05 décembre 2005

Liturgie

Pour J. Ratzinger, l'Eglise "devient Eglise par la liturgie, par laquelle elle entre dans la prière de Jésus-Christ et se situe ainsi avec lui dans la sphère du Saint Esprit et par là au Père. Elle devient Eglise par l'adoration et l'adoration du point de vue du Christ et trinitaire. Ceci est proprement son nerf vital sans lequel le courant de vie s'arrête en elle. Là se réalise un échange : seule l'association réelle des particuliers à la prière peut donner une âme à la liturgie, au service communautaire de Dieu. Et seul celui-ci, grâce à son efficience propre, peut porter la prière des individus et leur donner force.(1)
Ce texte est à méditer et à reméditer à l'aune des développements déjà donnés dans ce blog notamment "eucharistie morne plaine"... La liturgie est essentielle mais à condition que la communauté lui consacre l'énergie suffisante pour qu'elle ne devienne pas, à force d'automatismes irréfléchis, un lieu de conformité, de panurgisme, d'obéissance social... On est tous coupables, si c'est devenu un état de fait. Et moi le premier... Et c'est pourquoi, je continue à plaider pour une humanisation de nos assemblées, qui ne soit pas lieu de cohabitation pacifique mais de communion vivante et partagée. Le rôle du prêtre y est essentiel, non pas forcément pour présider mais pour vérifier, stimuler, réveiller cette communion, au lieu, comme je le vois parfois, de réciter son rôle... La critique est certes facile. Mais sur ce plan, nous sommes tous co-responsables et si le prêtre est faible, c'est souvent parce que nous fidèles nous sommes incapables d'en faire plus.
(1) d'après J. Ratzinger, ibid p. 144

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