« En ces jours-là, comme il y avait de nouveau une grande foule, et que les gens n'avaient rien à manger, Jésus appelle à lui ses disciples et leur dit :
« J'ai de la compassion pour cette foule, car depuis trois jours déjà ils restent auprès de moi, et n'ont rien à manger.
Si je les renvoie chez eux à jeun, ils vont défaillir en chemin, et certains d'entre eux sont venus de loin. »
Ses disciples lui répondirent : « Où donc pourra-t-on trouver du pain pour les rassasier ici, dans le désert ? »
Il leur demanda : « Combien de pains avez-vous ? » Ils lui dirent : « Sept. »
Alors il ordonna à la foule de s'asseoir par terre. Puis, prenant les sept pains et rendant grâce, il les rompit, et il les donnait à ses disciples pour que ceux-ci les distribuent ; et ils les distribuèrent à la foule.
Ils avaient aussi quelques petits poissons, que Jésus bénit et fit aussi distribuer.
Les gens mangèrent et furent rassasiés. On ramassa les morceaux qui restaient : cela faisait sept corbeilles.
Or, ils étaient environ quatre mille. Puis Jésus les renvoya.
Aussitôt, montant dans la barque avec ses disciples, il alla dans la région de Dalmanoutha. » Marc 8, Traduction Liturgique de la Bible - © AELF, Paris
« Notre berger se donne lui-même en nourriture
« Qui dira les prouesses du Seigneur ? Qui fera retentir toute sa louange ? » (Ps 106,2) Quel berger a jamais nourri ses brebis de son propre corps ? Mais que dis-je, un berger ? Souvent des mères confient leurs enfants à des nourrices dès la naissance. Mais Jésus Christ ne peut pas accepter cela pour ses brebis ; il nous nourrit lui-même de son propre sang, et ainsi nous fait devenir un seul corps avec lui. (...). S'il s'est fait homme, s'il est venu prendre notre nature humaine, cela concerne le salut de tous les hommes. Et s'il est venu pour tous, il est aussi venu pour chacun en particulier. Dans l'eucharistie Jésus Christ s'unit à chacun de ses fidèles ; il les fait renaître, les nourrit de lui-même, ne les abandonne pas à autrui et ainsi il les convainc une fois de plus qu'il a vraiment pris notre chair. » (1)
Ce corps brisé et répandu nous en sommes les porteurs.
Écoutons saint Paul : « Ne savez-vous pas que vos corps sont les membres du Christ ? » (1 Co 6,15) Lorsqu'il dit : « Vos corps sont les membres du Christ », qu'est-ce à dire, sinon que nos corps, joints à notre tête qui est le Christ (Col 1,18), font ensemble un temple unique, le temple de Dieu ? Avec le corps du Christ, nos corps sont ce temple… Laissez-vous construire dans l'unité, pour ne pas tomber en ruine en restant séparés ». (2)
Quel est l'enjeu sinon de devenir ce que nous recevons. « Ce n'est pas moi, mais le Christ qui vit en moi » dit Paul.
"Car, sous la figure du pain, c'est le corps qui t'est donné ; sous la figure du vin, c'est le sang qui t'est donné, afin que tu deviennes, en participant au corps et au sang du Christ, un seul corps et un seul sang avec le Christ. C'est ainsi que nous devenons des « porte-Christ », son corps et son sang s'étant répandus dans nos membres. De cette façon, selon saint Pierre, nous devenons participants de la nature divine."(3)
Nous devons d'abord être, comme le dit ce texte des porte-Christ et que pour ce faire, conscients d'être temple du Christ nous devons nous nourrir de la contemplation de ce que nous portons, pour ne pas diluer dans le monde la force de ce que nous révèle la prière silencieuse.
Mais la contemplation ne peut être valable que si elle nous transforme utilement en "porte-Christ" et Dieu nous attends dans l'agir.
Cette expression des premiers siècles nous conduit à le laisser agir le Christ en nous. L'Eucharistie n'est donc pas un moment de la vie mais un tout : "Dieu nous a donné son fils pour habiter en nous, non seulement dans le temps où nous communion à son corps et à son sang, mais encore dans tous les moments de la vie" (4)
Dieu habite en nous par la foi, disait Paul en Eph 3, 17.
Immense responsabilité que nous avons à contempler et vivre que cette inhabitation de Dieu en nous. Elle doit nous faire autre, engendrer en nous une metanoia, une conversion telle que Benoît XVI la décrivait : une fission nucléaire du coeur (5) pour effacer ce qui en nous n'est pas temple du Christ.
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Petit rituel pour ceux qui portent le Christ au malade
Le porte-Christ est lui-même en paix avec le Seigneur, par une confession régulière, revigoré par une attention particulière pendant la messe au « je confesse à Dieu », tourné vers la Croix, Il n'attend pas longtemps si possible entre la messe et la communion du malade, en portant la custode sur son cœur.
Après une brève salutation où l'on s'interroge sur sa santé, on prépare le lieu en disposant la custode idéalement sur un linge blanc, avec une bougie et des fleurs au besoin. Puis l'on prie.
Introduction
Si le ministre n'est pas prêtre ou diacre, il salue les assistant en disant par exemple: Mes frères, bénissez le Seigneur qui dans sa bonté nous (ou vous) invite à la table du Corps du Christ.
Tous répondent:
Béni soit Dieu, maintenant et toujours!
Le ministre invite à la pénitence ceux qui vont communier, en disant par exemple:
Préparons-nous à la célébration d'aujourd'hui en reconnaissant que nous sommes pécheurs.
On fait une brève pause en silence.
Vient ensuite la confession qui peut se faire selon l'une ou l'autre des formules suivantes:
1. INVOCATION AU CHRIST
Le ministre, ou un participant, dit les invocations suivantes ou d'autres:
Seigneur Jésus, par ton mystère pascal tu nous as acquis le salut, prends pitié de nous.
R. Prends pitié de nous.
O Christ, tu ne cesses de renouveler au milieu de nous les merveilles de ta Passion, prends pitié de nous.
R. Prends pitié de nous.
Seigneur Jésus, par la communion à ton Corps tu nous fais participer au sacrifice pascal, prends pitié de nous.
R. Prends pitié de nous.
2. SUPPLICATION
Seigneur accorde-nous ton pardon.
R. Nous avons péché contre toi.
Montre-nous ta miséricorde,
R. Et nous serons sauvés.
3. ACTE DE CONTRITION
Tous font ensemble la confession:
Je confesse à Dieu tout-puissant, je reconnais devant mes frères, que j'ai péché en pensée, en parole, par action et par omission; oui, j'ai vraiment péché. (On se frappe la poitrine.) C'est pourquoi je supplie la Vierge Marie, les anges et tous les saints, et vous aussi, mes frères, de prier pour moi le Seigneur notre Dieu.
Puis le ministre dit la prière pour le pardon:
Que Dieu tout-puissant nous fasse miséricorde; qu'il nous pardonne nos péchés et nous conduise à la vie éternelle.
Tous répondent: Amen.
- LECTURE DE LA PAROLE
On relit idéalement l'Évangile du jour, puis on partage ce que l'on a reçu de l'homélie
A défaut' si le malade n'est pas en état on peut se contenter d'un texte suivant.
1. Jésus nous dit: «Je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel: si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement.» (Jn 6,51)
- NOTRE PÈRE
Le ministre prend alors la custode contenant le Corps du Seigneur, le dépose sur le lieu préparé à l'occasion et fait la génuflexion. Ensuite, il introduit le Notre Père en disant par exemple:
Comme nous l'avons appris du Sauveur, et selon son commandement, nous osons dire:
Et tous ensemble poursuivent:
Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour. Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. Et ne nous soumets pas à la tentation, mais délivre-nous du Mal. Car c'est à toi qu'appartiennent le règne, la puissance et la gloire pour les siècles des siècles.
- COMMUNION
Cela fait, le ministre fait la génuflexion, prend le pain consacré et, le tenant un peu élevé au-dessus de la custode, dit, tourné vers les communiants:
Heureux les invités au repas du Seigneur! Voici l'Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde.
Et les communiants ajoutent:
Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir; mais dis seulement une parole et je serai guéri.
Si le ministre communie lui-même, il dit à voix basse: Que le corps du Christ me garde pour la vie éternelle.
Et il mange avec respect le corps du Christ.
Ensuite, il prend la custode, s'approche des communiants; il montre à chacun d'eux le pain consacré en l'élevant légèrement et dit: Le corps du Christ.
Le communiant répond: Amen. Et il communie.
La distribution de la communion achevée, le ministre, s'il reste des fragments les consomme lui-même avec dignité.
On peut alors prier un moment en silence. On peut aussi chanter un psaume ou un cantique de louange.
Ensuite le ministre conclut en disant par exemple :
Seigneur Jésus Christ, dans cet admirable sacrement, tu nous as laissé le mémorial de ta passion; Donne-nous de vénérer d'un si grand amour le mystère de ton corps et de ton sang, que nous puissions recueillir sans cesse le fruit de ta rédemption. Toi qui règnes pour les siècles des siècles.
Amen.
Si le ministre n'est pas prêtre ou diacre, il dit en demandant la bénédiction de Dieu et en se signant:
Que le Seigneur nous bénisse, + qu'il nous garde de tout mal, et nous conduise à la vie éternelle.
Tous: Amen.(6)
(1) Saint Jean Chrysostome, Homélies sur l'évangile de Matthieu, n°82 ; PG 87, 737, source Évangile au quotidien.
(2) Saint Augustin, Sermon Morin n°3, 4 ; PLS 2, 664 (trad. Solesmes, Lectionnaire, t. 3, p. 916 rev.)
(3) Catéchèse de Jérusalem aux nouveaux baptisés
(4) Gilles Chaillot ibid p. 16
(5) JMJ de Cologne
(6) source : extrait du livre des bénédictions, AELF