18 janvier 2008

17 janvier 2008

Le témoignage

Le témoignage est d’abord « la réalisation de l’amour des frères à l’intérieur de l’Église »(1)
Nous avons encore du chemin à parcourir...

(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p. 402

13 janvier 2008

Ecoute - II

« Mais ce n’est pas notre parole qui est première – elle est simple réponse – mais à l’origine », ajoute Hans Urs von Balthasar, « il y a le fait que l’Esprit qui sonde les profondeurs de la divinité (...) nous fait connaître les dons gracieux de Dieu. » (1 Co 2, 10-12, 16). (1)

(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p. 363

08 janvier 2008

Ecouter

« S’écouter soi-même ensemble avec le Verbe qui sort du Père est l’origine de toute "écoute biblique" (contemplation, méditation). Pour Hans Urs von Balthasar, il ne peut y avoir de prière chrétienne qui ne soit pas dans l’Esprit du Christ une réponse à la Parole que le Père nous adresse dans le Christ par l’Esprit, en qui il se révèle et s’offre à nous. Cependant, l’Esprit met sur notre langue non pas sa propre parole, mais celle du verbe divin, Jésus. Il est celui qui suscite et médiatise le dialogue, sans qu’il prenne lui-même la parole. Il est sans parole (alalêtos : Rm 8,20) mais il sait la Parole juste et il peut la produire là où elle n’est pas sue suffisamment » (1)

J'aime bien cette approche, ce commerce au sens des Pères de l'Eglise entre ce qui est au coeur de nous-mêmes et ce qui nous dépasse, participation à la louange trinitaire ?

(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p. 362

04 janvier 2008

A genoux

Pour Hans Urs von Balthasar, nous ne pouvons que tomber à genoux devant la lumière divine : « la théologie est quelque chose qui ne marche pas en l’absence de la prière » a dit Markus Barth dans sa leçon d’adieu. Le contenu « ne se dégrade jamais en chose déjà sue et possédée : l’Esprit ne médiatise pas seulement la vérité mais dévoile la vérité à nouveau » (1)

(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p. 350

02 janvier 2008

Pastorale

L’efficacité d’un style de vie chrétien qui se passe de paroles (1 P3,1) et qu’en effet, le mode de vie du prédicateur à une influence décisive sur l’efficacité de sa parole. Comme le disait F. Mauriac « un bon prêtre n’a rien à dire. Je le regarde et cela me suffit ». (1)

(1) F. Mauriac, cité par P. Duployé o.p. Rhétorique et Parole de Dieu, Cerf, p. 85 cité par Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p. 323

Avec tous mes voeux pour cette année 2008...

31 décembre 2007

Esprit libre

« Dans le mystère de l’Église ou est conservé tout ce qui contribue au salut, le magister interior ne s’adresse jamais à l’individu seulement "à titre privé", mais en vue de sa mission chrétienne, qui est toujours liée à l’Église d’aujourd’hui et de tous les temps ». (1) Pour Balthasar il peut certes s’agir d’une proclamation objective de la parole, mais elle doit être éclairée « par la force qui vient d’en Haut » (Lc 24,9)

(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p. 320-1

28 décembre 2007

Kénose de l'Ecriture

L'un des plus beaux apports de ma lecture de Balthasar réside probablement dans cette découverte de la kénose de l'Ecriture. Je retrouve dans ce beau texte de Beauchamp, quelques éléments de cette même contemplation largement commentée dans "Retire tes sandales !".
Pour Beauchamp, "le concept d'intimité pourra peut-être nous aider à comprendre pourquoi l'on dit souvent que les écritures sont inspirées du Saint Esprit. (…) L'esprit Saint évoque précisément l'intériorité, la profondeur et par conséquent la douceur de l'action divine sur les auteurs de l'écriture : une action aussi douce non seulement respecte mais consacre les libertés.

Dans Dei Verbum, souligne-t-il, le concile Vatican II nous dit cela en disant « Dieu dans la sainte écriture a parlé par les hommes à la manière des hommes » Saint-Augustin continue par cette petite phrase « car c'est en parlant ainsi que Dieu allait à notre recherche ». Dei Verbum continue en ajoutant que « compte tenu de la vérité et de la sainteté divine, l'écriture sainte manifeste l'admirable descente jusqu'à nous de la sagesse éternelle pour que nous apprenions l'indicible volonté de Dieu et jusqu'où il a adapté sa parole dans sa sollicitude et providence pour l'être humain, les mots de Dieu exprimé dans les langues humaines se sont faits semblables aux paroles de l'homme tout comme le Verbe du Père éternel ayant revêtu la chair de la faiblesse humaine s'est rendu semblable aux hommes » Dei Verbum 3,13

Nous voici parvenus, ajoute Beauchamp, au point qui est peut-être le plus important de l'enseignement conciliaire sur l'écriture. Pour le commenter il faut sans doute repartir d’un peu plus haut et reprendre au besoin certains éléments de ce que nous avons déjà dit. L'enseignement du concile insiste sur la faiblesse de l'homme et de ses paroles puisqu'il parle de « descente jusqu'avec » « d'adaptation ».

Cela n'est possible, ajoute-t-il que si l'Ecriture reste vraiment "des paroles, à condition qu'on trouve le point où elle puisse entrer jusqu'au coeur de notre parole". (1)


(1) Paul Beauchamp, Parler d'Ecritures Saintes, Editions du Seuil, Paris, 1987, p20-22

21 décembre 2007

Noël en toi...


"Le christ serait-il né mille fois à Bethléem, s'il ne naît pas en toi, c'est en vain qu'il est né"

Angelus Silésius

PS: Bonne naissance à tous.

Kénose

« La mort économique du Fils apparaît clairement comme la révélation dans le monde de la kénose intra-trinitaire, du renoncement à soi de l’amour du Père et du Fils – renoncement qui, comme nous l’avons montré, est la présupposition de la procession de l’Esprit d’amour absolu, non kénotique de Dieu. Le don de soi trinitaire-économique est le fondement de toute l’existence chrétienne. ». Comme le souligne Hans Urs von Balthasar, « La doctrine de la kénose est le spécifique du christianisme dit avec raison Théo Kobusch ». (1)

(1) in « Freiheit und Tod, dans ThQ 1984, 185-203 et p. 287, cité par Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p. 292

20 décembre 2007

Décentrement

Ainsi, pour Hans Urs von Balthasar, le « don suprême de Dieu, l’Esprit-Saint ne saurait être atteint autrement qu’à travers un renoncement radical – non à une chose mais au propre soi, et ici à la possession du Jésus saisissable, visible, expérimental ». (1)

C'est ce décentrement qui constitue le coeur de mon essai récent intitulé "Retire tes sandales !"

(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p.291

19 décembre 2007

Emmaüs et Ascension

La disparition du Christ devant le regard des disciples d’Emmaüs est pour Hans Urs von Balthasar, « comme le commentaire de la promesse : C’est l’Esprit qui vivifie, la chair ne sert de rien » (Jn 6,63) ». Il cite à ce sujet saint Thomas qui utilise lui-même un passage de saint Augustin. « Le Christ ne voulut pas donner l’Esprit à ses disciples de son vivant, parce qu’ils n’étaient pas préparés. En effet, comme le Saint Esprit et un amour spirituel, il s’oppose à l’amour charnel. Or les disciples s’attachaient avec un certain amour charnel à l’humanité du Christ, ils ne s’étaient pas encore élevés à l’amour spirituel, il paraissait être un homme semblable à eux ». (1)
Je suppose que l'on peut lire la péricope de Marie Madeleine de la même manière. C'est en acceptant un décentrement de nos sens que nous pouvons être réceptifs d'autre chose. Complexe dans un contexte d'incarnation qui reste nécessaire...

(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p.290

18 décembre 2007

Corps et Esprit

Pour Hans Urs von Balthasar, le Mystère consiste dans le fait que dans le don de l’Esprit le Fils ressuscité se donne également lui-même, comme le Fils qu’il est, parce que l’on peut dire tout aussi bien, à l’inverse, que dans le don de l’Esprit, le donateur est parfaitement présent ». C’est pourquoi, ajoute-t-il, «l’Esprit dans l’Église exigera toujours une corporéité parfaite et sera hostile à toute spiritualisation idéaliste » (1)

(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p.287

16 décembre 2007

Dans sur - II

L’Esprit est dans et au dessus de l’Eglise. « Dans pour autant qu’il achève et conforme l’ordre des ministères inauguré par le Christ. Au dessus : pour autant que son ordre divin ; que nous ne pouvons embrasser du regard, ébranle toujours à nouveau l’ordre humain, se figurant lui-même, afin de le renouveler selon sa libre compréhension. (1)

A méditer

(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p.241

14 décembre 2007

Obéissance et don

Le Père ne donne pas d’ordre au Fils (comme le veut le malentendu perpétuel concernant la doctrine anselmienne de l’incarnation). Comme le dit l’intuition profonde d’Adrienne von Speyr : « le Père demande en premier et il prie le Fils afin que celui-ci ait la joie d’exaucer » (1) Il n’y aurait pas commandement du Père dans un rapport maître esclave. Pour Hans Urs von Balthasar «les intentions du Père qui sont alors transmises au Fils, sont comme des commencements, des origines qui peuvent être requises par le Fils pour finir en actes ».

On notera là cette tendresse de Dieu qui révèle le prix de la liberté donnée à l’homme-Dieu. Et cet échange est garante et signe, à mon sens de notre propre liberté.

(1) Hans Urs von Balthasar, Théologique III, L’Esprit de Vérité, p. 219