulement d’un pardon accordé au pécheur repentant (cf. Ps 32, 1-5 ; 130), mais d’une recréation de son être qui le rendra capable de fidélité (Ps 51, 12). La grâce ainsi demandée anticipe sur les dons rattachés ailleurs à l’économie eschatologique. »
Au bout du chemin il y a l’inaccessible... mais sur la route, se trouve les dons de Dieu, la foi, la charité et l’espérance. L’espérance est si petite disait Péguy. On peut le comprendre à la lumière de nos limites humaines. Elle est là pourtant et la première lecture nous laisse, à ce titre, quelque chose à espérer.
(1) P. Grelot, ibid. p.29
Revenons à Grelot : « En face de ce mystère du mal qui pèse sur notre liberté et auquel nous participons à notre tour, deux attitudes complémentaires sont en même temps nécessaires. D’une part, il y a place pour la conversion (...) d’autre part, cette conversion même est affaire de grâce. C’est pourquoi (...) l’auteur du Ps 51 implore de Dieu une purification intérieure (51, 3-4. 9), un changement de son cœur, un don de l’Esprit divin (51, 12-13), qui seuls lui assureront la joie du salut (51, 14-17). Il ne s’agit pas seulement d’un pardon accordé au pécheur repentant (cf. Ps 32, 1-5 ; 130), mais d’une recréation de son être qui le rendra capable de fidélité (Ps 51, 12). La grâce ainsi demandée anticipe sur les dons rattachés ailleurs à l’économie eschatologique. »
Au bout du chemin il y a l’inaccessible... mais sur la route, se trouve les dons de Dieu, la foi, la charité et l’espérance. L’espérance est si petite disait Péguy. On peut le comprendre à la lumière de nos limites humaines. Elle est là pourtant et la première lecture nous laisse, à ce titre, quelque chose à espérer.
(1) P. Grelot, ibid. p.29
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