17 décembre 2005

Ek-stase... Dépassement

Pour J. Ratzinger, la direction à prendre pour dépasser Rahner serait "une spiritualité de conversion, de l'ek-stase, du dépassement de soi, qui est bien aussi un concept fondamental de Rahner "mais qui perd dans sa synthèse son sens concret.
Rahner a voulu trop. A l'inverse, Hans Urs von Balthasar a défini son programme d'une théologie de l'histoire en lui donnant le titre "le tout par fragments" pour bien souligner dès l'abord qu'il n'est pas donné à l'homme de voir et de lire le tout en lui-même, mais qu'il peut que "le pressentir en fragments dans ce qu'il a de positif et de particulier". (1)
La lecture de ces deux grands théologiens du XXième siècle qui marque ma vie depuis deux ou trois ans et cette écriture s'éclaire petit à petit à travers cette prise de distance par un tiers... Elle interpelle au delà de la lecture d'un mot à mot où l'on reste marqué par un certain mimétisme... Je pense que la vérité se trouve dans cette tension, dans cette recherche hyperbolique entre ce qui est révélé et ce qui peut traverser notre quête de l'intérieur, comme ce dépôt insaisissable d'un souffle fragile...

(1) d'après J. Ratzinger, ibid p.186 et 187

15 décembre 2005

Que tous soient un...

Les crises ne peuvent être dépassées que par la solidarité de tous les chrétiens. C'est justement pour cela que le dialogue oecuméniques est maintenant plus nécessaire qu'autrefois. Nous les chrétiens, ne devons nous pas apprendre de ceux qui sont loins de l'Église que le dialogue est le seul chemin pour résoudre les différends et que c'est seulement ensemble que nous pouvons affronter les grandes tentations qui attaquent les fondements même de la foi ? Personne ne peut s'enfermer dans son autosuffisance. Chaque chrétien, chaque confession, a besoin de tous les autres chrétiens et de tous les hommes, même si dans son Èglise il témoigne de la plénitude de la vérité. Il faut bien avoir conscience que la division des chrétiens est un péché contre l'Esprit Saint et qu'elle est le plus grand obstacle sur le chemin de la conversion du monde au Christ. Le Sauveur a prié pour que tous soient un afin que le monde croie (Jn 17,21).
Métropolite Seraphim, communication à Bucarest en 1998, cité par Magnificat, nº 132, novembre 2003

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14 décembre 2005

Nouveauté...

La phrase de K. Rahner "Celui qui accepte son existence ... celui-là dit oui au Christ (ibid p. 225ss) contredit la nouveauté du christianisme et réduit la libération chrétienne à une libération illusoire. (1)

Il ne s'agirait pas d'accepter sa condition comme un Job moderne, mais d'entrer dans une tension, qui va au-delà...
(1) d'après J. Ratzinger, ibid p. 185

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13 décembre 2005

Un fil rouge

Il n'y a pas de bon choix, ni de choix facile. Notre vie est toujours plus complexe et fragile dans un monde où les répères sont flous ou multiples. Je pense que seule une prise de distance, un temps de réflexion, un temps d'éclairage et de prière nous permet de trouver ce difficile équilibre.
La lecture d'un tiers aide à ce cheminement même si elle nous dérange dans nos certitudes. C'est ce que j'essaye de vous faire partager depuis près d'un an... J'espère que cela vous est utile... mais le petit nombre de retour m'interpelle. Bonne préparation de cet avénement...

12 décembre 2005

Madeleine Delbrel

"Seigneur, révélez-nous le grand orchestre de vos desseins, où ce que vous permettez jette des notes étranges dans la sévérité de ce que vous voulez. Apprenez nous à revêtir chaque jour notre condition humaine comme une robe de bal, qui nous fera aimer de vous tous ses détails comme d'indispensables bijoux. Faites nous vivre votre vie, non comme un jeu d'échecs où tout est calculé, non comme un match où tout est difficile, non comme un théorème qui nous casse la tête, mais comme une fête sans fin où votre rencontre se renouvelle, comme un bal, comme une danse, entre les bras de votre grâce, dans la musique universelle de l'amour. Seigneur, venez nous inviter..." (1)
Ce texte entre en raisonnance avec tout ce que j'écrivais sur l'harmonie trinitaire, la danse des personnes divines, à laquelle nous sommes conviés, par l'Esprit et en Christ.
Madeleine Delbrel, Nous autres gens des rues, p. 91-92, Seuil

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10 décembre 2005

Pères de l'Eglise

"La fréquentation des Pères n'est pas un simple travail de catalogue de musées du passé. Les Pères sont le passé commun de tous les chrétiens et c'est dans la redécouverte de cette communauté que réside l'espérance pour l'avenir de l'Eglise, son devoir - notre vie d'aujourd'hui." (1)
En écoutant une conférence de P. Gourier, le co-fondateur de Talitha Koum, je mesurais la richesse déjà entre-aperçue dans mon analyse de saint Antoine de la richesse de la philocalie. Un nouveau chemin de lecture dont je vous parlerai...
(1) d'après J. Ratzinger, ibid p. 167

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09 décembre 2005

Intelligence de la foi (suite)

En comprenant la foi comme une philosophie et en acceptant de se placer dans le Credo ut intelligam les Pères ont reconnu la responsabilité rationnelle de la foi (1)
Il me semble qu'il y a là un début de réflexion intéressante sur un sujet que je suis en train de travailler dans l'article théologie de Wikikto, à propos d'un hommage au cardinal Volk fait par J. Ratzinger... et dont je reparlerais... C'est en tout cas dans la ligne de ce que j'ai déjà commencé à traité de nombreuses fois dans ce blog...
cf. notamment ici
(1) d'après J. Ratzinger, ibid p. 166

PS : Sympa d'ailleurs l'option de recherche de Blogger... devrais essayer plus souvent...
PS 2 : Renaud m'a traité de serial blogger récemment... Je trouve le mot assez fin... C'est un petit peu ma drogue du matin, quand les neurones sont tous frais...

08 décembre 2005

Séparation

On peut déclarer la guerre à l'archaïsme ou au romantisme dans la liturgie, mais il ne faut pas pour autant "couper les liens avec les formes fondamentales de l'Eglise ancienne et de la prière ecclésiale". (1) Car dans ce cas on construit son Eglise à soi... et l'on reconstruit une babel fragile.
(1) d'après J. Ratzinger, ibid p. 165

07 décembre 2005

Religiosité, religion...

A un évêque sud-américain, un chrétien qui venait de passer chez les évangéliques aurait dit : "merci pour vos oeuvres, mais nous avons besoin d'une religion. L'homme ne vit pas seulement de pain." L'élément propre et permanent du christianisme nous conduit bien au-delà de ce que nous appelons habituellement réalité, et c'est précisément là dessus que repose sa force salvatrice... (1)
Cette remarque est interpellante, mais qu'est-ce à dire ? Faut-il pour autant sombrer dans l'irrationnel, le sacré pour le sacré. Je pense que l'on sort à peine d'une religion où se mêle superstition et carcan social. Cela n'implique pas qu'il faille tomber dans l'excès de rationalité ou de réalisme, mais que l'équilibre à trouver est peut-être dans un savant dosage entre une foi raisonnée et l'ouverture à un infini qui nous dérange, une Parole qui sépare, interpelle et conduit à un décentrement de nos petites têtes raisonnantes. Entre mystique, irrationnel, superstition, science, croyance et foi véritable, il y a un fil ténu qui se dessine. Nous ne devons pas pour autant rejeter l'inconnu, mais chercher justement à quitter nos certitudes...

(1) d'après J. Ratzinger, ibid p. 145

06 décembre 2005

Ceci est mon corps...

Ne plus chercher seul et à tâtons la transcendance mais percevoir dans le "Ceci est mon corps" une "anticipation de sa mort et de fait l'acte le plus radical de la condition humaine, tel que seul pouvait l'accomplir celui qui est en même temps le Fils". (1) Je crois que nous ne pouvons mesurer l'ampleur, la hauteur et la profondeur de cette phrase sans l'avoir véritablement offert, ce qui est l'oeuvre d'une vie...

(1) d'après J. Ratzinger, ibid p. 145

05 décembre 2005

Liturgie

Pour J. Ratzinger, l'Eglise "devient Eglise par la liturgie, par laquelle elle entre dans la prière de Jésus-Christ et se situe ainsi avec lui dans la sphère du Saint Esprit et par là au Père. Elle devient Eglise par l'adoration et l'adoration du point de vue du Christ et trinitaire. Ceci est proprement son nerf vital sans lequel le courant de vie s'arrête en elle. Là se réalise un échange : seule l'association réelle des particuliers à la prière peut donner une âme à la liturgie, au service communautaire de Dieu. Et seul celui-ci, grâce à son efficience propre, peut porter la prière des individus et leur donner force.(1)
Ce texte est à méditer et à reméditer à l'aune des développements déjà donnés dans ce blog notamment "eucharistie morne plaine"... La liturgie est essentielle mais à condition que la communauté lui consacre l'énergie suffisante pour qu'elle ne devienne pas, à force d'automatismes irréfléchis, un lieu de conformité, de panurgisme, d'obéissance social... On est tous coupables, si c'est devenu un état de fait. Et moi le premier... Et c'est pourquoi, je continue à plaider pour une humanisation de nos assemblées, qui ne soit pas lieu de cohabitation pacifique mais de communion vivante et partagée. Le rôle du prêtre y est essentiel, non pas forcément pour présider mais pour vérifier, stimuler, réveiller cette communion, au lieu, comme je le vois parfois, de réciter son rôle... La critique est certes facile. Mais sur ce plan, nous sommes tous co-responsables et si le prêtre est faible, c'est souvent parce que nous fidèles nous sommes incapables d'en faire plus.
(1) d'après J. Ratzinger, ibid p. 144

04 décembre 2005

Intelligence de la foi

Je ne peux m'empêcher de redonner cette phrase qui me semble essentielle sur le plan pastoral : "Si nous ne pouvons inventer la foi, nous pouvons réfléchir sur elle et même, il faut absolument le faire, car seule peut être transmise la foi que l'on s'est appropriée intérieurement." (1)
J'ai déjà longuement commenté ce que j'appelais l'intelligence de la foi. Si l'on peut arguer que la raison tue le coeur, je pense qu'il serait dangereux de tomber dans la superstition ou le sentimentalisme béat tel qu'on le voir parfois dans certaines communautés. Il y a un équilibre à trouver et la compréhension, la libre adhésion de l'esprit aux mouvements du coeur me semblent essentiels...

(1) d'après J. Ratzinger, ibid p. 143

03 décembre 2005

Avenir de l'Eglise

"L'Eglise ne peut être sauvée par des compromis et des adaptations, ni par de simples théories, mais seulement par une prise de conscience d'elle-même et par une profondeur de foi qui ouvre la porte à l'Esprit Saint et à sa puissance d'union (...) l'unité de l'Eglise n'est pas réalisée par des hommes, mais ne peut être opérée que par l'Esprit Saint" (1)
Cela fait raisonner en moi, cette homélie entendue le 17 novembre à St Philippe : La violence ne sauvera pas le monde. Seule la bonté des hommes, éclatante et joyeuse peut transformer le coeur.
On a trop souvent tendance à critiquer l'Eglise de l'intérieur comme de l'extérieur, alors qu'elle n'est image que de ce que nous sommes, individuellement et collectivement.
Seule l'intelligence de nos actes, l'intelligence de la foi et un amour en actes et en vérité nous fera progresser dans ce sens.

(1) d'après J. Ratzinger, ibid p. 132

02 décembre 2005

Baptême sans la foi

Si j'interprêtre bien ce passage, pour J. Ratzinger, si le baptême est donné sans la foi, le caractère sacramentel est imprimé mais la grâce n'est pas donnée... (1). Cela dérange ma conception de la grâce que je perçoit comme don gratuit et infini de Dieu. J'ose croire qu'il s'agit d'une mauvaise traduction. Pour moi le problème ne se situe pas dans le fait qu'elle soit donnée mais plutôt de la non réception... Le baptême sans la foi, c'est un chemin vers Dieu où l'on passe à côté de l'essentiel. Mais pour moi Dieu est présent. Il suffit de le chercher...
(1) d'après J. Ratzinger, ibid p. 112

01 décembre 2005

Dieu est

Jésus est radical dans son affirmation que Dieu est et la Résurrection est l'ultime concrétisation de cette phrase (1)
C'est peut-être ce qui nous différentie le plus du Christ. Cette incapacité à dire amen, à croire à cette existence au point de tout abandonner pour le suivre.
(1) d'après J. Ratzinger, ibid p. 107